
La municipalité précise le contexte qui a conduit au déploiement de ces stolpersteine et liste les endroits où ils ont été posés. L'inauguration s'est déroulée le 24 mai dernier.
Communiqué de la Ville de Dijon du 27 mai 2024 :François REBSAMEN, maire de Dijon, président de Dijon métropole, en présence de Jean-Philippe MOREL, adjoint au maire en charge des anciens combattants, du devoir de mémoire, de l’engagement citoyen et de la défense nationale, Amelle GHAYOU, secrétaire générale adjointe de la préfecture de la Côte-d’Or, et Moché LEWIN, Grand rabbin et vice-président de la Confédération des rabbins européens, a inauguré vendredi 24 mai 2024 les pavés de mémoire installés par la Ville de Dijon en hommage aux victimes de la rafle perpétrée par les nazis le 26 février 1942. Ces 11 pavés de mémoire rendent hommage aux 11 juifs enlevés ce jour-là puis déportés vers les camps de concentration.
Cette initiative est la continuité d’un projet mené par des lycéens de l’établissement Charles de Gaulle et de leur enseignant en histoire contemporaine Dimitri VOUZELLE. Leur travail de recherche approfondi, sur la base d’archives et de témoignages inédits livrés par des membres des familles des personnes déportées, ont permis de retracer le parcours de vie des victimes de cette rafle d’otages.
« Tous ont été raflés le 26 février 1942 à Dijon, tous ont subi le triste sort réservé à tant d'innocents par les troupes d’occupation nazies. Arrachés à leurs foyers, séparés de leurs familles, ils ont été déportés vers les camps de concentration, où la cruauté et l'inhumanité les attendaient. […] Avec ces 11 pavés de mémoire nous scellons notre promesse collective de ne jamais oublier. Tous ceux qui, demain, marcheront dans les rues de Dijon sauront que notre Ville se souvient de ceux qui ont souffert et perdu la vie parce qu’ils étaient juifs. […] Commémorer les événements tragiques du passé n'est pas seulement un acte de souvenir, c'est aussi un acte de vigilance. Nous devons rester fermes et intransigeants face à toute tentative de minimisation ou de négation des horreurs perpétrées durant la Seconde Guerre mondiale.», a déclaré François REBSAMEN, maire de Dijon, président de Dijon métropole, le jour de cette inauguration qui s’inscrit aussi dans cette année mémorielle des 80 ans de la libération de Dijon.
Le projet mémoriel des pavés de mémoire, appelés « stolpersteine » soit « pierre d’achoppement », vient d’Allemagne. Il a été initié par l’artiste berlinois Gunter Demnig dans les années 1990 avec la pose illégale devant l’Hôtel de ville de Cologne d’un pavé gravé de l’ordre de déportation de Himmler concernant les Tsiganes. L’artiste souhaitait que « les passants trébuchent avec leur conscience et leur cœur sur les pavés de mémoire ». Ce n’est qu’en 1997 que le premier pavé de mémoire a été posé légalement en Autriche. Aujourd’hui, plus de 85 000 pavés de mémoire sont posés en Allemagne et dans 25 autres pays européens.
« Ce projet, qui transcende les frontières, démontre que le combat pour la mémoire et contre l'oubli est un engagement partagé par les différents pays européens. […] L'Europe incarne le symbole de la paix et de l'union entre les nations après les ravages de la Seconde Guerre mondiale. L'Europe, c'est l'ouverture, la solidarité, et non le repli sur soi. », a ajouté François REBSAMEN, maire de Dijon, président de Dijon métropole.
À Dijon, les 11 pavés de mémoire sont installés aux adresses des domiciles où habitaient les victimes de la rafle et rappellent leur mémoire :
- 9 rue du Bourg : Raphaël AMON, né à Istanbul en 1893, marié et père de quatre enfants, commerçant à Dijon ;
- 28 rue Amiral Roussin : Pierre BARUCH, né à Dijon en 1905, marié et père de deux enfants, charcutier à Dijon ;
- 1 place Barbe : Maurice BIGIO, né à Dijon en 1923, étudiant au lycée Carnot en classe préparatoire de mathématiques ;
- 9 rue du Chaignot : Joseph BLANKENBERG, né à Varsovie en 1889, marié et père de quatre enfants, ouvrier dans les usines Pétolat à Dijon ;
- 19 rue Berbisey : Robert BLUM, né à Dijon en 1908, célibataire, voyageur de commerce ;
- 1 rue Garibaldi : Jacob CHER, né à Saint-Quentin en 1887, marié ;
- 31 rue Jacques Cellerier : Victor FRIEDRICH, né à Metz en 1920, manutentionnaire à Prisunic à Dijon ;
- 9 rue Fournerat : Alfred HAUSER, né à Besançon en 1888, négociant en tissus ;
- 31 rue Guillaume Tell : Gustave JUDENKIRSZ, né à Varsovie en 1893, marié et père d’une fille, tapissier ;
- 10 rue d’Arbaumont : René LÉVY, né à Troyes en 1900, marié et père de deux enfants, industriel ;
- 96 rue de la Liberté : Jacques LICHTENSTEIN, né à Nyon en 1904, célibataire, photographe à Mulhouse.