
«C'est la première fois que l'on aménage un espace public de cette manière-là», a déclaré Antoine Hoareau lors de l'inauguration, ce mercredi 4 octobre. Les eaux de pluie s’infiltreront dans le sol du square Paul-Bert plutôt que de filer dans le caniveau.

Durant l'été, dans le quartier Montchapet, le bas de la rue de Rouen et le square Paul-Bert ont été réaménagés. Des pavés remplacent le bitume et le terrain du square a été travaillé en petites terrasses. Un caniveau approvisionne désormais les arbres du square en eaux pluviales.
Ce nouvel aménagement a été inauguré, ce mercredi 4 octobre 2023, à l'heure de la sortie des écoles, par Antoine Hoareau (PS), vice-président de Dijon Métropole délégué notamment à l'eau et à l'assainissement, Nathalie Koenders (PS), première adjointe au maire de Dijon, Franck Lehenoff (PS), adjoint délégué notamment à l'éducation, et Dominique Martin-Gendre (PS), adjointe déléguée notamment aux travaux, en présence de Pascal Bonnetain, premier vice-président de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse.
«On se pose d'abord la question de l'eau»
«On est là, concrètement dans une réalisation nouvelle à Dijon, c'est la première fois que l'on aménage un espace public de cette manière-là», se félicite Antoine Hoareau. «On a réfléchit différemment. Avant, souvent, on aménageait, on mettait de la végétation et on se posait la question de l'eau à la fin. (…) Aujourd'hui, on se pose d'abord la question de l'eau, puis on met la végétation qui a besoin d'eau pour pousser et, après, on aménage».
Jusque-là, dans cet environnement urbain et imperméabilisé, les eaux pluviales ruisselaient dans les caniveaux et n'arrosaient que modérément l'herbe et les grands arbres du square.
Ce qui convenait avec une pluviométrie répartie de l'automne au printemps pose dorénavant problème avec le changement climatique tendant à concentrer les pluies sur des épisodes plus intenses entrecoupant des temps de sécheresse.
«La végétation avait des difficultés à avoir accès à l'eau», pointe Antoine Hoareau. «Il faut que l'on réfléchisse à utiliser les eaux pluviales comme une véritable ressource à la fois pour la réinfiltration et la recharge des nappes phréatiques mais aussi pour la végétation de la ville.»
Orienter l'eau de pluie vers les arbres
La réalisation est effectivement astucieuse dans un espace à flanc du mont Chapet où tout est en pente, avec une inclinaison nord-nord-ouest/sud-sud-est, le square comme les voies : rue de Rouen, rue Claude-Houin et rue de Montchapet.
Au bas de la rue de Rouen, des pavés enherbés drainants ont été installés sur 150 mètres de long. L'eau peut ainsi s'infiltrer dans le sol qui a été retravaillé après que le bitume a été ôté.
À l'entrée du nouvel aménagement, dans le sens de la rue, un caniveau a été installé pour capter les eaux pluviales. Il se termine, dans le sens de la pente cette fois, directement dans le square pour arroser la végétation et s'infiltrer dans le sol.
Le dispositif a été complété par un travail du sol du square en terrasses de faible hauteur pour limiter le ruissellement. En l'air, des brumisateurs seront installés en période estivale.
L'aménagement en question représente un coût de 120.000 euros, financé par la Ville de Dijon et l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse dans le cadre du contrat passé avec la Métropole de Dijon (
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«On a désimperméabilisé des sols au profit de la végétation du square Paul-Bert»
«C'est un projet écologique qui améliore la qualité de vie», résume Nathalie Koenders devant une cinquantaine d'enfants, de parents et d'enseignant de l'école Montchapet.
«On a désimperméabilisé des sols au profit de la végétation du square Paul-Bert», insiste-t-elle tout en soulignant qu'«on ne peut pas planter de nouveaux arbres sur cet espace réaménagé parce qu'il y a un trop grand nombre de réseaux enterrés».
Dominique Martin-Gendre rappelle que l'espace en question présentait des «conflits d'usage» entre automobilistes, cyclistes et piétons. «On a voulu l'apaiser et réduire la pollution sonore.»
À son tour, Franck Lehenoff signale que la Ville de Dijon travaille «avec les parents d'élèves» à d'autres projets de «circulation apaisée aux abords des écoles» sans aller, à ce jour, jusqu'à créer une «rue des écoles», principe qui consiste à fermer une voie à la circulation automobile, aux moments des entrées et des sorties de classe.
«On est exemplaire sur la manière dont on aménage l'espace public»
Au bas de la rue de Montchapet, la Ville de Dijon prévoit en 2025 un réaménagement similaire place Barbe.
«On est exemplaire sur la manière dont on aménage l'espace public», revendique pour sa part Antoine Hoareau qui assure que ces réflexions priorisant la circulation de l'eau ainsi que ses usages seront également mises en application lors du prochain aménagement de la rue Monge et de la place Bossuet : «comment on gère l'eau ? Ensuite, on met les arbres, on aménage en plaçant les rues, les trottoirs, les bancs, etc.»
Jean-Christophe Tardivon



































