Recherche
Pour nous joindre
redaction.infosdijon@gmail.com
SMS au 07.86.17.77.12
> Vie locale > Vie locale
19/03/2023 14:42

DIJON : Émotion pour la commémoration des victimes de la guerre d’Algérie

Dimanche 19 mars, les autorités civiles et militaires ont rendu hommage aux victimes de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Une cérémonie particulièrement forte en émotion à laquelle étaient présents notamment François Rebsamen et François Patriat. 
Franck Robine, préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, préfet de la Côte-d’Or, a célébré le 61ème anniversaire du cessez-le-feu du 19 mars 1962 dans le cadre de la journée nationale du souvenir des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. 

La cérémonie a eu lieu en présence de François Rebsamen, maire de Dijon, Fadila Khattabi députée de Côte-d’Or, François Patriat sénateur de Côte-d’Or, Océane Charret-Godard vice-présidente du Conseil régional, Guillaume Ruet conseiller départemental de la Côte-d’Or. 


Les autorités militaires étaient représentées par le général François Santarelli commandant en second de la région de Bourgogne-Franche-Comté, le général Hubert Charvet commandant de l’école de gendarmerie de Dijon, et le lieutenant colonel Etienne Royal délégué militaire adjoint de la Côte-d’Or et commandant d’arme de la place de Dijon.
Pour les associations, étaient présents, entre autres, René Aubry président du comité départemental de la fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie, Christian Perrin président du comité d’entente dijonnais et Jean-Louis Nageotte président de l’union départementale des anciens combattants (UDAC) et secrétaire de la FNACA. 
La cérémonie s’est terminée par la sonnerie aux morts, une minute de silence et enfin la marseillaise avant les remerciements auprès des anciens combattants et participants à cette journée. 

Remises de médailles


La cérémonie a démarré par la remise d’une légion d’honneur, une médaille militaire et une croix du combattant ont été remises par les autorités militaires. Le général Santarelli a remis l’insigne de la légion d’honneur au sergent-chef Jean-Michel Royer qui avait appelé en Algérie plusieurs années entre 1956 et 1964, servant au 8ème régiment d’infanterie motorisé, au 23ème régiment d’infanterie, au 5ème régiment de tirailleurs marocains et au 27ème régiments d’infanterie. 

Le général Hubert Charvet a remis la médaille militaire à l’adjudant-chef Jean-Louis Lefol, 15ème groupement d’aviation légère de l’armée de terre, qui a servi en Algérie entre 1060 et 1965, puis Etienne Royal a remis la croix du combattant au caporal-chef Jean Dufay, 5ème régiment d’infanterie, qui a servi en Algérie entre 1959 et 1961.

Des collégiens et leurs professeurs sollicités pour la cérémonie


Des collégiens des Lentillières et de Saint Michel ont participé à la cérémonie, accompagnés de leur professeur d’histoire géographie respectifs. La lecture de l’ordre du jour n° 11 du Général Charles Ailleret a été faite par un élève du collège Les Lentillères de Dijon rappelant «aujourd’hui comme hier dans la paix comme dans les combats, l’armée française reste fidèle à la tradition du devoir». Les collégiens de Saint Michel ont lu le nm des personnes décédées en Cote-d’Or, avant que ne soit prononcé collectivement la motion «morts pour la France». Les élèves ont également déposé des bleuets après le traditionnel dépôt de gerbes. 

«Des plaies qui ne sont toutes malheureusement pas encore fermées aujourdhui»


René Aubry, a lu le message du comité national de la fédération nationale des anciens combattants d’Algérie de Maroc et de Tunisie. Le message a particulièrement ému Nadjouate Belhadef, adjointe à la mairie qui a versé discrètement quelques larmes, tout comme de simples participants, parfois-même en retrait de la cérémonie. Le souvenir mémoriel et intergénérationnel était palpable dans l’atmosphère de cette cérémonie, à travers les mots de René Aubry : « À l’âge de 20 ans, dans un pays difficile, nous avons été plongés dans une guerre, qui a pris le temps précieux de nos amours et de notre apprentissage de la vie. 28 ou 30 mois sous un même uniforme, suffiront pour nous vieillir de plusieurs années, condamnés à affronter notre vie d’adultes en anciens combattants. Jeunesse brisée, avenir incertain dans un monde totalement indifférent, ayant pour inévitable conséquence une réinsertion difficile. Des familles plongées dans la douleur», puis de continuer «30 000 personnes, pour la plupart âgés de 20 ans, morts pour la France, une guerre faisant entre deux pays, des plaies qui ne sont toutes malheureusement pas encore fermées aujourd’hui».

«Le retour qui ne fut pas accompagné de reconnaissance collective»


Le message de rené Aubry, a fait particulièrement échos à celui de Patricia Mirallès, secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, lu par le préfet Franck Robine. «Ils avaient 20 ans et à la joie de retrouver  une fiancée ou une épouse, une soeur ou un frère, une mère ou un père, se conjugua la difficulté de raconter ce qu’ils avaient vécu, et d’être entendus. Souvent ils se sont heurtés au refus de leurs proches d’entendre une vérité trop cruelle». La secrétaire d’Etat a ensuite abordé le délicat sujet autour des retours auprès de leur famille et la question de leur reconnaissance «le retour dans les foyers ne fut pas accompagné d’une reconnaissance collective. Ils furent rapatriés dans l’ombre pour ne pas inquiéter l’opinion publique, dans des conditions trop souvent indignes des dangers auxquels ils ont été exposés»

Texte et photographies
Sabrina Dolidze


Infos-dijon.com - Mentions légales