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02/12/2021 03:18

DIJON : François Rebsamen et Nathalie Koenders défendent l'action municipale

Cinq réunions ont été programmées par la Ville de Dijon pour présenter le budget 2022. Durant ces exercices de communication, le maire de Dijon, le 29 novembre, et la première adjointe, le 30 novembre, ont revendiqué une politique «de gauche» tout en faisant de «l'écologie une des priorités absolues».
Pour présenter les orientations budgétaires 2022 et mettre en avant l'action municipale, deux formats de communication institutionnelle ont été retenus avec pour mot d'ordre «Dessinons Dijon» : une «rencontre» avec François Rebsamen (PS), maire de Dijon, et des «forums participatifs» animés par Nathalie Koenders (PS), première adjointe, en compagnie de plusieurs adjoints.

Durant la première soirée à l'Hôtel de Ville, la verticalité de la présentation était assumée avec un long discours accompagné d'infographies suivi de quelques questions. Cependant, un échange nourri entre un militant écologiste et le maire est venu ponctuer le propos.


Les «forums participatifs» se voulaient plus horizontaux afin de favoriser les questions générales, les questions individuelles étant orientées vers les formulaires et une urne pour les collecter.

Les orientations budgétaires pour 2022


Alors que l'équipe municipale avait positionné une centaine de chaises dans la salle des États, ce sont près de deux cents personnes qui se présentent ce lundi 29 novembre 2021 pour cette rencontre avec François Rebsamen. À l'entrée, la police municipale veille et des vigiles vérifient les passes sanitaires.

En préambule, François Rebsamen revient sur les mesures prises durant la crise sanitaire à la fois en soutien de la population et des entreprises. Au cours de cet exercice didactique autour des finances publiques, François Rebsamen distingue brièvement les situations de la Ville et de la Métropole (cette dernière étant impactée par l'arrêt des transports durant les confinements en 2020) avant de reprendre sur la commune.

Le maire en vient alors au cœur du sujet. Tout comme lors du conseil municipal du 22 novembre dernier portant sur le débat d'orientation budgétaire (lire le communiqué), le premier édile insiste sur l'augmentation de l'investissement municipal, passant d'une moyenne de 33,3 millions d'euros en 2014, de 36,1 millions d'euros en 2021 à 43 millions d'euros en 2022, soulignant ainsi une hausse de 20%. Dans la foulée, le socialiste mentionne la stabilité des taux d'imposition sur la taxe foncière «pour la sixième année consécutive».

Alors qu'une petite musique surgit au niveau de l’État sur une éventuelle participation des collectivités territoriales à la résorption de la dette nationale, François Rebsamen vante «une dette à son plus bas niveau depuis 1993». La dette de la commune étant passée de 199,5 millions d'euros en 2014 à 158,1 millions d'euros en 2018 avec un objectif de 121,1 millions d'euros en 2022.

Entre le gel des impôts locaux, le coût des transports, la facture d'eau et le développement du réseau de chaleur urbain, François Rebsamen assure préserver «le pouvoir d'achat des Dijonnais».

«Vous avez aujourd'hui un air qui n'a plus de particule fine»


Autre préoccupation affichée lors du DOB, le développement durable. «L'écologie est une de nos priorités absolues», martèle le socialiste en évoquant les futurs bus et bennes à ordures fonctionnant à l'hydrogène. «C'est moins visible que planter un arbre place de la Libération mais c'est beaucoup plus efficace».

«La qualité de l'air, c'est ce qui permet de comprendre pourquoi on agit au niveau de l'écologie à travers les transports, le chauffage urbain», poursuit le maire, «vous avez aujourd'hui un air qui n'a plus de particule fine».

Le bio versus le «100% Côte-d'Or»


Alors que le propos était relativement consensuel jusqu'à présent, le sujet de l'alimentation offre à François Rebsamen l'opportunité de lancer une pierre dans le jardin de François Sauvadet : «on a une restauration scolaire pour l'école primaire qui est de grande qualité avec une montée des denrées d'origine biologique et locale. Ce n'est pas parce que vous mettez '100% Côte-d'Or' que c'est bio et propre, (…) ce n'est pas une garantie pour autant».

De ce fait, le coût d'un repas pour la collectivité est de 12,50 euros quand la tarification débute à 50 centimes pour les familles les plus précaires.

«On est de gauche, j'espère choquer personne», enchaîne François Rebsamen, «une gauche européenne, ouverte, social-démocrate, écologique, on fait attention à ceux qui n'ont rien».

«Pas simple» de désimperméabiliser les cours d'école


L'annonce de l'enveloppe de 75 millions d'euros pour la rénovation des écoles ayant été peu entendue, le maire la reprend donc en évoquant le «plan de grande ambition éducative» pour 2030 : suppression des derniers préfabriqués, rénovation énergétique des groupes scolaires, amélioration des conditions d'apprentissage avec un vaste plan numérique ou encore  désimperméabilisation et végétalisation de cours d'écoles.

«Ça va pas être simple, on va laisser de la terre, on va mettre de la pelouse. Faudra pas venir vous plaindre si, demain, les enfants ont des chaussures avec de la terre», glisse le maire pour détendre l'atmosphère, l'assistance étant attentive mais peu réactive.

Le maire «remercie» le ministre de l'Intérieur


Dans le champ de la tranquillité publique, François Rebsamen rappelle l'ambition d'avoir cent policiers municipaux d'ici 2023 alors que la commune peine à recruter au moment où de nombreuses villes en France font de même.

L'orateur mentionne Talant où il y avait «deux policiers pour 14.000 habitants» et invite la droite à «balayer devant sa porte» [NDLR : à ce jour, l'effectif de la police municipale de Talant, commune administrée par un élu LR-Agir, est de quatre agents (lire notre article)].

À sujet, le socialiste «remercie» le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour le contrat de sécurité intérieure apportant 42 agents de la Police nationale sur la circonscription de Dijon (lire notre article).

«Les Dijonnais sont aussi des Côte-d'Oriens»


Constatant l'absence de subvention du conseil départemental de la Côte-d'Or au financement d'équipement comme l'opéra, le conservatoire ou encore le musée des Beaux-arts, le maire de Dijon espère néanmoins que vont revenir les «relations convenables» avec le Département. Et d'évoquer un «contrat» avec la collectivité présidée par le centriste François Sauvadet car «les Dijonnais sont aussi des Côte-d'Oriens, ils le droit d'être accompagnés et aidés comme les autres».

Après une heure d'intervention, le public réagit bien volontiers à la demande du maire d'applaudir le personnel soignant du CHU Dijon Bourgogne puis vient le temps des questions. Qui évoque l'hydrogène, qui évoque la jeunesse, qui évoque la circulation routière...

Les «points noirs» selon les Amis de la Terre


Le micro arrive jusqu'à un militant écologiste des Amis de la Terre Côte-d'Or qui «félicite» le maire pour «tout ce qui a été fait depuis quatre mandat» mais qui entend bien souligner également des «points noirs» : absence de légumerie, proposition de tram-train en lieu et place de la Lino, regret du recours à l'incinérateur «source de pollution» pour produire de l'hydrogène, Forêt des Enfants versus «le béton des parents»...

«Je suis très respectueux des associations qui font avancer les choses», réagit tout d'abord François Rebsamen avant de prendre le temps de commenter les remarques et propositions de son interlocuteur tout en défendant son action municipale point par point.

«Vous avez le droit de demander le plus, nous on fait ce qu'on peut ; (…) vous n'arriverez pas à convaincre les gens si l'écologie que vous leur proposez elle est punitive, vous n'arrivez à convaincre les gens que vous accompagnez que si ça leur apporte quelque chose», déclare-t-il.

Finalement, le maire fait de la qualité de l'air un argument qui synthétise les résultats des projets environnementaux menés : «on est une des villes où la qualité de l'air est la meilleure».

Nathalie Koenders en haut de l'affiche


Bis repetita placent le mardi 30 novembre 2021 à Latitude 21 ? La défense de l'action municipale par les élus, les sympathisants, les opposants, les curieux et même le retour des Amis de la Terre. Sans oublier les vigiles. Une partie de la séance du lundi se rejouera effectivement mais les nuances seront tout de même significatives.

Tout d'abord l'oratrice. C'est la première fois que Nathalie Koenders est en haut de l'affiche : dans les annonces des «forums participatifs», seul son nom apparaît même si la présence d'autres élus est évoquée.

Ensuite le format : pas d'estrade, des adjoints disséminés dans le public - voire restant debout durant tout le débat - ainsi que la priorité données aux questions et réponses. Et un public d'une soixantaine de personnes qui joue le jeu avec des interventions vraiment dans le thème.

«Il est important de construire des logements près des transports en commun»


Durant cet «exercice de démocratie citoyenne», Nathalie Koenders propose d'effectuer un focus sur l'écologie urbaine (les trois autres concernant le sport et la culture, la solidarité et la tranquillité puis les projets de quartier).

Dans un contexte de changement climatique, la socialiste revendique la recherche d'«une croissance sûre et durable». Si les villes émettent beaucoup de gaz à effet de serre, «c'est aussi là qu'il y a les solutions innovantes pour lutter contre ce changement climatique».

Reprenant les items du budget 2022 – logement, alimentation et transports – l'élue municipale et métropolitaine commence par défendre le PLUi-HD de Dijon Métropole pour «limiter l'étalement urbain» et éviter de «grignoter sur les terres agricoles». «Il est important de construire des logements près des transports en commun».

«La bonne ambiance et la convivialité» liées au compostage


La première question concerne la tarification incitative des déchets en référence à la démarche de la communauté urbaine de Besançon. «Fausse bonne idée», rétorque Nathalie Koenders en soulignant le risque de conflits d'usagers. L'élue préfère mettre en avant la lutte contre le gaspillage alimentaire menée dans les écoles.

La deuxième personne à prendre le micro propose de limiter la vitesse à 30 km/h sur l'ensemble de l'agglomération et pas seulement devant les écoles. La première adjointe rappelle la démarche qui se déploiera à l'ensemble des écoles durant la mandature tout en évoquant avec prudence une généralisation à toutes les rues à long terme (lire notre article).

Le compostage ? «Au-delà d'amener de la bonne terre, ça amène de la bonne ambiance et de la convivialité», s'enthousiasme celle qui est en charge de la transition écologique en signalant les composteurs individuels distribués par la Métropole ou les placettes de compostage animées par des associations comme Arborescence ou Engrainage.

«La Ville de Dijon se densifie de façon raisonnable»


«Il ne s'agit pas de transformer nos rues en canyons», lance un nouvel intervenant qui déplore de voir des constructions d'immeubles sur d'«anciens jardins». «On réhausse nos rues de chaque côté et on crée des îlots de chaleur», ajoute-t-il avant de demander «un recul [des immeubles] par rapport à la voie publique de manière à planter des arbres seuls vecteurs par l'évapotranspiration à diminuer les effets de chaleur».

«La Ville de Dijon se densifie de façon raisonnable», répond sobrement Nathalie Koenders sur ce sujet sensible avant de mettre en avant le logement et l'emploi. Pierre Pribetich (PS) rappelle les 9.000 demandes de logement en attente à Dijon et signale les recours intentés par les promoteurs quand la mairie refuse un permis de construire.

L'adjoint à l'urbanisme prend pour exemple la reconversion de l'ancien site des usines Terrot (lire notre article) avant de lancer : «sur les Lentillères, on a aussi écouté» avec l'instauration de baux «pour cultiver la terre, pas pour construire des granges en catimini». Marien Lovichi (Modem) rebondit en évoque une «rarborisation de Dijon».

Les «gros bénéfices» de Dijon Congrexpo


Dans une intervention très construite, un jeune participant fait des propositions pour rénover le parc des expositions : végétalisation de la toiture du Hall 1 et pose de panneaux solaires photovoltaïques sur les autres bâtiments, installation de récupérateurs d'eau de pluie, remplacement de l'éclairage intérieur par des LED... Des suggestions très applaudies qui sont issues d'une réflexion sur la transition écologique (lire le communiqué).

Tout en approuvant le principe, Nathalie Koenders réagit en déplorant les «gros bénéfices» réalisés par Dijon Congrexpo qui «n'a rien réinvesti à ce sujet». La délégation de service public accordée à l'association arrivera à échéance en 2022.

Les Amis de la Terre dénoncent les «incitations à surconsommer»


Autre contrat à renouveler prochainement, celui passé avec Clear Channel à propos du mobilier urbain et ses publicités affichées. Un militant écologiste des Amis de la Terre Côte-d'Or attend patiemment le micro pour alerter l'assistance : «c'est quinze ans de repartis pour des incitations à surconsommer».

Sous les applaudissements, l'intervenant préfère mettre en avant «un projet novateur» porté par l'association : des aubettes et une gestion en régie municipale (lire le communiqué).

La première adjointe renvoie aux règles des marchés publics et invite les Amis de la Terre Côte-d'Or à «candidater» ce qui ne satisfait guère le militant qui lancera plus tard : «on ne lâchera rien !»

Soulignant un Règlement Local de Publicité Intercommunal (RLPi) «assez contraignant» et «exemplaire», Nathalie Koenders en revient à un principe de réalité économique parallèle à la démonstration faite la veille par François Rebsamen et évoque les recettes du contrat en question qui permettent d'«investir dans des projets qui luttent vraiment dans le changement climatique».

Jean-Christophe Tardivon

L'inauguration de la Cité de la Gastronomie aura lieu «après la présidentielle»

















































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