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03/11/2021 03:26

DIJON : François Rebsamen fête la social-écologie

Le maire de Dijon a fait de la pose de la première pierre de la Tour Elithis Arsenal à énergie positive, le 29 octobre dernier, un manifeste pour la social-écologie. «Personne ne pourra me retirer l'étiquette socialiste même s'il le voulait», a néanmoins glissé François Rebsamen.
«Aujourd'hui, c'est la fête de la social-écologie», s'exclame François Rebsamen (PS) en prenant la parole ce vendredi 29 octobre 2021 lors de la pose de la première pierre de la Tour Elithis Arsenal, bâtiment d'habitation à énergie positive.

Le maire de Dijon fait du projet un manifeste de la social-écologie, version écologique de la social-démocratie : «il faut, un, tenir les engagements écologiques et même être précurseur en la matière, deux, on ne fera progresser l'écologie au niveau de l'engagement des citoyens que si l'écologie leur apporte quelque chose, en termes de pouvoir d'achat, en termes de qualité de vie».


«Il y a du béton zéro carbone, ça existe»


«L'écologie n'avancera – l'expression est un peu usée – non pas si elle est punitive mais si elle est une richesse pour nos concitoyens», ajoute François Rebsamen.

Le maire de Dijon dénonce au passage «les hypocrites» qui applaudissent les réalisations d'Elithis tout en communiquant sur «Rebsamen, c'est le béton».

«Il y a du béton zéro carbone, ça existe», s'enthousiasme le défenseur de la social-écologie qui indique que le campus dijonnais de l'ESTP-Paris va travailler sur le sujet.

«Une densité heureuse qui permet à tout le monde de se loger»


«Bientôt, on valorisera l'argent investit par des calculs qui ne figurent pas aujourd'hui dans la rentabilité. La rentabilité se calculera sur ce qu'on fait de bien pour l'humanité et non pas ce que cela rapporter à ceux qui en ont déjà beaucoup-beaucoup-beaucoup et beaucoup trop. J'espère qu'on leur en prendra un peu pour penser aux autres dans le partage», anticipe François Rebsamen.

«Ça va être un signal de l'évolution de la social-écologie à la quelle on tient tant, ce n'est que le premier signal, on va en faire d'autres. Parce qu'on va arrêter de s'étendre, on va arrêter de consommer des terres agricoles et on va montrer que l'on peut avoir ici une densité heureuse [qui] permet à tout le monde de se loger», revendique-t-il.

«Dijon est une ville qui attire, qui va continuer de se développer. Dans le grand est, il y en peu de villes qui se développement mais il y a Dijon. On en est fier parce qu'elle permet de résoudre bien des problèmes et de se tourner vers l'écologie résolument», martèle le maire.

«L'immigration climatique nous guette»


«Le propre d'une ville est de loger et ceux qui ont le moins et ceux qui ont le plus», poursuit François Rebsamen à l'issue des discours officiels.

«Ce qui fait le plus peur aux gens aujourd'hui, c'est le réchauffement climatique. Notamment aux jeunes qui se disent 'dans quel monde on va vivre dans 25 ou 30 ans ?' On peut leur dire que s'il y a des tours comme celles-là, où on peut vivre de manière agréable, on participera à la lutte contre le réchauffement. Il faut absolument qu'on le fasse, (…) l'immigration climatique nous guette si l'on ne fait pas des choses très importantes aujourd'hui, ça y participe», envisage-t-il.

La social-écologie versus le Parti Socialiste


L'enthousiasme de François Rebsamen pour la social-écologie – qu'il défend depuis plusieurs années – contraste avec son attitude envers la direction du Parti Socialiste.

Alors qu'il présidait depuis 2016 la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR), le 16 septembre dernier, à deux jours du 79ème congrès du PS, il annonçait sa démission de l'instance. Un geste symbolique puisque la présidence de la FNESR était amenée à être renouvelée simultanément au congrès. «Le PS est un parti sectaire», lançait-il à l'adresse du premier secrétaire Olivier Faure.

De plus, lors de la primaire interne devant désigner la personnalité à soutenir en vue de l'élection présidentielle de 2022, François Rebsamen a porté son choix non pas en direction d'Anne Hidalgo – qui l'a finalement emporté – mais sur son challenger, Stéphane Le Foll, lui aussi partisan de la social-écologie.

«Personne ne pourra me retirer l'étiquette même s'il le voulait»


D'ailleurs, François Rebsamen n'a pas participé au déplacement de campagne d'Anne Hidalgo à Chenôve le 28 octobre dernier (lire notre article). Il s'est contenté d'un accueil républicain de la maire de Paris à l'Hôtel de Ville de Dijon.

«Je suis un social-démocrate, européen, qui défend la social-écologie. (…) J'espère qu'[Anne Hidalgo] la soutient aussi. J'ai discuté [le 28 octobre dernier] avec elle, longuement», précise François Rebsamen dans ce contexte.

«[Anne Hidalgo] chemine dans son coin et, peut-être, on se retrouvera, on en est pas là pour le moment. Je veux voir les propositions. Je n'avance que sur des propositions. Les propositions, j'aime bien quand elles ont été travaillé en commun avant. Il y a certaines propositions dans lesquelles je ne me reconnais pas pour le moment», signale-t-il.

Interrogé sur son adhésion au PS, François Rebsamen répond : «je suis socialiste depuis tellement longtemps, personne ne pourra me retirer l'étiquette [socialiste] même s'il le voulait».

Jean-Christophe Tardivon

Pose de la première pierre de la Tour Elithis Arsenal à énergie positive



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