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21/03/2022 22:04

DIJON : François Rebsamen précise ses propositions pour l'avenir du potager des Lentillères

Ce lundi 21 mars, le maire de Dijon a lancé «un appel à la négociation» en direction des occupants illégaux du terrain des Lentillères. L'abandon de la phase II du projet immobilier Jardin des Maraîchers représente un manque à gagner de 8 millions d'euros pour la collectivité.
En 2010, un terrain en friche de l'ancien quartier des abattoirs dijonnais était investi illégalement par des militants anarchistes et écologistes pour en faire un «potager collectif» ainsi qu'un lieu de résistance urbaine à un projet immobilier, l'écoquartier Jardin des Maraîchers.

Depuis, le squat mi-urbain mi-agricole est l'objet de tensions entre les militants anticapitalistes et la majorité de François Rebsamen (PS), maire de Dijon. Les premiers contestant la politique d'urbanisation de l'élu socialiste, le second mettant en avant la nécessité de construire de nouveau logements ainsi que la pollution potentielle de terrains ayant fait l'objet par le passé d'épandage de boues pouvant contenir des métaux lourds.

«Une zone de maraîchage mais pas un bidonville»


Ce lundi 21 mars 2022, lors d'un conseil municipal, François Rebsamen a précisé sa proposition de transformation du site squatté en une partie urbanisée et une partie dédiée au maraîchage entrant dans le cadre de la stratégie alimentaire de la Ville de Dijon.

«Le projet de construction est maintenue sur une bande de construction du mail Guynemer», a annoncé François Rebsamen devant l'assemblée municipale. «Les Lentillères doivent devenir pour la grande majorité des 8,7 hectares une zone de maraîchage mais pas un bidonville, ça suffit.»

Un manque à gagner de 8 millions d'euros pour la Ville de Dijon


«Nous avons une ambition», a lancé le maire, «nous voulons que ce lieu participe de la stratégie alimentaire territoriale portée par la Métropole et la Ville de Dijon, l'investissement est très important pour la collectivité».

En 2019, François Rebsamen avait annoncé l'abandon de la phase II du Jardin des Maraîchers. Pour autant, une partie du site sera construit le long de l'actuel mail Guynemer, sur environ 20% des 8,7 hectares actuellement en friche.

À ce jour, le bilan de l'abandon de cette phase II représente un manque à gagner de 8 millions d'euros pour la Ville de Dijon entre les pertes de recettes liée à l'absence de construction, l'absence de coût de voirie et le rachat des terrains à l'aménageur SPLAAD et à l'établissement public foncier local correspondant. La facture pourrait être augmentée par les éventuels aménagements du site.

«Faire un lieu de sensibilisation sur l'alimentation durable»


«Cet espace sera ouvert à tous les Dijonnais. Nous ne voulons pas un endroit fermé, barricadé, avec trois points d'entrée contrôlés», a glissé François Rebsamen avant de préciser son objectif : «nous voulons faire un lieu d'expérimentation en matière d'agriculture urbaine et un lieu de réflexion citoyenne autour de de l'agriculture urbaine, un lieu de sensibilisation sur l'alimentation durable, un lieu de solidarité vecteur de l'alimentation la plus durable possible accessible à tous, un lieu de culture dans tous les sens du terme».

Un projet «respectueux du droit»


«Un projet d'intérêt général, alternatif certes mais respectueux du droit», a résumé l'élu socialiste. En marge du conseil municipal, François Rebsamen a indiqué être prêt à réviser le PLUi-HD, «si les choses se passent bien».

En séance, une adresse email est même indiquée pour permettre aux personnes intéressées de se faire connaître pour contracter un bail afin d'accéder à un lopin de terre pour un euro symbolique : alimentationdurable@ville-dijon.fr

La démarche est ouverte aux actuels occupants du site pour peu qu'ils acceptent d'entrer dans le cadre légal fixé par la collectivité.

«L'enjeu se situe du côté de l'opinion publique, nous voulons convaincre les gens de notre volonté», a ensuite expliqué le premier édile, «si ce sont des terres cultivables, ce sont des terres à cultiver, pas des terres où on dépose des caravanes et où on habite en même temps». Et de conclure en s'adressant à distance aux jardiniers squatteurs : «c'est un appel à la négociation».

Jean-Christophe Tardivon

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