
Avant une session plénière, ce jeudi 25 septembre, le président de la Métropole de Dijon a commenté les conséquences de la manifestation d'agriculteurs s'étant déroulée jusque devant la Maison de l'Europe.
«Il y a des limites», a réagi François Rebsamen (FP). Le président de la Métropole de Dijon, s'exprimait, ce jeudi 25 septembre 2025, en amont d'un conseil métropolitain (
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Des adhérents côte-d'oriens de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs s'étaient rassemblés pour contester notamment l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur (
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Une quarantaine de tracteurs ont convergé jusqu'au centre-ville. Des pommes de terre, de branchages, du purin, de la paille et des pneus ont été déversés sur la voirie, notamment devant la Maison de l'Europe en Bourgogne-Franche-Comté.
« Heureusement qu'il y a la politique agricole commune»
«Les Dijonnais n'ont pas à être pénalisés régulièrement par des grandes manifestations où le fait de souiller de l'espace public, d'empêcher les transports en commun de fonctionner, de dégrader profondément les rails avec des engins extrêmement lourds», a développé François Rebsamen.
«On n'a jamais empêché personne de manifester mais ce n'est pas normal que la la ville, capitale régionale qui les a toujours soutenus, soit l'objet de dégradations profondes», a poursuivi le président de la Métropole de Dijon, «c'est extrêmement choquant». «En plus, le faire devant la Maison de l'Europe. On peut ne pas être content de l'Europe mais heureusement qu'il y a la politique agricole commune.»
L’État n'a pas réglé le coût des dégâts de la manifestation de décembre 2023
«Dégrader l'espace publique coûte très cher», a enchaîné l'élu progressiste qui constate un «retard de facture» de la part de l’État à qui la collectivité a demandé 197.000 euros pour contribuer à rembourser des dégâts générés durant la manifestation de la FNSEA et des JA du 15 décembre 2023 (
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«On mesure le coût et le travail pour tout remettre en marche», a-t-il insisté, «la terre, le fumier et autres ont pénétré dans les rails». «Je comprends la colère des agriculteurs et je l'ai partagée souvent avec eux mais elle ne peut pas se dérouler sur l'espace public au détriment de gens qui travaillent, qui prennent des transports en commun, des familles, des enfants, etc. Dijon en a assez que ça se passe comme ça.»
Les organisations syndicales de salariés en exemple
François Rebsamen a alors fait part de son intention d'exprimer son «incompréhension» au président de la chambre d'agriculture de la Côte-d'Or, Jacques Carrelet de Loisy (sans étiquette), qui est également maire de Hauteville-lès-Dijon et conseiller métropolitain.
Le responsable de l'exécutif métropolitain envisage également d'envoyer des factures «aux particuliers qui auraient eu des comportements déplacés».
L'élu progressiste a incité à suivre l'exemple des manifestations revendicatives des organisations syndicales.
La session a débuté en retard
La session du conseil métropolitain a débuté avec près de 30 minutes de retard en raison des difficultés de circulation pour accéder au siège de la collectivité induites par la manifestation d'agriculteurs.
«Nous soutenons leurs revendications mais pas dans la manière dont ils font pour défendre leur cause», a alors déclaré le président de la Métropole de Dijon devant l'ensemble des élus.
Jean-Christophe Tardivon