
«La proximité dans les quartiers est aussi essentielle que dans les villages», a déclaré le président du Département, ce lundi 2 juin, en exposant les politiques publiques destinées aux Dijonnais. François Sauvadet a plaidé pour une meilleure coordination avec la Métropole de Dijon au sujet de la circulation routière.

La dernière des «Rencontres Côte-d'or» s'est déroulée, ce lundi 2 juin 2025, à Dijon, à l'Hôtel de Département, pour souligner, à mi-mandat, les actions conduites par la collectivité sur tout le territoire en général et au niveau des six cantons dijonnais en particulier.
En présence de plus de 70 personnes, les intervenants n'ont eu de cesse de préciser les compétences dévolues au Département et celles à la Métropole de Dijon. Ainsi, le réseau routier, régulièrement sujet d'interrogations des Côte-d'Oriens lors de ces réunions, n'a été que peu abordé, ce lundi, puisqu'il est géré par la Métropole de Dijon.
«Une action multiple parfois peu connue»
Élu sur le canton Dijon 1, François-Xavier Dugourd (LR, NE), introduit les échanges en brossant les politiques publiques menées par le Département auprès des Dijonnais, «une action multiple parfois peu connue ou pas suffisamment valorisée».
Le vice-président délégué du Département s'exprime devant sa binôme Clémentine Barbier (sans étiquette). Sont aussi présents les élus départementaux Catherine Louis (LCOP), Patricia Gourmand (LCOP), Benoît Bordat (FP) et Christophe Avena (PS), président du groupe d'opposition Côte-d'Or Terres d'avenir, ainsi que les conseillers municipaux d'opposition Bruno David (LR) et Henri-Bénigne de Vregille (HOR).
«Le Département a été aux côtés de l'EPCAPA quand l'établissement a été en très grande difficulté à Dijon»
«L’État nous a appelés à un effort collectif alors que nos dépenses sociales explosent et que nos ressources ont chuté considérablement», résume François Sauvadet au sujet des enjeux budgétaires. D'où la recherche de 10 millions d'euros d'économies dans la section de fonctionnement du budget départemental pour 2025.
«On ne financera plus aucune dépense imposée par l’État sans qu'elle ait été préalablement compensée», martèle-t-il alors que les présidents de Département du groupe Droite et centre de l'Assemblée des Départements de France ont annoncé ne pas financer la hausse du RSA d'avril dernier (lire le communiqué).
Alors que la part du budget du Département de la Côte-d'Or consacrée aux dépenses sociales est passée de 58% à 70% en quelques années, le centriste rappelle l'adoption d'un Nouveau Pacte social pour «s'assurer que l'argent va bien à ceux qui en ont besoin» et assume de lutter contre la fraude sociale.
Concernant l'accompagnement des personnes âgées, François Sauvadet signale que la collectivité a été «aux côtés de l'EPCAPA [Établissement public communal d'accueil des personnes âgées] quand l'établissement a été en très grande difficulté à Dijon».
«Il faut donner des raisons d'espérer aux jeunes»
«Les enfants protégés, c'est un défi de société», lance le responsable de l'exécutif qui a la charge de la protection de l'enfance dans un contexte où les villes moyennes sont confrontées à «un phénomène de violences juvéniles». «En France, entre 15 et 35% des jeunes accompagnés par la protection de l'enfance relèvent de problématiques de santé mentale.»
À Dijon comme dans l'ensemble du département, le repas dans les cantines des collèges est facturé 2 euros aux familles, soit bien en-dessous du coût réel. Le tarif est unique car «la prestation du repas n'a pas à jouer le rôle d'un impôt». La mesure mise en place après la crise sanitaire représente un effort de la collectivité de 5,6 millions d'euros en 2025. Elle va prochainement «évoluer».
Les résultats d'une enquête menée des collégiens étant tombés, François Sauvadet se félicite de voir les répondants être «très attachés au département et là où ils vivent». «Il faut donner des raisons d'espérer aux jeunes.»
La moitié des agents de la collectivité travaillent au niveau de l'agglomération dijonnaise
Le Département optimise son patrimoine immobilier à Dijon en construisant le bâtiment Osmose où 400 agents s'installeront fin 2026. Le site Jean-Bouhey sera ensuite vendu. La moitié des agents de la collectivité travaillent au niveau de l'agglomération dijonnaise.
François Sauvadet revendique «le maintien de la présence territoriale dans les quartiers et dans les services». «Les gens savent vers qui se tourner, souvent vers nous parce qu'il y a la prestation à la clé, les aides et accompagnements auxquelles ils ont droit.»
Le Département finance le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) à hauteur de 54%, la Métropole de Dijon à hauteur de 22% alors que «la moitié des interventions se déroulent dans sur le territoire de la métropole», comme le rappelle l'orateur devant le colonel Bertrand Lepoutère, directeur par interim du SDIS.
«Vous connaissez Google Maps, on est en train de faire un Côte-d'Or Maps»
«Nous allons travailler sur la maîtrise de l'intelligence artificielle générative et la protection de nos données», enchaîne le président du Département au sujet des investissements d'avenir en évoquant «la création d'un data center et d'un cloud souverain qui sera mis à disposition de toutes les communes». «Nous protégerons nos propres données et nous les protégerons avec des algorithmes propriétaires. (…) Vous connaissez Google Maps, on est en train de faire un Côte-d'Or Maps [qui] permettra notamment de modéliser le flux de fréquentation urbain.»
Alors que 40% des personnes se déclarent en difficulté avec les usages numériques, la collectivité a inauguré un Espace numérique, rue du Château (lire le communiqué).
Le Département a engagé 3 millions d'euros aux côtés de la Ville de Dijon
Dans l'agglomération dijonnaise, des accords de partenariat avec Chevigny-Saint-Sauveur, Fontaine-lès-Dijon, Longvic, Quetigny, Saint-Apollinaire et Talant totalisent 40 millions d'euros sur plusieurs années.
En 2025, le Département a engagé 3 millions d'euros aux côtés de la Ville de Dijon pour financer des travaux contribuant à la cohésion sociale. L'apport concerne notamment à la rénovation de la Maison des associations, la rénovation du Grand Théâtre, la construction d'un gymnase dans le quartier de l'Arsenal ou encore la rénovation d'un gymnase dans le quartier des Poussots. En contrepartie, la Ville de Dijon mettra à disposition du Département des salles de réunion à la Maison des associations et favorisera l'accès des collégiens aux équipements sportifs.
«On a joué gagnant-gagnant», se félicite François Sauvadet, «le Département n'est pas un banquier chez qui on va pour chercher le chéquier, c'est un partenaire qui veut que Dijon soit une capitale qui rayonne sur 100% du département.»
«La proximité dans les quartiers est aussi essentielle que dans les villages»
«Achetez Côte-d'Or» pour «redonner confiance à nos agriculteurs», déclare François Sauvadet en s'adressant aux Dijonnais. «La marque 100% Côte-d'Or est un vrai succès.»
«Mon objectif c'est de se dire qu'il faut qu'on continue d'être utile pour tous les Côte-d'Oriens, qui vivent à Dijon, à Châtillon-sur-Seine, à Beaune, dans le Val de Saône, dans le Morvan et que tous nos jeunes s'y voient un avenir», conclut François Sauvadet, «il faut qu'on travaille avec les Côte-d'Oriens sur la proximité, (…) la proximité dans les quartiers est aussi essentielle que dans les villages».
676 millions d'euros de budget en 2025
Durant la partie technique, les cadres de la collectivité présentent des éléments budgétaires. Le budget 2025 s'établit à 676 millions d'euros dont 96 millions d'euros de dépenses d'équipement (
lire notre article). «82% de ce que nous investissons est réalisé par des entreprise de Côte-d'Or», précise François Sauvadet.
Les compétences de la collectivité concernent les routes – en dehors de la métropole dijonnaise –, l'aménagement du territoire, la transition énergétique, la ressource en eau, l'agriculture ou encore les établissements pour personnes âgées ou pour enfants.
Des éléments de l'action sociale
Implantée dans les espaces solidarité Côte-d'Or, la protection maternelle et infantile donne des conseils aux parents ou futurs parents et effectue des visites sanitaires dans les écoles.
Dans le champ social, si le premier accueil est effectué par la Métropole, le suivi est réalisé par le Département.
La Côte-d'Or a été retenue pour expérimenter le Pack Nouveau Départ afin de lutter contre les violences intrafamiliales.
Une Maison des adolescents et des parents de Côte-d'Or, située rue Bannelier, avec des permanence dans les quartiers relevant de la politique de la ville.
Le nouvel Espace numérique a été inauguré, le 19 mai dernier, rue du Château, ouvert aux habitants pour informer sur les usages numériques et lutter contre l'illectronisme.
Une Maison France Services, encore non labellisées, est située aux Grésilles.
Des travaux dans les collèges
Sur la période 2021-2024, le Département a mobilisé 7,9 millions d'euros pour les collèges dijonnais (entretien, rénovation énergétique, mise en accessibilité, sécurisation...).
Ainsi, la toiture a été refaite à Gaston Roupnel, les façades aux Lentillère, l'accessibilité à André Malraux, les sols et les ascenseurs à Jean-François Champollion. La végétalisation des cours de cinq collèges est en cours, sept autres le seront d'ici la fin de l'année.
Prochainement, André Malraux verra la mise en conformité des gardes-corps des escaliers intérieurs, Henri Dunant aura un nouveau préau et Clos de Pouilly sera mis en accessibilité en 2026.
Pour les cités scolaires Carnot et Montchapet, François Sauvadet demande à la Région Bourgogne-Franche-Comté la possibilité de réaliser des travaux de façon à «simplifier la tâche».
«Le bâtiment B de Montchapet n'a pas connu une amélioration sur le plan de la transition énergétique depuis les années 1960», précise François-Xavier Dugourd, «le conseil départemental voudrait rénover la partie collège, on est bloqué par la Région, c'est dramatique».
Des services implantés à Dijon
Du côté des services techniques, la collectivité compte un atelier mécanique au parking Trémouille et la direction située dans la ZAE Cap nord ou seront regroupés les ateliers de menuiserie et de maintenance en 2027.
Le Laboratoire départemental est implanté à Dijon. Il emploie une centaine d'agents pour analyser notamment l'eau des Côte-d'Oriens ainsi que les repas des collégiens. Des travaux seront prochainement réalisés avec une extension de salle et la prochaine pose de panneaux solaires photovoltaïques.
Les Archives départementales, rue Jeannin, proposent «un programme culturel riche et varié» avec une exposition sur la Route du cassis à l'automne.
Déploiement de la fibre dans le canton Dijon 6
Le Département a suivi le déploiement de la fibre optique sur le canton Dijon 6, réalisé par Altitude Fibre 21. Flavignerot affiche 100% d'éligibilité et Corcelles-les-Monts 96% éligibilité.
Le 1er janvier 2026 marquera la fin de la commercialisation d'abonnement de télécommunications basées sur l'usage du réseau en cuivre (téléphonie fixe et accès Internet ADSL).
À Flavignerot et Corcelles-les-Monts, il ne sera plus possible d'utiliser le réseau de cuivre à partir de la fin octobre 2028. Concernant Dijon, ce sera d'ici 2030.
«L’État devrait laisser respirer le pays»
Au nom de l'opposition, Christophe Avena salue «ce moment de présentation de l'activité du Département». «Pour qu'un département soit fort, il faut que sa ville-centre soit forte. (…) On va devoir tous faire des efforts. Comment est-ce qu'on va faire pour que chacun soit contributif ?»
«Nous avons atteint un niveau de dépenses incontrôlable pour tout le pays», réagit François Sauvadet, «nous avons un déficit qui met en danger le pays si les taux augmentent». «L’État devrait laisser respirer le pays, on peut mieux gérer les choses en proximité, on a mis des normes inatteignables donc la crédibilité même de la parole publique est en cause.»
Le centriste assume sa divergence avec «François Rebsamen qui veut supprimer les Départements et les remplacer par les Métropoles» et critique la fusion des conseils régionaux : «je suis pour la remise en cause des grandes régions, (…) c'était une erreur».
«Saisir le Département d'un clic»
Au passage le centriste déplore le phénomène de métropolisation et appelle à revoir la répartition des compétences, centrée sur les municipalités. «Je ne cherche pas à être maire de Dijon», glisse-t-il toutefois, «ce qui m'intéresse, c'est de répondre à la désespérance des gens». «Qu'on nous redonne un pouvoir d'impôt. (…) Il faut arrêter de charger la barque. C'est ce que j'ai appelé le Nouveau Pacte social qui part de la personne.»
«Je vais proposer bientôt un système pour saisir le Département d'un clic sur le portable», annonce-t-il. «Il faut que l'on revoie ce fonctionnement. (...) C'est le programme des trois prochaines années. (…) On va rechercher un bon usage de l'argent pour maîtriser de la dépense et agir mieux.»
Quand même le sujet des routes
La première question porte sur le raccordement à la fibre : les habitants doivent s'adresser à un opérateur commercial qui se tournera vers Orange – opérateur d'infrastructure – qui effectuera un raccordement dans les six mois.
Un cycliste fait une remarque sur les techniques de réparation des routes et demande de balayer les gravillons dans le Val Suzon.
Une automobiliste interroge sur le fauchage des routes, là aussi, dans le Val Suzon. Les opérations de fauche commencent mi-mai avec une passe de sécurité au niveau des petites routes et se terminent en juin par les grands axes.
Un habitant de Fleurey-sur-Ouche alerte sur l'état d'une route après la pose d'une canalisation – en raison de délai entre chaque étape de réfection de la route –, sur des cambriolages survenus dans les environs de Sombernon pouvant rendre nécessaire l'installation de vidéoprotection intercommunale – le Département peut accompagner un projet de ce type – et sur l'entretien de circuits d'eau dans la vallée de l'Ouche – un programme de travaux de réhabilitation est en cours.
La question de l'accès au parking de covoiturage à Plombières-lès-Dijon
Un habitant du quartier du port du canal souhaiterait que soit prolongée la rocade à l'ouest de Dijon pour limiter le flux entrant depuis la vallée de l'Ouche.
«Vaste programme», ironise François Sauvadet qui regrette que, à l'arrivée de l'A38 dans l'agglomération dijonnaise, «on débouche sur des lignes de bus avec une fréquence qui n'est pas suffisante». «J'aurais même préféré que le tram aille jusque dans le quartier de la Fontaine d'Ouche. On a mis beaucoup d'argent mais on n'a pas été écouté».
Le président du Département rappelle que la Métropole de Dijon a prévu de réaliser un parking de covoiturage de 40 places au niveau de Plombières-lès-Dijon d'ici la fin de l'année. Il souhaite que soit ajoutée «une voie de dégagement» depuis l'autoroute pour éviter «d'avoir des voitures qui passent là où elles ne devraient pas passer».
«Au cœur de Dijon, on a des alternatives. Dès qu'on s'éloigne du cœur de Dijon, on a besoin de sa voiture», insiste-t-il en incitant à «mieux se coordonner pour rentrer et sortir de la métropole».
Jean-Christophe Tardivon
L'action publique du Département à Dijon en nombres
1.376 agents de la collectivité travaillent à Dijon
5.026 bénéficiaires du RSA
4.315 foyers accompagnés par les six Espace solidarité Côte-d'Or à Dijon et l'ESCO à Talant
3.491 aides financières versées à des ménages en 2024
1.482 personnes âgées dépendantes reçoivent l'allocation personnalité d'autonomie
1.465 places dans 14 EHPAD
Une Maison départementale des personnes handicapées
1.092 bénéficiaires de la prestation de compensation de handicap
Une Maison des adolescents et des parents
600 jeunes accueillis en 2024
2.920 places pour l'accueil des enfants dans les crèches, halte-garderie et auprès des assistantes maternelles
1.189 informations préoccupantes potentiellement liées à la protection de l'enfance
1.626 enfants suivis à domicile au titre de l'aide sociale à l'enfance
294 associations subventionnée avec plus de 2,4 millions d'euros attribués depuis 2021
12 collèges publics
4 collèges privés sous contrat
9.243 collégiens
2.700 bénéficiaires de l'aide à l'achat d'un vélo à assistance électrique



















