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10/03/2023 18:43

DIJON : Fridays for Future et Dernière Rénovation s'associent pour manifester

Entre «grève scolaire» et «marche pour le climat», de jeunes militants ont manifesté, ce vendredi 10 mars, pour revendiquer tout particulièrement une «rénovation globale et performante du parc immobilier français d’ici 2040».
Pendant que les parlementaires examinent le projet de réforme des retraites et que les syndicats le contestent, le changement climatique se poursuit. Pourtant, il n'est guère aisé de se faire entendre sur ce sujet dans cette période de mouvement social.

Ainsi, à Dijon, ce vendredi 10 mars 2023, Fridays for Future et Dernière Rénovation ont associé leurs troupes dans une «marche pour le climat» doublée d'«une grève scolaire» pour sensibiliser aux enjeux environnementaux en général et à l'intérêt d'une rénovation thermique des bâtiments en particulier.

Multiplication des mouvements écologistes



Les grèves scolaires pour le climat ont été lancées en 2018 par la Suédoise Greta Thunberg, alors âgée de 15 ans, et ont rapidement connu un large retentissement dans le monde entier. Des déclinaisons locales ont notamment été organisées à Dijon.

La pandémie de Covid-19 a interrompu cet élan qui, en particulier en France, encore plus à Dijon, peine à reprendre. D'autant plus que sont apparus d'autres mouvements écologistes menant des actions de désobéissance civile plus ou moins radicales et donc plus ou moins controversées : Extinction Rebellion, Just Stop Oil, Dernière Rénovation...

Le gouffre de la rénovation thermique des bâtiments


Dernière Rénovation porte une seule revendication : obtenir du gouvernement les fonds nécessaires pour mener une «rénovation globale et performante du parc immobilier français d’ici 2040» afin d'induire une baisse des émissions de gaz à effet de serre et ainsi contribuer à l'objectif de neutralité carbone de la France en 2050.

Par leurs actions, les militants entendent «obliger» le président de la République à agir et s'appuient sur les rapports du GIEC pour estimer qu'il reste – à ce jour – 747 jours pour inverser la courbe du changement climatique d'ici 2025.

En France, le secteur du bâtiment représente 27% des émissions de gaz à effet de serre et 45% de la consommation d'énergie finale. En ne comptant que les bâtiments publics, le coût des travaux de rénovation thermique à la charge de l’État et des collectivités locales pourrait atteindre 500 milliards d'euros, ainsi que l'a indiqué le ministre de la Transition écologique aux sénateurs, le 8 février dernier. Un véritable gouffre budgétaire.

Une action commune entre Fridays for Future et Dernière Rénovation


À Dijon, l'action du jour répond à une mobilisation internationale prévue pour le 3 mars et reportée au 10 mars en France pour cause de vacances scolaires. Porte-parole de Fridays for Future Dijon depuis 2021 et étudiant à l'antenne locale de Sciences Po, Jacob Cabot a expliqué les raisons de la mobilisation.

«Ce rassemblement, c'est faire une manifestation pour le climat et pour avoir une rénovation thermique plus importante en France justement parce qu'on voit que la rénovation thermique, c'est un des sujets où on peut faire un changement rapide et, en plus efficace», a-t-il déclaré.

«La rénovation thermique ne devrait pas être associé qu'à un groupe mais ça devrait être un sujet majeur de mobilisation au sein de la société. C'est pour ça qu'on s'est décidé avec Dernière Rénovation d'essayer de démocratiser cette lutte, de la rendre plus accessible à tout le monde et plus acceptable à la politique», a indiqué le porte-parole de Fridays for Future Dijon.

«Douze millions de Français sont en précarité énergétique»


«[La rénovation thermique] n'est peut-être pas le levier principal mais ça peut être un des premiers leviers de changement climatique parce ça serait très accessible et pas trop coûteuse. (…) Douze millions de Français sont en précarité énergétique. Même en France, c'est un problème majeur de justice sociale et, en plus, c'est une perte énorme au niveau des gaz à effet de serre», a poursuivi Jacob Cabot.

Le militant a comparé les «43 milliards [d'euros] pour baisser les prix de l'énergie» aux «30 milliards [d'euros]» demandé par Dernière Rénovation pour «aider ces logements à consommer beaucoup moins d'énergie». «On ne résout pas que un, mais plusieurs problèmes en un, c'est tout l'avantage de la rénovation thermique.»

«Organiser à nouveau un mouvement de jeunesse»


La précédente manifestation dijonnaise de Fridays for Future remonte à septembre 2022 (lire notre article). La mobilisation du jour contribuera à compter les sympathisants et à recruter à l'avenir des adhérents.

«On essaie d'organiser à nouveau un mouvement de jeunesse», a signalé Jacob Cabot, «la jeunesse a une voix politique très importante pour le futur».

Parmi les partenaires de l'action du jour, Fridays for Future et Dernière Rénovation ont fait appel notamment à Oxfam, aux Amis de la Terre, à Extinction Rebellion, au syndicat étudiant AUBE ainsi qu'aux lycéens des Butineuses.

«Forcer le gouvernement à lancer la rénovation du parc immobilier»


Au moment des prises de parole, Eva Martos, étudiante de Sciences Po à Nancy, a rejoint Jacob Cabot pour un propos revendicatif et poétique écrit par le collectif arlésien d'artistes Le Bruit qui court. Le texte évoquait la précarité énergétique, le pouvoir d'achat, le rôle des pouvoirs publics.

«Nous sommes la dernière génération à pouvoir atténuer les effets du changement climatique», a insisté Eva Martos avant d'inciter à «allumer l'étincelle».

Militant de Dernière rénovation et universitaire dijonnais, Sébastien est intervenu pour donner quelques ordres de grandeur chiffrés : 2.200 personnes meurent chaque de «maladie causée par un logement mal isolé», 400.000 professionnels sont à former pour «rénover nos logements», 12 milliards d'euros de crédits destinés à la rénovation thermique ont été votés à l'Assemblée nationale puis «muselés» par l'usage du «49-3» sans oublier les deux décisions de la justice administrative concernant l’État français pour manquement aux engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

«Nous sommes ici pour forcer le gouvernement à sortir de cette inaction [climatique], pour forcer le gouvernement à lancer la rénovation du parc immobilier», a revendiqué Sébastien.

«Il est temps d'agir»


Bravant le vent de la tempête Maria, une petite centaine de personnes se sont élancées derrière la banderole «Il est temps d'agir» pour un défilé joyeux ponctué de slogans comme «On est plus chaud que le climat», «Et un, et deux, et trois degrés, c'est crime contre l'humanité» ou encore «Qu'est ce qu'on veut ? Justice climatique ! Quand est-ce qu'on la veut ? Maintenant».

En plus des partenaires de Fridays for Future, étaient également représentés les syndicats enseignants FSU et CGT Éduc'action ainsi que l'association altermondialiste Attac.

Parmi les personnalités politiques, on notait la présence de Victorien di Fraja (LFI), Stéphanie Modde (EELV), Sarah Persil (EELV) et Stéphane Woynaroski (PS).

Le gouvernement et les collectivités locales raillés en chansons


Les différents échelons territoriaux ont été égratignés au gré des slogans. «Un pas en avant, trois pas en arrière, c'est la politique du Département» a été scandé en variante d'une précédente formulation ciblant «le gouvernement».

«Dans la chambre, ya des conseillers qui se branlent toute la journée ; la meilleure façon d'lutter, c'est encore la nôtre ; c'est de mettre un pied d'vant l'autre et d'manifester» a été lancé, cette fois, devant l'Hôtel de Région.

«On est là, on est là, la jeunesse pour le climat, on est là ; la rénovation thermique et la justice climatique, même si Rebsamen veut pas, nous, on est là», a fusé juste après.

La manifestation ayant été déclarée  la préfecture de la Côte-d'Or, quelques policiers sécurisaient le parcours passant par la rue de la Liberté, la place Darcy, le boulevard de Brosses avant de rejoindre la place de la République où les manifestants se sont dispersés dans le calme.

Jean-Christophe Tardivon















































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