Devant le préfet et les élus du territoire, Ludovic Rochette a fait passer des messages, ce jeudi 12 décembre. «J'espère que nos parlementaires vont voter très rapidement un budget», a déclaré le président de l'AMF 21. Par ailleurs, il a alerté sur le risque que les prochaines élections municipales soient «un fiasco démocratique».
Le Salon des maires de la Côte-d'Or fédère les premiers édiles des communes du département, quelles que soient leurs orientations politiques. À l'initiative de l'Association des maires de la Côte-d'Or (AMF 21), la 22ème édition se tient ces 12 et 13 décembre 2024, au parc des expositions, à Dijon. En 2023, l'AMF 21 a enregistré quelques 3.500 participants. Cette année, déjà 350 maires se sont inscrits pour découvrir les quelques 120 stands.
Ce jeudi 12 décembre 2024, l'inauguration a été conduite par Ludovic Rochette (HOR), maire de Brognon et président de l'AMF 21, entouré notamment de Paul Mourier, préfet de la Côte-d'Or, Marie-Guite Dufay (PS), présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, François-Xavier Dugourd (LR, NE), vice-président délégué du conseil départemental de la Côte-d'Or, François Rebsamen (PS, FP), président de la Métropole de Dijon, et Antoine Hoareau (PS), premier adjoint au maire de Dijon, ainsi que des anciens députés Didier Martin (REN) et Fadila Khattabi (REN), sans oublier David Muller, représentant le rectorat de l'académie de Dijon, et Vincent Martin, président de la fédération régionale des travaux publics.
Les actuels parlementaires de la Côte-d'Or Anne-Catherine Loisier (divers centre), Océane Godard (PS), Catherine Hervieu (LE) et René Lioret (RN) ont également rejoint le cortège durant le parcours inaugural.
Échos à la manifestation de militants syndicaux agricoles
Les conditions du déroulement de la manifestation d'agriculteurs de la FDSEA et des JA de la Côte-d'Or ayant eu lieu la veille, à Dijon, étaient sur toutes les lèvres au moment de se retrouver pour couper le ruban inaugural (
lire notre article).
En particulier, Marie-Guite Dufay a souligné auprès du préfet Paul Mourier «l'ampleur des débordements» des militants syndicaux et a regretté que l'Hôtel de Région n'était pas été aussi sécurisé que l'Hôtel de préfecture. Le préfet de la Côte-d'Or lui aurait répondu qu'il ne disposait pas de tous les effectifs souhaités pour cela.
De plus, la socialiste s'est étonné de la stratégie des militants syndicaux qui ont dégradé et muré les permanences des députés ayant voté la motion de censure conduisant à la chute du gouvernement de Michel Barnier. Elle a estimé qu'il y avait «deux poids, deux mesures» entre les élus du Nouveau Front populaire et l'élu du Rassemblement national, avec une relative mansuétude à l'égard de ce dernier.
«La colère des agriculteurs est légitime et compréhensible», avait réagi auparavant Nathalie Koenders et François Rebsamen, en regrettant que «le service public local soit ainsi mis à contribution de cette manière» pour nettoyer les dégâts causés (
lire le communiqué).
«Les entreprises ont vraiment besoin de rencontrer des décideurs locaux»
En fin de parcours inaugural, le président de l'AMF 21 a été le seul à prononcer un bref discours officiel.
Ludovic Rochette a salué deux nouveaux maires. Tout d'abord, Nathalie Koenders (PS), élue par le conseil municipal maire de Dijon, le 25 novembre dernier, en annonçant sa venue dans la journée. Ensuite, le dernier maire de la Côte-d'Or en date, Gérard Tardy, élu la veille à Morey-Saint-Denis, suite au décès de son prédécesseur Jean-Luc Rosier.
«Notre Salon des maires est reconnu», s'est félicité le président de l'AMF 21, «c'est un des principaux en province, aujourd'hui en France». Pour autant, le succès de cette 22ème édition, avec des demandes de stand de la part d'entreprises qui ont été refusées, témoigne également du fait que «les entreprises ont vraiment besoin de rencontrer des décideurs locaux».
«J'espère que nos parlementaires vont voter très rapidement un budget»
«Nous avons besoin d'avoir un cap et d'avoir de la clarté», a enchaîné Ludovic Rochette pour aborder la situation politique nationale, «j'espère que nos parlementaires, tout particulièrement nos députés, vont voter très rapidement un budget».
«On ne peut pas se permettre très longtemps d'être dans ce flou. Les entreprises nous attendent et nos concitoyens aussi. (…) Il serait très paradoxal que les communes, si elles n'avaient pas de budget, se verraient imposer un budget par l’État qui n'aurait pas réussi à avoir un budget», a-t-il développé.
En 2026, «il faut absolument des candidats dans toutes nos communes»
À moins de deux ans des élections municipales et sénatoriales de 2026, 2025 constitue la dernière année pleine de mandat. «C'est le moment pour que 2026 ne soit pas un fiasco démocratique», a alerté le représentant des maires de la Côte-d'Or.
«Il faut absolument que, dans toutes nos communes, on ait des femmes qui soient candidates, des hommes qui soient candidats, qui soient, en fin de compte, dynamisés par une volonté de servir la collectivité. C'est notre responsabilité de dire que, certes, le mandat est dur mais c'est un mandat qui est passionnant», a-t-il ajouté.
«Qu'on nous laisse faire !»
«Les communes sont indispensables», a martelé le président de l'AMF 21, «à chaque fois, on est là». «Les Gilets jaunes ? On a été là ! La crise sanitaire ? On a été là ! La relance ? Avec les autres collectivités aussi, nous avons été là !»
«Nous sommes là, nous tenons, nous savons faire», a-t-il assuré en conclusion, «qu'on nous laisse faire ! (…) Nous tiendrons ! Nous n'avons pas le choix !»
Jean-Christophe Tardivon