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07/06/2025 21:26
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DIJON : Inauguration du jardin du port du canal de Bourgogne

«Ce sera un paysage dijonnais à part où le vert de la nature et le bleu du canal se rencontrent», a déclaré Nathalie Koenders, ce samedi 7 juin. «Le port du canal est un véritable espace de vie», a ajouté la représentante de Voies navigables de France.
Retrouvez toutes les facettes de l'inauguration et de la fête du port du canal en une centaine de photographies.
Le port du canal  change d'allure. Le côté «sauvage» avec des espaces enherbés et ouverts, qui prenaient des airs de savane rase lors des vagues de chaleur, laisse la place à des allées délimitées, des jeux et plus de plantations.

L'inauguration s'est déroulée, ce samedi 7 juin 2025, durant la fête du port du canal. La cérémonie a été présidée par Nathalie Koenders (PS), maire de Dijon, avec la participation de Pierre Pribetich (PS), député de la Côte-d'Or, Stéphane Woynaroski (PS), conseiller régional délégué de Bourgogne-Franche-Comté,  Lucile Lévêque, directrice adjointe territoriale de Voies navigables de France (VNF) en Centre-Bourgogne, et Pascal Casagrande, président de l'Associations des amis du port du canal Dijon sud.

Les nouveautés du jardin du port du canal


Une allée cavalière ceinture la totalité du parc de 85.000 m² où de nouveaux arbres ont été plantés. D'autres plantations encore auront lieu à l'automne prochain pour atteindre 150 arbres.

Le long de l'avenue Jean-Jaurès, une «treille» faite de poutrelles métalliques sera végétalisée au fur et à mesure des années. Dessous, des tables de pique-nique ont été installées.

Le long du quai Nicolas-Rollin, des jeux ont été implantés comme des balançoire, tourniquet et poutre d'équilibre sans oublier l'incontournable toboggan. Un parking de 20 places a été conservé.

Un escalier métallique a été réalisé pour descendre directement au bord de l'eau depuis le pont enjambant le canal.

La Ville de Dijon indique que «des activités récréatives et commerciales, en lien avec Voies navigables de France, seront proposées dès cet été sur le plan d’eau et aux abords».

Une première tranche d'un projet lié à la Cité de la gastronomie


Estimés initialement à 3,5 millions d'euros, le coût des travaux a été porté à 4,2 millions d'euros. Ils entrent dans le cadre du protocole d'engagement entre la Métropole de Dijon et Voies navigables de France. 

Des cofinancements ont été obtenus : 473.000 euros du Fonds vert, 268.000 euros de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, 344.000 euros de l'Union européenne au titre du FEDER et 106.000 euros de la Région Bourgogne-Franche-Comté.

Ces travaux font partie d'un projet plus large qui dépendra du résultat de la prochaine élection municipale. Après la revalorisation du nord-est du port – n'intégrant donc pas le quai Navier –, l'équipe sortante envisage d'aménager le nord du quai Nicolas-Rollin et de créer une continuité du port du canal à la Cité internationale de la gastronomie et du vin via une passerelle piétonne (lire notre article).

Des travaux, de l'activité pour les entreprises


Durant les discours officiels, Pascal Casagrande se félicite de voir revaloriser «ce lieu où la nature rencontre la ville». «L'espace est pensé pour vous tous», déclare-t-il à l'adresse des personnes dans l'assistance.

Nathalie Koenders rappelle que le projet a été suivi tout particulièrement par Pierre Pribetich, quand il était adjoint au maire de Dijon, ainsi que par Christophe Avena (PS), adjoint au maire de Dijon et conseiller départemental d'opposition.

La première édile précise que le chantier a été supervisé par Cap vert ingénierie et réalisé notamment par les entreprises Boudier, Id Verde et Roger Martin.

«Certains veulent arrêter tous les travaux», glisse Nathalie Koenders, «derrière, c'est aussi des entreprises». Un propos applaudi.

«Placer la nature et le vivant au cœur de l'urbain»


Selon Nathalie Koenders, l'espace vert est prévu pour «se rencontrer, jouer, se dépenser, profiter d'un peu de fraîcheur pendant l'été ou flâner».

«Ce sera un paysage dijonnais à part où le vert de la nature et le bleu du canal se rencontrent sous le regard énigmatique des habitants à plumes de l'île aux oiseaux, dans le prolongement de notre Cité internationale de la gastronomie et du vin, le tout à quelques pas de la maison natale du célèbre Gustave Eiffel», développe la maire de Dijon.

«Une telle opération poursuit l'ambition qui est la nôtre : placer la nature et le vivant au cœur de l'urbain», poursuit la socialiste, «nous étudions systématiquement les possibilités de végétalisation lorsque nous engageons des travaux d'aménagement». «Neuf Dijonnais sur dix doivent marcher moins de 15 minutes pour trouver un parc, un square, des combes ou un jardin. (…) Nous continuerons à planter où l'on peut. (…) En tant que maire de Dijon, ce sera mon objectif.»

La municipalité envisage d'installer des caméras de vidéoprotection


«Végétaliser, c'est adapter la ville au changement climatique en créant des îlots de fraîcheur», assure Nathalie Koenders, «c'est aussi favoriser les puits de carbone qui absorbe le CO2». «[Le jardin du port du canal] est tout à la fois refuge de biodiversité, théâtre de mixité et cadre de vie apaisé.»

«Lorsqu'on est un beau parc, on attire du monde et, parfois, ça peut faire du bruit ou attirer une population qu'on aimerait voit ailleurs», relève toutefois la première édile, «en tant que maire, ancienne première adjointe à la tranquillité publique, je serai très attentive à ce que ce jardin reste un lieu apaisé». «Très prochainement, nous allons étudier la possibilité de mettre des caméras de vidéoprotection sur le canal. (…) Pour les caméras, il faut une fibre optique. (…) La police municipale et les brigades vertes continuerons de venir ici.»

VNF a prévu d'investir 75 millions d'euros pour fiabiliser le canal de Bourgogne


«Les villes se sont historiquement construites autour des voies d'eau», historicise Lucile Lévêque.

Le canal de Bourgogne permet de franchir la ligne de partage des eaux à Pouilly-en-Auxois et, ainsi, de passer du bassin de la Seine à celui de la Saône, à Saint-Jean-de-Losne. 

De 2024 à 2029, VNF a prévu d'investir 75 millions d'euros pour fiabiliser le canal de Bourgogne. Cela comprend le maintien de l'activité de la partie centrale de la voie d'eau, avec le soutien du Département de la Côte-d'Or (lire le communiqué).

Le canal de Bourgogne traverse la métropole en parcourant cinq communes. L'infrastructure dijonnaise était originellement un port de commerce qui a contribué au développement des activités industrielles de la famille Eiffel.

Même après le déploiement du réseau ferroviaire, venu concurrence le réseau fluvial, le port du canal de Bourgogne a conservé une activité résiduelle, tournée vers la plaisance dont des croisières de luxe.

«Créer de la valeur économique, écologique et sociétale»

La représentante de VNF rappelle que l'objectif de la coopération entre l'opérateur et la collectivité est de «créer de la valeur économique, écologique et sociétale».

L'accord se décline en quatre axes : renforcer le lien entre le canal et les habitants, conforter la fonction écologique du canal, développer le potentiel touristique autour de la voie d'eau et garantir une gestion optimale de la voie d'eau et de ses abords.

«Le port du canal est un véritable espace de vie»


«34% des Français vivent dans un commune traversée par le réseau de Voies navigables de France. (…) Le canal est un véritable atout pour la qualité de vie dans les territoires», indique Lucile Lévêque, «aujourd'hui, nous assistons à un véritable retour à l'eau, une reconquête du fluvial comme lieu de promenade, de loisirs, de bien-être».

«[Le port du canal] est un véritable espace de vie. Tous les travaux ont poursuivi ce même objectif : repenser les usages pour accueillir les plaisanciers, les touristes, les promeneurs, les cyclistes mais aussi les riverains», ajoute la représentante de VNF.

Moins visible que le jardin, l'infrastructure portuaire a été modernisée : reprise des maçonneries, réfection d'un déchargeoir pour évacuer l'eau en cas de fortes pluies et installation de nouveaux bollarts ainsi que de réseaux d'eau, d'assainissement et d'électricité.

Les sédiments ont été dragués. Cette seule opération représente 1,3 million d'euros ; VNF a reçu des cofinancements de l’État, la Région et la Métropole. Les espèces végétales envahissantes ont été en partie retirées mais tendent déjà à se réimplanter.

«Ce jardin fait la part belle aux piétions et aux cyclistes»


«Ce jardin transforme en profondeur le paysage du port du canal», constate Stéphane Woynaroski, «tout en préservant la particularité des lieux».

«Ce jardin fait la part belle aux piétions et aux cyclistes, (…) à la détente et à la convivialité», relève le Talantais qui se félicite de la désimperméabilisation des sols et de la transformation de certains parkings en aires de jeux. «Cette réalisation est une mise en œuvre pratique et concrète de la nécessaire transition écologique à Dijon, dans la métropole.»

«Nous savons tous que le climat change, que la biodiversité s'effondre», rappelle celui qui préside l'Agence régionale de la biodiversité. «Ces deux phénomènes sont liés, s'alimentent l'un l'autre et nous en sommes à l'origine. (…) Heureusement, nous pouvons prendre conscience de nos erreurs, changer et réparer. Ainsi, ici, en ville, planter des arbres et des végétaux. (…) Ces végétaux sont des alliés pour nous rafraîchir lors des fortes chaleurs mais aussi embellir les espaces.»

Une plaque d'informations sur Gustave Eiffel


En guise de geste inaugural, les orateurs et des enfants de l'accueil périscolaire des écoles Jean Jaurès et Paulette Lévy ont déposé différents objets dans une «capsule mémorielle» qui sera enterrée dans le jardin comme «un message pour le futur».

Au cours de la déambulation autour du jardin, Nathalie Koenders a dévoilé une plaque d'informations concernant Gustave Eiffel dont la maison natale est proche du port. 

La maire de Dijon a alors indiqué réfléchir à baptiser une rue du nom de Mélanie Eiffel, mère de l'ingénieur. La première édile envisage d'obtenir de la Ville de Paris un morceau de la Tour Eiffel pour faire le lien avec l'illustre Dijonnais.

Le trajet s'est terminé en chantant «Joyeux enfants de la Bourgogne» au bord du canal avant de partager un verre de l'amitié.

Jean-Christophe Tardivon

























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