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22/05/2023 19:27

DIJON : La justice administrative repousse la requête d'étudiants au sujet de la prolifération de punaises de lit

Parallèlement, le CROUS Bourgogne-Franche-Comté a annoncé, ce lundi 22 mai, qu'il procédera à une désinfestation de «l'intégralité» des chambres de la résidence Beaune durant l'été.
La lutte contre l'infestation de logements par des insectes, punaises de lit ou blattes, «c'est un combat qui ne peut être mené qu'avec les étudiants», selon Christine Le Noan.

Ce lundi 22 mai 2023, lors d'un point de situation, la directrice générale du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires Bourgogne-Franche-Comté (CROUS), établissement public qui gère notamment les résidences universitaires, s'est dite satisfaite de ne pas voir la justice administrative prendre part au dossier.

Le 4 mai dernier, Maître Jean-Baptiste Gavignet annonçait le dépôt d'une demande de référé-expertise auprès du tribunal administratif de Dijon concernant la gestion de la prolifération des punaises de lit dans la résidence universitaire Beaune à Dijon. Une démarche de seize étudiants soutenue par l'Union étudiante bourguignonne et les Jeunes Insoumis (lire notre article).


«Je ne nie pas qu'il puisse y avoir des difficultés», déclare la directrice du CROUS


Le 16 mai dernier, «le tribunal a statué, il a rejeté les seize requêtes», annonce, ce jour, Christine Le Noan. «Ce rejet vient saluer le travail accompli par nos personnels au quotidien sur cette résidence, il vient saluer également le combat que nous menons, avec les étudiants, [pour] l'éradication de ces nuisibles. Je ne peux que me satisfaire de ce rejet des requêtes portées par les étudiants.»

«Ceci étant, je ne nie pas qu'il puisse y avoir des difficultés. J'invite les étudiants à venir rencontrer la responsable du pôle hébergement ou celle du directeur du site pour qu'on voit ensemble quelles sont leurs difficultés et comment on peut avancer», ajoute la directrice du CROUS.

L'Union étudiante bourguignonne alerte sur la «santé publique»


«C'est quelque chose qui est de santé publique», commente Emmanuel Brondel, vice-président de l'Union étudiante bourguignonne, tout en concédant qu'«on est finalement sur peu de dossiers par rapport au nombre des résidents».

«Le plan annoncé montre une prise en compte des problématiques étudiantes dans cette résidence», lance le militant étudiant qui, en marge du point de situation du jour, croise pour la première fois la directrice du CROUS, qui n'avait pas été sollicitée sur ce dossier par l'Union étudiante bourguignonne.

Le représentant du syndicat étudiant envisage de reprendre contact avec les seize locataires avant toute nouvelle démarche juridique : «Tant qu'il y aura des problématiques sur le CROUS, on sera aux côtés des étudiants pour les accompagner dans leurs démarche». «Nous restons à l'écoute, je suis prête à les recevoir», signale Christine Le Noan.

Un plan d'actions doté de 100.000 euros sur une année


Réseau des œuvres universitaires comme syndicats étudiants considèrent comme inévitable la présence d'insectes indésirables. «Le fait qu'il puisse y avoir effectivement des nuisibles, ça fait partie du quotidien, malheureusement, des établissements qui hébergent des personnes», estime Christine Le Noan.

Le gouvernement a fait de la lutte contre les punaises de lit notamment une «cause nationale». Pour autant, les moyens dédiés ne sont pas encore arrivés jusqu'au CROUS Bourgogne-Franche-Comté qui a financé en propre un plan d'actions à hauteur de 100.000 euros pour l'année universitaire 2022-2023 (lire notre article).

«Entre quinze et trente» logements infestés dans la résidence Beaune


«On sait pertinemment que, dans les espaces collectifs, comme ceux de Beaune, où il y a énormément d'étudiants et d'étudiantes, les nuisibles reviennent, on ne peut pas faire sans», anticipe Clara Privé, présidente de l'UNEF Bourgogne et membre de conseil d'administration du CROUS, qui estime le nombre de logements infestés «entre quinze et trente».

La présidente de l'UNEF Bourgogne demande «un plan massif de lutte contre les nuisibles», considérant le plan du gouvernement comme «insuffisant». «Il faut voir à l'échelle nationale comment on répartir les moyens pour qu'il y ait, par exemple, un taux de tentes thermiques ou de congélateurs qui soit suffisant par nombre d'étudiants.»

À la rentrée, le CROUS organisera «une grande réunion d'information»


Alors que plusieurs opérations de désinfestation ont été conduites ces derniers mois (lire notre article), le CROUS a prévu de traiter «l'intégralité des chambres» de la résidence Beaune durant l'été prochain, étage par étage.

«Nous avons prévu de faire à la rentrée une grande réunion d'information, à titre de prévention, auprès des étudiants pour leur expliquer qu'effectivement il peut y avoir quelques nuisibles et qu'il faut, si tel est le cas, nous en informer et ne pas considérer cela comme quelque chose de honteux et qu'il n'y aura absolument aucune sanction», expose Christine Le Noan, évoquant la participation du service hygiène-santé de la Métropole de Dijon.

«Si les étudiants ne nous informent pas sur le sujet, ils ont tort parce que ça veut dire que les bêtes prolifèrent et qu'elles vont aller sur les chambres», alerte la directrice du CROUS

«L'UNEF facilitera le dialoguer entre les étudiants et le CROUS»


«Cette grande désinfection est, un, nécessaire, deux, va probablement résoudre une partie des problèmes», réagit Clara Privé qui s'interroge néanmoins sur «la manière dont on va mettre en place de la prévention et la lutte contre le retour des nuisances l'année prochaine».

Toutefois, la présidente de l'UNEF Bourgogne indique que le syndicat relaiera les «gestes qui protègent» auprès des étudiants et «facilitera le dialoguer entre les étudiants et le CROUS».

«Il ne faut pas faire reposer la problématique des punaises de lit uniquement sur les locataires», nuance Emmanuel Brondel. «Quand il y a une infestation, peut être qu'un étudiant les aura ramenées mais la diffusion est à la charge de tous et notamment du bailleur ; il faut que le CROUS, dans sa mission de service public continue d'assurer la protection des étudiants et de ses locataires.»

Début du chantier de réhabilitation en 2025


Les demandes de location dans les différentes résidences du CROUS sont à déposer jusqu'à la fin du mois de mai avant les affectations en fonction des confirmations définitives d'inscriptions des étudiants.

Le critère du loyer a pris une grande importance dans les demandes des étudiants au sortir de la crise sanitaire. «On a eu plus de demandes sur les chambres traditionnelles l'année dernière», signale Christine Le Noan, «des chambres de 9m² où le loyer est le moins élevé alors qu'en principe, la studette est plus attractive».

Au-delà, un chantier débutera en 2025 pour réhabiliter et agrandir la résidence Beaune (lire notre article). Le contrat de plan État-Région finance un investissement de 13,5 millions d'euros pour transformer les chambres de 9m² en studettes de 19m² avec sanitaires et cuisine.

Jean-Christophe Tardivon

De gauche à droite : Emmanuel Brondel, vice-président de l'Union étudiante bourguignonne, Clara Privé, présidente de l'UNEF Bourgogne et (de dos) Christine Le Noan , directrice générale du CROUS Bourgogne-Franche-Comté


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