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05/02/2023 20:27

DIJON : La majorité de François Rebsamen vote un budget 2023 à hauteur de 269,5 millions d'euros

Le budget primitif était le plat de résistance au menu du conseil municipal du 30 janvier dernier. Le maire de Dijon a mis en avant «un niveau d'investissement jamais égalé» alors que deux groupes d'opposition appelaient à une baisse de la taxe foncière.
Voté par les élus de majorité municipale le 30 janvier 2023, le budget primitif de la Ville de Dijon s'élève à 269,5 millions d'euros. Du fait d'un «effet ciseaux» liée à l'inflation, les dépenses augmentent plus vite que les recettes malgré une augmentation de 6% des recettes fiscales. La dette est revenue au niveau des années 1990.

Lors du conseil municipal, majorité et oppositions ont avancé leurs arguments concernant ce budget de crise.

«Un niveau d'investissement jamais égalé», selon François Rebsamen


Selon le maire de Dijon François Rebsamen (PS, FP), ce projet de budget est marqué d'un sceau composé de la «confiance dans l'avenir», de la «conviction», du «respect des engagements pris» et de l'«ambition».


Ce qui se traduit notamment par «un niveau d'investissement jamais égalé pour la Ville de Dijon afin de favoriser une économie locale et un emploi qui vont bien» ainsi que la stabilité des taux d'imposition pour «la septième année consécutive».

Toutefois, la taxe foncière des Dijonnais propriétaires augmentera puisque les parlementaires ont voté au niveau national une augmentation des bases de 7,1% en 2023.

L'«engagement» de la transition écologique de la majorité


François Rebsamen prend «un grand engagement» pour l'année 2023 : «la transition écologique et la lutte contre le changement climatique».

Et de prendre les exemples du programme RESPONSE-H2020 à la Fontaine d'Ouche, la poursuite d'aménagements d’îlots de fraîcheur, la désimperméabilisation d'espaces publics, l'installation de brumisateurs, le faucardage du lac Kir, la création d'un parc urbain au stade de la Maladière ou encore le raccordement du palais des sports au réseau de chaleur urbain.

François Deseille note «un effet ciseaux fort désagréable»


La dette s'établit à 121 millions d'euros – au même niveau que dans les années 1990 – assortie d'une capacité de remboursement de «moins de 6 années». À noter que la capacité de désendettement du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté est de 5,5 années (lire notre article) et du conseil départemental de la Côte-d'Or de 3,4 années (lire notre article).

Les dépenses de fonctionnement augmentent de 5,9% avec notamment un quasiment doublement des charges liées à l'énergie par rapport à 2021. Les dépenses de personnels augmentent de 4,9% en lien notamment avec la revalorisation du point d'indice des fonctionnaires.

Les recettes de fonctionnement augmentent de 3,6%. «Nous avons là un effet ciseaux fort désagréable», commente François Deseille, adjoint au maire de Dijon délégué aux finances. L'épargne brute recule de 24,2 millions d'euros à 21,1 millions d'euros.

Une DGF de l’État inférieure à la moyenne nationale


La dotation globale de fonctionnement versée par l’État est attendue à 25,6 millions d'euros (contre 25,42 millions d'euros en 2022). Avec 160 euros par habitant, cette DGF dijonnaise est «significativement inférieure» à la moyenne des communes de la même strate (211 euros par habitant).

Toutefois, les projets de la Ville de Dijon pourront bénéficier du «fonds verts», de la dotation de soutien à l'investissement local (DSIL) et du fonds de compensation de la TVA (FCTVA).

La dotation de solidarité communautaire versée par Dijon Métropole passe de 6,99 millions d'euros effectivement perçus en 2022 à 6,70 millions d'euros attendus en 2023.

64 millions d'euros d'investissement inscrits au BP 2023


C'est donc la tranche haute du niveau d'investissement envisagé lors du débat d'orientation budgétaire qui a été retenue avec 64 millions d'euros dans un contexte de situation financière «solide» de la municipalité (contre 43,2 millions d'euros inscrits au BP 2022).

Le rapporteur rappelle que «le niveau moyen d'investissement» s'établissait à 33,3 millions d'euros lors de la mandature 2014-2020.

Les travaux de l'école Joséphine Baker passent de 10,3 à 14 millions d'euros


Dans le cadre du plan «Ambition éducative 2030» doté de 75 millions d'euros, la municipalité procède à des ajustements en augmentation de 3,7 millions d'euros l'enveloppe dédiée à la suppression des bâtiments préfabriqués des écoles, de 2 millions d'euros l'enveloppe pour la modernisation des écoles et de 7 millions d'euros l'enveloppe pour la désimperméabilisation des cours des écoles.

Dans le contexte inflationniste, l'enveloppe des travaux de l'école Joséphine Baker passe de 10,3 à 14 millions d'euros.

Laurent Bourguignat incite à «envisager une baisse de la taxe foncière»


Depuis les rangs de l'opposition, Laurent Bourguignat (LR), président du groupe Dijon autrement, retient la hausse des recettes fiscales de 8,5 millions d'euros ainsi qu'une épargne brute «très confortable». Il incite à «envisager une baisse de la taxe foncière une fois la crise inflationniste passée».

Si la dette de la Ville diminue en 2023 (-10 millions d'euros), l'élu des Républicains souligne que «la Métropole voit son endettement repartir fortement à la hausse» (+43 millions d'euros).

«L'endettement de la Ville ne peut pas être comparé à l'endettement de la Métropole», réagira François Rebsamen en pointant la différence d'habitants entre les deux collectivités.

Laurent Bourguginat critique «la double augmentation» du stationnement payant


Par ailleurs, l'opposant critique la politique urbanistique : «le rythme de production de logements dans la ville est trop soutenu, des quartiers entiers sortent de terre trop vite».

Constatant «la double augmentation du prix du stationnement et du périmètre des zones concernées» en 2022, Laurent Bourguignat signale que «les habitants des quartiers périphériques tirent la sonnette d'alarme», notamment dans les quartiers Montchapet et Montmuzard. «Ils voient désormais débarquer dans leurs rues chaque matin des centaines de voitures dont les propriétaires terminent leur trajet soit à pied soit en trottinette.»

En matière de sécurité, l'opposant estime qu'il y a «une dégradation générale de la situation» et appelle à une police municipale «plus nombreuse, armée en permanence, mieux équipée, présente dans les quartiers».

Selon Emmanuel Bichot, le projet de budget «pénalise les classes moyennes»


«Le budget primitif augmente la pression fiscale et la pression tarifaire sur les Dijonnais», lance d'emblée Emmanuel Bichot (LR), président du groupe Agir pour Dijon, qui calcule une augmentation sur deux ans de 13% de la taxe foncière réglée par les Dijonnais propriétaires.

Par un amendement, le groupe Agir pour Dijon propose de «réduire l'effet de la revalorisation des bases par une baisse du taux de la taxe foncière». Un amendement repoussé par la majorité.

Par ailleurs, Emmanuel Bichot analyse que «les tarifs concernant les enfants» induisent des augmentations de «plusieurs centaines d'euros» à l'année pour pour certaines familles.

«La pression du stationnement payant ne cesse de s'accroître», indique-t-il à son tour.

En fonction de quoi, le groupe signale refuser «un budget qui pénalise à ce point les Dijonnais notamment les classes moyennes qui supportent de plein fouet ces augmentations».

Comme par le passé, Emmanuel Bichot critique «le manque de sincérité du budget» en évoquant des excédents d'une quarantaine de millions d'euros reportés entre 2022 et 2023.

Entrée payante aux futures expositions coûteuses en assurances


Au détour de sa réaction, François Rebsamen apporte des précisions sur l'annonce effectuée le 6 janvier dernier à propos de l'instauration prochaine de «tickets d'entrée» pour les expositions temporaires du musée des Beaux-arts dijonnais.

«Il suffit de se référer à ce que j'avais déclaré au moment de la rénovation du musée des Beaux-arts. J'avais dit, bien sûr, que la gratuité serait maintenue pour l'ensemble des collections permanentes (…) et que les grandes expositions qui pourraient nous coûter beaucoup d'argent en assurances, il n'était pas inenvisageable qu'on élabore un ticket d'entrée», rappelle le maire.

Ancien membre de l'opposition, Stéphane Chevalier vote le budget


Pour sa part, Axel Sibert (LR), élu d'opposition indépendant, renouvelle sa demande d'un audit environnemental.

Ancien directeur de campagne d'Emmanuel Bichot aux municipales de 2020 et ancien membre du groupe présidé par Laurent Bourguignat, Stéphane Chevalier (divers droite) déclare que «force est de constater que notre budget fait preuve d'ambition pour notre ville».

Assumant se positionner «du côté droit», l'élu indépendant annonce voter pour ce budget primitif, rejoignant de facto les rangs de la majorité municipale, en tant qu'élu indépendant.

À noter que du côté droit de la majorité municipale, Claire Vuillemin (Horizons), autre ancienne membre du groupe de Laurent Bourguignat, avait donné son pouvoir à Jean-Philippe Morel (Parti radical), avec qui elle avait sollicité l'investiture de la majorité présidentielle aux législatives de 2022.

Catherine Hervieu demande «un plan d'économie et d'investissement global»


Pour le groupe d'opposition des Écologistes et citoyens, Catherine Hervieu (EELV) débute son propos en brossant un rapide tableau géopolitique mondial qui insiste sur la politique de «prédation» de la Chine.

Analysant que «ce sont les plus précaires qui sont impactés par les conséquences du changement climatique», l'écologiste demande à la municipalité «un budget vert» accompagné d'«un plan d'économie et d'investissement global» plutôt qu'une «vision thématique».

Nathalie Koenders défend «une politique ambitieuse pour diminuer notre emprunt carbone»


«La densification à Dijon est intelligente», commente David Haegy (PCF), membre du groupe majoritaire Socialiste, radical, citoyen et apparenté. En matière d'urbanisme, «l'interventionnisme de la mairie fait œuvre sociale» car  «ça empêche l'artificialisation des champs qui sont autour».

Le communiste estime l'actuel «taux d'effort juste» et n'étant pas «au détriment des classes moyennes» car «pas un Dijonnais ne paye le repas complet de ses enfants».

Pour sa part, Patrice Chateau (GE), membre du groupe l’Écologie pour tous participant à la majorité municipale, se félicite de «l'augmentation historique des dépenses d'équipement».

Présidente du groupe majoritaire Socialiste, radical, citoyen et apparenté, Nathalie Koenders (PS) revendique de «concilier action sociale et écologique» : «nous menons une politique ambitieuse pour diminuer notre emprunt carbone».

Finalement, le budget primitif est adopté par 48 voix malgré les 8 votes défavorables venant des groupes Dijon autrement et Agir pour Dijon ainsi que les 3 abstentions du groupe des Écologistes et citoyens.

Jean-Christophe Tardivon

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