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18/03/2025 12:01
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DIJON : La municipalité estime le coût de la restructuration du parc des expositions à plus de 60 millions d'euros

La maire de Dijon Nathalie Koenders a présenté, ce mardi 18 mars, les grandes lignes du projet qui envisage de préserver l'architecture du Hall 1 et de suspendre le chantier durant une édition de la Foire gastronomique. Une nouvelle entrée principale pourrait être créée.
Véritable élément du patrimoine dijonnais, le Hall 1 du parc des expositions est vieillissant. Depuis que la Ville de Dijon a changé de délégataire pour exploiter cet équipement, en créant la société publique locale Dijon Bourgogne Events, l'exécutif songe à moderniser le site.

Ce mardi 18 mars 2025, dans l'enceinte du parc des expositions, Nathalie Koenders (PS), maire de Dijon, a présenté un projet de restructuration dont le coût est estimé à 62 millions d'euros HT.

L'exécutif dijonnais prévoit que les travaux débuteraient en 2027 pour viser une fin de chantier en 2030 avec, a minima, le maintien de la Foire de Dijon entre temps.

Dessiné par Roger-Martin Barade, mis en service en 1956, le Hall 1 constituait alors le plus grand bâtiment d'Europe sans pilier. Bâtiment emblématique de la Foire internationale et gastronomique de Dijon, il présente une surface de 12.000 m² et peut accueillir jusqu'à 12.240 personnes.

Actualisé le 18 mars 2025 à 15 heures 25 :

Un enjeu de l'élection municipale de 2026


«On continue d'avancer», a lancé Nathalie Koenders, installée sur la galerie longeant le Hall 1 pour présenter ce projet de restructuration du parc des expositions.

La maire de Dijon a donc fait mine d'enjamber l'élection municipale de mars 2026 puisque le phasage prévoit la sélection du lauréat d'un futur marché de conception et de réalisation fin 2026. L'exécutif souhaite confier cette opération à la société publique locale Aménagement de l'agglomération dijonnaise (SPLAAD).

Le devenir du parc des expositions fera donc partie des enjeux débattus durant la campagne de cette échéance électorale. Nul doute que les différentes oppositions à la majorité actuelle auront à cœur de présenter des projets alternatifs.

Maintien sur le site actuel


«Le [parc des expositions] est un équipement historique majeur à Dijon, notamment pour son attractivité et son dynamisme économique, mais aussi du département [de la Côte-d'Or] et de la région [Bourgogne-Franche-Comté]», a remarqué Nathalie Koenders, «lorsqu'on accueille la Foire gastronomique, sa zone de chalandise dépassé largement nos frontières».

«Son positionnement au cœur du centre-ville, c'est un atout considérable que nous avons la volonté de maintenir», a poursuivi la maire de Dijon qui revendique «un choix ambitieux et stratégique de le conserver au cœur de l'écosystème local»,

«Notre choix est dicté par plusieurs objectifs : l'accessibilité de l'équipement avec une connexion directe avec le tramway et une proximité immédiate avec la gare – à moins de 10 minutes –, la volonté de maintenir la qualité de service dans une grande ville à taille humaine et le laisser en cœur de ville, cela bénéficie aux commerces, aux restaurants et aux hôteliers du centre-ville», a développé la socialiste, insistant sur «un impact économique maximal tout en évitant un étalement urbain».

La responsable de l'exécutif compte sur une «synergie événementielle» avec le palais des congrès et l'Auditorium de l'Opéra de Dijon voisins.

Des recherches de cofinancements pour atteindre 62 millions d'euros


«Ce sera l'un des projets les plus importants de notre Ville et de notre Métropole dans les prochaines années», a relevé Nathalie Koenders, «il illustre notre volonté d'améliorer notre patrimoine municipal pour l'adapter aux enjeux modernes tout en respectant l'histoire et l'identité de notre ville».

Le coût du projet est estimé à 62 millions d'euros hors taxe, ce qui est «comparable à l'investissement qui avait réalisé sur le musée des Beaux-Arts».

L'enveloppe a été définie après «un travail de concertation approfondi avec les équipes de Dijon Bourgogne Events pour envisager les besoins prioritaires aussi bien en matière de modernisation que d'adaptation aux nouvelles exigences du marché des salons et des congrès».

À noter que la société publique locale est désormais dirigée par un professionnel du secteur du bâtiment puisque Jacques Delaine est un ancien directeur régional d'Eiffage Construction est.

Nathalie Koenders  a assuré de sa volonté de «faire travailler les entreprises locales».

Le projet sera prochainement présenté au président du Département de la Côte-d'Or ainsi qu'à la présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté en vue d'obtenir des cofinancements.

«Des retombées économiques à long terme»


«Cet équipement majeur va renforcer encore plus notre rôle de capitale régionale», a vanté Nathalie Koenders, «ce parc deviendra un levier d'attractivité économique et touristique».

«La rentabilité du site sera renforcée et sa contribution au développement économique local sera également amplifiée», a anticipé la maire de Dijon qui attend «des retombées économiques à long terme» grâce à «l'augmentation des événements accueillis».

«On travaille d'arrache-pied sur les études de marché», a confirmé Danielle Juban (REN), adjointe au maire de Dijon et président de Dijon Bourgogne Events, «on travaille également sur un plan d'affaires».

«Conserver au Hall 1 son patrimoine architectural unique»


«Ce patrimoine exceptionnel sera préservé», a insisté Nathalie Koenders, «il sera remis en valeur et cette rénovation respectera son cachet historique». «Nous faisons le choix de ne pas détruire ce Hall 1 mais de le restaurer, de le moderniser et de projeter cet édifice dans l'avenir tout en préservant ses caractéristiques.»

Le projet envisage donc la réhabilitation complète du Hall 1 en «conservant son patrimoine architectural unique», la modernisation du Hall 2 en «améliorant ses infrastructures techniques et ses équipements» de façon à «créer des espaces modulables pour offrir une flexibilité accrue».

L'espace public environnant serait également restructuré. Le cahier des charges à partir duquel les entreprises candidateront incite à créer un «parvis moderne et accueillant» ainsi qu'une entrée principale non loin des voies du tramway du boulevard de Champagne, au niveau de l'actuelle entrée Chambertin. L'accès côté Grands Ducs d'Occident serait conservé à des fins techniques.

Selon la maire de Dijon, il s'agirait de «transformer le parc des expositions en un lieu de vie, ouvert sur la ville, accessible et attractif, non seulement lors des salons et événements mais aussi au quotidien».

«Je serai maire jusqu'en mars 2026 et j'espère qu'on aura l'occasion de mettre [ce projet] en place», a conclu Nathalie Koenders.

«Le bâtiment a vécu»


Selon Olivier Henry, directeur technique de la SPLAAD, qui a effectué le «bilan de santé» du parc des expositions, le site comprend «des bâtiments dégradés voire très dégradés» – même si «les charpentes du Hall 1 sont en assez bon état» – avec «des réseaux obsolètes» et «des équipements techniques en fin de vie».

Propriétaire de l'équipement, la Ville de Dijon est chargée de l'entretien de la structure. Ce fut un sujet de contentieux entre la commune et le précédent délégataire Dijon Congrexpo qui reprochait à l'exécutif de ne pas intervenir suffisamment sur le bâti.

«Malgré certaines réparations successives, ce bâtiment, assez ancien, a vécu», a réagit Nathalie Koenders, «cela justifie de devoir le rénover complètement». «Les parcs des expositions ont été construits à peu près à la même époque. (…) Ce n'est pas un hasard si de nombreuses villes ont engagé une rénovation de ce patrimoine».

Un Hall 1 préservé mais partitionné


L'actuel amphithéâtre du palais des congrès, pouvant accueillir 600 personnes, apparaît limité. La création d'une salle de conférence de 2.500 personnes serait donc envisagée dans le Hall 1 pour décrocher de «grands congrès».

L'espace serait «partitionné» pour «démultiplier les possibilités d’événement».

Un passage pourrait être aménagé entre le premier étage du palais des congrès et le premier étage du Hall 2.

Améliorer la performance énergétique


Les principaux postes de consommation énergétique du parc des expositions sont le chauffage et l'éclairage. Un objectif de performance énergétique, potentiellement -30% d'émissions de gaz à effet de serre à usage identique, sera fixé aux candidats.

Selon Jean-Patrick Masson (écologiste indépendant), conseiller municipal délégué, «les bâtiments tertiaires ont des obligations réglementaires de baisse de consommation, ça n'y échappera pas».

Le site est d'ores et déjà raccordé au réseau chaleur urbain, ce qui lui garantit une part de 70% d'énergie renouvelable à ce titre.

L'installation de panneaux photovoltaïques en toiture du Hall 1 pourrait permettre une autosuffisance en électricité.

Parallèlement, la gestion des déchets devrait être améliorée.

Poursuite de la Foire gastronomique


Le chantier se déroulera en site semi-occupé puisque les équipes de Dijon Bourgogne Events souhaitent pouvoir maintenir «un maximum d'activités», à commencer par la Foire internationale et gastronomique.

Selon Jacques Delaine, les travaux au niveau du Hall 1 ne devraient durer qu'une année. Le chantier serait alors «arrêté» pendant le mois de la Foire et les accès seraient alors «adaptés».

Si le skate parc ne figure pas dans le périmètre de la restructuration du parc des expositions, l'exécutif dijonnais «réfléchit» à son évolution.

Également en dehors du périmètre concerné, le parking du Palais des sports devrait être «conservé».

Jean-Christophe Tardivon

Historique du parc des expositions de Dijon
(communiqué)

Le parc des Expositions de Dijon, situé au cœur de la capitale de la Bourgogne-Franche-Comté, est un équipement emblématique qui a été conçu dans un contexte de développement économique et culturel de la région. Son histoire débute avec la signature d’une convention le 10 octobre 1955 entre la Ville de Dijon, la Chambre de Commerce, la SA immobilière des expositions de Bourgogne et l’association Foire internationale de Dijon.

C’est sous l’impulsion de la Chambre de Commerce que les bâtiments sont construits à la Boudronnée, et le Palais des Expositions est inauguré le 3 novembre 1956, coïncidant avec la tenue de la 27ème foire gastronomique.

Au fil des ans, le parc a connu plusieurs phases d’expansion et de modernisation. En 1966, la Ville obtient la pleine propriété et la jouissance des bâtiments, par une convention qui court jusqu’au 31 décembre 1974.

À la fin des années 1980 et au début des années 1990, des modifications sont apportées dans le cadre de l’aménagement du quartier Clemenceau, et l’association parc des Expositions et Congrès de Dijon devient propriétaire de certains bâtiments, dont la propriété doit revenir à la Ville à l’expiration de la concession.

Cependant, malgré ces efforts de développement, le parc des Expositions de Dijon ne répond plus aux attentes du monde de l’événementiel contemporain. Les infrastructures, bien qu’initialement modernes pour leur époque, nécessitent aujourd’hui une restructuration significative pour s’adapter aux exigences actuelles des exposants et des visiteurs. Les espaces, bien qu’initialement flexibles, souffrent d’un manque de modernité et d’équipements adaptés aux nouvelles technologies et aux formats d’événements contemporains.

L’architecture moderne et fonctionnelle qui caractérisait le parc, avec ses grands halls modulables et ses baies vitrées, n’est plus adapté à l’accès aux événements de grande envergure. Les exigences croissantes en matière de confort, de connectivité et d’innovation technologique imposent une mise à niveau des infrastructures pour maintenir la compétitivité du parc sur le marché de l’événementiel.

Afin de préserver son rôle clé dans la vie économique et culturelle de Dijon et de la région, une restructuration du parc des Expositions apparaît donc comme une nécessité incontournable. Cela permettra non seulement de répondre aux besoins actuels des organisateurs d’événements, mais également de garantir que ce lieu emblématique continue de jouer un rôle central dans la promotion de la dynamique régionale et la valorisation du patrimoine bourguignon.

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183 millions d'euros pour moderniser l'incinérateur de la Métropole de Dijon


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Photographies JC Tardivon





Visuels SPLAAD

Visuel Métropole de Dijon


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