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04/07/2021 19:28
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DIJON : La prouesse technique du bâtiment Valmy à ossature bois

Fibois Bourgogne-Franche-Comté et le cluster Robin-s ont organisé une journée portes ouvertes le 11 juin dernier sur le chantier du Valmy, bâtiment destiné à la Caisse d’Épargne. PDG de la Société Est Métropoles, Thierry Coursin a vanté le démonstrateur à grande échelle associant béton, bois, métal et verre, révélateur de l'évolution de «l'acte de construire».
Dans le cadre du Printemps du Bois organisé par Fibois, le 11 juin dernier, des portes ouvertes ont permis de visiter le chantier du bâtiment Le Valmy, futur siège régional de la Caisse d’Épargne Bourgogne-Franche-Comté, et de son parking en cours de construction dans le parc Valmy à Dijon.

Une fois terminé ce «démonstrateur du savoir-faire bois», il s'agira du plus grand bâtiment tertiaire à ossature bois de France, dessiné par Graam Architecture. Le second œuvre devrait être achevé fin juillet.

Fibois fédère les acteurs de la filière forêt-bois


Le Printemps du Bois est organisé pour faire connaître au grand public les savoir-faire des professionnels en Bourgogne-Franche-Comté et permettre aux acteurs de la filière d'échanger entre eux sur les évolutions réglementaires et techniques.


L'association Fibois Bourgogne-Franche-Comté fédère et représente «tous les acteurs de la filière forêt-bois, toutes celles et tous ceux qui contribuent à faire pousser du bois, à le récolter, à le transporter, à le transformer et à le mettre en œuvre : pépiniéristes, propriétaires forestiers, sylviculteurs, exploitants forestiers, coopératives et experts forestiers, producteurs de combustibles bois, industriels de la première transformation du bois (sciage, tranchage, déroulage...), industriels et artisans de la deuxième transformation du bois (emballage, ameublement, agencement, construction...)».

LCDP, «promoteur responsable» dijonnais


La visite du Valmy a été préparée par LCDP et le réseau Robin-s. Se revendiquant «promoteur responsable», l'entreprise dijonnaise LCDP participe à la maître d'ouvrage du chantier avec SCCV Tertiaire Valmy et Société Est Métropoles.

Cluster de la construction bois et matériaux biosourcés de Bourgogne-Franche-Comté, le réseau Robin-s est né de la volonté d'acteurs de «faire de cette filière un véritable vecteur régional de développement économique». Le groupe LCDP et le réseau Robin-s sont présidé par Thierry Coursin, également PDG de la Société Est Métropoles (ex-SEMAAD).

Des militants du bois et des matériaux biosourcés


Comme l'a expliqué Christian Balanche (directeur général de l'entreprise Simonin), l'ossature bois est composée de poteaux-poutres, de panneaux de bois lamellé croisé ou Cross Laminated Timber (CLT) et de la résille extérieure. Dans les étages, les dalles de béton occupent une fonction de «remplissage», la stabilité de l'édifice étant assurée par la structure bois. Les façades sont isolés en laine de roche et l'ensemble est protégé par une double-peau en verre. Le CLT est fait en épicéa et le revêtement extérieur en mélèze.

À son tour, Thierry Coursin a indiqué que le chantier avait un rôle de «démonstrateur de savoir-faire bois» mais associait également d'autres matériaux comme le béton (au sous-sol et rez-de-chaussée) ainsi que le verre.

«On a fait du béton-bois-métal-verre, ce qui est en soi une prouesse technique d'étude et architecturale qui donne à ce bâtiment une légèreté visuelle», a souligné le PDG de la Société Est Métropoles à l'attention notamment des architectes inscrits pour ces portes ouvertes.

«On a vraiment voulu démontrer que tous les matériaux ont leur utilité, leur place pourvu qu'on les utilise à bon escient. Il ne s'agit pas le tout construction bois à toute forme de construction . (…) On n'est pas dans la radicalité culturelle de la construction bois. N'en demeure pas moins vrai qu'on est des militants», a-t-il ajouté pour expliqué la création du réseau Robin-s qui explore également le recours à la paille, au chanvre et la ouate de cellulose provenant de carton recyclé.

Pour ce chantier, 90% des composants bois PEFC proviennent de l'étranger, d'Europe ou du Québec. «Même si la filière bois est en train de s'organiser de mieux en mieux, grâce à Fibois et aux investissements de certains scieurs et transformateurs, on a beaucoup de retard pour arriver à fournir la base constructive dont on a besoin en France», a reconnu Thierry Coursin.

Un bâtiment passif pour la Caisse d’Épargne


Les fenêtres ne s'ouvrent pas. La gestion technique intègre le rafraîchissement du bâtiment sans recours à climatisation mais au travers d'une réserve de liquide rafraîchissant, à -5°C de température moyenne mais descendant à -27°C durant la nuit. «La journée, on restitue la fraîcheur dans les ventilations double-flux», a précisé Thierry Coursin.

À l'inverse, le bâtiment est connecté au réseau de chauffage urbain avec une estimation de consommation six fois inférieure à celle d'une construction conventionnelle.

Globalement, le promoteur n'a pas cherché à obtenir de label énergétique mais il correspondrait néanmoins à un classement «bâtiment bas carbone» (BBCA). In fine, il s'agira d'un bâtiment passif consommant en énergie primaire 40 kWh par m² et par an.

«Toujours améliorer la vertu constructive»


Plus généralement, le mouvement du recyclage des déchets du bâtiment et du recours aux matériaux biosourcés amène la filière du BTP à faire évoluer son économie.

«On a aujourd'hui des solutions qui permettent de toujours améliorer la vertu constructive par rapport au CO2, de toujours protéger le bois dans des conditions esthétiques qui sont de qualité», s'est enthousiasmé le constructeur en contemplant la résille en bois et la double-peau de verre présentée par Christian Balanche depuis la terrasse du bâtiment.

«Si ces bâtiments-là font à ce point autorités en matière de bas carbone, ils entraînent d'autres interrogations, dans d'autres secteurs d'activité et c'est ça qui fait le côté très plaisant de l'acte de construire. Depuis que l'humanité existe, on cherche toujours à s'abriter de la pluie. Depuis des centaines de milliers d'année, on cherche toujours à s'abriter différemment, on y participe», a analysé Thierry Coursin.

Le Valmy pourrait ne pas conserver très longtemps son titre de premier ensemble bois dans le secteur tertiaire en France puisque des chantiers de ce type sont lancés en vue d'accueillir les Jeux Olympiques Paris 2024 dont les objectifs carbone s'alignent sur l'accord de Paris.

Jean-Christophe Tardivon

Chiffres clés
9.500 m²
2.500 m3 de bois
6 niveaux sur sous-sol
70 mètres de long
22 mètres de haut
39 entreprises intervenant sur le projet
Livraison fin 2021
Emménagement des 400 collaborateurs
à la fin du premier semestre 2022

Maîtrise d'ouvrage
SCCV Tertiaire Valmy
LCDP Promoteur
Société Est Métropoles

Maîtrise d’œuvre
Graam Architecture
C&E ingénierie
Hydraeco
ATEEC
META
Atelier Juno
AMO Bois
BTP Consultants Rhône-Alpes
Socotec
Geotec

Terrassement : Roger Martin
Structure bois : Simonin
Peau vitrée extérieur : Viry
Plomberie : Engie
Électricité : Engie










































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