L'affichage des tarifs des produits stupéfiants dans les parties communes d'un immeuble des Grésilles géré par Grand Dijon Habitat a fait bondir le préfet Franck Robine, ce lundi 1er avril.
Pas de jour férié pour l'opération «Place nette XXL». Ce lundi 1er avril 2024, le préfet de la Côte-d'Or Franck Robine est allé à la rencontre de policiers et de gendarmes mobiles intervenant pour sécuriser ce quartier populaire dijonnais et rechercher des produits stupéfiants.
Ce lundi, étaient mobilisés des policiers dijonnais ainsi que des militaires de l'escadron de gendarmes mobiles 43-7, basé à Decize. «Le lundi de Pâques, ils sont là, je tenais à leur rendre visite pour les remercier», a indiqué le préfet.
Police et gendarmerie en «symbiose»
Après avoir salué les gendarmes et découvert un tout nouveau véhicule de commandement, le préfet a suivi quelques temps les personnels lors d'une déambulation depuis la place Galilée jusque vers la bibliothèque Champollion.
Commandant l'intervention, le lieutenant Quentin Mocq insiste sur «la symbiose» entre les différentes composantes des forces dé sécurité intérieure : «on a des contacts permanents, on s'appuie beaucoup sur les collègues de la [brigade spécialisée de terrain] et de la [brigade anti-criminalité] qui ont des renseignements précis, ça nous permet d'orienter nos contrôle pour correspondre au plus au terrain».
«Il faut s'adapter», réagit Franck Robine, «le fait qu'on soit [présent] en permanence est vraiment gênant». «Il faut que l'on soit souple, pendant l'opération, pour voir comment [les trafiquants] peuvent être plus souples et modifier nos horaires en conséquence.»
Des tarifs de stupéfiants à «effacer»
Après avoir échangé avec des habitants, le préfet est entré dans le hall d'un immeuble du bailleur social Grand Dijon Habitat donnant sur la place Galilée. D'emblée, l'affichage au mur des tarifs des produits stupéfiants a fait bondir le préfet : «il faudra demander au président de Grand Dijon Habitat d'effacer ça !»
La patrouille s'est poursuivie en direction des parkings souterrains qui servent aux trafiquants pour circuler d'une rue à l'autre de façon à déjouer la surveillance des forces de sécurité intérieure.
La marchandise est, elle, généralement cachée dans les parties communes d'un immeuble ou carrément dans un appartement.
La plupart des box sont vides mais dans certains s'entassent d'impressionnantes quantités de déchets variés.
Les trafics continuent malgré la résidentialisation
Le lieu suivant est bien connu des services de police. En septembre 2021, le préfet Fabien Sudry, prédécesseur de Franck Robine, avait visité l'ensemble d'immeubles situés entre la médiathèque Champollion et l'avenue du même nom. Les bâtiments étaient alors en travaux en vue d'une résidentialisation (
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Ce lundi, le préfet Franck Robine a découvert les mêmes immeubles ayant retrouvé une belle allure sauf que les agissements des trafiquants sont de nouveau sensibles.
Des barreaux des grilles interdisant l'accès aux personnes extérieures ont été sciés, des tarifs de stupéfiants sont indiqués sur une porte et deux appartements vides ont été investis pour servir de cadre au trafic. Sur un tel site, le chiffre d'affaires des transactions illicites peut atteindre 40.000 euros par jour.
Jean-Christophe Tardivon