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09/01/2025 17:51
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DIJON : La restauration de la flèche de la cathédrale Saint-Bénigne est estimée à 22 millions d'euros

Après avoir inauguré la restauration de la rotonde de l'an mil, ce jeudi 9 janvier, Rachida Dati a annoncé l'engagement d'un autre «chantier d'envergure». Il s'agissait de sa première prise de parole dans un lieu religieux en tant que ministre de la Culture.
L’État est au chevet de la cathédrale Saint-Bénigne, à Dijon. Après l'orgue et la rotonde, la flèche de l'édifice religieux fera l'objet de travaux de restauration à partir de 2026.

L'annonce a été faite, ce jeudi 9 janvier 2025, par Rachida Dati, ministre de la Culture, en déplacement sur le thème du Plan cathédrales pour inaugurer les travaux de restauration de la rotonde de l'an Mil.

Accueillie à Dijon par Paul Mourier, préfet de la Côte-d'Or, Rachida Dati a retrouvé, sur le parvis de la cathédrale, une délégation composée notamment de Nathalie Koenders (PS), maire de Dijon, René Lioret (RN), député de la Côte-d'Or, François Patriat (REN), sénateur de la Côte-d'Or, Bertrand Veau (divers gauche), vice-président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, François-Xavier Dugourd (LR, NE), vice-président délégué du conseil départemental de la Côte-d'Or, Christine Martin (PS), adjointe au maire de Dijon déléguée à la culture, Aymée Rogé, directrice régionale des affaires culturelles en Bourgogne-Franche-Comté, et l'archevêque de Dijon Antoine Hérouard qui a conduit la visite.


Restauration des vestiges de la rotonde de l'an mil


La rotonde de l'ancienne l'église abbatiale Saint-Bénigne est une structure circulaire réalisée sur trois étages à partir de 1002 de notre ère. Les deux niveaux supérieurs ont été détruits à la Révolution française et le premier niveau a alors été remblayé.

À partir de 1859, sous l'inspection de Viollet-le-Duc, le premier niveau a été redécouvert lors de travaux de reconstruction de la sacristie. Ce niveau sert de crypte où se trouve la tombe de saint Bénigne.

Dans le cadre du plan de relance après la crise sanitaire, l’État a engagé 7,9 millions d'euros pour la restauration de la rotonde, qui a duré de 2020 à 2024. Rouvert depuis l'été, accessible aux personnes en situation de handicap grâce à un ascenseur, le plus ancien monument visitable de Dijon a déjà reçu 10.000 visiteurs en quelques mois.

Une exposition présentant les traces des trois niveaux de la rotonde, développant leur histoire et résumant le principe de la restauration sera prochainement mise en place dans le vestibule à partir duquel descend le tout nouvel escalier en direction de la crypte.

Des sculptures romanes exceptionnelles


Pour découvrir le sujet de la visite, Rachida Dati traverse d'abord la nef de la cathédrale gothique du XIVème siècle, admirant au passage l'orgue, réalisé par Karl-Jospeh Rieppe au milieu du XVIIIème siècle, qui a été nettoyé en 2021 et 2022, pour un montant de 455.000 euros, financé par l’État.

Traversant la sacristie datant du XIXème siècle, la délégation se dirige vers l'est de la cathédrale où est désormais enterrée la rotonde. Les participants à l'inauguration ont pu admirer les mosaïques au sol et des chapiteaux romans exceptionnels.

Ce site millénaire accueille ainsi des œuvres, parmi les premières en France, qui ont préfiguré la période de la sculpture romane intégrant des figures de végétaux et de monstres d'une grande qualité.

La cour au-dessus de la rotonde constitue désormais le parvis de l’École nationale supérieure d'art de Dijon – prenant place dans l'ancien palais épiscopal. De là, on peut voir se superposer, la rotonde millénaire, la sacristie, la structure du chœur de la cathédrale et la flèche de 93 mètres.

Le patrimoine religieux, «c'est la culture accessible dans notre quotidien»


Pour sa première prise de parole dans un lieu religieux en tant que ministre de la Culture, Rachida Dati salue d'emblée l'«engagement collectif» qui a permis de mener à bien la restauration de la rotonde, impliquant les représentants du diocèse, les élus du territoire, les agents de la DRAC et les représentants des entreprises. «Ce patrimoine religieux nous réunit. Finalement, c'est une forme de communion que nous avons ensemble.»

Celle qui a été nommée le 11 janvier 2024 dans le gouvernement de Gabriel Attal, puis reconduite dans les gouvernements de Michel Barnier et de François Bayrou, rappelle ses priorités : «la protection du patrimoine, la restauration, la préservation, en particulier du patrimoine religieux» car «c'est la culture accessible dans notre quotidien».

«Dans cette ville magnifique de Dijon et comme pour tant d’autres villes de France, cette cathédrale occupe une place à part. Une place qui justifie des travaux de restauration importants, qui lui permettent de faire face à l’épreuve du temps tout en la rendant toujours plus accessible», poursuit la ministre.

22 millions d'euros pour restaurer la flèche de la cathédrale Saint-Bénigne


«Un autre chantier d'envergure nous attend», ajoute Rachida Dati pour lever tout suspense concernant la flèche de la cathédrale Saint-Bénigne : «véritable symbole de Dijon, 130 ans après son édification, elle a besoin d'une restauration complète».

Ce chef-d’œuvre architectural, réalisé au XIXème siècle, s'élève à 93 mètres de hauteur. Il s'agit de la deuxième plus haute charpente en bois de France, après celle de Notre-Dame de Paris, à 50 centimètres près.

Le coût de ce nouveau chantier est estimé à hauteur de 22 millions d'euros. 4,2 millions d'euros ont déjà été versés à la DRAC en 2024 et la même somme est espérée cette année, en fonction de l'éventuelle loi de finances pour 2025.

Prévus pour débuter en 2026, les travaux devraient durer au moins 5 ans, sans interruption de la vie liturgique et touristique de l'édifice. Fidèles comme visiteurs pourront continuer d'entrer dans la cathédrale Saint-Bénigne dont la flèche sera alors entourée d'un immense échafaudage.

La flèche penche et s'affaisse


«La charpente a souffert d'infiltrations et aussi d'une conception assez hardie», note Martin Bacot, «trop hardie sans doute et donc on a des ruptures d'assemblage, des ruptures de bois qui ont conduit la flèche à basculer d'à peu près 70 cm et à s'affaisser sur ses appuis d'à peu après 25 cm».

«Notre diagnostic a conduit à la conclusion qu'à peu près 25% des bois support – toute la partie inférieure de la flèche –, malheureusement, n'assurent plus son travail et doit être remplacé», développe l'architecte en chef des monuments historiques en charge de la Côte-d'Or et maître-d'œuvre de la cathédrale. «Pour remplacer à neuf quasiment la totalité de la partie inférieure de cette structure, sur laquelle repose les 180 tonnes de la flèche, on est obligé de la démonter entièrement. Ce sera l'occasion de la restaurer en profondeur parce qu'une charpente, c'est un mécano, ça se démonte et ça se remonte très bien. Ça va permettre de faire un checkup complet de la structure.»

«C'est une opération assez complexe puisqu'il faut monter un échafaudage à 100mètres de haut, démonter pièce à pièce les 600 pièces de la flèche, les emmener en l'atelier, évidemment protéger la cathédrale pendant toute cette intervention et ensuite remonter dans l'ordre inverse du démontage», précise-t-il. «On va remonter pour partie avec des bois qui doivent être choisis en forêts, abattus et séchés en prévision de ce chantier. Ce sont des bois d'une telle longueur qu'on ne les trouve pas dans les commerces habituels.»

Jean-Christophe Tardivon

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