En déplacement à Dijon, ce mardi 6 décembre, la secrétaire d’État chargée du Développement a abordé les enjeux de la guerre en Ukraine et du changement climatique.
Les acteurs nationaux, régionaux et locaux de la solidarité internationale se sont retrouvés à Dijon, ce mardi 6 décembre 2022, durant trois temps forts auxquels Chrysoula Zacharopoulou a participé.
La secrétaire d’État chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, est intervenue lors du conseil d’administration de Cités Unies France, et lors des Assises régionales de la coopération et de la solidarité internationale. Elle a également présidé la Commission nationale de la coopération décentralisée.
L'objectif de ce déplacement était d'échanger avec les acteurs associatifs engagés dans la solidarité internationale et de valoriser l’action des collectivités qui œuvrent à la coopération internationale.
La Grèce, l'Italie puis la France
Née en 1976 à Sparte (Grèce), Chrysoula Zacharopoulou a les nationalités française et grecque. Elle est arrivée en France en 2007 après des études supérieures en Italie.
En 2015, avec Julie Gayet, Chrysoula Zacharopoulou a fondé l'association Info Endométriose. En 2019, elle a été élue députée européenne sur la liste Renew Europe soutenant l'action d'Emmanuel Macron. Elle est entrée au gouvernement en mai dernier.
Gynécologue de profession après avoir soutenu un doctorat sur l'endométriose à Rome, Chrysoula Zacharopoulou exerce dans un hôpital militaire. Elle est actuellement mise en cause par trois plaintes pour violences gynécologiques de patientes de l'hôpital Tenon, à Paris. La Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) conduit l'enquête depuis le printemps dernier.
La «formidable initiative» pour l'Ukraine de Cités unies France
Dans un premier temps, la secrétaire d’État chargée du Développement a été reçue à la mairie de Dijon par François Rebsamen (PS, FP) qui présidait une réunion du conseil d'administration de Cités unies France, association d'élus de collectivités territoriales engagées dans des actions internationales.
Chrysoula Zacharopoulou a salué l'ouverture d'un fonds de solidarité pour l'Ukraine par Cités unies en avril dernier, voyant en cela «une formidable initiative».
«J'aime la France de la diversité et de la fraternité»
Après un temps d'échange à huis clos avec Marie-Guite Dufay (PS), présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, la secrétaire d’État a ensuite rejoint les Assises régionale de la solidarité et de la coopération internationale à l'Hôtel de Région à Dijon en étant accueillie par Patrick Molinoz (PRG-Centre gauche), vice-président du conseil régional chargée des transitions numériques, de l’innovation, des politiques européennes, des actions internationales et de l’export, et accompagnée par la sous-préfète Anne Coste de Champeron, secrétaire générale pour les affaires régionales de la préfecture de la région Bourgogne-Franche-Comté.
Devant les militants associatifs de la solidarité internationale et en présence de Liliane Lucchesi (PS), conseillère régionale en charge de la solidarité internationale, la mobilité internationale des jeunes et des objectifs de développement durable, Chrysoula Zacharopoulou a évoqué son parcours en insistant sur «sa fibre européenne». Installée en Italie pour des études de médecine, elle «a recommencé à zéro» en devant «apprendre une langue» et «s'adapter» en prenant soin de «respecter la culture».
Et d'effectuer le «même processus» ensuite en France en assumant son «petit accent» même si, parfois, «il attire les critiques» : «j'aime la France de la diversité et de la fraternité».
«L'équipe Bourgogne-Franche-Comté de la solidarité internationale»
Dans la salle des séances du conseil régional, Chrysoula Zacharopoulou a salué «ses coéquipiers» de «l'équipe Bourgogne-Franche-Comté de la solidarité internationale» qui portent «les valeurs de la France» et inventent «de nouveaux partenariats» en soutenant «des solutions locales».
«Tous ensemble, l’État, les collectivités, les associations, tous les personnes engagées, nous devons tous faire bloc parce que la solidarité internationale est le premier rempart aux crises actuelles», a-t-elle ajouté.
Chrysoula Zacharopoulou a alerté sur les effets du changement climatique dont les migrations : «à travers le monde, les forêts brûle, les mers montent, les catastrophes multiplient, les populations se déplacent».
Dans ce contexte, «il faut agir avec tous les acteurs», a déclaré la secrétaire d’État évoquant l'augmentation de 17% en 2023 de l'aide publique au développement. Une aide qui a doublé depuis 2017. «Cette augmentation, c'est historique !»
«La pollution, le changement climatique n'a pas de frontière», a développé Chrysoula Zacharopoulou, «on peut prendre beaucoup de mesures en France, être de bons élèves, ainsi qu'au niveau européen, mais c'est important qu'on puisse aider, en particulier, les pays du sud qui subissent les conséquences du changement climatique».
«Les réponses concrètes aux besoins immédiats de la population ukrainienne pour passer l’hiver»
Autre temps fort au programme dijonnais de la secrétaire d’État, la présidence de la Commission nationale de coopération décentralisée se tenant en présence de l’ambassadeur d’Ukraine en France Vadym Omelchenko. Pour la première fois, la CNCD se déroulait en dehors de Paris.
La CNCD réservait un point de son ordre du jour à la situation et aux perspectives de la coopération décentralisée en soutien à l’Ukraine. À quelques jours de la conférence internationale dédiée, qui se tiendra le 13 décembre prochain à Paris, Chrysoula Zacharopoulou a rappelé «la place de l’action des collectivités territoriales françaises pour les réponses concrètes aux besoins immédiats des autorités locales et de la population ukrainienne pour passer l’hiver».
Comme le signale le ministère, «depuis le début de l’agression russe contre l’Ukraine, les contributions financières de 1.700 collectivités aux fonds d’action extérieure des collectivités territoriales (FACECO) ont permis au Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de financer d’importantes actions d’aide d’urgence en faveur de l’Ukraine et des pays limitrophes».
La contribution financière des collectivités territoriales pour l'Ukraine
«Depuis le début de l'invasion russe, la France se tient aux côtés du peuple ukrainien mais aussi de pays voisins lourdement affectés», a insisté Chrysoula Zacharopoulou en rappelant que 2.400 tonnes de produits et d'équipements avaient déjà été acheminés en Ukraine.
Totalisant à ce jour 5 millions d'euros, la contribution financière des collectivités territoriales «soutient tous les jours les populations ukrainiennes qui tiennent bon et qui se battent pour leur liberté malgré une guerre totale que souhaite leur imposer Vladimir Poutine».
Après un échange avec l'ambassadeur Vadym Omelchenko, Chrysoula Zacharopoulou a indiqué que celui-ci «a remercié la France pour tout ce qui est fait pour le peuple ukrainien».
«Les collectivités ne doivent pas reculer sur la solidarité internationale»
«L'accueil des réfugiés en France est globalement bien organisé, ce que l’État a mis en œuvre fonctionne», a analysé Patrick Molinoz. Le vice-président de la Région a mis en perspective l'accueil de 3.800 personnes déplacées venant d'Ukraine parmi les 2,8 millions d'habitants en Bourgogne-Franche-Comté et l'accueil de 120.000 Ukrainiens déplacés à Cracovie, ville polonaise comptant 850.000 habitants.
«Cette vague de réfugiés ukrainiens est plutôt faible en France et ce sont des gens qui ont hâte de repartir. Ils ne fuient pas l'Ukraine ad vitam, ils se mettent en sécurité – femmes, enfants, personnes âgées essentiellement – dans l'espoir de retourner le plus vite possible en Ukraine», a-t-il développé.
Du fait de la crise énergétique, «les collectivités sont en difficultés financières», a constaté le vice-président de la Région, «pour autant, elles ne doivent pas reculer sur la solidarité internationale parce qu'on parle de choses de fond et de long terme».
«Tout se tient», selon Patrick Molinoz, «la lutte contre le changement climatique ne se limite pas à une région ou à une ville française, c'est un sujet français, européen, mondial. La solidarité sur l'Ukraine n'est pas un sujet franco-ukrainien, c'est un sujet européen et mondial».
Jean-Christophe Tardivon