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06/12/2022 03:16

DIJON : «La transition écologique est un enjeu majeur et collectif», a lancé Olivier Véran à des lycéens et des étudiants

Ce lundi 5 décembre, au Palais des congrès, le ministre du Renouveau démocratique s'est montré catégorique : «Il faut réconcilier ceux qui veulent agir tout de suite pour le climat et ceux qui ne veulent pas».
Ce lundi 5 décembre 2022, Olivier Véran, ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, était en déplacement à Dijon. Lors de sa venue au Palais des congrès, il a pu rencontrer des lycéens du lycée Hippolyte Fontaine ainsi que des étudiants de l’ESTP dans le cadre de la concertation nationale « Notre avenir énergétique se décide maintenant ».
L’occasion pour ces jeunes de partager leurs idées et de poser des questions très pertinentes au ministre.  

Faut-il subventionner seulement les véhicules électriques légers? 



 « Quand une voiture est plus lourde pour avoir une autonomie plus lourde au final elle consomme plus. Je vous invite juste a regarder l’enjeu qui est devant nous. On est déjà en train de dire à des gens qu’il va falloir basculer dans un univers où on ne fait plus le plein à la pompe et où on va avoir des voitures plus limitées en terme d’autonomie. On risque de perdre pas mal de gens.
La décision politique publique c’est s’assurer que les décisions que l’on prend soient acceptable. On est toujours sur des lignes de crête quand on prend des décisions politiques publiques lorsqu’elles impactent le quotidien des gens. J’ai eu le malheur de dire (mais je l’assume) mercredi dernier à la sortie du conseil des ministres que « La sobriété énergétique il va falloir qu’on en fasse et surtout dans les moments de pic de consommation énergétique sinon ça ne passera pas. ». Vous verriez dans mes DM (messages privés) Instagram qu’une partie des français considère qu’on ne doit rien demander à personne.
Et donc vous avez aujourd’hui deux camps qui ne s’opposent pas mais qui ne se retrouvent pas. Vous avez le vôtre qui est le camp du « il faut des transformations systémiques, des réformes profondes, il faut aller super vite, on n’a plus le temps pour des demi-mesures, il faut tout balancer maintenant. ». Et vous avec le camps des gens qui considèrent que la transition climatique est importante, qu’il faut faire attention à la planète, que l’été il fait chaud et que les incendies font un peu peur mais enfin, « il ne faut pas trop nous en demander. ». Il faut que l’on arrive à réconcilier les deux et c’est ce qu’on essaye de faire. Je ne pense pas que l’on soit à maturité suffisante aujourd’hui pour suggérer de ne subventionner que les véhicules électriques légers mais ma prévision des choses c’est qu’on va y venir. 


TGV


Les TGV ont réduit de 10 à 15% leur consommation en électricité juste avec de la domotique. Il faut que l’on développe le fret ferroviaire, que l’on transporte plus de marchandises sur les trains et moins sur les camions. Mais là aussi les décisions politiques ne sont pas simples. Moi qui suis député de Grenoble, ça fait 15 ans qu’on se bat pour avoir un tunnel / des voies ferroviaires entre Lyon et Turin mais vous avez une grosse partie des écolos qui vient vous dire qu’il ne faut pas faire les travaux. Et d’autres qui vont vous dire que si on ne fait pas les travaux on ne peut pas élargir les voies et du coup on ne peut pas faire circuler des trains à grande vitesse et donc on continuera d’avoir des camions. Ça fait 15 ans que ça n’avance pas.


RER métropolitains


« On va transformer des lignes préexistantes en RER pour qu’au lieu de poireauter 45 minutes sur le quai, nous aurons un RER toutes les 15 minutes. Cela va beaucoup changer les usages. »

Plan vélo 


« Nous investissons 250 millions d’euros pour développer les pistes cyclables et financer l’achat de vélo à assistance électrique. »

Contraction énergétique


« Nous allons aller vers une dilatation énergétique car cela va nous couter plus d’électricité demain pour pouvoir transformer notre modele industriel que ça nous coute aujourd’hui. Nous allons être amenés à consommer un peu plus d’énergie ne serait-ce que pour décarbonater notre industrie. C’est pour cela que l’on développe aussi des ressources énergétiques comme le nucléaire et le renouvelable,  pour pouvoir être capable de faire face aux besoins. » 


Au coeur de la grande concertation


«Je suis ici à Dijon aujourd’hui dans le cadre de la grande concertation qu’on a ouverte sur la transition énergétique sur le thème de « Quelle sera ma consommation électrique demain? ». Nous faisons travailler ensemble des acteurs de la société civile, des experts, des élus, des jeunes… J’étais d’ailleurs cet après-midi avec des jeunes provenant de lycée et d’université qui ont travaillé et réfléchi à des propositions qui leur paraissent importantes et qu’ils ont à coeur de partager. Et c’est de cet échange-là que doivent naitre un certain nombre de propositions que le gouvernement compte reprendre à son compte dans le cadre de plusieurs grandes échéances qui sont devant nous quand on parle de transition climatique. D’abord la France va se doter d’une stratégie française pour l’écologie et le climat qui va donner les grandes lignes directrices des prochaines années. Nous avons un objectif : la neutralité carbone d’ici 2050.
Ensuite on aura d’ici un an l’adoption pour la première fois dans notre pays, d’une loi de programmation sur le climat et l’écologie. C’est-à-dire qu’au même titre que l’armée, que la recherche, que les forces de sécurité intérieures : le climat sera doté de son propre budget pluriannuel. Ceci engagera la France résolument vers des actions de réforme en profondeur, de transformation en profondeur de notre façon de produire et de consommer de l’énergie. »

« Ces échanges avec les jeunes étaient super intéressant. D’abord les jeunes sont super engagés pour le climat. Ensuite, ils sont beaucoup plus informés que certains veulent bien l’imaginer. Ils suivent énormément les débats et ils veulent de la transformation profonde, ils ne veulent pas de « mesurettes », ils veulent des choses qui aillent très loin et très vite. C’est toujours très enrichissant de dialoguer avec les jeunes car je me satisfais devoir que la plupart des propositions qu’ils nous ont faites ce sont des propositions que nous suivons. Peut-être pas avec la même amplitude et avec la même vitesse et j’ai essayé de leur expliquer.
Il ne faut pas braquer les gens, il faut transformer tout en étant capable de rester inclusif. Si on devait transformer la société du jour au lendemain il y aurait des gens qui se sentiraient en porte à faux et qui s’opposerai. Ça fracturerait la société alors qu’on a besoin d’unité et de solidarité au moment où on a cet objectif qui doit tous nous réunir qui est de soigner notre planète. Ces échanges avec eux ont permis de revenir sur certaines idées reçues comme quand ils disent que la convention climat n’a rien produit alors que si il n’y a plus de plastique à usage unique aujourd’hui c’est parce qu’il y a une convention citoyenne pour le climat. »

« Nous voulons aller chercher des idées chez les jeunes. D’ailleurs je leur ai dit qu’il me semblerait utile qu’ils soient capable de s’adresser aussi aux moins jeunes. C’est-à-dire que la transition énergétique n’est pas l’affaire de la nouvelle génération, c’est l’affaire de toute la population. Il y a énormément de séniors qui font attention à leur façon de consommer mais on voit que dans la bascule c’est la nouvelle génération qui se bouge le plus. Alors plutôt que d’avoir un discours sur « Les boomer VS les jeunes », il faut avoir la démarche d’aller parler avec les moins jeunes pour les embarquer avec nous dans l’aventure. »
Manon Bollery
©Photos Manon Bollery


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