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18/05/2023 00:12

DIJON : Le préfet envisage d'étendre l'ouverture des bars de nuit jusqu'à trois heures du matin

Quelques mois après l'arrêté préfectoral ayant bousculé les usages du monde de la nuit autour de la place de la République, Franck Robine a organisé un point d'étape, ce mercredi 17 mai. «La mesure a permis de porter un coup d’arrêt sur le nombre d’infractions et interventions de la police», a-t-il pointé.
Ce mercredi 17 mai 2023, Franck Robine, préfet de la Côte-d’Or, a reçu des élus, des policiers et des acteurs économiques concernés par la problématique de la sécurité autour de la place de la République.

À l'issue de cette réunion, le préfet a commenté la situation en présence de Nathalie Koenders (PS), première adjointe au maire de Dijon, Nadjoua Belhadef (FP), adjointe au maire de Dijon chargée du commerce et de l’artisanat, et de Bruno Gallot, directeur départemental de la sécurité publique de la Côte-d'Or.

Bilan après l'arrêté du 6 décembre 2022



Le 6 décembre dernier, à la suite de plusieurs agressions, dont une ayant entraîné 38 jours d'interruption temporaire de travail, le préfet avait décidé, par un arrêté, de suspendre le régime dérogatoire qui permettait, depuis des années, à cinq bars à ambiance musicale autour de la place de la République de fermer à 5 heures du matin afin d'avancer cette fermeture à 2 heures du matin. Cela concernait le Beverly, la Salsa Pelpa, le Smart, la Rhumerie Jamaïque et la Belle époque.

Cet arrêté doit prendre fin le 6 juin prochain. «Un nouvel arrêt est en train d’être ajusté au mieux», a indiqué le préfet. «Je m’étais engagé à avant la fin de l’arrêté à revoir les gestionnaires de ces bars, l’UMIH [NDLR : l'Union des métiers et industries de l'hôtellerie de la Côte-d'Or, l'organisation patronale de la filière], pour faire le point avec eux de la mesure, et voir si c’est efficace. C’est ce qui a été fait aujourd’hui.»

Un «coup d'arrêt» aux ivresses publiques et aux rixes


«La mesure a permis de porter un coup d’arrêt, à la fois sur le nombre d’infractions et interventions de la police et fort heureusement sur la gravité de ce qu’il se passe», a pointé le représentant de l’État.

«Ivresse publiques», «trouble à l'ordre public», «tapage nocturne», «clients un peu trop alcoolisés [qui] étaient des proies faciles»... Bruno Gallot a rappelé le triste constat de la situation en 2022 autour de la place de la République.

La direction de la sécurité publique de la Côte-d'Or a comparé la période du 6 décembre 2021 au 10 mai 2022 à la période 6 décembre 2022 au 10 mai 2023.

«On se rend compte que les ivresses publiques et manifestes sont en baisse de 43% et que les rixes sur la voie publique, qui sont donc beaucoup plus graves, sont en diminution de 30%», a indiqué Bruno Gallot.

Même tendance entre les six mois avant et après l'arrêté préfectoral : «on a une baisse de 45% des ivresses publiques et manifestes et de 49% pour les rixes sur la voie publique». «La police restera présente et mobilisée.»

«On a décidé de revenir à un mode normalisé»

 
«En association étroite avec le maire de Dijon et par discussion avec la profession, on a décidé de revenir à un mode normalisé», a annoncé Franck Robine.

«Un mode normalisé, c’est prendre en compte l’évolution de la gestion des établissements puisque deux bars de nuits sont devenus des discothèques [NDLR : Beverly et Rhumerie Jamaïque] et un troisième a déposé un dossier incomplet [NDLR : le Smart]. Les gestionnaires ont souhaité évoluer, et ça leur permet de fermer plus tard. Les discothèques ont un mode de gestion qui est totalement différent et mieux encadré, notamment car nous payons un ticket à l’entrée, donc la sortie des clients est plus contrôlée, les normes acoustiques sont très fortes, les normes de consommation sont différentes, c’est un peu plus calme que dans les bars ou on ne paye pas de ticket d’entrée», a-t-il précisé.

Report de la fermeture à 3 heures du matin


Le nouvel arrêté pourrait accorder une dérogation permettant de fermer à 3 heures du matin.

«On va rester très très attentif à la sécurité, je crois qu’un des plus de la place de la République, c’est un endroit privilégié pour ceux qui veulent sortir la nuit, et ils peuvent le faire en toute sécurité, et peuvent être assurés que la police nationale sera présente, comme c’est le cas aujourd’hui. Si on fait le constat d’un trouble de l’ordre publique ou le constat qu’un établissement est mal tenu, nous reprendrons les arrêtés de fermeture individuelle. Ce n’est pas parce que vous êtes passés en discothèque que vous avez une immunité absolue vis-à-vis de l’ordre public. Chaque établissement, quelle que soit son activité doit rassurer l’ordre publique», a prévenu le préfet.

«Il est important de pouvoir faire la fête», selon Nathalie Koenders


«On était arrivés à une spirale de violence. On voit que l’arrêté a arrêté cette spirale», a constaté Nathalie Keonders. «Il est important que Dijon soit animée le jour et la nuit, c’est ce qui fait l’attractivité de la ville. Dijon est également une ville étudiante, il est important de pouvoir faire la fête.»

«La Ville va continuer les actions mises en place, avec les arrêtés municipaux pour fermer les épiceries de nuit à minuit et leur interdire de vendre de l’alcool après 21 heures, sur des secteurs bien définis, sur le secteur de la République et sur tous les endroits qui peuvent causer des problèmes. Continuer aussi ce qui a été mis en place avec les fast foods, nous avons pris des arrêtés pour limiter les heures d’ouverture, avec la fermeture à une heure du matin et réouverture à 6 heures du matin. Il y également la présence de la police municipale jusqu’à 3 heures du matin et des agents de sécurité d’entreprises privées mis en place sur les demi-lunes, qui resteront aussi. Je rappelle également que la lumière a été augmentée sur la place de la République. Ce que l’on souhaite, pour les bars et les discothèques, c’est réactiver la charte de vie nocturne. L’objectif de cette charte est de limiter les bruits lorsque les gens sortent des établissements. Il est important de concilier les gens qui s’amusent et ceux qui vivent en centre-ville. Il faut responsabiliser les établissements», a développé la première adjointe chargée notamment de la tranquillité publique.

Nathalie Koenders a rappelé que certains jours – comme la Saint-Sylvestre et le 14-Juillet – étaient d'emblée dérogatoires avec une fermeture possible des bars de nuit à 5 heures du matin et que la municipalité peut accorder des ouvertures exceptionnelles, à raison de dix par an, plafonnées à une par mois.

Le retour de la charte Harmonuits


«Pour la clientèle mais également pour les riverains, il était important de mettre en place un ensemble de mesures notamment celle de la prévention à l’alcool», a pointé Nadjoua Belhadef, «c’est la direction du commerce [de la Ville de Dijon] qui porte ce projet, cette charte, en lien avec la tranquillité publique mais également avec le service hygiène-santé de la Ville de Dijon, afin de pouvoir mettre en lien tous les partenaires de la prévention, les établissements de nuit et la préfecture afin d’établir un document, qui il y a quelques années s’appelait Harmonuits, et qui va nous permettre d’écrire et de conventionner sur la vie nocturne à Dijon».

Nadjoua Belhadef souhaite «informer des risques de la consommation d’alcool»


«Ce qui permettra à chacun des partenaires d’être sécurisé dans son propre rôle, et de savoir ce qu’il peut faire, ce qu’il doit faire et comment il peut intervenir auprès de sa clientèle», a-t-elle poursuivi. «Nous avons le souhait d’associer les BDE [NDLR : bureaux des étudiants] à cette démarche car les étudiants sont nombreux avec de grandes écoles à Dijon. Avec le Camping-car de la SEDAP nous envisageons d’organiser une balade urbaine courant juin, afin de pouvoir aller à la rencontre des clients, avant l’entrée dans les établissements de nuit, avant l’installation dans les bars et restaurants, les, et installer le camping-car sur la place de la République et proposer à cette occasion des entretiens individuels pour ceux qui le souhaiteraient. Sans oublier la distribution d’éthylotests, qui est normalement une obligation de l’ensemble des établissements de nuit».

Et de conclure : «il est important que Dijon reste une ville attractive et une ville qui bouge, et la vie nocturne en fait partie, tant qu’elle est apaisée et respectueuse des lois et de textes».

Nathanaëlle Lambert





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