Une quarantaine de policiers ont été mobilisés, ce mardi 10 janvier, pour intervenir dans les caves, halls et locaux techniques d'immeubles du quartier de la Fontaine d'Ouche. Les policiers ont demandé au préfet l'attribution d'un «chien stup'» supplémentaire.
Érigée en «priorité absolue» par les ministres de l'Intérieur et de la Justice, la lutte contre la criminalité organisée en général et contre les trafics de stupéfiants en particulier mobilise particulièrement les forces de sécurité intérieure.
Après avoir salué «l'efficacité» des policiers, gendarmes et enquêteurs, lors des ses vœux, le 5 janvier dernier, le préfet de la Côte-d'Or Franck Robine est allé à la rencontre des agents lors d'une opération de recherche de stupéfiants, ce mardi 10 janvier 2023, dans le quartier de la Fontaine d'Ouche.
Une quarantaine de policiers coordonnés par un commissaire
Commandée par un commissaire de la direction départementale de la sécurité publique de la Côte-d'Or, l'opération a mobilisé des «moyens importants» avec 33 policiers de la brigade spécialisée de terrain, de la brigade anti-criminalité, de la brigade des stupéfiants et de la section d'intervention ainsi que 7 policiers municipaux de la Ville de Dijon.
Sur la base de surveillances de la police et de partage d'informations avec des partenaires, des immeubles ont été visité notamment boulevard Gaston-Bachelard et avenue du Lac.
Hall de l'immeuble, boîtes aux lettres, ascenseurs, local poubelles, caves... le chien et son maître ont tout passé au crible dans les parties communes. Durant la présence du préfet, seuls des reliefs de trafic ont été trouvés comme des pochons servant à emballer les produits stupéfiants.
«Les dealers utilisent largement les réseaux sociaux»
Le préfet a partagé sa surprise de constater que la cocaïne et l'héroïne étaient couramment saisies. Un phénomène qui date de quelques mois. «Les prix ont beaucoup baissé», a expliqué le commandant de l'opération, «on en trouve systématiquement».
«[Les
dealers] s'éloignent de plus en plus du modèle en bas des tours avec un guetteur et un revendeur. On sait qu'ils sont capables de sacrifier un ou deux petits revendeurs pour nous attirer et, en attendant, ils passent des quantités beaucoup plus grosses ailleurs», a complété Bruno Gallot, directeur départemental de la sécurité publique en Côte-d'Or.
«[Les
dealers] s'adaptent à la vie moderne. De même que cela complique les investigations sur d'autres types de délinquance, ils utilisent largement les réseaux sociaux, les messageries éphémères pour déjouer les surveillances de la police et compliquer les investigations des enquêteurs», a-t-il ajouté.
Interrogés sur leurs besoins opérationnels, les policiers ont signalé qu'un «chien stup'» supplémentaire serait le bienvenu. «Le chien est vraiment un outil extraordinaire sur les perquisitions», a souligné le commandant.
«Pourrir le business» et «envoyer les voyous à l'ombre»
Pour le préfet, il s'agissait également de «remercier les policiers» étant «sans cesse» en action. En 2022, de janvier à novembre, 1.400 interventions ont été réalisées en Côte-d'Or, conduisant à la saisie de 2 tonnes de stupéfiants – représentant la valeur de 21 millions d'euros – et à l'interpellation de 260 personnes.
«La lutte contre la drogue, c'est la priorité numéro un parce qu'elle alimente les trafics, elle alimente en argent et permet tous les types de délinquance. Il ne faut rien lâcher, il faut gêner ce type de trafic. C'est ce que font les policiers dans leurs diverses composantes», a déclaré Franck Robine.
«On a à faire face à des professionnels. Il y a deux méthodes pour réagir. D'une part en ayant une action quotidienne, c'est ce que fait la sécurité publique ce soir. C'est à dire en étant constamment présent, en dérangeant, en pourrissant le business [de la drogue]. L'autre méthode, c'est plus des méthodes de police judiciaire par des enquêtes approfondies de manière à envoyer [les] voyous à l'ombre», a-t-il complété.
Quatre ou cinq points de deal à Dijon
«Quand on a commencé à recenser [les points de
deal], il y en avait une bonne dizaines sur Dijon. On considère désormais qu'il y en a quatre-cinq qui sont très actifs parce que les autres ont été démantelés mais ils peuvent être mouvants», a signalé Franck Robine.
«Les familles qui sont derrière, cela relève plutôt de la police judiciaire de façon à envoyer ces gens-là en prison. C'est une action qui est à la fois longue et quotidienne, qui est harassante. Je remercie les policiers de le faire avec autant d'efficacité», a insisté le préfet.
Jean-Christophe Tardivon