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17/11/2022 17:36

DIJON : Le préfet valide le plan d'action concernant la sécurité de la place de la République

Un ensemble de mesures allant de la présence policière accrue jusqu'à la fermeture moins tardive des établissements de nuit et des fast foods a été présenté, ce jeudi 17 novembre, par le préfet de la Côte-d'Or.
Lors d'une réunion avec les représentants du syndicat patronal du secteur de l'hôtellerie-restauration, le préfet de la Côte-d'Or Franck Robine a exposé «le plan d'action et de reconquête» destiné à rétablir la sécurité et la tranquillité autour de la place de la République.

Au lendemain de cet échange, ce jeudi 17 novembre 2022, le préfet a présenté les grandes lignes de ce plan qui porte sur une présence policière accrue associée à une réponse pénale ainsi que sur des fermetures des établissements de nuit et des fast foods respectivement à 2 heures et 1 heure du matin.

Les agressions se multiplient place de la République


Depuis juillet dernier, la préfecture recense 121 faits de délinquance dont 30 agressions physiques et même récemment «deux agressions physiques particulièrement graves», comme le signale le préfet.

«Cette situation me préoccupe», déclare Franck Robine ce jeudi. «Beaucoup de jeunes sont complètement ivres au moment de la fermeture des établissement. Il y a une problématique de bagarres entre ceux qui fréquentent ces établissement et, parfois, aussi de voyous qui viennent d'ailleurs et profitent de la présence de jeunes particulièrement vulnérables, y compris des femmes, pour les agresser».

«Le rétablissement de la sécurité passe par davantage de forces de l'ordre»


Peu après sa prise de fonctions du 17 octobre dernier (lire notre article), le préfet a demandé au directeur départemental de la sécurité publique de la Côte-d'Or d'établir «un plan d'action et de reconquête de la place de la République» (lire notre article). Un plan dorénavant validé par le préfet.

La présence d'agents de la Police nationale les nuits des vendredis et samedis soirs jusqu'à 5 heures du matin sera maintenue avec une réquisition du procureur de la République permettant des investigations concernant notamment le trafic de stupéfiants.

La Ville de Dijon fera de même avec des policiers municipaux présents jusqu'à 3 heures du matin. Le préfet constate qu'il s'agit d'un «engagement fort» de la maire qui a déjà fait «beaucoup d'efforts» avec l'installation de caméras de vidéoprotection et la réalisation d'aménagements urbains.

Des renforts de CRS avaient déjà été demandés lors du week-end du 11 novembre. Les policiers reviendront d'ici la fin du mois de novembre. «Le rétablissement de la sécurité passe par davantage de forces de l'ordre», martèle le préfet.

Retour à la norme de la fermeture à 2 heures du matin


Parallèlement, le représentant de l’État entend revenir à «une situation normale» en matière d'ouvertures tardives des différents établissements de nuit. La norme étant, en Côte-d'Or, une fermeture des débits de boisson à deux heures du matin (contre une heure du matin dans le Doubs ou en Saône-et-Loire).

À Dijon, cinq établissements bénéficiaient – parfois depuis de nombreuses années – d'une dérogation permettant de fermer à 5 heures du matin. Il s'agit du Beverly, la Salsa Pelpa, la Jamaïque, la Belle époque et le Smart.

«On va revenir au droit non dérogatoire», insiste Franck Robine. Une mesure que déplore l'Union des métiers et industries de l'hôtellerie de Côte-d'Or (UMIH 21) qui met en avant que les établissements de nuits concernés pourraient perdre «jusqu'à 80% de leurs chiffres d'affaires» (lire le communiqué).

Il s'agit d'une «mesure permanente» néanmoins assortie d'une clause de revoyure «dans six mois» pour «faire le bilan».

À noter que le centre-ville de Dijon ne compte plus qu'une seule discothèque identifiée comme telle et autorisée sans dérogation à fermer à 7 heures du matin : Le Melkior-Balthazar.

Fermeture des fast-foods à 1 heure du matin


Parallèlement, «en plein accord» avec le maire de Dijon François Rebsamen (PS, FP), les établissements de restauration rapide – proposant par exemple des kebabs ou des tacos – devront fermer à 1 heure du matin.

«Bien souvent, ceux qui sortent des débits de boisson, ils restent tard parce qu'ils vont se nourrir, c'est la cause de nombreux problèmes dont des problèmes de voisinage», explique le préfet.

Implication des responsables d'établissements de nuit


«On doit ramener tous ensemble une certaine sécurité avec une fermeture aux heures normales», appuie le représentant de l’État qui se défend de pénaliser les victimes potentielles d'agresseurs.

«On n'agit pas que sur les fermetures. (...) Les responsables d'établissements ne peuvent pas dire qu'ils sont uniquement victimes lorsque des clients sortent complètement ivres. Servir un verre à quelqu'un complètement ivre est illégal, vous êtes responsable, la jurisprudence l'a prouvé, il y a eu des condamnation par le passé», développe le préfet.

Toutefois, ces mesures d'avancée des fermetures tardives ne seront pas mises en place pour le week-end des 19 et 20 novembre. Elles seront instaurées «dans les prochains jours».

Actualisé le 21 novembre 2022 :


La fin de la dérogation sur les fermetures tardives s'appliquera à compter du 1er décembre prochain.

Jean-Christophe Tardivon