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16/05/2021 17:19
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DIJON : Le quartier libre des Lentillères demande à être reconnu «zone d’écologie communale»

L’annonce a été faite officiellement en guise de point d’orgue d’une bâti-festation ce samedi 15 mai. Pour les militants du quartier libre des Lentillères, la zone est à développer autrement que par l’urbanisation.
Le quartier libre des Lentillères avait lancé l’appel au rassemblement sur la place Wilson ce samedi après-midi en parlant de bâti-festation. Surtout pas pour célébrer l’évacuation des Jardins de l’Engrenage et la reprise souhaitée par ses protagonistes du programme immobilier Garden State avenue de Langres, mais pour déambuler jusqu’aux Lentillères et inaugurer la construction d’une charpente.

Les ambitions des occupants du quartier libre


Sur place, la structure dressée est destinée à devenir notamment «un hangar à usage collectif pour organiser les activités agricoles du quartier».

Plus largement, l’espace dont les contours sont en place servira d’espace collectif afin de générer rencontres, animations et débats au sein du quartier dont les acteurs ont fêté ce samedi 15 mai 2021 plus d’un an et demi d’occupation depuis l’abandon de la deuxième tranche du projet d’éco-quartier des maraîchers.
Au total, l’occupation illégale dure depuis 11 ans.

Après avoir entraîné plus de 200 personnes à défiler dans les rues, des intervenants et intervenantes ont alors présenté l’armature d’«un grand chantier de réflexion pour penser l’avenir du quartier libre des lentillères». La charpente est levée «pour les 100 prochaines années, au moins».

«Nous n’avons pas attendu que les projets hors-sol de la mairie aboutissent pour donner vie aux activités dont nous avons besoin, qui nous nourrissent et qui nous font rêver», ont-ils rappelé, en défendant avec conviction ce quartier libre : «Chercher à détruire cette construction, c’est attaquer des désirs collectifs, c’est s’en prendre à un long processus de mise en commun et d’auto-organisation». Et en fustigeant la politique métropolitaine.

Selon les membres de l’assemblée du quartier libre des Lentillères, l’abandon du projet immobilier de Dijon Métropole en novembre 2019 est une première victoire et ouvre à de nouvelles perspectives pour ce qui est de l’aménagement de l’espace, dans le respect «de la diversité des manières de bâtir ainsi que l’invention d’un autre rapport à la ville et à la terre».
La construction lancée, dont la charpente en chênes de Bourgogne est le résultat de plusieurs mois de chantier auquel ont participé des gens venus d’Ardèche, de Rhône-Alpes, de Longo Maï (coopérative européenne) et de la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes est symbolique de l’acte 2 depuis l’abandon du projet immobilier.

Les membres du quartier libre des Lentillères - fort d'une centaine de personnes selon les informations communiquées - ne quitteront pas l’espace occupé. Dans un contexte tendu sur un autre terrain destiné à voir s’ériger le programme Garden State, les militants entendent donner une autre réponse aux Lentillères, en continuant à imaginer un quartier différent, ou l’une des envies réaffirmées est de partager les savoir-faire et de «donner de l’autonomie à celles et ceux qui en sont dépossédés».

La balle envoyée dans le camp de Dijon Métropole


Trouvant que la dynamique est aujourd’hui trop bien ancrée pour que le maire de Dijon et président de Dijon Métropole «prenne le risque» de demander l’évacuation du quartier, ses occupants demandent ouvertement à François Rebsamen que l’espace soit reconnu dans l’esprit et dans les textes «Zone d’écologie communale» (ZEC), au nom d’une vie collective développée «qui prend soin du territoire».

Juridiquement, la proposition est celle de créer un nouveau zonage dans le Plan local d’urbanisme intercommunal. Zonage qui induirait notamment la délégation de l’organisation de l’espace de 9 hectares à une assemblée d’usagers. Un texte juridique est aujourd’hui rédigé par et pour le quartier libre des Lentillères.

«Si les grandes zones du PLU sont définies par le Code de l’urbanisme, les municipalités ont la possibilité de créer des sous-zonages plus spécifiquement dédiés à telle ou telle occupation des sols. La métropole dijonnaise pourrait donc tout à fait trouver une manière de faire entrer dans le PLUi les spécificités de ce zonage», font remarquer les militants du quartier libre des Lentillères.

Le classement des Lentillères en «zone à urbaniser» dans le PLUi actuel ne plait pas. Un recours en justice contre Dijon Métropole a été déposé. L’annonce de François Rebsamen fin 2019 de mettre en place des baux ouverts à ceux s’inscrivant pour du maraîchage urbain est balayée par les occupants.

Alix Berthier
Photos : Alix Berthier













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