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26/11/2024 20:59
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DIJON : Le «rassemblement» prôné par François Rebsamen et Nathalie Koenders préfigure les municipales de 2026

Le principe de «rassemblement» était sur toutes les lèvres des soutiens de l'exécutif dijonnais, ce lundi 25 novembre, lors de l'élection de Nathalie Koenders pour succéder à François Rebsamen à la tête de la Ville de Dijon.
La stratégie pour conserver la mairie de Dijon et la Métropole dans le giron socialiste se met en place en vue des échéances électorales de 2026. Ce lundi 25 novembre 2024, le conseil municipal de Dijon a désigné Nathalie Koenders pour succéder à François Rebsamen en tant que maire de Dijon.

Démissionnaire, celui-ici reste conseiller municipal, à la tête de la Métropole de Dijon et président de la société publique locale Aménagement de l'agglomération dijonnais (SPLAAD).

Un mouvement sur l'échiquier politique local


Des fissures sont apparues au grand jour au sein de la majorité municipale ces derniers mois, amenant François Rebsamen (PS, FP) à opérer un tel mouvement sur l'échiquier politique local de façon à préparer les municipales de 2026.


Durant les élections législatives anticipées, les candidatures en ordre dispersé se sont multipliées parmi les soutiens du maire de Dijon. Plus récemment, les élus de Chenôve ont boudé de façon inopinée la session de la Métropole où Nathalie Koenders (PS) devenait première vice-présidente (lire notre article).

Pire, Emmanuel Macron a fait faux-bond lors de l'inauguration du nouveau siège de l'Organisation internationale de la vigne et du vin, mettant François Rebsamen en porte-à-faux. En retour, le maire de Dijon a «cancellé» le nom du président de la République au moment de célébrer une implantation dont il était pourtant à l'origine (lire notre article).

L'engouement autour de Nathalie Koenders


Depuis les vœux de janvier 2024, la passation de pouvoir à la première adjointe était dans les tuyaux. Ces événements ont accéléré le calendrier quitte à repousser le débat d'orientation budgétaire, déjà perturbé par la difficulté du gouvernement à faire voter par les parlementaires un budget 2025 pour la France.

Parmi les personnes qui se pressaient pour entrer salle de Flore, Colette Popard (PS), figure historique de la fédération départementale du Parti socialiste, était parmi les premières à entrer. Au premier rang, s'installait Océane Godard (PS), nouvelle députée, ancienne conseillère municipale, et secrétaire nationale déléguée à la formation professionnelle du Parti socialiste.

Toutes les deux incarnaient deux générations de socialistes ravies d'assister à l'élection de la première femme maire de Dijon. Au-delà du symbole, cela révèle l'engouement de voir accéder à la tête de la mairie une socialiste qui n'a pas soutenu Emmanuel Macron en 2022.

Contrairement à François Rebsamen qui a opté pour le président de la République sortant dès le premier tour, Nathalie Koenders a apporté son parrainage à Anne Hidalgo, candidate du PS à la présidentielle.

Une attente d'«union de la gauche»


S'il s'est toujours revendiqué «homme de gauche», François Rebsamen a infléchi son positionnement face à la stratégie du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure de rapprochement avec La France insoumise, d'abord avec l'accord électoral de la NUPES, en 2022, puis du Nouveau Front populaire, en 2024.

Celui qui a fondé la Fédération progressiste se présente désormais comme «social-démocrate» afin de souligner, en creux, sa désapprobation de la ligne d'un PS devenant tributaire d'un Jean-Luc Mélenchon (LFI) à même de séduire l'électorat des quartiers populaires.

«Je ne me reconnais pas dans le Nouveau Front populaire», déclarait-il encore récemment, «tout accord avec LFI me semble mortifère pour des sociaux-démocrates» (lire notre article).

Parmi les sympathisants du PS, l'engouement autour de la NUPES puis du Nouveau Front populaire a pourtant souligné à quel point était vivace la déception induite par l'action d'Emmanuel Macron et était vibrante l'attente d'une forme d'«union de la gauche», rappelant la conquête du pouvoir par François Mitterrand à la fin du XXème siècle.

Créer une dynamique en vue des municipales et de la présidentielle


Ne pouvant occulter de tels signaux, François Rebsamen a été amené à céder le fauteuil de maire de Dijon à une socialiste potentiellement à même d'opérer un rassemblement dont le curseur se décalerait plus vers le socialisme que la social-démocratie.

Cela d'autant plus qu'il s'agit également de préparer la prochaine élection présidentielle dans une campagne qui, à l'image de la récente élection américaine, s'annonce si rude, face au Rassemblement national – à ce jour, en position de force – que bien des courants du socialisme n'auront d'autre choix que de s'unir pour espérer l'emporter.

Un «rassemblement» pour mettre le cap vers 2026


Au gré des différentes interventions de la séance du conseil municipal dijonnais, ce lundi, il ressort que les soutiens actuels de l'exécutif en place se projettent dans un «rassemblement» en vue de la campagne de l'élection municipale de 2026.

Alors que les résultats des élections européennes et législatives ont montré une poussée de La France insoumise parmi l'électorat dijonnais, accompagnées d'un maintien relatif du vote écologiste (lire notre article), des ambitions pourraient émerger pour séduire les habitants aux aspirations anticapitalistes.

Dans ce contexte, fidèles à la méthode ayant assuré une large victoire en 2020, dans un contexte de faible participation toutefois, François Rebsamen et Nathalie Koenders chercheront donc à constituer ce «rassemblement» dès le premier tour en agrégeant, autour d'un noyau dur composé de socialistes et de sociaux-démocrates, des représentants d'orientations politiques allant de la gauche radicale – hors LFI – au centre-droit, c'est-à-dire des militants ayant suivi Alexis Corbière (L'Après) jusqu'à certains soutiens d’Édouard Philippe (HOR), en passant par les radicaux.

Reste à voir quelle place trouveront les sociaux-libéraux ayant soutenu Emmanuel Macron jusqu'à la fin de son second mandat alors que ne cesse de décliner la popularité du président de la République.

Jean-Christophe Tardivon

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