Le nouveau membre du gouvernement Barnier était en déplacement à Dijon, ce
jeudi 31 octobre, à la caserne de gendarmerie Deflandre où lui a été
présenté la Maison de protection des familles.
Ce jeudi 31 octobre 2024, Othman Nasrou, secrétaire d’État en charge de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations, s’est rendu à la caserne de gendarmerie Deflandre où lui a été présenté la Maison de protection des familles (MPF) de Dijon.
Cette unité spécialisée, créée en 2021 suite au Grenelle contre les violences conjugales, est intégrée au groupement de gendarmerie départementale de la Côte-d’Or et se consacre à la prise en charge des violences intrafamiliales (VIF) ainsi qu’à la prévention de la délinquance.
« Oui, il y aura une nouvelle stratégie nationale de prévention de la délinquance, mais avant de l'élaborer, il est important qu'on vienne écouter et que ce ne soit pas vertical, que ce ne soit pas décidé depuis le gouvernement et donc c'est pour cela que je fais un certain nombre de déplacements pour venir voir ce qui se passe concrètement, les outils qui sont déployés, ceux qui sont efficaces, ceux qui le sont moins, pour qu'on puisse élaborer cette nouvelle stratégie. » a expliqué le secrétaire d'État.
Accompagné du général de division Sylvain Laniel, Othman Nasrou a rencontré les gendarmes de la caserne Deflandre et leurs partenaires. L’adjudant-chef Bruno Colin, à la tête de la MPF, a partagé la vision et les actions de son unité pour protéger les victimes de violence familiale. « Nous sommes en veille permanente, cherchant à détecter et accompagner les victimes, souvent peu conscientes de leur situation, pour qu’elles puissent recevoir le soutien nécessaire », a-t-il déclaré.
Il a aussi souligné l’importance de la prévention auprès des jeunes sur des problématiques comme la prostitution des mineurs et la délinquance mais aussi sur les addictions : « La prévention, c’est aussi une action que l’on mène dans les écoles, collèges et lycées. On va mettre un gendarme par niveau, sur des thématiques différentes et comme ça on va pouvoir reprendre le contact, refaire du lien avec nos enfants. Et c’est par ce biais de prévention que l’on est sur les thématiques du harcèlement, sur les thématiques des valeurs de la république, les conduites addictives avec ou sans produit, l’usage des réseaux sociaux…»
« On travaille avec les enfants sur les idées reçues, on les déconstruits. On leur fait se rendre compte qu’ils appartiennent à un environnement. On leur apprend que tout le monde n’a pas forcément toujours le même avis que lui. Par exemple que le petit copain qui est à ma droite ne pense pas forcément comme moi ou encore que ce que je sais, ce n’est pas la seule vérité… »
En alliant détection et prévention, l’adjudant-chef Bruno Colin et son équipe mettent en œuvre des stratégies essentielles pour accompagner les victimes et sensibiliser les jeunes. Grâce à des interventions ciblées dans les établissements scolaires, ils cherchent non seulement à protéger les enfants mais aussi à les éduquer sur des enjeux cruciaux tels que le respect des autres et la compréhension des différences d’opinion. Cet investissement dans la formation des jeunes générations est un pas vers une société plus sûre et solidaire.
Les partenaires associatifs et institutionnels de la MPF, tels que le CIDFF 21, Solidarité Femmes 21 et les représentants locaux, étaient également présents pour réaffirmer l’importance du travail en réseau dans la lutte contre les VIF. L’Éducation nationale contribue également en sensibilisant les élèves et en soutenant la parentalité, montrant ainsi que la prévention se construit autour de tous les acteurs de la société.
Cette visite a mis en lumière le travail collaboratif effectué par la gendarmerie et ses partenaires pour garantir une réponse complète et coordonnée aux violences familiales, dans un effort continu pour que chaque victime puisse bénéficier d’un soutien adapté.
Othman Nasrou
Secrétaire d’État en charge de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations« Ce qui est intéressant de voir ici, à Dijon, derrière cette maison de protection des familles, c'est tout le travail partenarial, où on met en lien tous les acteurs sur ce sujet de prévention, de prévention de la délinquance, de lutte contre les violences intrafamiliales, les violences faites aux femmes. Et ça suppose qu'on sorte des clivages, des silos, du cloisonnement et au moment où l'action publique doit être beaucoup plus efficace sur ces sujets-là parce qu'on a une explosion d'un certain nombre de phénomènes de discrimination, de racisme, d'antisémitisme, de violence, de prostitution des mineurs et de finalement tout ce qui fait que la citoyenneté se délite dans notre pays. Il faut absolument que ce travail se fasse ici sous l'égide de la gendarmerie, mais avec tous les partenaires, éducation nationale, acteurs associatifs et au suivi du cas par cas pour qu'il n'y ait aucun trou dans la raquette. C'est ce que je suis venu voir, venu écouter, venu observer et je constate que ça fonctionne très bien ici.»
« L'époque où on mettait la poussière sous le tapis, elle est révolue»
« Ce que l'on observe, c'est qu'il y a aussi un recours, maintenant, accru aux dépôts de plainte, que la parole se libère, que ces phénomènes de violence sont aussi identifiés, ils sont évalués.
J'ai déjà eu l'occasion de le dire, l'époque où on mettait la poussière sous le tapis, elle est révolue. Le pas de vague est terminé et on a beaucoup parlé ici aujourd'hui du milieu scolaire. Et je vois que les services de l'éducation nationale sont ici mobilisés, main dans la main, avec la gendarmerie, pour lutter contre tous ces phénomènes. et je pense, bien sûr, au harcèlement aussi au sein de l'école.
Donc je pense qu'un travail important est fait. Il reste du chemin, et je veux aussi dire ici la volonté du gouvernement de ne laisser aucune victime sur le bord de la route.»
«Le Premier ministre essaie de trouver un chemin avec la nécessité de faire des économies d'un côté et de l'autre, de préserverceux qui souffrent déjà beaucoup dans notre pays.»
« Le Premier ministre a été extrêmement clair, il est très attentif à tout l'échelon de proximité, à tout ce qui fait qu'on ne laisse personne au bord de la route au plus vulnérable.
Donc bien sûr que nous sommes aujourd'hui dans un contexte budgétaire extrêmement difficile. Personne ne le nie, c'est la réalité, c'est la réalité dont a hérité le Premier ministre. Aujourd'hui, il essaie de trouver un chemin avec nécessité de faire des économies d'un côté et de l'autre, évidemment, la volonté de préserver et de ne pas fragiliser davantage ceux qui souffrent déjà beaucoup dans notre pays.
Et dans la mission qui est la mienne, et c'est pour cela aussi que je suis là, on vient aussi regarder les besoins pour les calibrer autant que nous le pourrons. Donc je ne vous dis pas que c'est facile, mais je vous dis qu'il y a une très grande attention du gouvernement sur ce sujet.»
« Oui, il y aura une nouvelle stratégie nationale de prévention de la délinquance, mais avant de l'élaborer, il est important qu'on vienne écouter et que ce ne soit pas vertical, que ce ne soit pas décidé depuis le gouvernement et donc c'est pour cela que je fais un certain nombre de déplacements pour venir voir ce qui se passe concrètement, les outils qui sont déployés, ceux qui sont efficaces, ceux qui le sont moins, pour qu'on puisse élaborer cette nouvelle stratégie. »
Manon Bollery
Photographies Manon Bollery