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24/03/2023 13:57

DIJON : Le ton monte contre la réforme des retraites

Ce jeudi 23 mars, la foule des grands jours a participé à la manifestation organisée par l'intersyndicale. Après la dispersion, un «black bloc» de 500 personnes s'est constitué pour affronter les forces de l'ordre.
Le recours au «49-3» et l'interview télévisée d'Emmanuel Macron ont galvanisé les opposants à la réforme des retraites. Alors que le texte est désormais sur le bureau du Conseil constitutionnel, dorénavant les manifestants haussent le ton dans la rue et s'adressent directement au président de la République.

Ce jeudi 23 mars 2023, le ministère de l'Intérieur a recensé 1,08 million de manifestants dans toute la France, la CGT 3,5 millions. À Dijon, les opposants étaient 8.000 selon la police et 25.000 selon les syndicats.

Si le cortège syndical et politique a défilé dans un calme relatif, la situation a dérapé en violences urbaines après la dispersion. Plusieurs centaines de personnes ont affronté les forces de l'ordre qui empêchaient l'accès au centre-ville.


Une «mise en échec» du gouvernement, selon la FSU


Avant le départ du cortège, Fabian Clément, secrétaire départemental de la FSU en Côte-d'Or, a pris la parole au nom de l'intersyndicale. Il a analysé le recours à l'article 49-3 de la Constitution de la Vème République comme «une mise en échec» de l'exécutif face à «la mobilisation massive de la majorité de la population de ce pays contre la réforme des retraites».

Le syndicaliste est apparu solidaire d'Alinoë Gentaz, interpellé lors d'une manifestation non déclarée (lire notre article), et de deux homologues de la CFDT présentés devant le parquet pour avoir brûlé des mannequins à l'effigie de responsables de l'exécutif (lire notre article). «C'est honteux !» a-t-il lancé, appuyé par les huées des participants autour de lui.

«Nous faisons écho aussi aux déclarations du président de la Ligue des droits de l'Homme à la défenseure des droits qui, comme nous, s'inquiète des reculs des libertés dans ce pays au moment des mobilisations», a-t-il poursuivi. «Le pouvoir est aux abois, il durcit le ton.»

«On continue le mouvement. (…) On a déjà vu des lois qui ont été votées et qui n'ont pas été promulguées», a lancé Fabian Clément, provoquant cette fois des hourras et des «Et on ira jusqu'au retrait !»

Un défilé pacifique jusqu'à la place Wilson


La foule des grands jours était présente dans les rues de Dijon puisqu'il a fallu près d'une heure pour que le dernier manifestant quitte la place de la Libération après le départ de la banderole de tête. Le cortège s'étirait alors jusqu'à l'intersection entre la ruelle du Suzon et le boulevard de la Trémouille.

Contournant les figures du ministres du Travail et de la Première ministre, les pancartes et slogans ciblaient directement le président de la République, d'autant plus après son interview télévisée de la veille.

«On est là, on est là, même si Macron ne l’veut pas, nous on est là», a été le slogan le plus crié, un mot d'ordre emprunté aux Gilets jaunes.

Le défilé s'est déroulé dans une ambiance pacifique, les policiers notant tout au plus l'inscription de quelques tags, l'incendie d'une poubelle et un jet de bouteille en verre en leur direction au centre-ville.

Rendez-vous le 25 et le 28 mars


La dispersion s'est effectuée place Wilson. L'intersyndicale donne rendez-vous pour renouveler une manifestation interprofessionnelle, le mardi 28 mars.

D'ici là, dans le cadre des rassemblements «de proximité», la CGT, la FSU, FO et Solidaires, en particulier, appellent à un rassemblement, ce samedi 25 mars, à 15 heures, place de la République, l'action étant déclarée auprès de la préfecture de la Côte-d'Or.

Actualisé le 24 mars 2023 :

Faute d'accord sur le parcours, le préfet de la Côte-d'Or a interdit la manifestation prévue, ce samedi 25 mars, par les syndicats Solidaires 21, FO, CGT et FSU.

Actualisé le 24 mars 2023 :

Les syndicats Solidaires 21, FO, CGT et FSU ont finalement décidé d'annuler la manifestation de ce samedi 25 mars.

Un «black bloc» de 500 personnes


L'ambiance a changé du tout au tout après le début de la dispersion. Selon l'état-major de la direction départementale de la sécurité publique de la Côte-d'Or, environ 500 personnes, souvent vêtues de noir, au visage dissimulé, ont entamé une «manifestation sauvage» et ont «affronté les forces de l'ordre» en tirant au mortier d'artifice et en lançant des pierres.

Les activistes relevant de «l'ultra gauche» ont tenté de revenir vers le centre-ville en petits groupes, des échauffourées se sont déroulées dans les rues de Tivoli, du Transvaal, Chabot-Charny, Sysley et boulevard Carnot. Les policiers ont constaté des tentatives d'édifier des barricades ainsi que des poubelles et panneaux publicitaires incendiés.

Les forces de l'ordre ont fait usage de 105 grenades de gaz lacrymogène pour repousser les individus les plus virulents d'abord place Wilson puis rue d'Auxonne et enfin jusqu'au boulevard de l'Université.

«Une vraie volonté d'aller à l'affrontement avec les forces de l'ordre»


«C'est la première fois dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites, il n'y avait jamais eu un tel déchaînement de violence auparavant, avec une vraie volonté d'aller à l'affrontement et d'en découdre avec les forces de l'ordre», a relaté l'état-major de la DDSP 21. Il n'y a eu ni interpellation ni blessé constaté.

Un escadron de gendarmes mobiles avait été appelé en renfort pour atteindre 120 policiers et gendarmes déployés, ce jeudi. En amont de la manifestation, le préfet avait alerté les agents sur la présence potentielle de «voyous» et, dans la foulée des consignes du ministre de l'Intérieur, avait rappelé «la nécessité de l'usage proportionné de la force» (lire notre article).
 
Jean-Christophe Tardivon
Photographies Nathanaëlle Lambert

Les esprits s'enflamment après l'annonce du 49-3, à Dijon, le 16 mars 2023












































































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