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26/09/2025 03:17

DIJON : Les agriculteurs de la FNSEA et des JA ont dénoncés la «spirale infernale» des normes et des taxes

Entre contestation des taxes annoncées sur les engrais, normes environnementales jugées incohérentes et prix agricoles trop bas, les agriculteurs de la FDSEA et des JA de la Côte-d’Or se sont rassemblés, ce jeudi 25 septembre, à Dijon.
Florian Moreau, céréalier et président des Jeunes Agriculteurs de Genlis–Auxonne, a témoigné d’un métier sous pression, entre écologie punitive, concurrence déloyale et incertitudes pour l’avenir.
Ce jeudi 25 septembre 2025 , la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de Côte-d’Or se sont mobilisés à Dijon. Partis aux alentours de 10h45, le convoi d'une quarantaine de tracteurs a relié l'Avenue de Langres à la maison de l'Europe où plusieurs bennes de paille, purin, pommes de terre et branchages ont été déversés. En amont de la manifestation, Antoine Carré, président de la FDSEA de Côte-d’Or, a donné des consignes claires : « Le conseil régional a changé de présidence, nous ne déverserons rien devant. Avec le nouveau président, nous devons repartir sur des bases saines.»
Parmi les agriculteurs présents ce jeudi 25 septembre, Florian Moreau, céréalier à Labergement-Foigney et président des Jeunes Agriculteurs de Genlis–Auxonne. Héritier d’une exploitation familiale de 200 hectares, il raconte les raisons d’une colère qui ne faiblit pas : l’accumulation des normes, la menace d’une taxe sur les engrais, des prix agricoles trop bas face à des coûts de production qui explosent.

« Une taxe qui ne sert à rien »
Pour Florian Moreau, la perspective d’une taxe européenne sur les engrais azotés est la goutte d’eau. « On parle de 50, peut-être 100 euros par tonne, alors que les engrais sont déjà à 400 ou 450 euros la tonne, soit deux fois plus qu’il y a cinq ans. Une exploitation comme la mienne achète une centaine de tonnes par an : c’est une perte sèche de 5 à 10.000 euros. Et ça ne résout rien. Taxer ne réduit pas la pollution, ça ne fait que nous pénaliser », explique-t-il.
Cette charge supplémentaire s’ajouterait à une équation déjà intenable : machines agricoles +30 % depuis la guerre en Ukraine, charges sociales élevées, prix des céréales bas et volatils. « On appelle ça l’effet ciseau : nos coûts explosent, nos revenus stagnent, voire baissent. Même une bonne récolte peut se solder par une année déficitaire. »

Entre écologie punitive et concurrence déloyale
Le jeune agriculteur se dit favorable à des pratiques plus respectueuses de l’environnement, mais pas « à n’importe quel prix ». Il cite l’exemple de l’acétamipride, insecticide interdit en France mais toujours utilisé ailleurs en Europe :
« Avant, on traitait les semences une seule fois. Maintenant, on doit pulvériser plusieurs fois en plein champ, donc avec plus de produit et moins d’efficacité. C’est aberrant. Et pendant ce temps-là, le même produit reste vendu en grande surface pour les particuliers. »
Même paradoxe sur les cultures énergétiques comme la betterave ou le colza : « On veut développer l’éthanol et les biocarburants, mais on nous retire les moyens techniques de produire correctement ces plantes. »
Florian Moreau résume la situation en une formule : « L’écologie, oui. Mais pas l’écologie punitive, pas celle qui tue nos filières en France tout en important du Brésil du soja OGM et de la viande aux hormones. »

L’agriculture bas carbone : une piste, mais des incohérences
Conscient de la demande sociétale, l’agriculteur s’est engagé dans un plan carbone pour valoriser sa production. « Les meuniers veulent pouvoir écrire sur leurs paquets de farine : fabriqué à partir de blé bas carbone. C’est ce qu’on a toujours fait sans le savoir, mais maintenant il faut le prouver. »
Il salue la logique de mieux rémunérer les pratiques vertueuses, mais dénonce un système mal conçu :
« Le problème, c’est que seuls ceux qui s’améliorent sont récompensés. Un agriculteur qui a toujours travaillé proprement n’a rien. Il aurait mieux fait de ne pas bien faire avant… Ce n’est pas cohérent. »
Selon lui, l’agriculture française contribue déjà massivement au stockage de carbone grâce aux cultures. « On oublie que nos plantes captent énormément de CO₂ et relâchent de l’oxygène. Oui, la fabrication des engrais est énergivore, mais nos bilans carbone sont souvent positifs à l’échelle de l’exploitation. »

Une agriculture prise dans un carcan administratif
Au-delà du prix des intrants, c’est la complexité administrative qui étouffe, selon lui, les exploitants. Entre les règles de la PAC, les contrôles de l’Office français de la biodiversité et les dispositifs végétaux permanents imposés en bordure des champs, les contraintes se multiplient.
« On a l’impression que les contrôles sont faits à charge, comme si on était des délinquants. Une erreur de saisie sur un registre peut entraîner des sanctions. Pendant ce temps-là, nos aides PAC, qui représentent souvent notre seul revenu, sont retardées ou diminuées. Quand les 80 % d’avance ne tombent pas en octobre à cause d’un dossier bloqué, ça peut mettre toute une exploitation en difficulté pour payer ses traites. »

Une inquiétude pour l’avenir et le renouvellement des générations
La question du renouvellement des générations est également au cœur de ses préoccupations. « Quel autre métier te demande, à 20 ans, de t’endetter pour un demi-million d’euros, sans aucune garantie de rentabilité ? » s’interroge Florian Moreau. Avec l’urbanisation qui grignote le foncier agricole et des exploitations qui survivent de plus en plus difficilement, il redoute que de jeunes candidats renoncent. « C’est décourageant de se lancer dans une profession où tu n’es jamais sûr de finir ta carrière sur ton exploitation. »

Entre colère et volonté de dialogue
Malgré ces inquiétudes, le président des Jeunes Agriculteurs locaux insiste sur la volonté de manifester « proprement » : pas de déversement sur le Conseil régional comme par le passé. « On ne veut pas casser, on veut se faire entendre. On espère repartir sur de bonnes bases avec la nouvelle présidence de la Région. »
Et de conclure : « On préfère être dans nos champs qu’à manifester. Mais sans nous, il n’y a pas de magasins pleins. On demande juste de pouvoir travailler, produire, et vivre dignement de notre métier. »

Manon Bollery
Photographies Manon Bollery

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