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08/12/2021 03:12

DIJON : Les «oubliés» du Ségur de la Santé donnent de la voix

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté pour les métiers du social et médico-social ce mardi 7 décembre à Dijon.
« Professionnels oubliés, public vulnérable fragilisés !
Les métiers du social et du médicosocial en danger en Bougogne-Franche-Comté 

Que ce soit dans le handicap, la protection de l’enfance, la protection juridique des majeurs, la lutte contre les exclusions, le domicile : de nombreux professionnels du secteur privé non lucratif restent oubliés et non reconnus à la hauteur de leurs compétences et de leurs engagements.

Après un an et demi de crise sanitaire qui les a fortement mobilisés, les établissements et services du secteur social et médico-social privé non lucratif sont aujourd’hui en forte tension, alors qu’ils ont toujours répondu présents pour accompagner au quotidien les personnes les plus vulnérables. Directement impactés par le départ massif de professionnels qui quittent le secteur au profit d’emplois mieux rémunérés, les acteurs souhaitent à nouveau alerter sur le risque de dégradation de l’accompagnement des personnes vulnérables.

Les revalorisations annoncées dans le cadre du Ségur de la Santé et de la mission Laforcade ne concernent aujourd’hui qu’une partie des professionnels de santé et de l’accompagnement des secteurs social et médico-social.
Les dernières annonces du Gouvernement sont cependant bienvenues puisque certains salariés du champ du handicap sont pris en compte. Mais elles restent très insuffisantes. Qu’en est-il de l’accompagnement des sans-abris, des femmes victimes de violence, des enfants et des familles en grande difficulté, des personnes âgées à domicile et de toutes les autres personnes fragiles ? Il est encore temps d’agir en réponse à cet enjeu de cohésion nationale.

Initialement oubliés du Ségur de la Santé et traités aujourd’hui de manière inégale alors qu’ils sont un maillon essentiel de l’accompagnement des personnes et exercent les mêmes métiers quel que soit le secteur, les professionnels sont de plus en plus nombreux à quitter les associations du secteur social et médico-social, déjà en proie à des difficultés de recrutement.

Les différents réseaux et fédérations restent mobilisés sur ce sujet essentiel de façon active. Depuis de nombreux mois, nous relayons les difficultés et nous alertons, sous différentes formes, les acteurs institutionnels et les financeurs, que ce soit au niveau départemental, régional ou national.

Malgré ces alertes répétées et unanimes, trop peu d’avancées sont constatées.

C’est aujourd’hui la pérennité et la qualité de l’accompagnement des personnes, ainsi que leurs droits fondamentaux qui sont aussi concernés ! Il est urgent de revaloriser tous les métiers du social et du médicosocial car in fine ce sont les personnes accompagnées, leurs familles et les aidants qui font les frais de cette situation. »

Communiqué 

D’autres rassemblements étaient également prévus ce mardi 7 décembre à Besançon et à Nevers. 
Le cortège Dijonnais s’est déplacé de la place de la Sainte Chapelle à la préfecture. 
Madame Été (Présidente de papillon blanc bourgogne du sud), Monsieur Fromont  (Directeur général Hesperia 71), Monsieur Quaretta  (Président de l’Uriopss) et Monsieur Guillet  (Président de l’acodege) ont été reçu à 15h30 à la préfecture.

Catherine Serre

Directrice de l’Uriopss Bourgogne-Franche-Comté

« La mobilisation d’aujourd’hui regroupe tous les professionnels du secteur qui ne sont pas revalorisés d’une manière salariale et qui ne sont pas reconnu. Sur des mêmes qualifications, en fonction de l’endroit où l’on travail, nous n’avons pas put de suite les même revalorisation pour le même travail. On peine a recruter et on pourra bientôt plus accompagner les personnes en situation de handicap ou de difficultés sociales. C’est une mise en danger des personnes vulnérables. Nous faisons de beaux métiers qui sont des métiers du lien. »


Thierry Fromont

Directeur général Hesperia 71

« Nous sommes là pour défendre les oubliés du SEGUR de la santé. Nous sommes des professionnels du social et médicosocial qui ont été complètement exclu. Ceci génère des départs massif ce qui engendre une mise en péril la qualité de prestation et l’accueil des patients. On est obligé aujourd’hui de fermer des établissements faute de manque de professionnels. Sur la région BFC nous avons aujourd’hui 1000 postes vacants. Il y a aujourd’hui 400€ de différence salariale pour un même poste. » 


Karine Berthelot

Éducatrice spécialisé en foyer d’accueil médicalisé

« Nous sommes là aujourd’hui pour réclamer la même somme d’argent pour tous. L’accompagnement des patients est aujourd’hui mis en danger par manque de personnel. On nous a tous demandé de nous faire vacciner, on a été prioritaire et traité comme des soignants. Mais à l’heure d’aujourd’hui on ne veut pas nous payer comme des soignants. »

© Photos Manon Bollery