
Pour le budget 2025, la municipalité envisage la fin du désendettement et une baisse des investissements. Les dépenses de fonctionnement augmenteraient plus vite que l'inflation. Par ailleurs, Stéphanie Vacherot devient adjointe au maire chargée du handicap, le Département apporte 3 millions d'euros à la Ville et la fréquentation des expositions de la Cité de la gastronomie est stable.

Deuxième conseil municipal, deuxième passe d'armes entre Nathalie Koenders et Emmanuel Bichot, en particulier. La nouvelle maire de Dijon a eu fort à faire avec ses opposants, le lundi 16 décembre 2024, durant 5 heures de débats.
La session a été marquée notamment par le débat d'orientation budgétaire, le vote du budget 2025 ayant été repoussé en raison de l'incertitude autour de la loi de finances de l'exécutif national.
Une aide de 50.000 euros pour Mayotte
En début de séance, les élus votent unanimement l'attribution d'une aide pour soutenir les habitants de Mayotte. 50.000 euros seront versés à la délégation territoriale de la Côte-d'Or de la Croix-Rouge française.
Stéphanie Vacherot prend du galon
Nathalie Koenders (PS) propose ensuite que Stéphanie Vacherot (PS), jusque là conseillère municipal déléguée au handicap et à l'inclusion, devienne adjointe au maire avec le même périmètre.
«Ce rapport présente une décision politique significative, (…) [cela] témoigne de notre engagement fort en faveur de l'inclusion et de la prise en compte des besoins des personnes en situation de handicap», explique-t-elle.
La désignation s'inscrit dans une série de gestes et de décisions que la nouvelle maire de Dijon a voulu effectuer dès sa prise de fonction pour se différencier de son prédécesseur et marquer ses priorités : plantation d'un arbre, rencontre avec les bénévoles du Secours populaire, hommage à Simone Veil et donc accentuation du poids politique de l'élue chargée du handicap.
Laurence Gerbet pointe «une redistribution des postes politiques»
Au nom du groupe d'opposition Agir pour Dijon, Laurence Gerbet (NC, AD) déplore «l'élection d'un adjoint supplémentaire» et pointe «une redistribution des postes politiques» alors que l'organisation de l'exécutif a été examinée lors du conseil municipal précédent.
Demandant de «la rigueur» et de «l'exemplarité», l'opposante considère qu'il s'agit «affichage politique» – puisque la nomination arrive «tardivement dans le mandat» – et suggère d'étendre le périmètre d'un adjoint déjà en fonction, voyant avant tout «une dépense supplémentaire» dans la décision.
«La création de ce poste de 22ème adjointe ne coûte pas plus à la collectivité», réagit la maire de Dijon.
«Vous voulez encore parler», s'étonne Nathalie Koenders au moment où Emmanuel Bichot (LR, AD), président du groupe d'opposition Agir pour Dijon, demande la parole pour souligner que l'écart entre un conseiller délégué et un adjoint représente 17.000 euros par an. «Le fait que vous soyez écrêtée n'a absolument rien à voir ! Vous venez bien de voter une dépense supplémentaire !»
Céline Renaud propose «un plafonnement des indemnités» en cas de cumul des mandats
«Comment garantir que chaque élu disposant de plusieurs mandats puisse exercer ses responsabilités avec rigueur», demande Céline Renaud (NE) au moment d'examiner l'ensemble des indemnités. «Il est essentiel de justifier chaque montant par des critères objectifs et mesurables en tenant compte des attentes des administrés.»
«Ne vous inquiétez pas !» lance hors micro Pierre Pribetich (PS), conseiller municipal et député de la Côte-d'Or.
L'opposante rappelle que l'indemnité annuelle brut d'un adjoint au maire est de 32.123 euros et celle d'un conseiller municipal délégué 15.087 euros. «Un adjoint plus [vice-président] à la Métropole touche 50.000 euros par an et 31.700 euros de plus s'il est conseiller départemental», insiste Céline Renaud.
«Cette accumulation peut nuire à la qualité de notre gouvernance locale», poursuit-elle, «nous risquons de renforcer le sentiment de déconnexion entre les habitants et les élus». «Vous également», réagit hors micro Nadjoua Belhadef (PS, FP).
Finalement, au nom du groupe Dijon autrement, Céline Renaud propose «un plafonnement des indemnités», une modulation des indemnités «en fonction de la charge réelle de travail» ainsi qu'«une plus grande transparence dans la répartition des indemnités et le suivi de l'investissement des élus».
«Il s'agit avant tout de permettre à chacun et chacune, quelles que soient leurs ressources, de représenter le peuple et d'agir en son nom», commente Nathalie Koenders.
«Dijon fait une place à part entière aux personnes en situation de handicap», déclare Stéphanie Vacherot
Stéphanie Vacherot est effectivement élue adjointe au maire à l'unanimité des suffrages exprimés. Sur 59 conseillers, il y a eu 56 votants dont 11 bulletins blancs et 45 voix favorables. Absent, le conseiller municipal François Rebsamen (PS, FP) a donné son pouvoir à Nathalie Koenders.
«Sur la question du handicap, la France ne cesse d'atermoyer pour essayer de rattraper son retard sur les autres européens», déclare Stéphanie Vacherot lors de son discours d'installation, très applaudi. «En 2023, le Comité européen des droits sociaux conclut que la France viole plusieurs articles de la charte sociale qu'elle a pourtant promulguée, entravant le droit à une vie digne pour les personnes en situation de handicap et leur famille.»
«À Dijon, la question du handicap est un sujet porté depuis de nombreuses années par François Rebsamen et Françoise Tenenbaum», développe-t-elle. «En 2020, François Rebsamen a attribué, pour la première fois, une délégation spécifique sur le sujet du handicap.»
Avec plus de poids politique, Stéphanie Vacherot considère pouvoir «aller plus loin dans l'accompagnement des personnes en situation de handicap et leur donner une pleine place dans notre ville». «Lorsque nous nous saisissons de la question du handicap, nous facilitons l'accessibilité de nos établissements, de nos rues, de notre espace public à tout le monde, aux personnes avec des béquilles ou des poussettes, aux personnes illettrées ou aveugles, aux seniors comme aux personnes malentendantes, aux personnes déficientes ou allophones. (…) Dijon fait une place à part entière aux personnes en situation de handicap. (…) L'engagement continue, il reste tant à faire.»
Selon la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), en 2021, 6,8 millions (13 %) de personnes de 15 ans ou plus vivant à leur domicile déclaraient avoir au moins une limitation sévère dans une fonction physique, sensorielle ou cognitive et 3,4 millions (6 %) déclaraient être fortement restreintes dans des activités habituelles, en raison d’un problème de santé.
Dans le public sont présents des membres des associations Les Yeux en promenade et APF France Handicap ainsi que le Comité d'entente de déficience visuelle, les Pupilles de l'enseignement public (PEPS) de la Côte-d'Or et la délégation régionale au handicap de la mutuelle Vyv.
En attendant la prochaine mise en accessibilité de la salle de Flore, votée récemment pour des travaux à réaliser en 2025, certaines personnes en fauteuil ont dû traverser tout le palais des ducs de Bourgogne pour se rendre de l'ascenseur jusqu'à l'emplacement réservé au public du conseil municipal.
Antoine Hoareau présente le rapport sur le développement durable
Premier adjoint au maire, Antoine Hoareau (PS) présente le traditionnel rapport annuel des actions de la municipalité liées au développement durable, l'articulant avec le Plan climat et biodiversité adopté par la Métropole de Dijon en septembre dernier.
Le rapporteur donne des exemples en matière d'atténuation de l'empreinte environnementale, d'adaptation au changement climatique et de coopération extra-territoriale.
Frédéric Faverjon renvoie aux propositions du conseil de développement
«La collectivité est-elle à la hauteur des enjeux ?» demande Frédéric Faverjon (LE) au nom du groupe d'opposition Écologistes et solidaires. S'il se félicite de certaines réalisations, l'opposant regrette l'absence de certains indicateurs et renvoie aux propositions du conseil de développement de la Métropole de Dijon : «les membres ont pointé l'insuffisance environnementale des politiques de la Ville et de la Métropole.»
L'écologiste fustige «un réseau cyclable discontinu et non sécurisé en étoile autour de la ville-centre» : «parmi les 367 kilomètres de pistes cyclables déclarés par la Métropole, seuls 17% sont de vraies pistes cyclables, 60% sont en fait des zones 30 que la Métropole qualifie de pistes cyclables».
L'opposant demande la mise en place d'une «agence d'urbanisme métropolitaine», «l'utilisation du leviers des terres agricoles» pour développer l'agriculture biologique, une «tarification incitative» de la collecte des ordures ménagères ou encore une «tarification sociale» du prix de l'eau.
Emmanuel Bichot souligne que le taux de pauvreté atteint 17% à Dijon
«Vous êtes des magiciens», ironise Emmanuel Bichot, «vous avez fait disparaître le rapport sur le développement durable prévu par la loi pour le remplacer par le Plan climat et biodiversité de la Métropole».
Au yeux de l'opposant, il manque des volets sur la pauvreté, la cohésion sociale et le bien-être de la population dans le dit rapport. «Pourquoi supprimer cette occasion de se poser la question de l'adéquation des politiques municipales aux réalités de la vie des Dijonnais ?»
Alors que les premiers rangs des élus de la majorité protestent hors micro, Emmanuel Bichot relève que «le taux de pauvreté a augmenté à Dijon de 30% à Dijon, entre 2012 et 2024» pour atteindre 17% de la population.
«Le nombre d'étrangers a augmenté de plus de 50% en dix ans et que le nombre de clandestins a explosé, il est de plusieurs centaines et cela représente un enjeu pour la cohésion sociale. Le trafic de drogue gangrène notre ville. Les femmes vivent trop souvent dans la crainte. Les violences contre les personnes physiques ont doublé en 2016 et 2023 pour passer le seuil de 2.500 par an sur la commune de Dijon», développe-t-il.
«Le rapport est bien conforme à la loi», réagit Nathalie Koenders, «les cinq finalités sont bien présentes dans le rapport». «Au lieu de faire des caricatures, essayons, tous ensemble, de prendre de la hauteur.»
Fabien Robert prend les militants de la FNSEA et des JA pour des «agri-terroristes»
Au nom du groupe l’Écologie pour vous, participant à la majorité, Fabien Robert (EAC) s'intéresse au sujet spécifique des déchets pour, en fait, cibler les militants syndicaux agricoles de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs de la Côte-d'Or ayant manifesté dans les rues de Dijon, le 11 décembre dernier (
lire notre article).
«La ville s'est retrouvée sous 400 tonnes de déchets divers qui ont été déversés par les syndicats agricoles majoritaires sous l'influence de l'industrie agroalimentaire et manipulés, de plus en plus souvent, hélas, par l'extrême-droite», considère l'écologiste.
«Il est possible de saccager les voies publiques sans en payer aucun prix», proteste-t-il, «ne serions-nous pas face à des agri-terroristes ?»
D'emblée, Laurent Bourguignat réagit pour «condamner la violence des propos de notre collègue Robert sur les agriculteurs» : «on parle d'hommes et de femmes qui se battent pour pouvoir vivre du fruit de leur travail».
«Si la colère des agriculteurs est entendable et compréhensible, elle ne justifie pas ce qui s'est passé avec plus de 400 tonnes de pneus déversés sur l'espace public», regrette Nathalie Koenders en rappelant le coût de nettoyage de près de 150.000 euros pour la collectivité. «J'appelle à la responsabilité [des agriculteurs].»
Pour Nathalie Koenders, «les collectivités ne sont pas responsables des errances budgétaires de l’État»
Abordant le débat d'orientation budgétaire de la municipalité, Nathalie Koenders espère qu'un gouvernement sera en mesure d'adopter une loi de finances pour 2025.
«Assurément, il sera demandé aux collectivités territoriales de participer à l'effort de redressement des comptes publics», anticipe la socialiste, «cet effort ne peut pas être disproportionné, (…) les collectivités ne sont pas responsables des errances budgétaires de l’État». «Cette incertitude budgétaire est le résultat d'une crise politique que nous traversons depuis que le président de la République a fait le choix de dissoudre l'Assemblée nationale.»
«À Dijon, la majorité représente un pôle de rassemblement et de stabilité exemplaire qui agit sans sectarisme avec le sens de l'intérêt général», se félicite-t-elle.
Le désendettement a atteint un plancher en 2024
Présentant le rapport, François Deseille (Modem) insiste sur «les évolutions favorables» des finances de la municipalité depuis 2020, malgré «une succession de crises», et «la baisse de la dette depuis 16 ans» pour atteindre 100,5 millions d'euros à fin 2024, un «plancher» qui laisse envisager un réendettement en 2025. La capacité de désendettement s'établit à 3,7 années et l'épargne brute avoisine 30 millions d'euros.
«De part notre gestion responsable, prudente, raisonnée, notre situation financière saine nous permet de préserver l'ensemble des services publics municipaux, tant en niveau qu'en qualité», assure l'adjoint au maire qui insiste sur les «priorités» constituées par le développement durable, l'action sociale, l'attractivité, la gestion de l'espace public, le service à la population et la tranquillité publique.
Selon François Deseille, «le quoiqu'il en coûte a été prolongé trop longtemps»
Pour 2025, au niveau national, sont envisagées une croissance du PIB de 1,1% et une inflation de 1,8%.
Concernant l'augmentation du déficit public – 6,10% en 2024 et 5% anticipé en 2025 –, le soutien d'Emmanuel Macron analyse que «le quoiqu'il en coûte a été prolongé trop longtemps» à la suite de la crise sanitaire.
Investissement en baisse en 2025 par rapport à 2024
L'adjoint aux finances évoque une «maîtrise» des dépenses de fonctionnement passée, ce qui a permis de préparer ce budget primitif pour 2025. Les dépenses de fonctionnement sont envisagées à hauteur de 195,5 millions d'euros
L'investissement s'inscrit à la baisse avec des dépenses d'équipement projetées à 55 millions d'euros (contre 62 millions d'euros inscrits au BP 2024 et 49,6 millions d'euros réalisés en 2023).
«Cela va nous permettre de ne pas augmenter les taux d'imposition pour la neuvième année consécutive», signale François Deseille à propos de la part municipale de la taxe foncière, en envisageant un «recours limité» à l'emprunt en 2025.
Axel Sibert liste les «déboires» de l'ancienne première adjointe
«Vous envisagez d'être la maire du réendettement de la Ville», tacle Axel Sibert (LR) qui déplore également «une frilosité à vous engager sur de grands projets», faute notamment de calendrier pour la rénovation du parc des expositions.
L'opposant non-inscrit cible alors les dossiers tout particulièrement suivi par Nathalie Koenders quand elle était alors première adjointe, constituant des «déboires» : «vous avez mené le projet de la rénovation de la base nautique du lac Kir ; résultat : un véritable dérapage budgétaire avec une hausse de 53% de son coût».
Et de citer le «rétropédalage» sur le réaménagement de la place du 30-Octobre qui «crée plus de problèmes qu'avant» ou encore «l'échec» de ne pas avoir porté les effectifs à 100 policiers municipaux à mi-mandat (ils sont actuellement 97, selon Nathalie Koenders).
«Votre spécialité, c'est le dérapage budgétaire», cingle Emmanuel Bichot
À son tour, Emmanuel Bichot taxe l'exécutif d'«immobilisme» en considérant notamment que le rythme de rénovation des écoles est «beaucoup trop lent». Lui aussi regrette que les grands projets soient «repoussés au prochain mandat» : réhabilitation du parc des exposition, restauration de l'église Notre-Dame ou de l'église Saint-Philibert, rénovation de la voirie...
«Votre spécialité, c'est le dérapage budgétaire», cingle-t-il à son tour en évoquant le siège de l'Organisation internationale de la vigne et du vin, On Dijon, la base nautique du lac Kir ou encore l'école Joséphine Baker.
«Vous êtes également très fort en gaspillage d'argent public», poursuit-il, «vous démolissez l'air de jeux du port du Canal qui existe pour la reconstruire plus loin».
Concernant le DOB, le président d'Agir pour Dijon souligne que «les dépenses de fonctionnement vont augmenter entre 1,8% et 2,1% par rapport au budget primitif 2024», soit plus que l'inflation. «C'est un budget en pilotage automatique que vous nous proposez, comme si votre seule marge de manœuvre était de multiplier les initiatives de communication.»
«Les investissements très importants, vous les laissez à vos successeurs», estime Henri-Bénigne de Vregille
Au nom du groupe Dijon autrement, Henri-Bénigne de Vregille pointe que «les trois députés de gauche NFP de Dijon, soutenus par votre majorité, ont voté [la] censure».
Concernant la politique environnementale de l'exécutif dijonnais, l'opposant distribue les bons et les mauvais points : si «la démarche énergétique (…) est vertueuse», «votre gestion des motilités ne cherche pas à fluidifier tous les déplacements mais à changer les comportements par la contrainte».
Lui aussi regrette la «lenteur» des recrutements de policiers municipaux et déplore que la thématique des stupéfiants ne soit pas abordée, revendiquant «une complémentarité avec la Police nationale».
«Les investissements très importants, finiront par s'imposer à nous, vous ne les avez pas jugé suffisamment urgents dans ce mandat, vous les laissez à vos successeurs», conclut-il avec le chapitre des grands projets comme le parc des expositions, l'église Notre-Dame et l'église Saint-Philibert.
«Avant de lancer des gros travaux de restructuration, il faut faire des études et des mises en sécurité», réagit Nathalie Koenders, «la toiture de Saint-Philibert est en train d'être refaite».
«Il y a la bonne et la mauvaise dette», lance Stéphanie Modde
Au nom du groupe des Écologistes et solidaires, Stéphanie Modde charge les différents exécutifs nationaux qui se sont succédé durant les mandats d'Emmanuel Macron : «les collectivités locales ne sont pas responsables de la dette de l’État, elles n'ont pas à être ponctionnées».
Comme à la Région Bourgogne-Franche-Comté, où elle participe à l'exécutif, Stéphanie Modde demande d'abandonner «les dépenses qui nuisent au climat, à la biodiversité» pour les réorienter vers «la transition écologique».
Néanmoins, l'opposante regrette que «la rénovation des écoles n'ait pas été faite quand les financements étaient là».
«Il y a la bonne et la mauvaise dette», lance alors l'écologiste, «il y a la dette qui permet de faire des investissements pour gagner ensuite sur le fonctionnement et la mauvaise dette qui ne résout rien du tout».
Stéphanie Modde renouvelle les demandes d'un «plan pluriannuel de végétalisation», d'un «moratoire» sur les projets immobiliers, dont celui de Venise II, ainsi que de «véritable continuités cyclables sécurisées» et rappelle sa «réserve» sur l'armement de la police municipale et le transfert de missions de la Police nationale à la police municipale.
«La rénovation des écoles, on continue», réagit Nathalie Koenders, «on ne peut pas rénover toutes les écoles en même temps».
Selon François Deseille, il n'y a pas d'«excédent pléthorique»
François Deseille réfute tout «excédent pléthorique» : le résultat de clôture de 66,2 millions d'euros à fin 2020 a été «consommé» et a permis «d'augmenter les investissements» de 2022 à 2024.
Selon la collectivité, l'excédent s'établissait à 30,4 millions d'euros fin 2023 et est attendu autour de 10 millions d'euros à fin 2024.
Toujours en réponse aux opposants, l'adjoint aux finances signale qu'une baisse de la part municipale de la taxe foncière conduirait à une diminution des recettes d'environ 15 millions d'euros en 2025.
«Nous agissons concrètement pour préparer Dijon aux enjeux de demain», revendique Mélanie Balson
«Nos indicateurs financiers sont bons voire excellents», analyse Patrice Chateau (GE), au nom du groupe l’Écologie pour vous qui participe à la majorité, en comparant avec des villes de la même strate avant de reprendre les priorités de l'exécutif en termes d'action publique.
Au nom du groupe Horizons et indépendants, Stéphane Chevalier (HOR), ayant rejoint la majorité municipale en 2023, charge l'exécutif national et salue le «volontarisme» de l'exécutif municipal durant ces dernières années.
Au nom du groupe Socialiste, radical, citoyen et apparentés, Mélanie Balson (PS), co-présidente du principal groupe de la majorité, salue «l'excellente maîtrise budgétaire» de l'exécutif : «nous agissons concrètement pour préparer Dijon aux enjeux de demain».
Jusqu'au 25 novembre dernier, le groupe politique Socialiste, radical, citoyen et apparentés était présidé par Nathalie Koenders. Devenue maire de Dijon, celle-ci a passé le relais à trois co-présidents : Mélanie Balson donc, entourée d'Hamid El Hassouni (PS) et Jean-Philippe Morel (PR).
Le Département de la Côte-d'Or apporte 3 millions d'euros à la Ville de Dijon
La maire de Dijon présente elle-même l'accord de partenariat entre la Ville de Dijon et le Département de la Côte-d'Or. Au titre des «Grands Projets Côte-d'Or», il s'articule en cinq axes : qualité de vie, cohésion sociale, attractivité du territoire, transition écologique et alimentation.
«C'est trois millions d'euros, c'est un bon début, j'espère qu'il y en aura plus par la suite», glisse Nathalie Koenders, «on peut se réjouir de ce premier pas l'un envers l'autre».
Dans la pratique, le Département s'engage à apporter au maximum 500.000 euros pour l'extension de la Maison des associations, 500.000 euros pour la rénovation du Grand Théâtre, 500.000 euros pour la construction d'un gymnase dans le quartier de l'Arsenal, 375.000 euros pour la requalification du terrain principale du stade de la Fontaine d'Ouche ou encore 500.000 euros pour la rénovation du gymnase Sellenet.
Clash entre François Deseille et Stéphanie Modde
Durant les débats, mise en cause par François Deseille, Stéphanie Modde appelle à ce que «les relations puissent se pacifier avec la Région Bourgogne-Franche-Comté».
«Que François Deseille s'occupe du gouvernement et du président de la République», lance-t-elle en soulignant que le nouveau Premier ministre François Bayrou préside le Modem, parti dont François Deseille est membre.
Et d'inciter celui-ci à «mettre dans ses petits papiers» Françoise Tenenbaum (PS, FP) et Denis Hameau (PS), autres élus municipaux qui sont également élus régionaux.
Gênée par la tournure que prennent les échanges, Nathalie Koenders propose de «rester sur l'accord de partenariat entre la Ville et le Département».
Le rapport est finalement adopté à l'unanimité, comme ce fut le cas le matin même au Département (
lire notre article).
Hausse de 20% de l'enveloppe consacrée à l'extension de la Maison des associations
Votée en 2022, l'extension de la Maison des associations est en cours de réalisation. Initialement prévue à hauteur de 10,5 millions d'euros, l'enveloppe budgétaire est révisée pour atteindre 12,8 millions d'euros.
Pour justifier ce renchérissement, François Deseille évoque «des contraintes liées à l'évolution du projet et le contexte économique».
Dans le cadre de l'enveloppe, l'extension de la Maison des associations est subventionnée par l’État (556.000 euros), le Département de la Côte-d'Or (500.000 euros) et la Région Bourgogne-Franche-Comté (30.000 euros).
La première phase de travaux sera terminée fin 2025 – avant les élections municipales de mars 2026 – et la seconde après 2026.
Sans remettre en cause le principe de l'extension, Henri-Bénigne de Vregille s'étonne d'ajustements «toujours à la hausse qui suivent de très peu le premier vote du projet».
L'opposant appelle donc à «revoir certains projets à la baisse» : «la budgétisation des autorisations de programme de la Ville manque de sérieux».
Le rapport est adopté malgré sept abstentions dans les rangs des oppositions.
Fréquentation stable des expositions de la Cité de la gastronomie
Concernant la fréquentation de la Cité internationale de la gastronomie et du vin en 2024, le nombre de visiteurs des expositions du pôle culturel est resté stable avec 160.000 personnes au 1er novembre.
Les passages globaux, dont le comptage intègre tant les consommateurs courants que les touristes et même les spectateurs du cinéma, s'élèvent à 739.000 personnes au 1er novembre 2024, soit une augmentation de 5,33% par rapport à 2023.
Un accord pour solder le contentieux avec Dijon Congrexpo
Jusqu'en avril 2023, l'association Dijon Congrexpo était le délégataire de la Ville de Dijon pour exploiter le parc des expositions. La municipalité a ensuite confié la gestion de l'équipement à la société publique locale Dijon Bourgogne Events.
Avant même cette rupture, un contentieux avait conduit les deux parties devant la justice administrative à propos des aides durant la crise sanitaire et des responsabilités respectives dans l'entretien des bâtiments.
Pour solder ce litige, un protocole d'accord est présenté aux élus municipaux par Nathalie Koenders qui avance néanmoins «une certaine forme de confidentialité» liée à «cette médiation faite dans la sérénité».
In fine, entre les sommes due et redevable, la Ville de Dijon s'engage à verser 84.312 euros à Dijon Congrexpo.
Emmanuel Bichot s'inquiète de la sécurité du parc des expositions
Selon Emmanuel Bichot, cette somme vient s'ajouter à l'indemnité d'imprévision, issue de la condamnation de la Ville de Dijon du 25 janvier 2024, de 1,5 million d'euros, augmentée des intérêts.
«Cette issue est coûteuse pour la Ville mais il était nécessaire de clôturer l'ensemble des contentieux», commente l'opposant qui s'inquiète du «non-respect des normes de sécurité en matière d'électricité et de désenfumage» (
lire notre article). «Cet équipement est particulièrement vétuste, sa rénovation aurait dû être engagée il y a au moins dix ans.»
«Courant semestre 2025, on vous présentera le projet de rénovation du parc des expositions», rappelle alors Nathalie Koenders.
Dijon Bourgogne Events a réalisé un CA de 5,3 millions d'euros sur huit mois de 2023
Antoine Hoareau (PS) présente ensuite le bilan d'activité de Dijon Bourgogne Events d'avril à décembre 2023 : 87 événements organisés fréquentés par 218.422 visiteurs dont 154.000 durant la 93ème Foire de Dijon.
Son chiffre d'affaires 2023 s'élevait à 5,3 millions d'euros, sensiblement inférieur aux niveaux d'avant-crise sanitaire, avec un résultat net de 157.416 euros. Fin 2023, la SPL employait 29,4 ETP.
Laurent Bourguignat propose d'articuler les équipements du Quartier des affaires
«Nous attendons de connaître les nouveaux congrès», commente Laurent Bourguignat, au nom du groupe Dijon autrement. L'opposant regrette que la redevance versée par le délégataire ait été revue à la baisse en 2023, passant de 300.000 euros à 165.000 euros.
Concernant la Foire internationale et gastronomique de Dijon, l'élu gaulliste alerte sur la baisse du nombre d'exposants, passés «de 540 à 419 en un an», ce que conteste la maire de Dijon. «Ce qui fait le succès d'une foire, ce n'est pas seulement le nombre d'entrées, c'est aussi le chiffre d'affaires des exposants. Attention à ne pas passer à un événement économique à un événement seulement festif.»
L'opposant propose d'articuler l'ensemble des équipements du Quartier des affaires pour organiser des congrès : Auditorium, Palais des sports et esplanade Delaborde sans oublier les terrains voisins de la SNCF.
Emmanuel Bichot demande «une plus grande transparence» concernant les gratuités à la Foire de Dijon
«Les recettes de la billetterie ne sont pas en correspondance avec le nombre de visiteurs», soulève Emmanuel Bichot qui interroge l'exécutif sur la part de gratuité dans les entrées de la Foire de Dijon. «Une plus grande transparence serait souhaitable dès lors qu'on augmente le nombre de visiteurs non-payants.»
Peu après, n'ayant pas obtenu de réponse à une question sur les comptes de Dijon Bourgogne Events, l'opposant fait un rappel au règlement, ce qui provoque un brouhaha dans les rangs de la majorité.
«Depuis que vous êtes arrivée dans la fonction de maire, c'est le cirque dans cette assemblée. C'est un chahut permanent», s'exclame l'élu conservateur, «Madame le maire, vous ne répondez à mes interventions que par des attaques personnelles, (…) c'est indigne de votre fonction, (…) vous ne voulez pas répondre sur le fond !»
«Ça suffit, c'est vous qui faites le cirque», rétorque Nathalie Koenders, responsable de la police des débats, «je m'engage à répondre à toutes les questions que vous adresserez à Madame la maire, point».
Depuis le 25 novembre et son élection à la présidence de la municipalité, la féminisation du nom de la fonction fait l'objet d'un bras de fer symbolique entre Nathalie Koenders et Emmanuel Bichot.
Rappelons que, depuis une circulaire de 1986 du Premier ministre Laurent Fabius, la féminisation des noms de métier et de fonction est devenue courante sans être une obligation. Toutefois, «maire» étant un nom commun masculin, l'Académie française préconise de dire «Madame le maire».
Point d'étape après la découverte d'amiante sur l'ancien site Amora
En 2010, Unilever déménageait son usine Amora des bords du canal de Bourgogne jusqu'à Chevigny-Saint-Sauveur. En 2023, le début de travaux en lien avec le projet immobilier Quai Moutarde révélait la présence d'amiante dans des restes de la démolition de l'usine. Un confinement du terrain par membrane géotextile a dû être effectué à l'automne 2023 (
lire notre article).
La Société publique locale d'aménagement de l'agglomération dijonnaise (SPLAAD) a alors demandé au cabinet parisien d'avocats Huglo-Lepage, co-fondé par Corrine Lepage et spécialisé dans le droit de l'environnement, de lancer des procédures à l'encontre d'Unilever ainsi que de l'entreprise de démolition, basée aux Saintes-Marie-de-la-Mer et ayant fait faillite entre temps. Les procédures s'annoncent «longues».
«Des analyses ont permis de confirmer l'absence de fibre d'amiante dans l'air et donc la sécurité des riverains», assure Antoine Hoareau.
Laurent Bourguignat bombarde alors l'exécutif de questions, demandant «une grande transparence» sur le sujet.
«Ce dossier prend une tournure calamiteuse et très onéreuse pour la Ville de Dijon», commente ensuite Emmanuel Bichot qui avance «7,8 millions d'euros de rachat de bâtiment et 1,3 million d'euros de déficit».
«On vous tiendra informés lorsque la procédure sera lancée», indique Nathalie Koenders.
Perte de la subvention pour les Bataillons de la prévention
Au détour d'un rapport concernant la convention avec l'Association médiation prévention Dijon Métropole (AMPDM) menant des actions de prévention de la délinquance – soutenues à hauteur de 80.000 euros par an –, Nuray Akpinar-Istiquam (PS) évoque la perte d'une subvention de 500.000 euros versée par l’État pour financer les Bataillons de la prévention à l'échelle de la métropole.
En 2024, 538 jeunes ont été accompagnés aux Grésilles, quartier dijonnais considéré par l’État comme «quartier de reconquête républicaine».
«Le préfet m'a assuré sur le fait d'essayer de trouver une solution», complète la maire de Dijon, «il sait tout le travail fait par les éducateurs sur le terrain». Un redéploiement de crédits de la politique de la ville est envisagé.
Sur le financement de l'AMPDM, l'abstention de sept élus parmi les oppositions laisse la socialiste pantoise : «c'est ce qu'on appelle la prévention primaire, c'est aider les jeunes en allant vers eux, en évitant le décrochage, on essaie qu'ils ne basculent pas dans la délinquance. Vous dénoncez mais quand il y a des actions faites au plus près des terrains, vous ne votez pas pour».
Autre sujet d'inquiétude pour l'exécutif dijonnais : l'arrêt du fonds de compensation qui finançait les nouveaux rythmes scolaires. Néanmoins, la maire de Dijon ne prévoit pas l'arrêt des 4 jours et demi de classe par semaine dans l'immédiat.
Dominique Pitoiset quitte la direction de l'Opéra
Alors que Christine Martin (PS) indique que l'Opéra de Dijon recevra une subvention de 6,6 millions d'euros en 2025, Laurent Bourguignat intervient pour commenter le départ de son directeur général et artistique Dominique Pitoiset, effectif mi-janvier. Ce proche de François Rebsamen a annoncé qu'il quittait la tête de l'établissement culturel au même moment où le maire de Dijon passait le relais à Nathalie Koenders.
«Monsieur Pitoiset a conçu et commencé à mettre en œuvre un projet intéressant, avec une programmation plus accessible, plus diversifiée et, pour tout dire, plus appréciée que lors de la période précédente», salue l'élu gaulliste. Et d'appeler à «lancer une procédure de recrutement ouverte et transparente», concrètement à ce qui s'était produit en 2020.
«Nous allons lancer une procédure de recrutement», indique effectivement Nathalie Koenders.
Concernant un autre équipement culturel, une subvention de 800.500 euros est attribuée à La Vapeur en 2025.
Une nouvelle convention d'occupation des halles centrales
Après une «concertation longue» avec les commerçants installés sous les halles centrales, Nadjoua Belhadef présente la convention d'occupation du domaine public dont la durée a été fixée à 12 ans, à compter du 1er janvier 2024.
Dans les rangs des oppositions, les élus en profitent pour demander une rénovation de la structure et soulever le sujet du stationnement des professionnels.
Les halles dijonnaises fêteront leurs 150 ans en 2025.
Cinq ouvertures dominicales des commerces en 2025
En dehors des établissements de la zone touristique internationale, les commerces dijonnais seront autorisés d'ouvrir durant cinq dimanches en 2025 :
- 12 janvier (premier dimanche des soldes d'hiver)
- 30 novembre (dimanche qui suit le Black Friday)
- 7 décembre (dimanche des fêtes de fin d'année)
- 14 décembre (dimanche des fêtes de fin d'année)
- 21 décembre (dimanche des fêtes de fin d'année)
Question de Laurent Bourguignat sur la place du 30-Octobre
En conseil métropolitain, le président François Rebsamen avait incité Laurent Bourguignat à s'adresser à la maire de Dijon à propos du réaménagement de la place du 30-Octobre, ce qu'il ne manque pas de faire au travers d'une question orale. «Les résultats ne sont pas à la hauteur», considère l'opposant.
«On a beaucoup de retours positifs de la part de cyclistes et de piétons», répond Nathalie Koenders, «il est vrai que, par rapport aux voitures, il y a des points de blocage ; (…) il y avait déjà des bouchons avant les travaux». «On a demandé aux services de travailler sur une voie de dégagement au niveau de l'anneau central, (…) les angles ont déjà été revus pour aider les bus à tourner, (…) on travaille aussi en lien avec les transports scolaires.»
En toute fin de session, après 5 heures de débats, Henri-Bénigne de Vregille tente de proposer un vœu sur le rétablissement de la ligne TGV Dijon-Lille.
«Ce n'est pas le bon timing», réagit Nathalie Koenders qui souligne l'absence de gouvernement au moment de la tenue du conseil municipal. Le vœu est donc repoussé d'autant qu'un vœu similaire avait été voté à l'unanimité, le 5 décembre 2022 (
lire notre article).
Jean-Christophe Tardivon
















































