La question de l'ouverture des Halles le dimanche s'est invitée parmi les débats du 30 janvier dernier. Le principe d'une aide aux boulangers-pâtissiers a été annoncé.
Deux temps forts ont animé le conseil municipal du 30 janvier 2023 : le vote du budget primitif (
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Par ailleurs, les élus se sont penchés sur la situation de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin, l'avenir de la patinoire et le maire de Dijon a mis la pression sur le Département à propos du contrat jeunes majeurs.
Agir pour Dijon dénonce une «censure» dans le PV précédent
Le conseil municipal débute par un temps de crispation entre le groupe d'opposition Agir pour Dijon et la majorité municipale à propos du procès-verbal de la séance du 5 décembre.
Laurence Gerbet critique la méthodologie et considère notamment que des propos du groupe ont souffert de «censure», voyant là «un déni de démocratie». Une remarque qui surprend François Rebsamen qui en oublie, dans un premier temps, de faire voter l'approbation du dit PV.
De plus, la session sera émaillé d'incidents techniques du fait d'un système automatique défectueux, obligeant les orateurs à utiliser un micro supplémentaire. Le maire de Dijon présentera même des excuses aux internautes pour «les défaillances techniques dans le suivi des débats».
«Les commerçants des Halles pourraient ouvrir le dimanche matin», estime François Rebsamen
«Nous sommes inquiets de la vétusté et du manque d'entretien des Halles de Dijon», indique Laurence Gerbet qui demande «un audit des Halles centrales» pour envisager «un projet de rénovation en concertation avec les habitants concernés».
Selon Nadjoua Belhadef (PS, FP), adjointe au maire de Dijon déléguée au commerce, «les tarifs des Halles sont parmi les moins chers de France».
«Nous avons de bonnes relations avec les commerçants dans les halles», poursuit François Rebsamen. «Ils bénéficient de loyers exceptionnels. (…) S'ils voulaient vraiment gagner plus, ils pourraient ouvrir le dimanche matin».
Création d'un fonds de dotation pour la Cité de la Gastronomie
Afin d'accompagner la recherche de mécènes pour la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin, la Ville de Dijon a constitué un fonds de dotation dont les fondateurs sont la municipalité, le groupe K-Rei qui exploite le Village gastronomique et la Banque populaire Bourgogne-Franche-Comté.
François Rebsamen, Christine Martin et François Deseille ont été désignés représentants de la Ville de Dijon.
Emmanuel Bichot pointe le déficit de fonctionnement du pôle culturel de la CIGV
Alors que le maire de Dijon espère un bilan annuel de 600.000 visiteurs à la Cité international de la Gastronomie et du Dijon – spectateurs du cinéma Pathé Dijon compris – (
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Évoquant le «cinquième rapport révisant les tarifs «, l'élu indépendant siégeant dans l'opposition Axel Sibert (LR) signale «un problème» et considère que «les recettes ont été mal évaluées l'an dernier».
Stéphanie Modde propose d'offrir «une place de tramway» aux visiteurs de la CIGV
«Nous espérons bien que ce ne soit pas que le cinéma et les jeux d'arcade qui fassent le succès de la CIGV», ironise Stéphanie Modde (EELV) à la suite des 12.000 visiteurs d'un récent week-end d'animation autour des jeux vidéos.
Son groupe des Écologistes et citoyens n'a de cesse de demander à revoir le contenu de l'équipement touristique et culturel, surtout depuis que les élus Verts ont redessiné la Cité international de la Gastronomie de Lyon Métropole (
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En plus de la contremarque de parking, Stéphanie Modde propose d'offrir «une place de tramway» aux visiteurs de la Cité de la Gastronomie.
Le contrat jeunes majeurs en question
Alors que le rapport portant sur l'Association départementale d'entraide aux personnes accueillies en protection de l'enfance en Côte-d'Or (ADEPAPE 21) est présenté par Hamid El Hassouni (PS), adjoint au maire délégué à la vie associative, François Rebsamen demande de retirer la demande de convention assortie de 6.000 euros sur trois ans.
«Je déplore que le conseil départemental de Côte-d'Or se dégage en partie du contrat jeunes majeurs qui permet notamment, associé à l'aide sociale à l'enfance, de prolonger les aides dont ils bénéficient», explique Hamid El Hassouni.
«Il n'est pas normal que nous ayons à reprendre une compétence du Département», ajoute le maire de Dijon. «Il faut continuer à avoir un accompagnement pour ces jeunes majeurs quand ils sortent justement de leur accompagnement à 18 ans.»
Le contrat jeune majeur permet effectivement aux jeunes confiés à l'Aide sociale à l'enfance de prolonger les aides dont ils bénéficient pendant leur minorité.
Selon un rapport effectué en 2018 par Brigitte Bourguignon, quand elle était députée, le contrat jeune majeur permet d’accompagner 9 ‰ des jeunes âgés de 18 à 21 ans. «Pourtant, le recours à cette aide tend à diminuer, alors que les besoins sont de plus en plus importants. Sa mise en place est en outre conditionnée à plusieurs critères qui varient d’un département à l’autre, ce qui donne lieu à des inégalités territoriales de prise en charge», avait-elle résumé.
Vœux sur le don de sang et l'accompagnement des boulangers
En fin de session, Nathalie Koenders (PS), présidente du groupe Socialiste, radical, citoyen et apparenté, président un vœu appelant à maintenir «le modèle éthique» du don de sang, c'est à dire reposant sur la gratuité. Le vœu est adopté à l'unanimité.
«Les artisans boulangers sont indispensables aux Français parce que premiers commerces de proximité», déclare Nadjoua Belhadef en présentant un vœu demandant au ministre de l’Économie de «renforcer son accompagnement». Le vœu est adopté à l'unanimité.
«Tout a été fait dans les règles de l'art», concernant la mosquée de la Fontaine d'Ouche
Intervenant au sujet de la construction en cours d'une mosquée dans le quartier de la Fontaine d'Ouche, Emmanuel Bichot fait appel au principe des respects de la République et de loi de 1905 sur la laïcité. L'élu des Républicains considère que «la délibération n'a pas été respectée» alors que la Ville de Dijon a accordé un bail emphytéotique à la structure portant le projet et demande au préfet de vérifier le bon respect de la loi.
«Tout a été fait dans les règles de l'art», réagit François Rebsamen, «nous souhaitons tous que le projet de mosquée de la Fontaine d'Ouche soit conduit par une association cultuelle reconnue par la préfecture». Le vœu d'Emmanuel Bichot est rejeté.
Le fonctionnement de la patinoire «au mois d'août» interroge
Laurent Bourguignat pose une question orale portant sur la patinoire qui, construite en 1972, serait «devenue obsolète». L'opposant rappelle que «la construction d'une nouvelle patinoire» figurait dans le programme de la majorité de la mandature 2014-2020 et évoque un «palais de la glisse» réunissant skate-parc et patinoire.
Le maire indique que 80.000 personnes ont fréquenté la patinoire en 2022, dont 10% d'élèves. Depuis 2002, 1,5 million d'euros ont été investis dans l'équipement pour des travaux de mise aux normes électriques, au niveau de la toiture et de la rembarde de protection.
Tout en réfutant «l'obsolescence» de l'équipement, François Rebsamen partage sa «principale préoccupation» liée au «caractère écologique» et s'interroge sur «la pratique au mois d'août».
Le conseil municipal se termine par l'annonce d'une prochaine subvention à la chambre de métiers et de l'artisanat Bourgogne-Franche-Comté destinée à financer des prestations de conseils pour venir en aide aux artisans boulangers-pâtissiers «en grande difficulté».
Jean-Christophe Tardivon