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09/11/2022 17:03
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DIJON : Les professionnels de la nuit dénoncent les «prédateurs» venant agresser place de la République

Les adhérents de l'UMIH 21 réagissent à l'annonce du préfet de la Côte-d'Or qui envisage de revenir sur les ouvertures tardives des établissements de nuit autour de la place de la République. Pour le monde de la nuit, ce ne sont pas les clients qui sont problématiques.
Avec la fin de la crise sanitaire, des rixes et agressions se sont développées place de la République. D'abord relativement sporadiques – même si une agression en novembre 2021 a conduit un homme agressé par une bande d'individus à se voir attribuer 45 jours d'interruption temporaire de travail –, elles sont devenues plus régulières en 2022.

En octobre 2021, constatant des problèmes liés à l'alcoolisation, la préfecture interdisait la consommation d'alcool sur la voie publique. Un arrêté renouvelé en juillet dernier. En fonction de ses compétences, la Ville de Dijon a pris des mesures similaires en limitant l'activité des épiceries de nuit.


«Un plan d'action et de reconquête de la place de la République»


Le 7 novembre dernier, le nouveau préfet de la Côte-d'Or s'est emparé du sujet : «la rue n'appartiendra jamais aux voyous» a-t-il déclaré. Franck Robine a demandé au responsable de la police en Côte-d'Or de préparer «un plan d'action et de reconquête de la place de la République».

Dans la foulée, le représentant de l’État a considéré qu'il y avait «un sujet relatif aux ouvertures tardives des établissements de nuit et des débits de boisson».

Les clients des établissements de nuit agressés par des «prédateurs»


Ce mercredi 9 novembre 2022, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie de Côte-d'Or réagit. L'UMIH 21 est le syndicat patronal de ce secteur professionnel qui englobe les cafés et restaurants ayant une licence de débit de boisson de niveau III ou IV mais pas les commerces de restauration rapide proposant notamment des tacos ou des kebabs à emporter.

Gérant du Beverly, Gilbert Febvay représente les cafetiers du monde de la nuit au sein de l'UMIH 21. Ce professionnel estime qu'il y a deux catégories de personnes  problématiques autour de la place de la République : «la journée, c'est les personnes avec leurs chiens qui traînent sur la place et qui cause des troubles entre elles ; la nuit, ce sont plus des prédateurs, des personnes que l'on ne voit pas dans nos commerces».

Selon le cafetier, les problèmes de sécurité publique ne sont pas générés par les usagers des établissements de nuit qui provoqueraient des rixes ou s'agresseraient mutuellement mais par ces «prédateurs» : «nos clients sont agressés par eux en sortant de chez nous».

«Il faut une présence policière et que, derrière, la justice soit plus sévère»


Les gérants des établissements de nuit sont conscients de ce phénomène : «on a des services de sécurité, on fait attention devant la porte mais on ne peut pas faire grand chose quand [les clients] traversent la place».

Une réunion avec la police s'est tenue dans la semaine du 31 octobre. «On demande plus de police sur la place, à être contactés plus rapidement et au moindre fait que l'on peut voir, on les prévient», indique Gilbert Febvay.

Selon le représentant des cafetiers, les bars et restaurants ferment à 2 heures du matin, les bars de nuit et discothèque à 5 heures du matin. En revanche, il connaît pas la réglementation pour les épiceries de nuit ni les enseignes de restauration rapide. «Pour les kebabs, cela devrait être 2 heures», estime-t-il.

Le professionnel se dit défavorable à une fermeture moins tardive des établissements qu'il représente : «ce qui se passe à 5 heures, 4 heures, 3 heures, cela sera la même chose à part faire perdre du chiffre d'affaires. Il faut une présence policière et que, derrière, la justice soit plus sévère».

Et de signaler : «il y a des agressions le lundi alors que tous les établissements de nuit sont fermés, on voit bien que c'est une population spécifique à problème».

«Sous quel régime sont les kebabs, tacos et compagnie ?»


L'UMIH 21 est à l'unisson du président des cafetiers du monde de la nuit : «on ne cible que cinq établissements à dérogation d'horaire à 5h du matin, ce ne sont pas les établissements qui sont concernés. La place de la République est devenue une zone de non-droit avec des gens qui cherchent la noise, des jeunes qui attendent les clients qui sortent des établissements de nuit, il y a des jeunes avec des canettes de bière ou des bouteilles de whisky».

Le syndicat insiste sur la réglementation : «la clientèle qui vient dans les établissements est en sécurité parce qu'il y a des vigiles, du personnel formé qui regardent la consommation d'alcool, qui surveillent les incidents avec les femmes. Vouloir réduire les horaires de ces établissement ne solutionnera pas le problème. Où ira la population de jeunes qui veulent s'amuser et qui est encadrée dans les établissements ?»

À part quelques établissements à dérogation, les établissements de licence III ou IV ferment à 2 heures du matin. «Sous quel régime sont les kebabs, tacos et compagnie», demande l'UMIH 21, «on fait le procès des établissements alors que ces restaurants d'appoint n'ont pas d'horaires de fermeture». La restauration rapide ne dépendant pas de la convention collective dont relèvent les adhérents de l'UMIH.

Plus généralement, les représentants de l'UMIH 21 sont demandeurs d'une réunion sur le sujet. Dès son arrivée, le syndicat a souhaité la bienvenue au nouveau préfet et une première prise de contact a été calée le 16 novembre prochain.

Jean-Christophe Tardivon

Le préfet envisage d'avancer à 2 heures du matin la fermeture de cinq établissements de nuit de la place de la République


Le préfet de la Côte-d'Or souhaite limiter les ouvertures tardives des établissements de nuit de la place de la République à Dijon



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