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06/10/2021 16:52

DIJON : «Les visiteurs ont joué le patriotisme touristique», salue Sladana Zivkovic

«On repart presque comme avant», a indiqué la présidente de l'office de tourisme de Dijon Métropole en établissant le bilan de la saison ce mardi 5 octobre. La clientèle étrangère revient progressivement. 120 emplois sont immédiatement à pourvoir dans l'hôtellerie-restauration.
Après des mois difficiles, l'été 2021 permet à l'office de tourisme de Dijon Métropole de retrouver une certaine sérénité avec une activité de ses points d'accueil s'établissant à 80% de la saison estivale 2019 et un mois de septembre laissant entrevoir un prolongement si la météo continue d'être favorable.

Ce mardi 5 octobre 2021, l'établissement public à caractère industriel et commercial de Dijon Métropole, présidé par Sladana Zivkovic (PS), qui chapeaute le développement touristique de la collectivité a présenté le bilan de la saison au musée de la Vie bourguignonne, à Dijon.


«On repart presque comme avant»


«Une capitale et son office de tourisme rayonne sur toute la région», déclare Sladana Zivkovic en préambule. En 2019, le secteur comptait 3.600 emplois directs et générait un chiffre d'affaires de 320 millions d'euros pour les entreprises de l'agglomération dijonnaise. «L'enjeu est majeur en termes de retombées, de développement économique et d'emplois», insiste la présidente.

Après l'assouplissement des mesures sanitaires du 9 juin dernier, la reprise s'est faite «très rapidement», avec un retour des touristes dès la fin juin. Sladana Zivkovic se félicite aujourd'hui des premières tendances qui laissent entrevoir «un très bon mois de septembre».

L'office de tourisme a recensé 67.000 visiteurs dans ses points d'accueil et donné 11.000 renseignements (à des Français à 74% et à des étrangers à 26%), soit 80% de la fréquentation de 2019. Le panier moyen des achats à la boutique a augmenté.

«On repart presque comme avant», constate Sladana Zivkovic, «avec des visiteurs plutôt Français, régionaux, qui ont joué le patriotisme touristique partout en France et dans notre région aussi». Une clientèle qui a permis de «compenser en partie la perte des touristes lointains» comme les Américains ou les Asiatiques. On retrouve également le top 3 européen avec le retour des Belges, Allemands et Suisses.

«Prolonger la durée de séjour»


Le fait que «les visiteurs ont passé plus de temps» sur place conforte la stratégie de l'office de tourisme : «on privilégie un tourisme de qualité, un tourisme durable qui privilégie des expériences et des rencontres» de façon à «prolonger la durée de séjour».

Le principal défi est de donner envie aux visiteurs de passer plus de temps à Dijon pour augmenter les nuitées. Avant la crise, Dijon était principalement considérée soit comme une étape d'une nuit entre le nord de la France et la Méditerranée, soit comme un site à visiter depuis des séjours effectués en côtes de Nuits et de Beaune.

120 postes à pourvoir dans les hôtels, cafés et restaurants


En ligne avec la fréquentation de l'office de tourisme, l'INSEE indique qu'en juillet 2021, les nuitées sur la métropole dijonnaise s'établissent à 88% de celles de juillet 2019.

Le taux d'occupation en milieu de gamme à Dijon en juillet et août s'élève à 66% et est supérieur à de plus grandes villes, certes aussi plus largement dotées en équipements hôteliers (la moyenne nationale du taux d'occupation des métropoles à la même période est de 59%).

À noter que la durée moyenne de séjour dans les hôtels dijonnais a augmenté de 8% par rapport à 2019.

Président de l'Union des Métiers et Industries de l'Hôtellerie de la Côte-d'Or (UMIH 21), syndicat de la filière des hôtels, cafés et restaurants, Patrick Jacquier alerte pour sa part sur les métiers en tension du secteur : «nous manquons cruellement de main d’œuvre».

Officiellement, il y aurait 120 postes à pouvoir au niveau de l'agglomération et sans doute bien plus qui n'auraient pas été signalés à l'UMIH 21.

«Ce sont des métiers que je pense attractifs, où nous avons une valeur ajoutée qui est le contact commercial avec nos clients. Nous travaillons dans de beaux endroits. La rémunération est largement supérieure à beaucoup d'autres rémunérations. L'inconvénient majeur est que nous travaillons quand les autres se reposent. (…) L'ascenseur social est possible quand on veut travailler, quand on a a la volonté, le sourire, l'empathie, quand on a envie de faire plaisir au client. C'est un métier qui donne beaucoup d'opportunité», insiste le président de l'UMIH 21.

Si les taux d'occupation des hôtels sont toujours inférieurs à ceux de 2019, la clientèle d'affaires tend, elle aussi, à revenir au gré des salons professionnels qui reprennent. «Nous avons confiance en l'avenir. Dijon resplendit aujourd'hui, resplendira encore mieux demain», indique avec optimisme Patrick Jacquier.

Le succès des «expériences»


Les indicateurs révèlent que les «expériences touristiques» ont été plébiscitées : 7.000 personnes au sommet de la tour Philippe le Bon (dans le top 5 des produits de l'office), 1.400 visites guidées «Dijon découverte, 1.000 ventes du «Parcours de la chouette», 88.000 visiteurs dans les musées dijonnais (dont 49.000 au musée des Beaux-arts contre 315.000 en 2019, année de la réouverture).

La nouvelle visite en navette Divia City Tour entre directement dans le top 3 et le succès des ateliers liés aux produits d'excellence ne se dément pas (comme la moutarde avec les partenaires Fallot et Reine de Dijon).

Le comédien qui incarne Philippe le Bon sera secondé par une comédienne jouant Marguerite de Flandres dans les prochains mois et l'office réfléchit à figurer d'autres personnages, comme Gustave Eiffel, sous d'autres formes.

L'office de tourisme envisage de multiplier les visites alliant ville et nature en lien avec le comité départemental de randonnée pédestre (comme la rando des chefs entre Dijon et Talant durant 2h30 avec un pique-nique depuis le belvédère). Des visites qui présentent également l'avantage d'associer encore plus les communes de la périphérie de Dijon.

Vers des visites «plus interactives»


«La crise a accentué le phénomène de digitalisation», analyse la présidente avec 70% des consultations du site web de l'office tourisme depuis un smartphone. «On réfléchit à développer des visites virtuelles pour donner un aperçu de qualité», annonce Sladana Zivkovic, «il faut avoir des visites plus interactives : le parcours de la chouette est revu complètement».

Les retours des visiteurs sont «extrêmement positifs sur les activités proposés et l'accueil» avec des commentaires qui insistent sur «la beauté, la propreté et la sécurité de la ville».

Des événements toute l'année à la Cité de la gastronomie


Prévue fin mars 2022 (lire notre article), l'inauguration de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin devrait également annoncer un lancement précoce de la prochaine saison touristique. Pour autant, des événements seront organisés «hors des grands moments touristiques», de façon à rythmer l'année.

La fréquentation devrait déborder de la CIGV pour se retrouver «partout dans la ville». Selon Sladana Zivkovic, la collectivité travaille à favoriser l'installation de commerce de bouche, d'artisanat et de «tout ce qui fait l'excellence de nos produits et de nos territoires».

Danielle Juban (Modem), vice-présidente de Dijon Métropole, indique que de nouveaux produits vont être proposés pour développer le tourisme d'affaires.

Parallèlement, une transformation de l'agence Dijon Métropole développement est envisagée, sur le modèle de l'Agence Économique Régionale (AER), pour accompagner ces futures installations d'entreprises.

Retour progressif de l'ensemble de la clientèle étrangère


Caviste à la Source des vins, rue Michelet, Attika Simon témoigne de l'intérêt d'avoir un commerce situé sur le «Parcours de la chouette». En partenariat avec l'office de tourisme la Source des vins a créé un atelier vins et fromages pour «mettre en valeur nos produits régionaux à travers un accord de trois vins et de trois fromages».

Si le mois de juin a été timide, le mois d'août a vu la fréquentation exploser pour finalement doubler le chiffre d'affaire en septembre par rapport à 2020. La clientèle est principalement française suivie d'une clientèle européenne de proximité. Attika Simon voit poindre le retour des Américains, des Asiatique et même des Russes : «c'est super encourageant».

L'équipe de l'office de tourisme de Dijon Métropole se concentre maintenant les propositions pour les fêtes de fin d'année avec le retour des «Féeries de Noël» mais ne donne pas encore d'objectif pour 2022 sinon de retrouver au moins «les chiffres d'avant la crise».

Jean-Christophe Tardivon



















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