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18/10/2022 19:22

DIJON : Manifestation devant le rectorat pour contester la réforme du lycée professionnel

«Cette réforme a réussi a faire l'unanimité contre elle», ont indiqué les représentants de l'intersyndicale rassemblés aux pied du rectorat de l'académie de Dijon, ce mardi 18 octobre.
Une nouvelle réforme du lycée professionnel est dans les cartons du gouvernement qui s'appuie sur le faible taux d'emploi des apprenants à l'issue de leur formation.

Lors d'un discours devant l'ensemble des recteurs à la Sorbonne, le 25 août dernier, le président de la République avait signalé que «41 % des titulaires d’un CAP ont un emploi deux ans après l’obtention de leur diplôme, 53 % pour les bacs pro».

La Première ministre a nommé Carole Grandjean ministre déléguée chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnels en la plaçant sous la double tutelle de l’Éducation nationale et du Travail. Lors de la rentrée scolaire, Carole Grandjean a lancé les premières pistes pour susciter le débat comme l'augmentation des temps de stage en bac pro et en CAP et l'amélioration de la rémunération des stages.


Union syndicale dans l'académie de Dijon


L'ensemble des organisations syndicales de l'académie de Dijon contestent cette réforme. De longue date, la journée du mardi 18 octobre 2022, avait été retenue pour une grève dans les établissements d'enseignement et une manifestation devant le rectorat, à Dijon. Mobilisation rattrapée par le mouvement interprofessionnel pour «l'augmentation des salaires et la défense du droit de grève».

Ce mardi à 15 heures, environ 150 personnes se sont rassemblées sous les frondaisons au pied du rectorat pour des prises de parole avant de rejoindre le cortège interprofessionnel.

«Un projet de démantèlement de la formation professionnelle sous statut scolaire», selon FO


Secrétaire départemental des professeurs de lycée professionnel pour Force ouvrière en Côte-d'Or, Yves Lavanant déplore «une année de stage sur trois va permettre de fournir une main d’œuvre gratuite aux entreprises» ainsi que la territorialisation des enseignements en fonction de besoins du bassin d'emploi, «seules les manières fondamentales resteraient et dans une optique utilitariste, au détriment de l'ensemble des enseignements nécessaire à l'émancipation des élèves».

Le recrutement de salariés d'entreprise pour «remplacer des professeurs qualifiés, fonctionnaires d’État recrutés sur concours» ne passe pas non plus.

«Les diplômes nationaux vont disparaître au profit d'une liste de compétences adaptées aux besoins du patronat», fustige-t-il. «Avec les diplômes, disparaît également la garantie collective que représente la grille des salaires.»

«Il s'agit bel et bien d'un projet de démantèlement de la formation professionnelle sous statut scolaire», résume-t-il.

«Macron et Pap Ndiaye veulent détruire les lycées pro», selon la CGT


«Cette réforme a réussi a faire l'unanimité contre elle», souligne Julien Raillard, secrétaire académique de la CGT Éduc'action. Le syndicaliste met en balance les indicateurs de l’Éducation nationale – 20% de grévistes ce mardi dans les lycées professionnels de l'académie de Dijon pour une moyenne nationale de 22,94% – avec ses propres relevés de 70% de grévistes parmi les enseignants dans la voie professionnelle au lycée polyvalent Hippolyte Fontaine à Dijon ou encore au lycée professionnel Alexandre Dumaine à Mâcon.

«Non, nous ne laisserons pas le ministère ni le rectorat continuer de détruire les lycées pro, annualiser le temps de travail. Non, les lycéens et lycéennes ne sont pas de la chair à patron. Non, nous ne laisserons pas la jeunesse de ce pays être précarisée un peu plus. Macron et Pap Ndiaye veulent détruire les lycées pro. Nous leur répondons quoi ?», lance le syndicaliste avant de scander un «résistance» repris en chœur par les manifestants. Un mot d'ordre courant dans les meetings de Jean-Luc Mélenchon (LFI) depuis plusieurs années.

«La place de tous les jeunes de quinze ans est à l'école, pas au travail», selon la FSU


Co-secrétaire départementale du SNUIPP-FSU en Côte-d'Or, Christine Bernery alerte sur «un enjeu de société» car «c'est un énorme puzzle que l'on a vu depuis 2008».

Autre co-secrétaire départemental du SNUIPP-FSU en Côte-d'Or, Philippe Duchatel refuse que «l'avenir scolaire et professionnel de nos élèves soit sacrifié pour répondre aux exigences du patronat». «Cette réforme n'a qu'un seul but : mettre les jeunes les plus fragiles économiquement et scolairement au boulot, au détriment de leur formation et de leurs diplômes. Apprendre sur le tas avec une formation low cost, c'est catapulter les jeunes sur des emplois précaires. (…) C'est faire de la chair à patron assignée à résidence sociale. (…) La place de tous les jeunes de quinze ans est à l'école, pas au travail.»

La FSU craint des suppressions de postes de professeurs de lycées professionnels à hauteur de 10%, dans le prolongement des réformes de Xavier Darcos en 2008 et de Jean-Michel Blanquer en 2019.

«C'est un pan entier du service public de l’Éducation nationale qui sera privatisé», anticipe Philippe Duchatel.

D'«autres étapes» à venir


L'intersyndicale annonce d'ores et déjà d'«autres étapes» de la mobilisation. À noter que personne du SGEN-CFDT, pourtant représenté devant le rectorat, n'a pris la parole et n'a rejoint le cortège interprofessionnel.

En effet, à 16 heures, la manifestation contre la réforme du lycée professionnel a fusionné place Jean-Bouhey avec le cortège venant de la place de la République tout en conservant la tête de la marche.

Jean-Christophe Tardivon

Passe d'armes entre Fadila Khattabi et Océane Charret-Godard autour de la réforme du lycée professionnel


Relatif succès de la manifestation du 18 octobre pour «l'augmentation des salaires»





















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