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01/07/2021 19:57

DIJON MÉTROPOLE : «Construire est une richesse et un besoin», déclare François Rebsamen

Les effets de la crise sur les finances de la collectivité et des modifications du plan local d'urbanisme ont constitué deux dossiers importants du conseil métropolitain de ce mercredi 30 juin. L'assemblée a également voté 3,7 millions d'euros de travaux de voirie destinés au réseau cyclable intercommunal.
L'ouverture du conseil métropolitain du 30 juin 2021 a débuté par un temps d'hommage à Patrick Orsola, maire sans étiquette de Corcelles-les-Monts de 2008 à 2020, décédé le 30 mai dernier à l'âge de 59 ans.

Les conseillers métropolitains ont respecté une minute de silence après que le président, François Rebsamen, a souligné le travail réalisé par Patrick Orsola, qui a notamment conduit à l'entrée de la commune au sein du Grand Dijon en 2013.

«C'est une situation financière saine»


Les finances constituent les premiers points de l'ordre du jour. Le dossier est abordé par le vice-président José Almeida (PS) qui revient sur les conséquences économiques de la crise sanitaire en 2020. «C'est une situation financière légèrement dégradée par la crise mais qui demeure saine», résume José Almeida.


L'épargne brute est réduite de 11,6 millions d'euros avec 50,5 millions d'euros.

L'encours de la dette au 31 décembre 2020 s'élève à 320,34 millions d'euros (-4,72 millions d'euros), incluant l'avance remboursable exceptionnelle accordée par l’État de 12,2 millions d'euros.

La capacité de désendettement est de 6,3 ans (après 5,2 ans en 2019).

Les recettes réelles de fonctionnement totalisent 296 millions d'euros (-10,4 millions d'euros), soit une «relative stabilité».

Les produits des services du patrimoine baissent fortement de 13 millions d'euros pour s'établir à 49,1 millions d'euros

Les recettes d'exploitation de Divia ont chuté d'un tiers en 2020, soit 7 millions d'euros, s'établissent à 14,4 millions d'euros.

Les produits de collecte et des traitements des déchets ménagers diminuent significativement de 2,1 millions d'euros. A été constatée une forte baisse de 856.000 euros du produit de la vente de l'électricité générée par le turbo alternateur de l'incinérateur et réduction des recettes du centre de tri des ordures ménagères de 533.000 euros. En revanche, les recettes de prestations de collecte et de traitement des déchets ménagers proposées aux collectivités clientes ont augmenté de 236.000 euros pour atteindre 3,12 millions d'euros.

Des exonérations ont concerné Agronov (110.00 euros), le DFCO (849.000 euros) et le Zénith (218.000 euros).

Les produits fiscaux ont augmenté avec 98,58 millions d'euros (contre 96,58 millions d'euros en 2019). «C'est la suite logique du dynamisme des année antérieures», commente José Almeida.

Le versement mobilité des entreprises a diminué de 2,6 millions d'euros pour s'établir à 57,7 millions d'euros.

Les recettes de taxe de séjour ont connu «une diminution historique» de 40%.

La dotation globale de fonctionnement a reculé de 375.000 euros en 2020 pour s'établir à 29,95 millions d'euros.

La hausse des dépenses réelles de fonctionnement a été «contenue» à 240 millions d'euros (+5 millions d'euros). Les charges de personnels ont augmenté de 1,6 million d'euros pour atteindre 27,98 millions d'euros en raison d'un changement de périmètre.

Les dépenses de fonctionnement des transports publics urbains ont augmenté de 2,8% pour s'établir à 85,3 millions d'euros.

Les reversements aux communes, second poste de dépenses de la Métropole, ont atteint 46,4 millions d'euros. L'attribution de compensation est de 32,9 millions d'euros. La dotation de solidarité communautaire est restée stable à 13,4 millions d'euros soit 52 euros par habitant, «un des niveaux les plus élevés parmi les métropoles et les communautés urbaines de France».

Les dépenses de fonctionnement en matière de gestion de l'espace public se sont élevées à 24,2 millions d'euros.

Les dépenses de fonctionnement liée à la collecte et au traitement des déchets ménagers ont augmenté de 2,2 millions d'euros pour atteindre 25,6 millions d'euros.

Les charges financières ont baissé de 550.000 euros pour atteindre 8,5 millions d'euros.

«Nous avons le maintien d'un niveau d'investissement soutenu durant l'année 2020 concourant au soutien de l'économie locale et de la transition écologique du territoire métropolitain», conclut José Almeida avec un montant de 49,9 millions d'euros (contre 61,4 millions d'euros en 2019).

Les recettes réelles d'investissement atteignent 73,7 millions d'euros (contre 60,3 millions d'euros en 2019) grâce à des subventions d'investissement, à des taxes d'aménagement, aux amendes de police (1,49 million d'euros), à la récupération de la taxe sur la valeur ajoutée, à des emprunts et à l'avance remboursable consentie par l’État.

En synthèse, le coût de la crise pour la Métropole s'élève à 15 millions d'euros environ.

«Nous aurions pu jouer un rôle contracyclique avec des investissements plus ambitieux», selon Emmanuel Bichot


«La Métropole n'a pas joué un rôle de stabilisateur en soutien au monde économique», déclare Emmanuel Bichot (LR) en prenant la parole sur ce dossier. Le président du groupe d'opposition Agir ensemble pour Dijon Métropole met en avant des «gestes fiscaux» effectués par d'autres Métropoles en direction des entreprises.

«Nos dépenses d'investissement ont fortement baissé alors que nous aurions pu jouer un rôle contracyclique avec des investissements plus ambitieux», indique Emmanuel Bichot qui aurait souhaité que des investissements soient notamment lancés en matière de voirie.

De son côté, pour le groupe écologiste, Olivier Muller (EELV) souligne la «solidité financière» de la Métropole. Il applaudit «l'engagement des agents de Dijon Métropole à qui on demande de faire toujours plus avec toujours moins». L'écologiste demande à agir «vite» en matière de transition écologique.

François Rebsamen répond être «en avance» sur la transition écologique en listant les investissements menés par la Métropole en lien avec le développement durable.

«Nous n'étalerons pas la ville. La décision de sortir le plateau de La Cras de l'urbanisation, c'est un geste de rendre des terres agricoles au moment où nous en avons besoin. Le zéro artificialisation des sols, c'est pour 2050», insiste le président de Dijon Métropole.

Des événements de l'entre-deux tours


Interpellé par Laurent Bourguignat (Libres) sur la date choisie – entre les deux tours des élections locales – pour annoncer le lancement de l'expérimentation de la gratuité des transports en commun le week-end destinée aux jeunes de moins de 26 ans, le président répond que c'est intervenu «avant l'été» (lire le communiqué). Un bilan sera effectué en septembre. Le coût de l'expérimentation est estimé à 100.000 euros environ par la Métropole.

L'occasion est ainsi donnée à François Rebsamen de répondre également à une mise en cause faite par François Sauvadet (lire notre article) à propos cette fois de la date retenue pour l'hommage rendu à Robert Poujade (lire notre article) : «la date a été fixée par la famille».

«Le PLUi-HD n'est pas une obligation de construire, c'est un maximum», selon François Rebsamen


Une modification du plan local d'urbanisme intercommunal voit naître une nouvelle passe d'armes entre François Rebsamen et Emmanuel Bichot. Ce dernier regrette que la modification du jour ne prenne pas en compte l'avis de l'autorité environnementale émis lors de l'examen initial du PLUi-HD en 2019 et demande «de revoir un certain nombre de zonages». Le président d'Agir ensemble pour Dijon Métropole rappelle avoir proposé la création de deux parcs publics, sur le site de Garden State (lire le communiqué) et sur le site de la Cité de la gastronomie (lire le communiqué).

«Il faut avoir une vraie réflexion sur l'objectif que vous n'assumez pas mais que vous poursuivez, c'est à dire de faire monter la part des logements locatifs sociaux à 25% alors que l'obligation n'est que de 20% donc que la moitié des constructions soient des logements locatifs sociaux. Nous considérons que ce modèle est déséquilibré», déclare Emmanuel Bichot au grand dam des élus dijonnais mais également de plusieurs maires.

«Le PLUi-HD n'est pas une obligation de construire, c'est un maximum», rétorque François Rebsamen. «J'ai été chargé d'une mission par le Premier ministre de réhabilitation de l'acte de construction parce que construire est une richesse et un besoin», développe le socialiste.

Aujourd'hui, deux millions de personnes seraient en demande de logements dans l'ensemble de la France et, demain, dix millions de personnes pourraient être à loger. À Dijon, la vacance de logements s'établit à 7% dont 3,8% liée à la rotation du marché locatif soit, «un taux de vacance réelle de 3,2%» selon le président et serait même de 1,3% dans l'habitat social.

«Il m'a été demandé de voir comment nous pourrions relancer la production de logements locatifs à loyer modéré», insiste François Rebsamen, «nous devons construire, nous devons densifier dans des conditions raisonnables». «On va aider les maires qui construisent en leur facilitant l'accès à des financements spécifiques et pénaliser ceux qui refusent de construire», avertit le président de la commission.

«Quand l'espace vient à manquer, nous devons densifier», justifie François Rebsamen car «avoir un toit, c'est la porte ouverte à l'insertion et à la cohésion sociale d'un pays». La commission en question devrait rendre son diagnostic d'ici la fin du mois de juillet.

L'assemblée métropolitaine a donc acté la modification du PLUi-HD en créant de nouveaux sites de projet habitat potentiels accompagnant la reconversion notamment de l'actuel site de La Poste rue Joliet ou de l'actuel site de la DREAL Bourgogne-Franche-Comté, DREAL qui déménagerait à la caserne Vaillant consacrée aux services de l’État.

Un aménagement de trente ans pour l'entrée sud de Dijon


Un autre dossier concernant l'urbanisme a également été présenté par le vice-président Pierre Pribetich (PS) et commenté par le maire de Chenôve Thierry Falconnet (PS). Il s'agit de l'entrée sud de Dijon et Chenôve pour laquelle l'assemblée a validé «l'intérêt métropolitaine» de l'opération de réaménagement.

«Il s'agit que l'urbanisation soit à la hauteur d'une métropole doublement référencée à l'Unesco», selon Pierre Pribetich. La Métropole pourra ainsi «maîtriser l'aménagement». Une étude de programmation urbaine et paysagère a été achevée en 2020. Maintenant, «c'est l'affaire de trente ans pour la réalisation d'une urbanité à la hauteur de la réputation de notre territoires», indique le vice-président.

Alors que Thierry Falconnet souligne l'emballement des prix du foncier sur l'axe sud à Chenôve, il semble faire son deuil d'une ligne de tramway – à 20 millions d'euros le kilomètre – pour évoquer des bus en site propre ainsi que des pistes cyclables. Selon le maire, l'opération de réaménagement «accueillera des logements de manière à rééquilibrer sociologiquement Chenôve».

3,7 millions d'euros pour le réseau cyclable métropolitain


Au chapitre des mobilités, présenté par la vice-présidente Nathalie Koenders, l'assemblé a voté six opérations structurantes cyclables représentant une enveloppe de 3,7 millions d'euros pour laquelle la collectivité recherche des subventions. Certains chantiers démarreront à l'automne 2021. Nathalie Koenders rappelle l'objectif de la Métropole d'atteindre une part modale du vélo de 12% en 2030.

La liaison Dijon-Longvic sera sécurisée depuis le parc de la Colombière jusqu'au centre de Longvic et la portion sera raccordée aux pistes cyclables des allées du parc.

L'accès à une partie de la zone d'activité de Chenôve sera sécurisé en rendant l'avenue Roland-Carraz plus urbaine par «une réduction de l'emprise de la voiture au profit des mobilités actives et des transports collectifs».

Le carrefour de la place Roger-Salengro sera requalifié pour établir une continuité cyclable entre le boulevard Robert-Schumann et le boulevard Mansart. L'opération s'inscrit dans «l'aménagement d'une 'rocade' cyclable sur les boulevards dijonnais».

Le boulevard John-Fitzgerald-Kennedy à Chevigny-Saint-Sauveur sera requalifié.

À Saint-Apollinaire, le chemin de chantier parallèle à l'avenue Georges-Bril sera  converti en piste cyclable et pourra desservir le site d'entraînement du DFCO (lire notre article). À terme, un itinéraire départemental reliera Arc-sur-Tille à Varois-et-Chaignot en passant par Saint-Apollinaire.

Des études seront réalisées en 2021 sur la liaison Dijon-Fontaine-lès-Dijon-Ahuy afin d'envisager la sécurisation de cet axe tout en tenant compte des futurs travaux de l'échangeur de la LINO et du projet urbanistique Venise 2.

Jean-Christophe Tardivon

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