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19/07/2021 20:13

DIJON MÉTROPOLE : Des «bataillons de la prévention» pour les Grésilles et le Mail

«La sécurité est un élément majeur de l'attractivité d'un territoire et des quartiers politique de la ville», a déclaré Nadia Hai, ministre de la Ville, ce lundi 19 juillet à Dijon en apportant un financement pour recruter des éducateurs de rue et «reconstituer» un service de prévention spécialisée au sein de la Métropole.
Ministre déléguée chargée de la Ville, Nadia Hai est venue à Dijon ce lundi 19 juillet 2021 afin de signer une convention avec Dijon Métropole en vue de «rétablir une politique de prévention spécialisée digne de ce nom» ainsi que l'a présenté François Rebsamen (PS), président de la collectivité.

«Ici, on est sur un territoire qui est privé de prévention spécialisée, conséquence d'un désengagement total du conseil départemental [de la Côte-d'Or]. À l'origine, ce service était doté d'une subvention du conseil départemental de 1,2 million d'euros et c'était l'Acodège qui gérait ce service. Cette dotation a été diminuée pour atteindre la somme fabuleuse de 200.000 euros au cours des dernières années de fonctionnement», ironise François Rebsamen pour répondre aux propos tenus par le président du Département entre les deux tours des récentes élections (lire notre article).

23 nouveaux éducateurs de rue d'ici l'automne


Suite à la loi NOTRé, des compétences ont été transférées du Département à la Métropole avec des financements du conseil départemental complétés par des dotations de l’État. Le président de la Métropole regrette que ces compensations ne soient pas «à la hauteur des enjeux». D'où la convention de ce jour afin de financer 24 équivalents temps plein : 23 éducateurs, deux encadrants et un agent administratif.

Douze ETP en CDI relèveront de la Métropole et des communes avec un financement métropolitain de 280.000 euros – correspondant au transfert de compétences – et un financement communal de 200.000 euros. Les communes de Dijon, Chenôve, Longvic, Quetigny devraient participer au dispositif ; la commune de Talant réfléchirait également à une contribution.

Douze ETP en CDD de 18 mois s'inscriront dans le dispositif gouvernemental des Bataillons de la prévention avec six éducateurs affectés au quartier des Grésilles à Dijon et six au quartier du Mail à Chenôve. Ces deux Bataillons de la prévention métropolitains sont accompagnés d'un financement de 630.000 euros.

«Tout commence par la prévention»


Selon François Rebsamen, ces bataillons auront «un effet de levier décisif pour consolider la reconstitution du service par la Métropole et les communes concernées, un service d'éducateur de rue dont nous avons très besoin».

«Tout commence par la prévention, ensuite il s'agit de la dissuasion puis de la sanction nécessaire et, bien sûr, de la juste réparation qui est due aux victimes. (…) La prévention spécialisée constitue un maillon essentiel de cette chaîne d'acteurs qui nous manque depuis trois ans», insiste-t-il.

Le président de la collectivité ajoute que cette convention montre «à nouveau la bonne coopération entre l’État et la Métropole», faisant référence au contrat de sécurité intégrée signé le 22 mai dernier (lire notre article).

«C'est notre volonté de réinvestir, parfois même de reconquérir l'espace public», souligne le socialiste puisque les Grésilles et le Mail ont été qualifiés «quartiers de reconquête républicaine» suite aux violences urbaines de juin 2020.

Une fois le service de prévention spécialisée «reconstitué», les interventions des éducateurs de rue seront «priorisées» auprès des enfants de 9 à 15 ans avec une prise en compte de «la dimension parentale» et un travail avec les établissements d'enseignement. Il pourrait être opérationnel «dès l'automne». Parallèlement, l'association AGDM qui intervient dans le champ de la médiation sociale développera «une nouvelle branche d'activité».

«Aller vers les jeunes pour les reconnecter à la société»


Comme l'explique le ministère de la Ville, «les Bataillons de la prévention, mesure de prévention décidée dans le cadre du Comité interministériel des villes présidé par le Premier ministre Jean Castex, ont pour mission d’aller vers les jeunes des quartiers les plus en difficulté pour les reconnecter à la société, notamment la scolarité, la formation et l’emploi et prévenir ainsi les actes de délinquance et de violence».

Au niveau national, «d’ici la fin du mois d’octobre, 600 éducateurs et médiateurs seront mobilisés dans 45 quartiers identifiés selon plusieurs critères : population jeune, degré de décrochage des jeunes, niveau de difficultés socioéconomiques des familles».

«La prévention est un des meilleurs piliers de protection contre la délinquance»


«La sécurité repose sur ses deux jambes : l'approche sécuritaire et la prévention spécialisée. (…) La sanction à elle toute seule est un puits sans fond alors que la prévention est un des meilleurs piliers de protection contre la délinquance ; je pense sincèrement que les deux doivent être menés de manière concommittante sur un territoire. (…) La sécurité est un élément majeur de l'attractivité d'un territoire et des quartiers politique de la ville», déclare Nadia Hai en prenant la parole.

La convention a été signée par la ministre Nadia Hai, le président de Dijon Métropole François Rebsamen et le préfet de la Côte-d'Or Fabien Sudry.

Étaient notamment présents au siège de Dijon Métropole les députés de la Côte-d'Or Fadila Khattabi (LREM) et Didier Martin (LREM) ainsi qu'Océane Charret-Godard (PS), vice-présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Nuray Akpinar-Istiquam (PS), conseillère départementale de la Côte-d'Or, Hamid El Hassouni (PS), conseiller départemental de la Côte-d'Or, François Tenenbaum (PS), vice-présidente de Dijon Métropole, Thierry Falconnet (PS), maire de Chenôve et président de l'association d'élus Villes et Banlieues de France, et Céline Tonot (PS), première adjointe au maire de Longvic.

Jean-Christophe Tardivon

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