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06/02/2025 17:52
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DIJON MÉTROPOLE : La majorité de François Rebsamen vote un budget de 454,2 millions d'euros pour 2025

À la suite du vote du budget primitif, ce jeudi 30 janvier, le développement de l'activité de la légumerie a fait débat. «L'agriculture biologique traverse une grave crise depuis 24 mois», a alerté Jacques Carrelet de Loisy.
Pour son premier conseil métropolitain depuis qu'il a été nommé ministre dans le gouvernement de François Bayrou, ce jeudi 30 janvier 2025, François Rebsamen a d'abord reçu plusieurs félicitations à son arrivée puis a annoncé qu'il renonçait à ses indemnités de président de la Métropole de Dijon (lire notre article).

Avant le début de la session proprement dite, François Rebsamen a remis la médaille de la Métropole à Jean Dubuet (sans étiquette) pour honorer ses 35 ans d'engagement dans l'action public, dont 17 ans en tant que maire de Flavignerot et 12 ans comme conseiller métropolitain.

Le budget pour 2025 marque «la fin d'un cycle de désendettement»


Les débats s'engagent véritablement avec l'examen du budget primitif pour 2025, présenté par Jean-Claude Girard (sans étiquette), dans la droite ligne du débat d'orientation budgétaire du 19 décembre dernier (lire notre article).

«Le budget primitif pour 2025 traduit une volonté forte d'investir, en particulier pour la transition écologique et le développement du territoire», résume le rapporteur à propos du budget qui atteint 454,2 millions d'euros.

Ce budget a été construit en intégrant l'effort de «redressement des comptes publics» tel qu'inscrit dans la version de Michel Barnier du projet de loi de finances pour 2025. La version de François Bayrou diffère sensiblement en réduisant l'effort demandé à la collectivité de 4 millions d'euros.

Dans cette première version du budget, les dépenses de fonctionnement sont attendues en hausse de 4,2%. Parmi celles-ci, les charges de personnels s'établissent à 57,9 millions d'euros, en hausse de 2,1%, en raison de mesures nationales dont l'augmentation de la cotisation des employeurs pour financer les retraites des agents territoriaux.

Les différentes primes d'assurance sont «en hausse constante» pour atteindre 1,5 million d'euros en 2025, après 1,2 million d'euros en 2024.

Parallèlement, les recettes de fonctionnement sont envisagée «en progression relativement dynamique» pour atteindre 362 millions d'euros (+2,6%). Grâce à l'augmentation des bases physiques de la taxe foncière de 1,7% principalement, les produits des impôts et taxes devraient augmenter de 1,8%. Le taux de la part métropolitaine de la taxe foncière reste stable.

Dans le cadre du pacte financier et fiscal métropolitain intégrant 500 millions d'euros de dépenses d'équipement durant la mandature, ces dépenses sont prévues en 2025 à hauteur de 124,6 millions d'euros, «le niveau le plus élevé depuis 2012 et la fin de réalisation des travaux du tramway».

Le versement mobilités dû par les employeurs pourrait atteindre 72,7 millions d'euros.

Fin 2024, la dette s'élevait à 239,38 millions d'euros, en baisse continue depuis 2013 mais la collectivité est arrivée à «la fin d'un cycle de désendettement», selon le rapporteur alors que s'annoncent des investissements majeurs en matière de développement durable.

En 2025, l'exécutif prévoit un réendettement contenu à 15 millions d'euros maximum, ce qui porterait la capacité de désendettement à 4,6 années.

Emmanuel Bichot conteste les «projets pharaoniques»


En dépit de cette présentation, au nom du groupe Agir pour Dijon Métropole, Emmanuel Bichot (LR, AD) se montre «dubitatif» et fustige le «toujours plus» de la «philosophie fiscale» de l'exécutif.

«Nous regrettons que les dépenses de fonctionnement augmentent nettement plus vite que l'inflation», ajoute l'opposant avant de «contester» les «projets pharaoniques» ayant trait à la gestion de l'espace public – avec le projet «onéreux» On Dijon avec une part métropolitaine estimée à 114 millions d'euros –, la décarbonation des transports urbains – avec la «coûteuse» solution hydrogène estimée à 219 millions d'euros – et la rénovation de l'incinérateur.

L'élu conservateur préférerait que soient augmentés les investissements en matière de voirie, concernant le «champ de mines» de la rue de Mayence notamment.

Dans le champ de l'urbanisme, Emmanuel Bichot pointe les situations de l'ancien site de la CARSAT (voir ci-dessous) et de la ZAD des Lentillères.

«2025 sera l'année du réendettement», déplore Laurent Bourguignat


Constatant le «niveau élevé d'épargne brute», Laurent Bourguignat (LR, NE) se demande si «les efforts» consistant à augmenter la part métropolitaine de la taxe foncière en 2022 et à diminuer la dotation de solidarité des communes étaient «nécessaires».

Lapsus révélateur, l'élu gaulliste demande la «révolution» du PLUi-HD, ou plutôt la «révision» de ce plan local d'urbanisme à l'échelle métropolitaine conduisant à «une densification excessive» et à «une mixité mal équilibrée». «La politique de construction à tout crin se heure au besoin de respiration, de verdure et même de nature des habitants.»

Autres griefs aux yeux de l'opposant, les mobilités – et leur corollaire, le stationnement des véhicules individuels – ainsi que la sécurité, faute de «politique globale et cohérente» activant «les leviers» dont dispose la collectivité.

«2025 sera l'année du réendettement», déplore Laurent Bourguignat qui demande à «réinterroger» voire à «abandonner» des investissements comme la rénovation de l'incinérateur et l'équipement en véhicules à hydrogène ainsi que des achats comme le centre de formation du DFCO ou encore le parking Heudelet de la société Est Métropole.

«Le pacte fiscal a été salué par le chambre régionale des comptes», réagit François Rebsamen.

«Le murs des investissements nécessaires à l'adaptation climatique de nos villes est toujours devant nous», alerte Olivier Muller


«On a commencé un débat d'orientations budgétaires avec Barnier, on enchaîne avec un budget primitif avec Bayrou», glisse Olivier Muller (LE) pour dénoncer «le contexte imprévisible». «Avec qui voterons-nous la prochaine [décision modificative] de mars ?»

«Le murs des investissements nécessaires à l'adaptation climatique de nos villes est toujours devant nous», alerte l'écologiste qui, lui aussi, critique la rénovation de l'unité de valorisation énergétique des déchets, le projet hydrogène, le projet On Dijon et le «manque d'ambition» en matière de pistes cyclables. Et d'annoncer l'abstention des Écologistes sur ce rapport.

«Nous nous trouvons face à un budget de transition», analyse Adrien Guené


«Le flou persiste», lance le Talantais Adrien Guené (LR) à propos de la situation politique nationale, avant de regretter que «nous allons passer au tiroir-caisse». «Comment demander aux collectivités de jouer leur rôle d'amortisseurs des crises comme elles le font depuis le Covid ?»

«Nous nous trouvons face à un budget de transition», analyse l'opposant, voyant là «une pause qui annonce la préparation d'élections à venir», en se félicitant toutefois de certains «trajectoires de long terme» comme le projet hydrogène, la transition alimentaire, l'enseignement supérieur, le projet On Dijon et la gestion de l'eau. Lui aussi annonce son abstention.

Des propositions métropolitaines bientôt «sur la table» en vue des municipales de 2026


«On est en fin de cycle», confirme François Rebsamen, «c'est pour ça qu'on a un tel niveau d'investissement». «Une nouvelle équipe, même si c'est la même – ce que je souhaite de tout cœur, vous vous en doutez –, prendra place au mois de mars 2026 et aura à proposer un projet métropolitain qui sera soumis par les maires, chacun dans leur territoire, à leurs électeurs et, ensuite, un pacte financier pour financer ce projet métropolitain.»

«Le moment venu, nous prendrons des engagements pour les laisser sur la table de ceux qui arriveront l'année prochaine», ajoute le président de la Métropole en songeant particulièrement aux transports urbains puisqu'une troisième ligne de transport en site propre est actuellement à l'étude (lire notre article).

Malgré 5 voix contre et 5 abstentions, le budget primitif pour 2025 est adopté, voté favorablement par 73 conseillers métropolitains.

La légumerie augmente son activité


La légumerie de la Métropole de Dijon est gérée en régie publique. Son financement relève d'un budget annexe de la collectivité, présenté par le vice-président Philippe Lemanceau (PS).

Dans le cadre de la transition alimentaire de la Métropole, la légumerie ouverte en 2023 (lire notre article) augmente progressivement son activité.En 2025, l'équipement prévoit de vendre 150 tonnes de produit, le budget s'élève à 752.000 euros (+10,60% par rapport au BP 2024). 418.500 euros seront consacrés à l'achat de légumes à des producteurs locaux pour des ventes estimées à 612.000 euros.

Après une subvention d'exploitation de 160.000 euros en 2024, la Métropole abondera le budget de la légumerie à hauteur de 140.000 euros en 2025.

La légumerie revoit à la baisse son anticipation des prix des matières premières agricoles


Depuis les rangs de l'opposition dijonnaise, Bruno David (LR), élu indépendant, s'étonne du fait que le budget consacré aux achats des matières premières agricoles reste stable en 2024 et 2025 et considère que, deux ans après le lancement, l'équipement devrait fonctionner sans subvention.

«Le prix moyen d'achat des légumes est plus faible», répond Philippe Lemanceau en rappelant «le contexte de forte inflation» ayant prévalu à l'élaboration du budget en 2024. «Le prix 2025 a été recalculé sur la base du prix constaté en janvier et octobre 2024. C'est bête comme choux. Deuxième explication : la réduction du taux de perte de légumes.»

«L'agriculture biologique participe positivement à la lutte contre le changement climatique», souligne Patrice Chateau


Patrice Chateau (GE) se félicite que «les légumes proviennent directement de producteurs locaux – maximum 42 km – et [sont] issus de l'agriculture biologique». «Leur mode de production agro-écologique garantit à la fois la santé des consommateurs, la santé des sols et des écosystèmes naturels et la santé de ceux qui les produisent.»

L'écologiste s'insurge du fait que les sénateurs cherchent à «supprimer» l'Agence bio alors que la France soit en retard dans ses objectifs de terres agricoles exploitées en agriculture biologique (environ 10% de la surface agricole utile à ce jour alors que 20% sont attendus en 2030).

«L'agriculture biologique participe positivement et à moindre coût à la lutte contre le changement climatique, elle protège activement la biodiversité et préserve notre ressource en eau», insiste-t-il.

«L'agriculture biologique traverse une grave crise depuis 24 mois», alerte Jacques Carrelet de Loisy


«L'agriculture n'est pas une science exacte», intervient Jacques Carrelet de Loisy (sans étiquette), maire de Hauteville-lès-Dijon et lui-même exploitant agricole, pour tempérer l'enthousiasme de son collègue. «L'année climatique 2024 a amputé de 30 à 70% nombre de productions agricoles, viticoles, arboricoles et ce d'autant plus en agriculture biologique.»

«L'agriculture biologique traverse, par ailleurs, une grave crise depuis 24 mois environ car nombre de productions nécessitent une rotation et celles-ci sont, pour une large part, en surproduction et [s'ensuit] une baisse importante des prix payés aux producteurs. Face à ça, il est légitime de pouvoir apporter un soutien aux productions locales (…) si tout le monde peut s'accorder à dire que les productions agricoles sont importantes pour notre population et pour notre métropole», développe le conseiller métropolitain. «L'écoulement des productions demande une vision à long terme.»

La qualité de l'air autour de l'ancien bâtiment de la CARSAT relève de la responsabilité de l’État


En fin de session, lors d'une question orale, Emmanuel Bichot interroge l'exécutif sur les «mesures» éventuellement prises à l'égard du propriétaire du bâtiment de l'ancienne CARSAT, estimant que «le site comporte une forte quantité d'amiante» (lire le communiqué).

Maire de Saint-Apollinaire, Jean-François Dodet (LR) évoque un «dossier assez simple» en deux volets, économique et sanitaire. Le projet de réhabilitation du site Tellus, porté par l'entreprise Edifipierre, est «signé», précise le maire.

En revanche, le premier édile se dit «incapable» d'évaluer les quantités d'amiante présentes dans ce qu'il reste du bâtiment. Sur cette question de qualité de l'air dans l'environnement du bâtiment, Jean-François Dodet renvoie à la responsabilité de l’État : le préfet de région et le directeur de l'ARS ont été saisis.

Le sort des salariés de Tetra Pak en question


Pour sa part, Laurent Bourguignat interroge l'exécutif sur les conséquences de la potentielle fermeture de l'usine de Treta Pak à Longvic.

«C'est un dossier extrêmement délicat», réagit François Rebsamen, évoquant des contacts avec le directeur du site (lire le communiqué). Le préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté envisage de créer un comité de suivi pour rechercher un repreneur du site. «Nous sommes tous mobilisés aux côtés des organisations syndicales», ajoute le président de la Métropole.

«Les salariés attendent la mise en place d'un plan de sauvegarde de l'emploi, effectif à partir du 7 février, pour bien négocier avec la direction», indique Céline Tonot (PS), maire de Longvic, «ils pensent qu'ils seront bien écoutés». «Si fermeture il y a, tous les services de la Métropole et tous les organismes qui sont habilités pour accompagner à la fois les salariés et la reconversion du site seront mobilisés pour qu'on puisse avoir une nouvelle entité sur les parcs d'Oscara.»

Interrogations sur la quantité de polluants éternels dans l'eau dijonnaise


Le «scandale des pollutions diffuses, silencieuses et désastreuses», liées aux polluants éternels, amène Olivier Muller à interroger l'exécutif sur la présence de PFAS dans l'eau dijonnaise : «seul un contrôle renforcé sur les rejets des industriels et l'interdiction de l'usage de 37 pesticides de synthèse appartenant à la famille des PFAS, épandus par centaine de tonnes chaque année, permettrait de prévenir les impacts d'un scandale sanitaire annoncé».

«Nous sommes tous le plus vigilants possible sur ce sujet des polluants éternels», répond François Rebsamen qui assure que «l'eau potable distribuée, 24 heures sur 24, aux robinets des abonnés est le produit alimentaire le plus surveillé».

Des recherches ont concerné l'acide trifluoroacétiquea (TFA) dans les treize principales sources d'eau de l'agglomération dijonnaise : «les résultats des analyses effectuées par le laboratoire Eurofins montrent une concentration inférieure à 10.000 nanogrammes/litre» et, en particulier, inférieure au seuil de référence de 60.000 nanogrammes/litre.

Une second campagne de mesures devrait prochainement livrer des résultats plus précis. Antoine Hoareau (PS) relaie qu'Odivea utilise des traitements au charbon actif pour «réduire» la concentration de ces polluants.

Jean-Christophe Tardivon

Les données du budget primitif 2025
(comparatif avec le budget primitif 2024)

454,2 millions d'euros (+8,7%)
301,1 millions d'euros pour la section de dépenses de fonctionnement (+4,2%)
362 millions d'euros pour la section de recettes de fonctionnement (+2,6%)
153 millions d'euros pour la section de dépenses d'investissement (+18,7%)
92,2 millions d'euros pour la section de de recettes d'investissement (+41,4%)
239,38 millions d'euros de dette à fin 2024
60,82 millions d'euros d'épargne brute

124,6 millions d'euros de crédits d'investissement dont
37,4 millions d'euros pour les transports publics urbains
36,3 millions d'euros pour la voirie et la gestion de l'espace public
13,4 millions d'euros  pour la collecte et le traitement des déchets
12,4 millions d'euros pour l'urbanisme
10 millions d'euros pour l'eau
6,4 millions d'euros pour le développement économique et l'enseignement supérieur

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