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02/12/2022 13:36

DIJON MÉTROPOLE : «La Métropole est un puissant levier pour l'attractivité de notre territoire», signale François Rebsamen

Le président de la Métropole de Dijon tenait une réunion publique, ce jeudi 1er décembre, pour aborder les évolutions du projet métropolitain et répondre aux questions des habitants. François Rebsamen a annoncé que le projet immobilier Venise 2 était actuellement «bloqué» et que la place Bossuet serait végétalisée.
Dans Dijon Métropole, il a «Dijon» et «Métropole», mais surtout «Dijon». Lors d'une réunion publique, ce jeudi 1er décembre 2022, devant plus de 200 personnes dans la salle des États du palais des ducs de Bourgogne, François Rebsamen (PS, FP), président de l'intercommunalité, a évoqué notamment les communes de Chenôve, de Talant, de Flavignerot, de Corcelles-les-Monts et donc de Dijon.

Cette réunion venait en lieu et place des traditionnelles réunions de présentation du budget municipal dijonnais de l'année à venir. En attente de décisions gouvernementales, le vote du budget a été quelque peu reporté, les réunions – qui seront présentées en début d'année prochaine par la première adjointe au maire de Dijon Nathalie Koenders (PS) – aussi.

D'où trois débats autour de la révision du projet métropolitain destinés à «mieux faire connaître la Métropole» (lire le communiqué). La réunion de ce jeudi soir a été animée par Lilian Melet, ancien journaliste de France 3 Bourgogne-Franche-Comté et nouveau directeur de la communication de la collectivité.

«La Métropole est un puissant levier pour l'investissement»


En début de réunion, François Rebsamen se livre à un plaidoyer pour la Métropole, intercommunalité instaurée en 2017 qui fait suite à la communauté d'agglomération et à la communauté urbaine. Elle compte 255.000 habitants.

«La Métropole est un puissant levier pour l'investissement et l'attractivité de notre territoire et de toutes nos communes par les projets qu'elle porte», déclare-t-il en donnant des exemples, «sans Métropole, pas de tramway, sans Métropole, pas d'économies générées, sans Métropole, pas de Piscine olympique, pas de piscine du Carrousel, sans Métropole, pas de rénovation des quartiers de la Fontaine d'Ouche, des Grésilles et du Mail de Chenôve, etc.», lance-t-il.

Le président insiste tout particulièrement sur les choix fait «en commun» avec les maires des communes permettant d'atténuer les effets de la crise énergétique. Des choix récemment salués par la ministre de la Transition énergétique (lire notre article).

Après avoir annoncé des études concernant de nouvelles lignes «de tram ou de bus en site propre» (lire notre article), le président aborde ensuite les compétences d'action sociale de la Métropole.

«On travaille tous la main dans la main»


«Tout le monde sait que je suis un maire de gauche et un président de Métropole de gauche», prend soin de rappeler le socialiste en ces temps de recomposition politique.

«La Métropole, contrairement à l'échelon municipal, elle n'est plus politisée, on travaille tous la main dans la main même si nos sensibilités politiques sont très différentes. Ce qui nous préoccupe tous, c'est l'intérêt général. Hormis l'opposition dijonnaise qui essaie toujours un peu de polluer les débats – parce qu'elle digère mal sa défaire à Dijon – les débats sont plutôt constructifs», ajoute-t-il.

«Heureusement, c'est une majorité de gauche et elle rassemble qu'une majorité de droite, ici, parce que c'est une gauche universaliste, laïque, républicaine et européenne», souligne-t-il.

Au premier rang figurent des conseillers municipaux de la majorité dijonnaise ainsi que des maires de communes composant la Métropole dont Jean-François Dodet (LR), maire de Saint-Apollinaire, Thierry Falconnet (PS), maire de Chenôve, Laurent Gobet (sans étiquette), maire de Fénay, Dominique Grimpret (Modem), maire d'Ahuy, Fabian Ruinet (LR), maire de Talant, Lionel Sanchez (sans étiquette), maire de Bressey-sur-Tille, et Nicolas Schoutith (sans étiquette), maire de Bretenière.

«L'écologie, c'est ce qui nous guide»


Au chapitre politique, François Rebsamen raille au passage le nom à rallonge de Grand Besançon Métropole alors que la collectivité a en fait le statut de communauté urbaine et non de Métropole. Un choix qui remonte à 2019, durant la mandature de Jean-Louis Fousseret (PS). L'intercommunalité est à présent présidée par l'écologiste Anne Vignot (EELV).

«L'écologie, c'est ce qui nous guide», poursuit François Rebsamen, «une écologie responsable, pas une écologie de la punition, pas une écologie de la décroissance, une écologie d'une croissance sûre, une écologie d'une croissance qui croit à la science qui permet d'améliorer les choses».

L'urbanisme en questions


La première question des citoyens porte sur l'urbanisme. Comme ses voisins, un habitant de Fontaine-lès-Dijon a reçu une offre d'un promoteur immobilier pour acquérir son pavillon et il s'interroge sur le «bonus en hauteur» figurant dans le plan local d'urbanisme. «Il n'y aura pas de construction en hauteur sur les zones pavillonnaires», répond le président de la Métropole qui renvoie, pour le détail, vers le maire de Fontaine-lès-Dijon.

Membre du conseil de développement, Gilles Paccaud intervient pour souligner que l'avis de cette instance de démocratie participative est «loin d'être un blanc-seing» au projet métropolitain.

«La biodiversité est un petit peu oubliée des projets», estime une habitante qui, elle aussi, renvoie aux travaux du conseil de développement.

Le président de la Banque alimentaire de Bourgogne Laurent Brondel intervient sur le sujet de la précarité et alerte les élus métropolitains sur les ressources permettant le fonctionnement de l'association de solidarité. «On vous accompagnera», répond François Rebsamen.

Le projet immobilier Venise 2 à Dijon est «bloqué»


Une militante d'Extinction Rebellion s'intéresse aux «contradictions» de l'orateur en renvoyant aux rapports du GIEC pour évoquer la notion de «décroissance» : «il n'est pas possible de continuer à croître tout en protégeant l'environnement». L'intervenante demande finalement «la fin de l'éclairage des panneaux publicitaires», une demande récurrente des Amis de la Terre notamment (lire le communiqué), et interpelle sur le projet immobilier Venise 2, en réaction duquel un collectif de sauvegarde s'est constitué (lire notre article). Des militants étaient présents à l'entrée de la réunion pour distribuer des tracts.

«Ce que nous faisons, c'est lutter contre le réchauffement climatique», répond François Rebsamen en développant argument centré sur l'énergie et la diminution des émissions de gaz à effet de serre. «Je crois que la science va nous aider dans notre lutte», ajoute-t-il en soulignant le rôle des «ingénieurs».

Concernant l'affichage publicitaire, le président de la Métropole renvoie aux économies d'énergie faites par le réampoulage en LED de l'éclairage urbain.

«J'ai demandé des études complémentaires», annonce François Rebsamen à propos de Venise 2 pour envisager plus précisément les effets environnementaux, ce qui pourrait conduire à des aménagements du projet immobilier. «Pour le moment, c'est bloqué en attendant le résultat de ces études.»

Le président de la Métropole prolonge le propos en indiquant que seul l'équivalent de «quatre terrains de foot» ont été consommés en regard de la construction de 12.000 logements à Dijon et que «tout le plateau de La Cras» a été préservé des projets immobiliers.

«Des cambriolages de plus en plus nombreux» à Corcelles-les-Monts


Fabien Baudouin interpelle le président sur la rénovation des bâtiments du bailleur social ICF dans le quartier de la Fontaine d'Ouche. François Rebsamen renvoie à «la taxe» pesant sur les organismes HLM décidée par le gouvernement en 2018.

Une habitante de Corcelles-les-Monts alerte sur l'éclairage urbain et la nouvelle voirie de la commune puis s'interroge sur les compétences en matière de sécurité puisque «des cambriolages de plus en plus nombreux» sont commis dans la commune. Le président de la Métropole rappelle que la sécurité publique dépend de l’État et la tranquillité publique de la municipalité.

Végétalisation de la place Bossuet à Dijon


Le militant pacifiste Étienne Godinot incite la collectivité à signer l'appel de l'ICANN sur la campagne internationale pour l'interdiction des armes nucléaires, une demande récurrente du collectif local (lire le communiqué). Le président de la Métropole répond en soulignant le rôle de la «dissuasion nucléaire» et en disant hostile à «la prolifération des armes nucléaires».

Une habitante considère que les pistes cyclables sont «à améliorer» et s'interroge sur l'évolution de la piétonnisation. «Le réseau vélo est très récent», réagit le président de la Métropole. François Rebsamen annonce que la rue Monge pourrait devenir «un plateau utilisé à 20 à l'heure» permettant de cheminer du cœur de ville jusqu'à la Cité internationale de la gastronomie et du vin. La place Bossuet serait «végétalisée».

Un habitant interpelle Hamid El Hassouni (PS) en sa qualité de président de Grand Dijon Habitat pour renouveler sa demande de rendez-vous pour demander un meilleur entretien du parc HLM ainsi que des isolations thermiques. «C'est anormal de ne pas être reçu», réagit François Rebsamen.

Une alerte du monde de la nuit dijonnais


Un DJ alerte sur la situation du monde de la nuit dijonnais suite à la prochaine fermeture des établissements de nuit – hors discothèque – à deux heures du matin (lire notre article) en disant craindre «une vague de licenciements».

«Je soutiens le préfet parce que je ne veux pas qu'il y ait un mort, qu'il y ait des jeunes qui se fassent tabasser quand ils sont ivres par des bandes voyous qui attaquent en ce moment autour de la place de la République», réagit le président de la Métropole qui incite les bars à ambiance musicale à investir pour évoluer en discothèques afin de pouvoir fermer à 5 heures du matin. Corrélativement, «les fast-foods de nuit» fermeront à 1 heure du matin.

«Une métropole à taille humaine»


Président de l'association Cayen Environnement et membre du conseil de développement, Philippe Bourneaud revient sur le sujet de l'accès au logement et alerte sur des questions sociologiques en lien avec l'urbanisme.

François Rebsamen réagit en indiquant qu'il y a des parcs urbains «dans tous les quartiers de [Dijon], les enfants peuvent aller jouer dans des parcs urbains partout».

Le président de la Métropole de Dijon indique qu'une «charte de qualité architecturale» est en réflexion. Et de conclure : «on va tout faire pour que la métropole reste une métropole à taille humaine».

Jean-Christophe Tardivon

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