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05/01/2025 18:26

DIJON MÉTROPOLE : Les principaux débats du conseil métropolitain du 19 décembre

Pour le budget 2025, l'exécutif métropolitain envisage d'augmenter les investissements, au prix d'un réendettement pour ne pas toucher à la fiscalité. De plus, les élus ont voté le projet de modernisation de l'incinérateur assorti d'un financement de 183 millions d'euros sur 7 ans.
Faute de loi de finances pour 2025 au niveau national, la Métropole de Dijon a repoussé son débat d'orientation budgétaire à la session de ce jeudi 19 décembre 2024 et le vote du budget primitif à fin janvier.

En dehors du budget, les débats ont été marqués par l'engagement financier pour moderniser l'incinérateur, un projet représentant la moitié de l'investissement effectué pour réaliser le réseau de tramway.

Une aide pour Mayotte via Secouristes sans frontières


Le conseil métropolitain débute par une minute de silence en hommage aux victimes du cyclone Chido à Mayotte, un phénomène que François Rebsamen qualifie de «plus grande catastrophe climatique que la France ait connue de toute son histoire».


Tout comme la Ville avait voté, le 16 décembre dernier, une subvention de 50.000 euros à la Croix-Rouge française, les élus métropolitains votent à l'unanimité l'attribution d'une aide de 50.000 euros à l'association Secouristes sans frontières (lire notre article).

Tandis que Bruno David (LR) tique sur l'expression «peuple mahorais», sous-entendant une lecture ethnique, François Rebsamen renvoie l'opposant dijonnais dans les cordes : «ce qui caractérise en général un peuple, c'est un territoire, une culture, une langue ; le peuple mahorais, qui a fait le choix de la France et de la République française, a toutes les caractéristiques de ce qui est un peuple, surtout sur une île. (…) Le peuple mahorais est composé des Français qui sont sur ce territoire de l'autre bout du monde. Nous pensons à tous ces réfugiés climatiques, à tous ceux qui ont été tués et nous ne faisons pas de distinction dans la souffrance et dans la mort».

Jean-Claude Girard relève «une situation financière consolidée»


Le vice-président Jean-Claude Girard (sans étiquette) présente le rapport concernant le débat d'orientation budgétaire, élaboré dans un contexte d'incertitude puisque l'exécutif national n'est pas en mesure de faire adopter une loi de finances pour 2025. Cela a conduit la collectivité à reporter à fin janvier le vote de son propre budget primitif pour 2025.

«Dijon Métropole se trouve dans une situation financière consolidée», assure le rapporteur qui met d'emblée en avant une capacité de désendettement inférieure à 4 ans tandis que la dette a été diminuée pour atteindre 239,4 millions à fin 2024.

Stabilité de la fiscalité au prix d'un réendettement


Pour construire le budget primitif, l'exécutif métropolitain a retenu des perspectives macroéconomiques envisageant une faible croissance à 1,1%, une inflation réduite à 1,8% et une baisse des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne en 2025.

L'objectif financier vise la «stabilité» des taux d'imposition, dont la taxe sur les ordures ménagères, une capacité d'autofinancement «proche de 60 millions d'euros» et une épargne nette «proche de 40 millions d'euros».

Après reprise des résultats de l'exercice antérieur, un réendettement devrait atteindre 15 millions d'euros sur l'année. La capacité de désendettement s'en trouverait néanmoins contenue sous 5 années.

L'investissement est prévu pour osciller entre 125 et 130 millions d'euros et devenir ainsi «le plus élevé depuis 2012» (contre 104,44 millions d'euros inscrits au BP 2024 et 88,8 millions d'euros réalisés en 2023 en tenant compte d'un taux d'exécution de 87%). Cela dans le cadre du pacte financier passé entre les communes et la Métropole qui prévoit 500 millions d'euros d'investissement sur la mandature 2020-2026.

La dotation globale de fonctionnement versée par l’État a la Métropole de Dijon ne cesse de baisser depuis 2015 où elle s'élevait à plus de 36 millions d'euros. Après 28,7 millions d'euros en 2024, la collectivité s'attendant à une DGF oscillant entre 27,4 et 28,4 millions d'euros.

Emmanuel Bichot «envisage sereinement» l'exercice 2025


Depuis les rangs des oppositions, Emmanuel Bichot (LR, AD), président d'Agir pour Dijon Métropole, choisit de souligner d'emblée l'excédent budgétaire de la collectivité atteignant 82,5 millions d'euros en cumulé.

À cela s'ajoutent des recettes de fonctionnement attendue en hausse, entre 2,5% et 3,3%, tandis que l'augmentation des dépenses de fonctionnement est envisagée entre 1,7% et 2%, soit autour de l'inflation. Les dépenses de personnels augmenteraient de 2,2%, soit plus que l'inflation, cette fois.

«Dans ces conditions, il est possible d'envisager sereinement l'exercice 2025 et de financer un volume d'investissement important», résume l'opposant qui émet néanmoins des «réserves» sur le programme de renouvellement des véhicules lourds dont les véhicules à hydrogène pour lesquels 16 millions d'euros sont prévus.

Dans le même registre, l'élu conservateur considère comme «insuffisant» le budget prévu pour l'entretien des voiries, envisagé à hauteur de 22,5 millions d'euros.

«C'est assez difficile de critiquer», se gausse alors François Rebsamen.

Laurent Bourguignat déplore le réendettement pour «financer des projets colossaux mal calibrés»


Laurent Bourguignat (LR, NE) enchaîne pour dénoncer «l'alliance honteuse entre la gauche extrême et l'extrême-droite» qui a permis la censure du gouvernement de Michel Barnier, provoquant l'incertitude actuelle.

Dans ce contexte national, l'élu gaulliste appelle l'exécutif métropolitain à «la prudence» et déplore le réendettement pour «financer des projets colossaux mal calibrés dont les coût dérapent» en citant pêle-mêle au projet hydrogène, On Dijon, l'accueil des écoles d'ingénieurs ESEO-ESTP ou encore les «achats non-anticipés» de l'immeuble Atrium, du parking Heudelet et du centre de formation du DFCO.

Ajoutant à cela la modernisation de l'incinérateur, l'opposant s'alarme de la «somme colossale» pesant sur la dette de la collectivité : «la machine s'emballe, la Métropole s'engage sur d'autres d'investissements à la fois, sans être sécurisés sur la mise en œuvre opérationnelle des projets».

Si le Dijonnais se félicite de l'avancée du campus Maret et de la rénovation énergétique de copropriétés privées, il fustige la politique urbanistique, l'«échec» du réaménagement de la place du 30-Octobre, le réseau Divia «trop centré sur le tram», la stratégie de stationnement, ainsi que la sécurité et la tranquillité publique vues comme des «sujets de préoccupation majeure pour nos concitoyens».

En réaction, François Rebsamen renvoie au rapport de la chambre régionale des comptes : «nous allons dans le bon sens».

Olivier Muller appelle à «abandonner toutes les dépenses climaticides»


À son tour, Olivier Muller (LE) débute son intervention en abordant la situation nationale et la nomination de François Bayrou comme Premier ministre : «il y a peu de chance de voir un changement de cap politique vers plus de justice sociale, fiscale et environnementale».

Localement, l'écologiste appelle à «abandonner toutes les dépenses climaticides» pour favoriser «la transition écologique».

Au chapitre des investissements, l'opposant déplore la modernisation de l'incinérateur – prône plutôt «une stratégie efficace de réduction des déchets» –, le développement des projets hydrogène et On Dijon tandis qu'il regrette que «la politique vélo manque d'ambition». «L'urgence est d'avoir des continuités cyclables et sécurisées.»

«Nous avons là de quoi préparer sereinement un bon budget 2025 quoiqu'il arrive», résume alors le président de la Métropole de Dijon.

183 millions d'euros pour moderniser l'incinérateur


Arrive alors l'heure de se pencher sur le deuxième dossier le plus important de la session : la modernisation de l'unité de valorisation énergétique des déchets (UVE), «élément essentiel» de la collectivité en matière d'énergie.

Le rapport est présenté par Jean-Patrick Masson (écologiste indépendant) qui expose les enjeux : «conforter la mission de Dijon et de son unité de valorisation énergétique dans l'équilibre régional», «rester une référence de qualité de traitement» – c'est à dire ne plus utiliser d'eau ni de gaz –, «continuer d'assurer la transition énergétique du territoire», fournir de l'énergie auprès des réseaux de chaleur, assurer un «prix bas» de l'énergie et diminuer «de manière importante» les émissions de polluants.

La collectivité s'appuie sur la directive de l'Union européenne du 24 avril 2024 – pas encore transposée dans le droit français – qui prévoit la réglementation de la mise en décharge des déchets pour les dix prochaines années.

Gérée en régie publique, l'UVE actuelle compte deux lignes avec une capacité maximale de 140.000 tonnes annuelles. L'exécutif ne prévoit pas de ce changement à ce sujet.

La collectivité compte investir 183 millions d'euros TTC sur sept ans pour remplacer les deux fours en deux phases sans arrêt de l'équipement : construction d'un nouveau four (travaux de janvier 2027 à juin 2029), réfection d'un four (pour une livraison en septembre 2030) puis démantèlement du four inchangé. Parallèlement, le turbo-alternateur va être rénové lui aussi.

La production d'énergie est attendue en augmentation de 57%, pour atteindre 240 GWh par an, et le taux de couverture du réseau de chaleur urbain devrait passer de 30 à 37%.

Sur la base d'un scénario d'une inflation moyenne de 1,5% par an, le rapporteur envisage des recettes supplémentaires de 8,4 millions d'euros par an et des dépenses – principalement sous la forme d'un emprunt sur 25 ans – de 8,5 millions d'euros par an.

«C'est une opération financièrement risquée», note Emmanuel Bichot


«La modernisation de cette usine s'impose», commente Emmanuel Bichot qui considère néanmoins que «brûler toujours plus de déchets dans la métropole de Dijon en les collectant toujours plus loin n'est pas une grande ambition écologique». «La priorité doit être de réduire le volume de déchets résiduels à brûler après le tri et la valorisation ; les transports en camion sur des distances de plus en plus longues restent aberrants.»

L'opposant regrette que le coût des études préalables soit passé de 400.000 euros à 1,2 million d'euros. «C'est une opération financièrement risquée», note-t-il au regard de l'investissement global.

«Ce n'est vraiment pas un sujet que vous maîtrisez», tacle François Rebsamen, «quand vous étiez conseiller départemental, vous avez voté pour le centre d'enfouissement de [Semur-en-Auxois]». «Quand j'ai été élu, un centre d'enfouissement technique était prévu à l'entrée de Dijon, sur le site de Fauverney, j'ai mis fin à cela. (…) Vous voudriez construire des centres d'enfouissement techniques un peu partout sur le territoire. (…) Nous sommes en avance pour lutter contre le réchauffement climatique.»

Laurent Bourguignat propose de confier la gestion de l'incinérateur au secteur privé


Laurent Bourguignat reprend son propos concernant le budget en soulignant une «dépense colossale». Considérant que «cet investissement majeur pèsera sur la finances de la Métropole et participera à son réendettement», l'élu gaulliste incite à délégation la gestion de l'équipement à une entreprise privée qui pourrait alors «porter une partie de l'investissement».

Le président de la Métropole voit donc dans ces propos «une volonté de privatisation». «Que Dieu nous protège que vous soyez un jour en responsabilité ici quand je vois ce que vous dites.»

Stéphanie Modde souhaite voir s'«étendre le réseau de chaleur à UVE constante»


Si elle se félicite de la réduction de l'enfouissement des déchets, «pire des solutions», Stéphanie Modde (LE) appelle néanmoins à «une baisse effective des déchets à la source».

«Un réseau de chaleur qui s'étend, c'est vertueux», reconnaît l'écologiste, «ceci doit s'accompagner d'une ambition réelle sur la rénovation thermique» pour pouvoir «étendre le réseau de chaleur à UVE constante». Elle aussi s'oppose à l'éventualité «d'aller chercher des déchets par camions de plus en plus loin».

François Rebsamen répond à «l'écologie un peu radicale» des ex-Verts


«Vous êtes tenante d'une écologie un peu radicale, nous sommes tenant d'une écologie qui permette d'avancer concrètement», réagit François Rebsamen, «déçu» par l'abstention des Écologistes. «Vous êtes un peu gonflée de parler de  rénovation thermique des bâtiments au moment où la Région a supprimé son aide sur deux dossiers.»

«Notre UVE pourrait rendre bien des services et éviter bien des camions sur la route à propos des déchets d'activité économique», commente à son tour Jean-Patrick Masson.

Patrick Chapuis (LR), «un des plus anciens élus» de l'intercommunalité dijonnaise, intervient alors pour historiciser l'évolution de l'incinérateur. Le maire de Fontaine-lès-Dijon salue le «volet valorisation» de l'usine pour souligner «l'intérêt du développement des technologies» et indique qu'il «soutient» ce projet.

L'autorisation de programme est votée malgré dix abstentions.

844.000 euros pour aider les rénovations thermiques de la Tour Bagatelle et de la résidence Kennedy


La copropriété de la Tour Bagatelle, comprenant 146 logements sur 16 niveaux, située rue des Perrières, à Dijon, a candidaté à l'appel à manifestation d'intérêt de la Métropole pour un projet de rénovation thermique lui permettant d'obtenir une aide de 482.160 euros afin de contribuer à l'obtention du niveau bâtiment basse consommation-rénovation.

Idem pour la résidence Kennedy, comprenant 93 logements sur 16 niveaux, située à Chenôve. La subvention se monte à 362.280 euros.

En tant que conseillère métropolitaine, Stéphanie Modde «valide» les deux rapports, mais en tant que conseillère régionale, l’Écologiste répond à François Rebsamen pour lui  indiquer que «la Région accompagne de façon très volontariste les habitats à loyer modéré avec 10 millions d'euros par an».

En revanche, concernant les copropriétés privées, «c'est un véritable Plan Marshall qu'il nous faut» car «ce n'est pas à la hauteur d'une Métropole ou d'une Région de rénover l'ensemble des bâtiments».

«On est fier d'intervenir, vous qui êtes une écologiste radicale, je regrette que vous ne souteniez pas sur une telle démarche», martèle le social-démocrate, «nous, on propose concrètement d'avancer».

«Nous apprécions le côté très concret et très opérationnel», abonde Laurent Bourguignat.

Le Zénith fêtera ses 20 ans en 2025


En fin de session, la vice-présidente Christine Martin se félicite que Dijon accueille «un des meilleurs Zénith de France». La vice-présidente annonce que les tarifs de réservation des espaces du Zénith ont augmenté d'un coefficient de 1,17 au 1er décembre 2024.

L'équipement culturel fêtera ses 20 ans en 2025.

Jean-Christophe Tardivon

Le dossier de la Métropole de Dijon sur la modernisation de l'unité de valorisation énergétique des déchets


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