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31/03/2023 18:38

DIJON MÉTROPOLE : Les principaux débats du conseil métropolitain du 23 mars

Révision du projet métropolitain, participation à la SPL Dijon Bourgogne Events, légumerie labellisée Agriculture biologique et Plan vélo étaient au programme, le 23 mars dernier. «On va contribuer à augmenter l'attractivité de la capitale régionale», a indiqué François Rebsamen.
Véritable feuille de route de la collectivité, le projet métropolitain a fait l'objet d'une révision qui a constitué le dossier principal inscrit à l'ordre du jour de l'assemblée plénière, le 23 mars 2023.

Cette révision est soumise à l'approbation des élus. Par rapport à la version 2017-2022, des éléments ont été ajoutés concernant la viticulture, l'eau et l'assainissement, la santé, la culture ou encore le soutien au sport.

Elle officialise le lancement d'études pour le développement du réseau de transport public, par une extension du tramway ou des lignes de bus en site propre (lire notre article). Elle crée une direction générale de la transition climatique.


«On a toutes les raisons d'être optimistes dans l'avenir», estime François Rebsamen


«C'est quelque chose que l'on construit en commun», prend soin de préciser François Rebsamen (PS, FP), président de la Métropole de Dijon, en ouvrant les échanges. «C'est la différence entre un projet municipal et un projet métropolitain. (…) Un projet métropolitain, c'est l'assemblée d'une réflexion issue de 23 communes. C'est une échelle différente qui gomme un peu les sensibilités politiques des uns et des autres. Nous sommes ici les représentants de nos communes au sein de la Métropole et nous travaillons ensemble dans l'intérêt général des 23 communes.»

«On a toutes les raisons d'être optimistes dans l'avenir malgré les difficultés que l'on connaît aujourd'hui : la Métropole gagne des habitants, le logement se porte bien pour le moment, l'emploi est dynamique, il y a un dynamisme économique», poursuit le président de la collectivité. «On va contribuer à augmenter l'attractivité de la capitale régionale.»

«La dynamique économique a fait qu'on a des recettes supplémentaires», précise-t-il au moment d'enregistrer dans une décision budgétaire modificative une recette supplémentaire de cotisation foncière des entreprises de 1,3 millions d'euros de recette supplémentaires liée à l’installation de nouvelles entreprises sur le territoire.

Olivier Muller critique «la méthode»


Au nom du groupe Agir pour Dijon Métropole, Laurence Gerbet (NC) se charge de porter le fer contre cette révision la première en se disant d'emblée «déçue» face à «un document généraliste avec beaucoup de phrases creuses et de formules toutes faites». L'opposante annonce un vote défavorable.

Olivier Muller (EELV) enchaîne pour critiquer «la méthode», regrettant de ne pas avoir un bilan du précédent projet métropolitain et que les «propositions pertinentes» du conseil de développement aient été écartées. Faute de débat sur ces propositions, l'opposant considère que «cette étape démocratique a été confisquée».

L'écologiste pointe de «grosses lacunes pour créer des conditions optimales de transition» ne voyant aucune mesure pour stocker l'eau des sols ni d'«inflexion» concernant l'urbanisation. Il revendique un «moratoire» sur les projets immobiliers et relaie une étude de Fédération nationale des associations d'usagers des transports (AFNAUT) jugée «sévèrement» Dijon pour «son manque d'ambition en matière de de politique cyclable». Selon lui, aucune mesure concrète n'est envisagée comme «alternative crédible à la voiture».

Olivier Muller signale un «oublie de taille» concernant la «Métropole zéro déchet» alors que l'obligation de tri des biodéchets à la source s'imposera en 2024.

L'opposant appelle à mettre en œuvre des «formules innovantes» pour impliquer les citoyens aux décisions de la collectivité.

«Il y a eu une large concertation», réagit François Rebsamen évoquant trois réunions publiques avec 600 participants au final, 50 questions et 7 rencontres thématiques.

«Nous ne croyons pas au concept de densité heureuse», indique Laurent Bourguignat


«Nous jugeons la politique d'urbanisme trop agressive», lance à son tour Laurent Bourguignat (LR, NE) en signalant les «points de divergence» du groupe Dijon Métropole autrement. «Nous ne croyons pas au concept de densité heureuse.»

L'opposant préfère attirer l'attention sur le dossier des transports en appelant à une «bonne fluidité du contournement routier de Dijon», au «renforcement  du maillage du réseau de bus dans les communes et les quartiers», au «renforcement de la flotte de taxis» et à la «restauration de la halte ferroviaire de [Neuilly-Crimolois]».

«Nous estimons que le projet actuel accueille avec trop de bienveillance la future [zone à faible émissions de particules fines]», ajoute-t-il avant de mentionner des réserves concernant les «investissements colossaux» pour le développement de la production d'hydrogène ou encore On Dijon.

In fine, Laurent Bourguignat pointe la tranquillité publique comme «angle mort» en lien avec les transports publics ou l'urbanisme.

«La ZFE fera l'objet d'une concertation le moment venu», indique François Rebsamen


«La Métropole de Dijon compte 1.000 habitants au kilomètre carré, c'est 1.800 à Nancy, c'est ça la densité», répond François Rebsamen.

Alors que le président de la collectivité s'était montré jusqu'à présent circonspect concernant l'obligation d'instaurer une ZFE en 2025, il envisage à présent «une question de santé publique qui vise à améliorer la qualité de l'air». «[La ZFE] va contribuer avec une décarbonation de la flotte de véhicules particuliers. Compte-tenu de ses impacts économiques et sociaux, elle fera l'objet d'une concertation le moment venu et son calendrier prendra du temps. La qualité de l'air à Dijon est déjà bien meilleure que dans la totalité des métropoles.»

Adrien Guené envisage «un véritable espoir avec le trait d'union entre l'hyper urbain et le monde rural»


«La vision portée dans ce projet est globalement satisfaisante (…) parce que ce projet a cherché l'équilibre notamment en matière de transformation urbanistique et écologique», analyse pour sa part l'élu talantais Adrien Guené (LR) qui envisage «un véritable espoir avec le trait d'union entre l'hyper urbain et le monde rural».

Adrien Guené considère toutefois comme «insuffisantes» les questions de sécurité dans les transports et les orientations des études sur le réseau de transports publics. Cependant, il votera favorablement à la révision du projet métropolitain.

La révision est adoptée à une large majorité malgré deux votes contre et six abstentions.

La liste des équipements exploités par Dijon Bourgogne Events en question


Le 20 mars dernier, les élus de la Ville de Dijon ont voté la création de la société publique locale Dijon Bourgogne Events pour exploiter le parc des expositions. Ce jeudi, est soumise au vote la participation de 100.000 euros de la Métropole au capital de la SPL.

Président du groupe d'opposition Agir pour Dijon Métropole, Emmanuel Bichot (LR) regrette la création d'une nouvelle structure publique. Sa préférence allait à la prolongation de la délégation de service public attribuée à Dijon Congrexpo pour préparer «sereinement» un nouveau contrat. L'opposant insiste sur l'état «préoccupant» du parc des expositions.

Dans une ambiance tendue, Laurent Bourguignat critique lui aussi la constitution d'une SPL et pointe les statuts autorisant, selon lui, l'exploitation de «tous les équipements culturels et touristiques». L'opposant demande alors quels sont les équipements concernés.

La réponse qui n'était pas venue à la Ville arrive à la Métropole : «pour le moment, aucun autre que le parc des expositions et le palais des congrès», répond le président de la collectivité.

Danielle Juban désignée présidente du CA de Dijon Bourgogne Events


L'élue fontenoise Anne Perrin-Louvrier (LR) regrette qu'il n'y ait pas de femme parmi les représentants de la Métropole au conseil d’administration de la nouvelle SPL (Jean-François Dodet et Rémi Detang).

Ce à quoi, le président de la collectivité répond qu'il y a «plus de maires hommes que de maires femme à la Métropole».

Toutefois, la parité est respectée en tenant compte des représentantes de la Ville de Dijon. D'ailleurs, le 30 mars, Danielle Juban se sera effectivement vue désignée présidente du conseil d'administration de Dijon Bourgogne Events.

La participation de la Métropole à Dijon Bourgogne Events est votée à une large majorité malgré trois voix contre et six abstentions.

«La légumerie sera labellisée Agriculture biologique», souligne Philippe Lemanceau


L'inauguration de la légumerie de la Métropole est prévue le 17 mai prochain. Dans le cadre du plan alimentaire territorial de la collectivité, cet équipement traitera la production des maraîchers à destination des cuisines de la restauration collective, à commencer par la restauration scolaire dijonnaise. Selon leur catégorie, les légumes seront préparés, épluchés ou pressés.

«Notre ambition est de passer à 400 tonnes de légumes [par an] puis à 2.000 tonnes de légumes», signale le vice-président Philippe Lemanceau (PS), ce qui correspond aux besoins estimés de l'ensemble des restaurants collectifs publics et privés de la métropole (établissements scolaires, restos U, CHU...).

«La légumerie sera labellisée Agriculture biologique pour répondre aux demandes des clients, notamment la Ville de Dijon, et les premiers achats ne feront que auprès de producteurs bio qui s'organisent pour répondre», souligne le socialiste. «Ça a un double côté vertueux, pour nos enfants et pour la production.»

Vers une «coopération» entre la Métropole et le Département


Depuis le haut de l'hémicycle, Bruno David (LR) considère que «le loyer est relativement irraisonnable» car «sous-évalué» face à «un tonnage surévalué». «Le modèle économique global me semble un peu trop fragile à l'heure actuelle», analyse l'opposant.

Pour sa part, Laurent Bourguignat soutient le projet de légumerie tout en demandant que «le sourcing ne doit pas limité aux agriculteurs bio». L'opposant suggère la mise en place d'une unité de surgélation et interroge le président sur la possibilité d'approvisionner les collèges de la Côte-d'Or.

Effectivement, dans le cadre de son propre plan alimentaire territorial, le conseil départemental de la Côte-d'Or porte, lui aussi, un projet de légumerie participant d'un «écosystème agricole et agroalimentaire» à Villers-les-Pots. Cependant, le 28 février dernier, François Sauvadet (UDI), président du Département, a indiqué qu'il n'excluait pas d'utiliser la légumerie de la Métropole de Dijon (lire notre article).

Ce jeudi, François Rebsamen a signalé «des contacts» entre le Département et la Métropole à ce sujet : «nous pouvons accueillir le tonnage».

La mise en place d'une régie publique pour gérer cette légumerie est adoptée à la quasi unanimité avec une seule abstention.

Nathalie Koenders présente un plan vélo qui vise 12% en 2030


Le rapport sur Plan vélo 2023-2030 est présenté par la vice-présidente Nathalie Koenders (PS). Ce schéma directeur des aménagements cyclables s'inscrit lui même dans le plan définissant l'urbanisme et les déplacements (PLUi-HD).

«L'objectif n'est d'opposer les transports les uns aux autres mais d'être dans l'intermodalité», prend soin de signaler la socialiste qui revendique «une ambition et un investissement important». Le Plan vélo vise 12% de part modale en 2030 contre 3% en 2016.

Le Plan vélo prévoit de «sécuriser» les déplacements à vélo sur des axes structurants reliant Dijon et les autres communes et d'«apaiser» la circulation par ailleurs en abaissant la circulation de certaines voies à 4.000 véhicules par jour pour ne pas avoir à créer un aménagement spécifique aux vélo.

La collectivité mobilise deux millions d'euros par an pour mettre en œuvre ce schéma directeur.

Certains travaux seront mutualisés comme actuellement à Ahuy au gré de l'aménagement de l'échangeur entre la RN 274 et la RM 107a.

En 2024, Keolis Dijon Multimodalité devrait proposer la location de vélo cargos et de vélos électriques en plus des Divia Vélodis et Divia Vélos. Une application numérique conseillera les itinéraires les plus sécurisés.

À noter que les arceaux vélo relèvent du mobilier urbain et donc d'une compétence communale.

Bruno David calcule que le budget correspond à 8 euros par habitant


Alors que la vice-présidente a fait référence au bon classement des villes cyclables établi en 2017, Bruno David signale que «Dijon n'est plus sur le podium depuis longtemps», apparaissant à la douzième place en 2021.

«L'histoire de votre action en faveur du vélo nous incite à être prudent», poursuit l'opposant qui regrette la «non prise en compte du vélo» au niveau de la ZAC de Beauregard. Bruno David juge «ambitieux» l'objectif de part modale de 12% et calcule que le budget mobilisé correspond à 8 euros par habitant et par an.

Laurence Gerbet demande «un plan d'action pour lutter contre le vol de vélo»


Ce plan est jugé «très insuffisant» par Laurence Gerbet. «Le principal défaut est l'impasse sur son financement», poursuit l'opposante qui ne voit «aucune estimation sur le coût des projets envisagés».

Laurence Gerbet demande de traiter «les difficultés de cohabitation entre les vélos et les piétons» et de mettre en place «un plan d'action pour lutter contre le vol de vélo».

«Pour les écologistes, ce n'est pas un véritable plan vélo», lance Olivier Muller


«Il était temps de combler ce décalage entre envie populaire de vélo et l'insuffisance de conditions pour que ce vélo devienne un enjeu de politique majeur», déclare Olivier Muller.

«Pour les écologistes, ce n'est pas un véritable plan vélo», lance l'opposant, le budget et le phasage ne correspondant pas à ses attentes.

En réponse, François Rebsamen évoque les précédents «efforts» réalisés par Catherine Hervieu (EELV), alors dans la majorité dijonnaise, en faveur de l'utilisation du vélo.

«On dresse les cyclistes contre les automobilistes», estime Adrien Guené


«Le principal frein au développement du vélo, c'est la sécurité des itinéraires et des vélos en stationnement», analyse Laurent Bourguignat qui demande à «offrir le marquage des vélos antérieurs à 2021».

Adrien Guené partage sa lecture d'«une vision plaquée» : «on dresse les cyclistes contre les automobilistes, (…) on impose une réflexion politicienne».

Alors que les débats évoquent régulièrement le mauvais état de certaines voiries de la métropole – comme la rue de Mirande à Dijon –, Le Talantais glisse que «les vélos ont plus besoin de voiries en bon état que les voitures ou les bus».

Pour sa part, Jean-Philippe Belleville (sans étiquette), maire de Sennecey-lès-Dijon, pointe les contraintes liées à «l'entretien» des pistes cyclables.

Nathalie Koenders revendique «un meilleur partage de l'espace public»


«Il ne s'agit pas d'opposer les différents modes de transport, il s'agit juste d'un meilleur partage de l'espace public», réagit Nathalie Koenders qui défend «un plan ambitieux».

Pour exemplifier, François Rebsamen compare le budget de 14 millions d'euros sur 7 ans au montant de 10 millions d'euros mobilisé par le Département pour «plus de mètres linéaires à la campagne».

Le schéma directeur est adopté à une large majorité nonobstant 11 abstentions.

«Le sort climatique de nos territoires se joue maintenant», alerte Jean-Patrick Masson


Le cadre d'élaboration du prochain Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) de la collectivité est présenté par le vice-président Jean-Patrick Massion (écologiste indépendant) qui renvoie tout d'abord à la synthèse pour les décideurs du sixième rapport du GIEC.

«La question qui se pose, au travers du changement climatique et de l'adaptation à celui-ci, c'est celle de l'équité entre les territoires, l'équité entre les gens, de l'équité entre ceux qui ont le moins contribué – et qui sont le plus exposés en général – et ceux qui ont le plus contribué qui sont ce qu'on appelle les pays développés», expose le vice-président.

«C'est le modèle de consommation et de production qui est interpellé», souligne l'écologiste, «la situation doit nous amener à prendre en mains notre destin énergétique». «Il convient que chacun, à son niveau, fasse ce qu'il faut. (…) Il est particulièrement important qu'on se mobilise maintenant. (…) Le sort climatique de la planète, de nos territoires se joue maintenant.»

De façon réglementaire, le PCAET devant prendre en compte le Schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires  de la Région Bourgogne-Franche-Comté. Il devra être compatible avec le PLUi-HD, le SCOT, le Plan de protection de l'atmosphère et la Stratégie nationale bas-carbone.

Durant la concertation, seront organisés un séminaire de sensibilisation pour les élus et agents de la collectivité, l'implication d'acteurs territoriaux, la saisine du conseil de développement, la présentation d'une exposition itinérante, la tenue d'ateliers-débats et la réalisation finale d'un livre blanc.

Emmanuel Bichot demande «une cartographie des îlots de chaleur»


Olivier Muller propose d'introduire un «dispositif complémentaire» au cahier de doléances accompagnant la concertation autour du PCAET, d'organiser une «votation citoyenne» et demande un bilan du PCAET précédent.

«Le plan précédent s'est terminé en 2020 et nous attendons toujours le bilan d'exécution», rebondit Emmanuel Bichot. Au gré d'un document «essentiel», l'opposant appelle à «hiérarchiser les priorités» et demande «une cartographie des îlots de chaleur et de fraîcheur selon une méthode multicritères». «Nous avons une responsabilité pressante de nous adapter au réchauffement climatique.»

Jean-Patrick Masson préfère anticiper les îlot de chaleur


Jean-Patrick Masson répond sur le bilan en évoquant un «délai» dû aux effets de la crise sanitaire. Selon le vice-président , «ce qui est intéressant, ce n'est pas la carte, c'est d'être en capacité de déterminer avant la survenance d'un îlot de chaleur là où il va se dérouler pour protéger les personnes les plus fragiles qui sont exposées». Le rapport ne génère que trois abstentions.

À la grande satisfaction du maire d'Ahuy Dominique Grimpret (sans étiquette) – qui ne cachait pas sa désapprobation devant les interventions de fin de conseil –, la session se termine sans exposé de vœu ni question orale.

Jean-Christophe Tardivon

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