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04/11/2022 19:57
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DIJON MÉTROPOLE : Tous les syndicats de Divia à l'unisson pour revendiquer une hausse des rémunérations

Cela ne s'était pas vu depuis plus de dix ans. Les syndicats CGT, FO, UNSA et CFDT ont organisé un rassemblement devant le siège de Dijon Métropole, ce vendredi 4 novembre.
Une hausse des salaires de 5% ? Bon nombre d'employés auraient signé les yeux fermés avant la crise sanitaire, quand les taux d'intérêt et l'inflation étaient sous le seuil des 2%. Aujourd'hui, les crédits à la consommation sont passés au-dessus de 2%, l'inflation sur un an glissant s'affiche à 6,2% en octobre. De plus, la Côte-d'Or tend vers une situation de quasi plein-emploi.

Dans ce contexte, la CGT maintient sa revendication d'une hausse des salaires de 10% sur l'année 2022 quand Keolis Dijon Mobilités – délégataire de Dijon Métropole qui exploite le réseau de transports en commun sous la marque Divia – a acté 4,8% de hausse depuis le début de l'année.


Même si les revendications peuvent diverger sur certains points, la CGT a réussi à entraîner l'ensemble des syndicats de Keolis Dijon Mobilités – l'UNSA, FO et la CFDT – dans un rassemblement à l'unisson devant le siège de la Métropole de Dijon pour mettre la pression sur la collectivité. La dernière mobilisation unitaire au sein de Divia remontant à plus de dix ans. La CGT annonce 185 grévistes sur les 500 agents de l'entreprise.

«Les réunions se multiplient, on a très peu d'avancées»


Ce vendredi 4 novembre 2022, une centaine de personnes sont donc rassemblées pour interpeller à distance les élus. Vacances scolaires obligent, le calme règne dans le bâtiment, de nombreux bureaux sont éteints. Trois policiers municipaux sécurisent l'accès mais les manifestants ne s'approcheront même pas. Aucun élu ne viendra à leur rencontre.

Le matin même, les représentants syndicaux de la CGT, de l'UNSA et de FO ont rencontré le nouveau directeur de Keolis Dijon Mobilités Laurent Calvalido, deux jours après sa prise de fonctions. «Les réunions se multiplient, on a très peu d'avancées», peste Mounir Smaïli, délégué syndical CGT Transports publics urbains de voyageurs de Dijon Métropole.

«On ne peut pas repartir de zéro»


Même, l'histoire bégaie. «Du côté de la direction, la rencontre avait pour objectif de nous demander de desserrer l'étau en termes de conflit social pour avancer sur les sujets qui nous préoccupent», relate le délégué syndical CGT qui se souvient de termes équivalents prononcés en octobre 2018.

Conditions de travail, sécurité des agents, rémunérations... «on ne peut pas repartir de zéro», prévient Mounir Smaïli qui demande à la direction «un calendrier sur des projets à court, moyen et long terme». «On a plusieurs cahiers de revendication qui ont été donnés à l'entreprise depuis des années. Il faut savoir quel cap on se fixe.»

«L'indexation des salaires sur l'inflation est la question primordiale»


Au micro, Frédéric Pissot, secrétaire départemental de la CGT en Côte-d'Or, élargit le champ des revendications à l'ensemble des secteurs : «la question majeure dans le pays, c'est la bataille des salaires. La question des dividendes est aussi posée. (…) L'indexation des salaires sur l'inflation est la question primordiale qu'il faut poser».

Et de donner des exemples propres à encourages les grévistes : sept jours de grève à Lactalis dans le Jura pour 6,9% d'augmentation ou encore cinq jours de grève aux surgelés Marie aussi pour 6,9% d'augmentation. «C'est tous ensemble que l'on peut gagner des augmentations de salaires pérennes, pas de la prime.»

L'UNSA et FO revendiquent «une revalorisation des coefficients»


«Cela fait plusieurs années qu'on attend les améliorations des conditions de travail», indique Julien Scheid, représentant syndical UNSA Divia, «ça se dégrade de plus en plus».

Si la CGT demande une hausse généralisée des salaires au sein de l'entreprise, l'UNSA et FO revendiquent «une revalorisation des coefficients» avec «des barèmes évolutifs», c'est à dire une hausse de la base servant au calcul des rémunérations, métier par métier, en lien avec la convention collective.

«La direction estime que nos métiers n'ont pas évolué alors qu'on a assez d'arguments pour prouver le contraire. Aujourd'hui, on a une productivité qui évolue, on a une charge de travail qui s'alourdit, on a une offre de transports qui s'accroît, des objectifs qui augmentent mais nos coefficients n'augmentent pas. Cela fait plus de onze que l'on n'a pas eu de revalorisation»

L'autre différence avec la CGT est stratégique. Plutôt qu'une grève perlée, l'UNSA et FO entendent «trouver des dates pertinentes» pour des appels à la mobilisation. D'où la séquence spécifiques durant la Foire de Dijon.

«On s'excuse de la gêne occasionnée auprès des usagers mais on fait comme on peut», se désole Julien Scheid, «le but est qu'on lève le conflit pour avoir des ouvertures à la négociation. On cherche à avoir des propositions écrites».

La CFDT, présente «par solidarité»


De son côté, la CFDT, syndicat non représentatif au sein de KDM, revendique une augmentation de la valeur du point dans le calcul des rémunérations. Néanmoins, quelques drapeaux orange et blanc flottent autour de François Vandenbroucke, représentant syndical de la CFDT Divia. Les adhérents CFDT sont venus «par solidarité».

«On s'aperçoit que dans la branche, et surtout à Dijon, les salaires n'ont pas été revalorisés tels qu'ils auraient dû être au regard de l'inflation», analyse  François Vandenbroucke. «Avec le temps, on obtient des qualifications supérieures, ce serait bien que Keolis Dijon Mobilités le reconnaisse».

La CGT revendique +10% sur les salaires, Divia met en avant +7,5% de masse salariale


Anticipant la poursuite de la hausse du coût de la vie, la CGT demande donc une hausse des salaires de 10% en 2022 correspondant à «l'inflation réelle». La Banque de France envisage une inflation oscillant entre 4,2% et 6,9% en 2023 avant un retour à 2,7% en 2024.

De son côté, Keolis Dijon Mobilités met en avant une hausse de salaires atteignant 4,8% sur l'année représentant une enveloppe globale de 1,2 million d'euros ainsi que des primes et intéressement représentant plus de 900.000 euros en 2022. La masse salariale de l'entreprise a ainsi augmenté de 7,5% depuis janvier dernier (lire le communiqué).

Pas de délégation reçue à la Métropole de Dijon


Les manifestants espéraient qu'une délégation soit reçue à la Métropole mais un courrier de Thierry Falconnet (PS), vice-président chargé des transports, a douché leurs attentes en renvoyant aux négociations annuelles obligatoires avec l'entreprise.

«J'ai l'impression que la réponse a été faite par la direction [de Keolis Dijon Mobilités]», s'agace Mounir Smaïli. «Le donneur d'ordres doit savoir comment ça se passe dans l'entreprise.»

Poursuite du mouvement de grève


Le mouvement est donc maintenu ce samedi 5 novembre ainsi que, probablement, la semaine prochaine. L'intersyndicale annonce que ce lundi 7 novembre, l'ensemble des agents de maîtrise du poste de commandement centralisé de Divia seront en grève, obligeant les cadres à prendre le relais.

Une nouvelle réunion entre les organisations syndicales et la direction est prévue le mercredi 9 novembre.

Jean-Christophe Tardivon

Le délégué syndical CGT de Divia explique les raisons de la grève

























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