
«Ça n’est plus possible. On ne donne pas les moyens à l’inclusion, qui pourtant est primordiale. On nous laisse crever et les élèves handicapés avec», a exprimé Christine Bernery, pour la FSU, ce mardi 13 mai.
Ce mardi 13 mai 2025, un rassemblement s’est tenu place de la Libération à Dijon à l’appel de syndicats de la fonction publique, dont la FSU. Sous un ciel mitigé mais une détermination sans faille, plusieurs dizaines de manifestants se sont réunis pour dénoncer les atteintes répétées aux droits des agents publics. Cosecrétaire départementale, Christine Bernery FSU a pris la parole pour un discours percutant, à la fois révolté et mobilisateur.
Ce qui est en jeu, selon elle, ce n’est pas seulement le sort des agents publics, mais un véritable choix de société :
« On ne lâchera rien et on ne laissera jamais passer de nouveau recul pour la fonction publique. On la défendra, parce que c’est le seul patrimoine de ceux qui n’ont que dalle. »
La liste des revendications est longue : Gel du point d’indice, jour de carence, dégradation des conditions de travail…
« Les gouvernements successifs maltraitent les agentes et les agents de la fonction publique, ce qui aggrave la crise d’attractivité de nos métiers. »
Face à cela, la FSU rappelle que seule la mobilisation permet d’obtenir des victoires.
« Le succès de la grève du 5 décembre a contraint le gouvernement à abandonner l’allongement du délai de carence de 1 à 3 jours. Dans l’éducation nationale, ça a aussi permis d’annuler la suppression des 4 000 postes qui étaient prévus. »
Mais la vigilance reste de mise. Les nouvelles annonces du gouvernement Bayrou sont perçues comme une nouvelle salve d’attaques contre le service public.
« Il nous faut encore hausser le niveau de mobilisation. »
Un point d’attention particulier a été porté sur la situation dans l’Éducation nationale, notamment dans le premier degré. Le manque de remplaçants conduit à des conditions de travail toujours plus dégradées, et à des droits spécifiques en recul.
« Sous couvert toujours de nécessités de service, nos droits sont inférieurs à ceux du reste de la fonction publique, des droits qui sont déjà réduits. »
Le constat est amer :
« On a parlé de double peine parce que non seulement on est malade, mais en plus on nous enlève 10% de la rémunération quand on est malade. Pour nous, c’est la triple peine. » En plus de la perte de rémunération, les absences médicales impactent l’ancienneté, et donc les perspectives de carrière :
« On perd une journée de l’AGS, qui compte pour notre retraite et pour nos promotions salariales. C’est dégueulasse, c’est honteux, c’est méprisant, c’est insultant. »
Enfin, la question du budget de l’Éducation a été largement abordée. Si certaines suppressions de postes ont pu être évitées grâce à la mobilisation, les fermetures de classes se poursuivent, aggravées par la baisse démographique.
« Ça n’est plus possible. On ne donne pas les moyens à l’inclusion, qui pourtant est primordiale. On nous laisse crever et les élèves handicapés avec. »
À travers ce rassemblement, les manifestants ont exprimé une volonté claire : défendre un service public fort, accessible à tous, et respectueux de celles et ceux qui le font vivre au quotidien.
« Il faut absolument obtenir des créations de postes dans toute la fonction publique et notamment dans l’éducation. »
Manon Bollery
















