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07/04/2023 16:22

DIJON : Olivier Véran promeut la «prévention active» pour l'accompagnement vers l'emploi

Le rendez-vous était prévu devant Épi'Sourire, ce vendredi 7 avril, mais le comité d'accueil de la CGT a conduit le ministre du Renouveau démocratique à opter pour l'hôtel de préfecture afin d'échanger avec des bénéficiaires de l'épicerie solidaire.
La visite officielle avait été annoncée peu avant 9 heures, ce vendredi 7 avril 2023, deux heures avant l'arrivée du cortège mais l'annonce a fuité. Ancien ministre de la Santé, actuel ministre délégué chargé du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement, Olivier Véran avait prévu d'aborder à Dijon la thématique du pouvoir d'achat.

Après Emmanuel Macron, Élisabeth Borne, Olivier Vérant est le troisième personnage de l'exécutif à être régulièrement pris pour cible par les opposants à la réforme des retraites. Autant dire que ses déplacements sont scrutés.

Oliver Véran esquive les membres de la CGT



Le ministre du Renouveau démocratique avait prévu de se rendre à l’épicerie solidaire Épi’sourire, dans le quartier du Petit-Cîteaux, à quelques mètres de l'hôtel de police de Dijon.

À l’heure du rendez-vous, une quarantaine de syndicalistes de la CGT sont présents avec drapeaux et mégaphones pour évoquer tout particulièrement le nouvel âge de départ à la retraite adopté par le parlement après que le le gouvernement d’Élisabeth Borne a engagé sa responsabilité.

Rapidement, une section d’intervention spéciale s’avance en direction des manifestants. Le secrétaire général départemental de la CGT en Côte d’Or, Frédéric Pissot, refuse de bouger face aux forces de sécurité intérieure. Il est bousculé par les boucliers des CRS qu'il interpelle : «on va être calme, laissez-nous rester pendant l’arrivée du ministre».

Direction la préfecture


Finalement, le rendez-vous est déplacé in extremis à l'hôtel de préfecture, où une table ronde est improvisée dans le hall. «Je suis venu à Dijon car la vie de la nation continue notamment celle des personnes en situation de précarité», déclare Olivier Veran avant d'insister sur la revalorisation des allocations sociales en lien avec l'inflation.

Le ministre prétendra plus tard avoir déplacé le lieu de réunions «à cause de la présence des mégaphones, qui n’auraient pas permis d’entendre les bénéficiaires de l’épicerie».

Dans le hall, sont présents notamment le préfet Franck Robine, les députés Benoît Bordat (FP), Fadila Khattabi (RE) et Didier Martin (RE), Christine Blanc (LCOP), vice-présidente du conseil départemental de la Côte-d'Or, ainsi que Thierry Fousset, président  Épi'Sourire. Appuyé par le préfet sur les questions d'emploi, Olivier Véran écoute les bénéficiaires évoquer des parcours de vie complexes.

«C’est là où l’épicerie nous aide car on est fracassé»


Il y a de l’émotion et des larmes parmi les bénéficiaires de l’épicerie solidaire qui évoquent leur situation. Plusieurs d’entre-eux craquent au moment de prendre la parole, face à un ministre qui écoute leur demande et tente d'aborder des solutions à leurs problématiques. À l'emploi, s'ajoutent les questions d'insertion sociale et de santé.

Plusieurs personnes signalent avoir eu affaire à la maladie ou au handicap. L'une d’entre-elles a été SDF durant cinq ans. D'autres furent en proie à des difficultés administratives pour trouver un travail, du fait de leur nationalité.

Un des bénéficiaires explique sa situation au ministre : «l’épicerie nous aide car on est fracassé, mais on a l’épicerie sourire qui nous aide avec ses ateliers cuisine». 

«La baisse de chômage, à notre niveau, on ne la voit pas»


Le ministre met en avant le nombre d’offres d'emploi non pourvues en Bourgogne-Franche-Comté : 40.000, tous secteurs d'activité confondus.

Une bénéficiaire de l’épicerie solidaire qui indique ne pas parvenir à trouver un emploi stable rétorque : «il y a des offres, mais est ce qu’elles aboutissent à quelque chose? Quelle est la durée? Une semaine ? Ils vous proposent des contrat après ? Moi, qu’on me donne une prime de Noël le matin alors que je ne me lève pas, ça me dérange ; moi, j’ai envie qu’on me donne de l’argent car je me lève. Alors 40 000 emplois je veux bien, mais ils aboutissent à quoi ? À rien».

Le président de l’association appuie la réaction : «40 000 emplois, nous on n’a pas du tout la même perception que vous avez, la baisse de chômage, à notre niveau on ne la voit pas». Olivier Veran confirme qu’il existe des listes d’entreprises qui peuvent embaucher immédiatement en CDI.

«C’est systémique, c’est sociétal»


La directrice de l’épicerie solidaire s’est exprimée sur les tensions professionnelles dans le secteur social face à un besoin d’accompagner les bénéficiaires individuellement.

«On voit que c’est systémique, que c’est sociétal, il y a tellement de personnes qui sont en précarité, il y a des personnes qui sont aussi en souffrance parce qu’elles ne sont plus considérés. Quelles sont les lois, quels sont les engagements qui permettent d’offrir de la qualité et de l’humanité au suivi des dossiers ? Il y a plein de travailleurs qui ne peuvent plus être dans l’humanité parce qu’ils gèrent trop de dossiers», développe-t-elle.

Olivier Véran insiste sur la «prévention active»


Olivier Véran confirme le fait que «chaque personne est unique», qu’il faut «individualiser les parcours» et parle de «prévention active» : «il ne faut pas attendre des années quand une personne décroche».

Cette action préventive est pour le ministre davantage possible aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a dix ans lorsque le taux de chômage était beaucoup plus élevé, et les demandeurs d’emploi plus nombreux à accompagner.

Olivier Véran a ensuite gagné l'Hôtel de Ville pour un échange hors presse avec le maire de Dijon François Rebsamen (PS, FP) qui, pendant la table-ronde, avait inauguré la nouvelle exposition sur les insectes pollinisateurs du Jardin de l'Arquebuse.

Texte et photographies
Sabrina Dolidze




















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