Depuis un an, l'association Ukraine Dijon Besançon manifeste tous les samedis au centre-ville de Dijon pour soutenir la population devant faire face à l'invasion russe et pour accompagner la solidarité destinée aux personnes déplacées.

Ce samedi 25 février 2023, le rassemblement a pris une tonalité particulièrement émouvante avec la commémoration de l'anniversaire du déclenchement du conflit. Selon la police, plus de 170 personnes se sont regroupées place Darcy pour une marche en direction de la place de la Libération.

Au-delà des réfugiés et des personnes ayant de la famille en Ukraine, étaient présents des militants associatifs, syndicalistes, politiques dont un élu, Patrice Chateau (GE), conseiller municipal de Dijon.

La veille, un temps officiel avait été organisé place de la Libération par la préfecture de la Côte-d'Or et la Ville de Dijon (lire notre article).

«Poutine menace le monde entier»

Alors que la sonorisation fait retentir une sirène d'alerte similaire à celles entendues dans les zones bombardées, Tetiana Yablonska, présidente de l'association Ukraine Dijon Besançon, prend la parole pour évoquer «les chiffres affreux» des victimes militaires et civils dont des enfants ainsi que «les milliers d'enfants déportés». Ainsi, elle qualifie l'action des troupes russes de «génocide».

«La Russie, Poutine menace le monde entier», poursuit Tetiana Yablonska, «on vous demande de continuer de soutenir l'Ukraine pour finir cette guerre».

La présidente de l'association rend hommage à Andréas Gallozzi qui avait quitté Dijon pour aller combattre en Ukraine dans la Légion internationale. Il a été tué le 16 février dernier par un éclat d'obus lors d'un bombardement russe.

«Nous n'avons ni fusil ni canon mais nous serons là demain»

Trésorier de l'association, Claude Noni salue «les dizaines de bénévoles sortis de leur zone de confort pour travailler et soutenir». En effet, dès mars 2022, l'association a entrepris de coordonner des actions humanitaires pour envoyer des vêtements, des médicaments en Ukraine.

Le bilan atteint aujourd'hui 300 tonnes de produits et matériels divers dont un générateur électrique de 20 tonnes pour alimenter un hôpital situé à 60 km du front près de Kherson.

«Des familles françaises ouvrent leur maison et donnent l'hospitalité à des femmes dont le seul bagage était un enfant à la main ou un bébé dans les bras», se souvient Claude Noni. Aujourd'hui, près de mille Ukrainiens résident en Côte-d'Or.

«Nous n'avons ni fusil ni canon mais nous serons là demain, jusqu'à la fin de cette guerre odieuse», ajoute Claude Noni. «Nous sommes fiers d'être Français, vive la France, vive l'Ukraine !»

«La Russie a déjà perdu»

Historienne, Nataliia Hrabovenko rappelle les grandes dates du conflit, remontant à l'annexion de la Crimée par la Fédération de Russie en 2014, et en fait une lecture politique en insistant sur «la crise systématique de l'état russe transformé par les politiques russe en désir de restaurer l'empire russe».

L'historienne dénonce «le chantage constant à l'utilisation de l'arme nucléaire contre l'Ukraine et le monde». «Le monde entier regarde comme l'Ukraine se bat, la Russie a déjà perdu», analyse Nataliia Hrabovenko. Le propos étant tenu en ukrainien, Alexander Koreiba assure la traduction en français.

«Retrait total des troupes russes»

Après une minute de silence en mémoire des victimes du conflit, Jean-Pierre Debourdeau reprend un texte préparé par l'Union des Ukrainiens de France, le Réseau français de solidarité avec l’Ukraine et Pour l’Ukraine pour leur liberté et la nôtre à l'occasion de marches organisées dans toute la France en soutien à «l'Ukraine résistante» en partenariat notamment avec Amnesty International et la Ligue des droits de l'Homme.

Le texte appelle en particulier «au retrait total des troupes russes hors de tout le territoire de l'Ukraine et le retour [des] populations déportées». Ce que le président russe Vladimir Poutine qualifie «opération militaire spéciale» est vue comme une «entreprise terroriste».

«Ukraine solidarité»

Les manifestants, dont de nombreuses femmes, déploient alors un drapeau bleu et jaune de dix mètres de long pour traverser dans le calme le centre-ville en scandant «Ukraine solidarité».

Arrivés devant l'Hôtel de Ville, les participants entonnent «Le Chant des Cosaques» puis l'hymne national ukrainien, le tout ponctué de «Slava Ukraini» [NDLR : «Gloire à l'Ukraine»] et de «Vive la France ! Merci la France !»

Tetiana Yablonska conclut l'événement en lançant un appel aux dons pécuniaires ou matériels. L'association Ukraine Dijon Besançon est présente les mercredis et jeudis à la Banque alimentaire, les samedis matins dans les locaux de la paroisse Sainte-Bernadette et les samedis après-midis place Darcy.

L'association Ukraine Dijon Besançon a présenté son bilan pour le triste premier anniversaire de l'invasion russe

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