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05/03/2023 20:14

DIJON : Patricia Mirallès a inauguré la stèle numérique complétant le monument aux morts

«Les monuments font encore trop peu souvent appel aux nouvelles technologies pour promouvoir la mémoire», a déclaré, ce vendredi 3 mars, la secrétaire d'État chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire.
Depuis le 11 novembre 2022, les noms des 3.226 Dijonnais morts pour la France de 1915 à nos jours sont recensés sur une stèle numérique installée dans les allées du Parc, au niveau du rond-point Edmond-Michelet.

Comme le monument de la Victoire et du Souvenir – inauguré en 1924 par le maire de Dijon Gaston Gérard – ne comporte pas de liste de noms gravée, l'outil numérique vient pallier cette absence.

Inauguration en chanson en présence d'élèves


Ce vendredi 3 mars 2023, la stèle numérique a été inaugurée par Patricia Mirallès, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire.


Autour d'elle, parmi de nombreuses autorités civiles et militaires, se trouvaient notamment les députés de la Côte-d'Or Benoît Bordat (FP) et Didier Martin (RE) ainsi qu'Emmanuelle Coint (LR), première vice-présidente du conseil départemental de la Côte-d'Or, Jean-Philippe Morel (PR), adjoint au maire de Dijon chargé des anciens combattants, du devoir de mémoire, de l'engagement citoyen et de la défense nationale, Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or, Pierre N'Gahane, recteur de l'académie de Dijon, et le lieutenant-colonel Étienne Royal, délégué militaire départemental adjoint.

Des élèves de troisième du collège Saint-Michel, des élèves de terminale du lycée Les Arcades et des élus du conseil municipal d'enfant de Dijon ont également suivi la cérémonie.

La stèle a été dévoilée par les autorités au son de la chanson «F.R.A.N.C.E.» et de la voix de Candice Parise, chanteuse au sein de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, ayant été choisie en 2022 pour clôturer les célébrations du 14-Juillet sur les Champs-Élysées (retrouver la vidéo).

Toutes les générations du feu sont concernées


Le projet de stèle numérique a été initié par l'Union départementale des anciens combattants de Côte-d'Or (UDAC), porté par Benoît Bordat quand il était adjoint au maire de Dijon puis relayé par Jean-Philippe Morel quand il a succédé à celui qui a été élu en 2022 député de la deuxième circonscription de la Côte-d'Or.

Les services de la valorisation du patrimoine et du numérique de la Ville de Dijon ainsi que les archives municipale ont associé leurs compétences à celles de l'entreprise Aji Digital, implantée à Quetigny, pour élaborer le contenu de la stèle.

Toutes les générations du feu sont concernées. La liste recense les noms des hommes et femmes – nés à Dijon ou ayant Dijon pour dernier domicile connu – morts pour la France de la Première Guerre mondiale, de la Seconde Guerre mondial, de la guerre d'Indochine, de la guerre d'Algérie et des opérations extérieures.

«La plateforme est prévue pour l'enrichir», a indiqué Stéphane Valcauda, président d'Aji Digital, en référence à du contenu visuel ou rédactionnel pouvant être ajouté par la suite.

La borne numérique fonctionne à tout moment. Un accès par conflit est possible et un moteur de recherche permet de retrouver un individu en particulier. Une carte interactive propose d'identifier l'ensemble des lieux de mémoire dijonnais associés à chacun des conflits, de la plaque commémorative au monument.

Le dispositif est relié à l'alimentation électrique de l'éclairage urbain et fonctionne avec des batteries gel-plomb qui se rechargent durant la nuit. Située dans un lieu public, le site fait l'objet d'une «discrète» surveillance, selon Jean-Philippe Morel.

«Transmettre la longue liste de nos héros»


«Aujourd'hui, nous complétons notre monument anonyme. (…) Le devoir de mémoire honore notre nation et permet le rassemblement de tous, au-delà des différences», a déclaré Jean-Philippe Morel, premier à prendre la parole lors des discours officiels.

«Nous, les enfants du XXème siècle encore en vie, représentant la troisième génération du feu avons voulu transmettre aux jeunes Dijonnais du XXIème siècle, par un moyen de communication moderne (…) la longue liste de nos héros», a indiqué Jean Lecrigny, secrétaire général de l'UDAC.

«Adapter les outils pour enrichir notre roman national»


«Cette stèle s'inscrit pleinement dans le travail de mémoire de notre nation, dans mon engagement au service du monde combattant et dans la transmission de la mémoire», a réagit Patricia Mirallès.

«Les monuments (…) font encore trop peu souvent appel aux nouvelles technologies pour promouvoir la mémoire. Pourtant, il est de notre responsabilité que les outils pour enrichir notre roman national soient adaptés à nos nouveaux mode de vie et aux nouveaux usages que le numérique a engendré», a-t-elle envisagé.

«Le monde combattant continue de défendre la sécurité de la France au travers des opérations extérieure, du Liban au Sahel, de la Yougoslavie à l'Afghanistan, aujourd'hui en Roumanie», a rappelé la secrétaire d'État chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire.

«À l'heure où la guerre réapparaît sur notre continent, où le peuple ukrainien nous donne un exemple de courage et d'engagement, ce défi de la transmission est plus que crucial si l'on veut des concitoyens engagés au service de la nation, prêts à en défendre les valeurs parce qu'ils s'en sont appropriés la mémoire, s'il l'on veut éviter que nos enfants aillent déboulonner des statues, il faut que l'on continue à être des passeurs de mémoire», a-t-elle revendiqué.

La cérémonie s'est terminée par des dépôts de gerbes de fleurs au pied du monument aux morts.

«Le devoir de mémoire a sauté une génération»


«C'est bluffant», a commenté Patricia Mirallès en découvrant le fonctionnement de la stèle numérique, «c'est ludique, très simple». «Ça permet aux jeunes, qui ne vont pas forcément dans un musée de pouvoir, quand même, prendre connaissance de la mémoire de l'histoire à travers ce monument et pouvoir peut-être après aller dans un musée, ça permet de s'enraciner.»

«Le devoir de mémoire a presque sauté une génération», a-t-elle analysé. «Ce sont les grands-pères qui s'adressent à leurs petits-enfants, plus à leurs enfants. Il y a un passage de mémoire de cette troisième génération du feu vers cette jeunesse. C'est important parce qu'ils ont encore cette mémoire vivante, les explications quand ils racontent l'histoire. C'est comme ça que l'on va pouvoir enraciner nos jeunes.

«Le devoir de mon secrétariat est de travailler sur la mémoire avec la jeunesse, dès le plus jeune âge. (…) Aujourd'hui, plus que jamais, plutôt que de supprimer des jours de commémorations comme il a été demandé, apprenons à commémorer autrement», a considéré la secrétaire d'État.

«Notre jeunesse est belle. Il faut leur faire confiance. (…) Cette guerre en Ukraine les interpelle, les interroge. Ils ont des images aujourd'hui, (…) ce sont des faits actuels, ce n'est pas ce qu'on enseigne. (…) Plus que jamais, ils ont envie de comprendre les choses et c'est comme que l'on ira chercher les forces morales de notre pays», a-t-elle assuré.

La demande qu'une rue de Dijon porte le nom d'«un héros de la guerre d'Algérie»


S'adressant indirectement au maire de Dijon, Jean Lecrigny a demandé qu'une rue soit baptisée du nom du maréchal des logis Bruno Curtil, appelé du contingent durant la guerre d'Algérie, mort à l'âge de 24 ans et ayant reçu à titre posthume la croix de la Valeur militaire avec palmes.

«Ce ne serait que justice qu'au moins une rue de notre capitale régionale porte le nom d'un héros de ce conflit alors que les héros des autres guerres ont, par ailleurs, donné leur nom à de nombreuses artères de notre ville», a insisté le secrétaire général de l'UDAC.

La secrétaire d’État a ensuite poursuivi son déplacement dijonnais par une remise de décoration de l'ordre national du Mérité à la préfecture puis un échange avec des élèves du lycée Charles de Gaulle ayant travaillé sur la mémoire de Juifs dijonnais déportés durant la Seconde Guerre mondiale.

Jean-Christophe Tardivon

Patricia Mirallès a échangé avec des lycéens ayant enquêté sur la seule rafle d'otages juifs à Dijon en 1942


Patricia Mirallès a décoré l'ancien combattant Michel Lambert












































































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