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28/03/2021 12:52

DIJON : «Planter des arbres, c'est bon pour la nature, c'est bon pour la ville, c'est bon pour les habitants», déclare Nathalie Koenders

La première adjointe au maire de Dijon réagit aux différentes actions citoyennes et détaille la stratégie municipale en matière de plantations d'arbres. Durant l'hiver, plusieurs grands ronds-points ont été arborés avec une méthode s'inspirant des forêts.
«La Ville de Dijon tient à faire savoir que, elle aussi, plante des arbres», déclare Nathalie Koenders (PS). Ce jeudi 25 mars 2021, l'adjointe au maire de Dijon réagit à la plantation effectuée par Forestiers du monde en bordure de la rocade (lire notre article).

«On voit plutôt d'un bon œil que les citoyens s’intéressent à la question écologique, ici à travers la plantation d'arbres. L'objectif de 10.000 arbres sur le mandat que nous nous sommes fixés est symbolique, si nous pouvons faire plus nous ferons plus», indique Nathalie Koenders à propos de la commune de Dijon alors que Forestiers du monde estime à 100.000 arbres le potentiel de plantation sur l'ensemble du territoire métropolitain. Un chiffrage que la municipalité souhaiterait voir détailler.


1.730 arbres ont été plantés cet hiver


La période hivernale est propice aux plantations. Le bilan de l'action des espaces verts de novembre 2020 à mars 2021 permet de constater une évolution tenant compte du changement climatique. 1.730 arbres ont été plantés cet hiver dont : 146 le long des rues, 365 dans les parcs et jardins, 187 sur les ronds-points, 30 dans le premier verger urbain et 1.000 jeunes plants forestiers de la forêt des enfants.

À noter que la forêt des enfants a changé de site après la sécheresse de 2019. 4.500 arbres ont été replantés route de Corcelles. Un accès piéton a été créé spécialement au bout du chemin de la Rente de Giron. Le premier verger urbain, lui, a été installé rue de Girardier, dans le quartier des Bourroches, et d'autres suivront prochainement rue Daubenton, mail Delaborde ou encore quai Galliot.

Dans l'ensemble, parmi les principales essences plantées, on retrouve : érable, tilleul, charme, pommier, savonnier, sophora, poirier et marronnier auxquelles s'ajoutent de nouvelles essences plus adaptées à un temps sec : érable de Montpellier, arbre de Judée et chêne vert.

Des ronds-points arborés


Le chantiers sur les ronds-points permettent se rendre compte concrètement de l'évolution de l'approche paysagère. Le temps des massifs fleuris fortement consommateurs d'eau est terminé. Symbole de ce changement, Dijon a quitté en 2016 le référentiel des Villes et villages fleuris attribuant des fleurs à indiquer à l'entrée des agglomérations pour le plus discret label Écojardin qui aborde les espaces verts sous l'angle de l'écologie urbaine. La priorité est donc donnée aux arbres et arbustes sur les ronds-points.

Des chantiers importants ont été conduits sur les ronds-points durant la saison de plantation comme celui de la place Victor-Schoelcher, entre Mirande et Montmuzard, et celui de la place Saint-Exupéry. Le rond-point du boulevard Winston-Churchill, à l'arrière du Zénith, a également été étoffé avec des remplacements.

Douze arbres plantés sur le rond-point du boulevard du Docteut Petitjean


Un des derniers chantiers a été mené dans la semaine du 8 mars dernier au niveau du carrefour giratoire à l'intersection du boulevard du Docteur Petitjean et de la rue des Champs Prévois, en contrebas du campus universitaire. Le centre du rond-point représente 1.500 m².

Les travaux sont pilotés par le service des espaces verts de la Ville de Dijon et réalisés par des prestataires comme Duc & Préneuf sur ce rond-point. La Ville a retenue la méthode Miyawaki dont l'objectif est de créer un espace végétal dense, inspiré des mécanismes des forêts naturelles, générant d'importants bénéfices sociaux et environnementaux.

Des anciens massifs de symphorine ont été arrachés, des massifs de cotonéasters ont été conservés. Trois conifères, un peuplier et un érable sont restés en place. Ont ensuite eu lieu des travaux de terrassement, de préparation du sol, de creusement de fosses de plantation et d'installation de paillage biodégradable.

Durant une semaine, sept personnes ont travaillé pour recréer des strates arbustives incluant des arbres et des vivaces. 1.500 vivaces couvre-sol ont été installées puis douze arbres et une quarantaine d'arbustes ont été plantés : charmille, chênes, arbres de Judée et amélanchiers.

«Dijon est vraiment une ville verte»


Après les élections municipales de juin 2020, Nathalie Koenders a hérité d'une fonction étendue de première adjointe au maire. Ses délégation vont de la tranquillité publique (dont la police municipale) à la transition écologique (dont l'environnement) en passant par l'administration générale.

«On est une équipe, c'est une délégation très transversale», souligne la première adjointe qui chapeaute des élus abordant des thématiques spécifiques : Delphine Blaya (jardins partagés), Benoît Bordat (agriculture périurbaine), Laurence Favier (biodiversité), Philippe Lemanceau (transition alimentaire), Marien Lovichi (espaces verts) et Jean-Patrick Masson (patrimoine municipal). L'association les Fresques du climatconduira prochainement une formation pour les élus ayant une délégation en lien avec les sujets environnementaux.

L'élue en charge de la transition écologique entend répondre aux critiques régulièrement émise à l'encontre de la majorité conduite par François Rebsamen (PS) sur la végétalisation : «Dijon est vraiment une ville verte».

0,4 m² de parcs et jardins par habitant


Le service des espaces verts dénombre 46.300 arbres dont dont 13.500 dans les rues, 125 parcs, promenades ou squares, 825 hectares d'espaces verts (soit 53 m² d'espaces verts par habitant en prenant compte de grands parcs comme la Colombière ou encore la Combe à la Serpent).

«On est souvent taxé de ville-béton mais il n'y a que les chiffres qui parlent», lance Nathalie Koenders en mettant en avant le calcul de 0,4 m² de parcs et jardins par habitant.

«On ne peut pas planter des arbres n'importe où, il y a des endroits où l'on ne peut pas à cause des réseaux ou à cause du caractère historiques», tient-elle à signaler. De plus, la Ville doit être propriétaire des terrains. «On essaie de planter des arbres en respectant les cycles, en respectant l'endroit, c'est bon pour la nature, c'est bon pour la ville, c'est bon pour les habitants», s'enthousiasme Nathalie Koenders.

«Les arbres malades, on est obligé de les couper», constate l'élue à la transition écologique, citant l'exemple d'un arbre malade tombé près d'un banc dans le parc de la Colombière lorsqu'il était fermé durant le confinement du printemps 2020. «Tous les arbres coupés seront remplacés», assure-t-elle.

«D'autres moyens de faire des îlots de fraîcheur»


Mis à part la localisation, la méthode est également à choisir soigneusement : «un arbre en pot, ce n'est pas écologique, c'est esthétique et cela reste un petit arbre. (...) On sait très bien que pour faire un îlot de fraîcheur, ce doit être des arbres plantés en pleine terre. (…) En centre-ville, on réfléchit sur d'autres moyens de faire des îlots de fraîcheur».

«L'objectif est de favoriser la biodiversité et de lutter contre le changement climatique», déclare la socialiste à propos de la méthode Miyawaki, ajoutant qu'il s'agit de «planter des espèces végétales les mieux adaptées au contexte local pour recréer une forêt dense, qui sera un habitat riche pour la biodiversité».

De puis 2016, conformément à la charte «zéro phyto», les espaces verts n'utilisent plus de pesticide ou d'herbicide de synthèse. Selon l'élue à la transition écologique, passer d'une approche esthétique de la végétalisation des ronds-points à une conception écologique des espaces verts induit des changements tant dans la lecture des paysages urbains de la part des habitants que dans les pratiques professionnelles des agents municipaux. «La société évolue, le changement climatique est là, à un moment, si on n'agit pas tous à notre niveau, on ne fera pas avancer cette cause», indique-t-elle.

«Je crois à la participation citoyenne dans cette végétalisation de la ville»


Sur le territoire communal, il est effectivement possible d'accéder à de grands espaces verts qui donnent l'impression d'être à la campagne ou en forêt sans avoir à se déplacer en voiture mais, a contrario, la densité du secteur sauvegardé notamment laisse ressortir prioritairement une sensation de minéralité.

«Il faut trouver le juste équilibre. On a peut-être pas assez communiqué à ce sujet, on a un plan local d'urbanisme qui prend en compte les nouvelles constructions puisqu'il est imposé un coefficient de biotope : lorsqu'il y a des constructions nouvelles, même si on a l'impression que c'est du béton qui arrive, on regarde l'artificialisation des sols», explique Nathalie Koenders qui met en avant les microplantations effectuées par les habitants au pied des arbres ou encore le fauchage tardif.

«Je crois à la participation citoyenne dans cette végétalisation de la ville» : balcons, roses trémières au pied d'un mur côté trottoir... La socialiste fait la comparaison avec le XXème siècle et la gestion de Robert Poujade (RPR) : «il faut se rappeler que la rue de la Liberté, avant qu'elle soit piétonne, c'était une rue bétonnée avec plein de bus. (…) «On a rendu un centre-ville plus doux, plus agréable à vivre».

Possible ouverture des cours d'école l'été


En période hivernale, doublée d'une crise sanitaire, les Dijonnais apprécient le soleil qui baigne la place de la Libération où il est alors facile le samedi de déguster un sandwich ou un burger en restant espacés les uns des autres. C'est plus délicat quand la même place se transforme en four solaire en période estivale et que le square des ducs apparaît comme la seule solution ombragée à proximité des principaux lieux touristiques.

«Il y a d'autres méthodes : ouvrir d'autres endroits qui sont végétalisés qui ne sont pas encore connus ou pas encore ouverts au public», signale la première adjointe. Une réflexion est en cours pour permettre l'accès, derrière l'hôtel de Vogüé,  à un espace utilisé par les services municipaux qui comprend de «magnifiques arbres».

«Quand on utilise Google Earth et que l'on regarde le centre-ville, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup d'endroits avec beaucoup de verdure en plein cœur», tient à faire savoir Nathalie Koenders qui prend également l'exemple du jardin derrière l'hôtel Bouchu d'Esterno. Un autre réflexion en cours concerne la possible ouverture des cours des écoles au public durant les vacances d'été.

«L'écologie, il faut aussi l'aborder sous l'angle justice sociale»


L'équipe municipale fourmille d'idées sur le sujet : «travailler sur des îlots de fraîcheur qui ne passent pas par des plantations : mise en place de brumisateurs, installation de velum par exemple pour la rue de la Liberté, murs végétaux privés, favoriser l'implication des commerçants pour végétaliser les terrasses».

Pour l'ensemble des quartiers, dont les faubourgs, les commissions de quartier sont missionnées pour repérer «les maisons remarquables, les arbres remarquables pour qu'ensuite, ils soient éventuellement classés et qu'on ne puisse pas détruire les maisons et couper les arbres».

Mais la première adjointe attire alors l'attention sur d'autres soucis à gérer : «l'intérêt général et les intérêts particuliers ne vont pas toujours dans le même sens». Avec pour exemple, l'abattage d'arbre dans un parc privé pour réaliser une piscine (lire notre article).

Pour replacer le débat sur la végétalisation dans l'approche urbanistique municipale, Nathalie Koenders attire l'attention sur les différentes aspirations des habitants : «le maire voit bien qu'il y a un changement de mentalité même si on a besoin de reconstruire la ville sur elle-même, on a besoin de construire des logements. L'écologie, il faut aussi l'aborder sous l'angle justice sociale avec des gens qui ont des besoins de logements parce que la société évolue . On ne peut pas non plus grignoter les terres agricoles à l'extérieur. C'est bien en construisant la ville sur elle-même qu'on va pouvoir régler les besoins en termes de logements et régler le défi climatique».

Jean-Christophe Tardivon


Nathalie Koenders, première adjointe au maire de Dijon


Chantier du rond-point du boulevard du Docteur Petitjean
















Rond-point du boulevard Winston-Churchill





Nouvelle localisation de la forêt des enfants








Plantations d'arbres dans le cimetière des Péjoces




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