Le sujet de la carte scolaire a été traité en début de conseil municipal, ce lundi 23 septembre. François Rebsamen a comparé les évolutions des effectifs à Dijon et en Côte-d'Or. «Nous participons de l'effort pour le monde rural», a-t-il souligné.
Plus d'enfants scolarisés dans le premier degré mais moins de classes en service. Telle est l'équation à laquelle les élèves, les familles et les élus sont confrontés à Dijon au regard de l'ajustement du nombre d'enseignants.
Depuis plusieurs années, l’Éducation nationale défend un principe d'«équité territoriale» consistant à fermer relativement moins de classes en zones rurales qu'en zones urbaines en relation avec la diminution du nombre d'élèves, particulièrement en Bourgogne.
Ce principe a été inscrit dans le projet académique 2023-2027 du rectorat de l'académie de Dijon, l'actuel recteur Pierre N'Gahane martelant que «chaque département voit son taux d'encadrement en légère progression» en vue de cette rentrée scolaire de septembre 2024 (
lire notre article).
Ce faisant, le maire de Dijon François Rebsamen (PS, FP), a fini par accepter une «solidarité» territoriale et, bon gré, mal gré, de composer avec la situation alors que les syndicats d'enseignants et les représentants de parents d'élèves se tournent volontiers vers les élus locaux pour contester des fermetures de classes.
En 2024, en Bourgogne, 98 ETP en moins et non 150
En Bourgogne, le rectorat a préparé la rentrée de l'année scolaire 2024-2025 en anticipant l'accueil de 2.338 élèves en moins dans le premier degré. À quelques jours de la rentrée du 2 septembre dernier, le rectorat attendait 129.591 élèves dans le premier degré (public et privé) soit une baisse d'effectifs encore plus importante qu'anticipée avec 3.334 élèves en moins par rapport à la rentrée 2023.
Selon le recteur, la baisse démographique aurait dû conduire à une diminution mécanique de 150 équivalents temps plein. Au lieu de ça, dans cette «académie rurale», cela s'est traduit par une diminution des moyens d'enseignement correspondant à 98 ETP (dont 27 en Côte-d'Or).
Le taux d'encadrement de l'académie s'établit à 6,46 (contre 6,41 en 2023) avec un pic à 6,97 dans la Nièvre (6,30 en Côte-d'Or, 6,31 en Saône-et-Loire et 6,67 dans l'Yonne).
Les classes sont plafonnées à 24 élèves en CP et CE1 et, dans les écoles situées dans un réseau d'éducation prioritaire. Par ailleurs, le dédoublement des classes de CP, de CE1 et de grande section de maternelle se poursuit. Dans l'ensemble, en moyenne académique, on compte 20,6 élèves par classe.
Les effectifs du premier degré en Côte-d'Or et à Dijon à la rentrée 2023
En Côte-d'Or, lors de la rentrée 2023, le rectorat recensait 44.709 élèves inscrits dans le premier degré selon la répartition suivante. Dans le public : 14.496 en maternelle, 24.663 en élémentaire et 536 en sections spécifiques (total de 39.695). Dans le privé : 1.619 en maternelle, 3.367 en élémentaire et 28 en sections spécifiques (total de 5.014).
À Dijon en particulier, lors de la rentrée 2023, le rectorat recensait 12.500 élèves inscrits dans le premier degré selon la répartition suivante. Dans le public : 3.599 en maternelle, 5.679 en élémentaire et 227 en sections spécifiques (total de 9.505). Dans le privé : 911 en maternelle, 2.064 en élémentaire et 20 en sections spécifiques (total de 2.995).
Une centaine d'élèves en plus dans les écoles dijonnaises en 2024
En attendant les données consolidées du rectorat pour le département (une diminution de 588 élèves est anticipée), le maire de Dijon a décompté 9.650 élèves dans les établissements scolaires publics de la commune lors de cette rentrée 2024, soit 76 de plus qu'à la fin de l'année scolaire précédente. De son côté, le privé passe de 2.862 à 2.889 élèves, soit 27 de plus.
«La ville de Dijon voit sa population scolaire augmenter», s'est félicité François Rebsamen, ce lundi 23 septembre 2024, en amont du conseil municipal.
«Nous participons de l'effort pour le monde rural», souligne François Rebsamen
«C'est exceptionnel parce que, pendant ce temps-là, la Côte-d'Or perd énormément d'élèves», a poursuivi François Rebsamen. «Depuis 20218, les effectifs en Côte-d'Or [dans le premier degré] ont diminué de 3.866 élèves. Durant le même temps, [Dijon] a perdu à peu près 600 élèves. La Côte-d'Or a perdu plus de 10% d'élèves et nous avons perdu 3% d'élèves sur Dijon, j'arrondis [NDLR : la commune de Dijon représente 30% des habitants de la Côte-d'Or]».
«Nous participons de l'effort pour le monde rural», a souligné le premier édile dijonnais alors que le solde de la carte scolaire 2024-2025 s'établit à une diminution de «onze classes», pouvant être ramenée à dix en fonction des tout derniers ajustements consécutifs à la rentrée. «Il y a une véritable solidarité !»
Dans le détail, pour l'année scolaire 2024-2025, le rectorat a ouvert 7 classes (Colette élémentaire, Larrey élémentaire, Mansart maternelle, Monts de vignes élémentaire, Monts de vignes maternelle, Jean-Baptiste Lallemand élémentaire, Dampierre élémentaire), a pérennisé 4 ouvertures provisoires effectuées en 2023 (Petit-Cîteaux maternelle, Mansart élémentaire, Valendons maternelle, Monts de vignes élémentaire), a fermé 15 classes (Alsace élémentaire, Beaumarchais maternelle, Flammarion élémentaire, Château de Pouilly élémentaire, Coteaux du Suzon élémentaire, Drapeau élémentaire, Jean-Baptiste Lallemand maternelle, Lamartine maternelle, Maladière élémentaire, Montmuzard élémentaire, Victor Hugo maternelle, York maternelle, Montmuzard maternelle, Darcy maternelle, Buffon élémentaire) et a entériné 3 fermetures provisoires survenues en 2023 (Champollion maternelle, Anjou maternelle, Colette maternelle).
Laurence Gerbet s'inquiète de «la disparition progressive» des agents Sécur'écoles
Durant les débats du conseil municipal, Laurence Gerbet (NC), intervenant au nom du groupe d'opposition Agir pour Dijon, a tempéré l'enthousiasme du maire en relevant que, entre 2017 et 2023, la baisse des effectifs scolaires dijonnais était supérieure à la moyenne nationale : 7,5% contre 6%.
La centriste s'est également inquiétée de «la disparition progressive» des agents Sécur'écoles ne pouvant être compensés par l'instauration de limites de vitesse maximale à 30 km/h : «ces agents ont aussi un rôle de lien social au sein de la communauté scolaire et du quartier».
«Nous prenons soin des élèves à Dijon», résume François Rebsamen
Lui répondant, Nathalie Koenders (PS) a concédé que la municipalité avait «beaucoup de mal à recruter» de tels bénévoles en raison des horaires d'intervention. «On ne peut pas non plus mettre n'importe qui sur la voie publique pour assurer la sécurité des enfants.»
En particulier, la première adjointe au maire de Dijon a rassuré toutefois l'opposante en précisant que l'école élémentaire Château de Pouilly verrait arriver un nouvel agent Sécur'écoles «à partir du 1er octobre».
Et François Rebsamen de résumer : «nous prenons soin des élèves à Dijon et, par delà les investissements très lourds que nous faisons, nous nous occupons aussi du nombre d'élèves par classe, ce qui permet d'améliorer les résultats scolaires».
Jean-Christophe Tardivon