Sous une pluie diluvienne, les opposants au président de la République et à son nouveau Premier ministre se sont faits entendre de façon pacifique, ce samedi 7 septembre, au centre-ville.
La gauche radicale compte ses troupes pour la rentrée politique. Plusieurs mouvements anticapitalistes, dont La France insoumise, incitaient à manifester, ce samedi 7 septembre 2024, contre ce qui était présenté comme «le coup de force d'Emmanuel Macron», à savoir le refus du président de la République de choisir un Premier ministre parmi les rangs du Nouveau Front populaire.
Officiellement, les syndicats n'avaient pas appelé à manifester mais des représentants syndicaux départementaux de la Côte-d'Or se sont exprimés lors de prises de parole avant la déambulation.
Une mobilisation bien moindre que celle du 15 juin
Dans toute la France, 150 actions avaient été annoncées. Le ministère de l'Intérieur a recensé 110.000 manifestants quand La France insoumise en a compté 300.000.
Le 15 juin dernier, une mobilisation pour le Nouveau Front populaire, à l'appel de l'ensemble de ses composantes et de plusieurs syndicats, avait regroupé 250.000 personnes dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur (640.000 selon la CGT) dont, à Dijon, 2.500 personnes, selon la police (4.000 personnes, selon les syndicats).
Des prises de parole au voisinage de la braderie
À Dijon, ce samedi, les premiers arrivés ont peiné à se retrouver, la place Darcy étant largement occupée par les commerçants ambulants de la braderie dont les stands étaient très fréquentés en fin d'après-midi.
Cependant près de 300 personnes – dont de nombreux jeunes – se sont d'abord regroupées sur les voies du tramway à l'extrémité de la place pour suivre les allocutions de représentants des Jeunes Insoumis, de la France insoumise, du SNUFI-FO et du SNUIPP-FSU.
Michel Barnier est vu comme un «fervent partisan des politiques de rigueur et de privatisation»
Les différents intervenants se sont évertués à présenter la décision du président de la République comme étant «celle d'un «autocrate présidentiel» ayant «perdu les élections [législatives anticipées]» et réalisant «un compromis avec l'extrême droite» dans le cadre d'une «crise de régime» accompagnée d'un «affront républicain».
Ils ont également conspué le nouveau Premier ministre Michel Barnier, issu des rangs du gaullisme social, le considérant comme «réactionnaire», ayant une idéologie «anti-sociale», «fervent partisan des politiques de rigueur et de privatisation» et favorable à un âge légal de départ à la retraite fixé à 65 ans.
Sur le plan national, la demande d'une «abrogation de la réforme des retraites» a été très applaudie ainsi que de «l’abrogation du choc des savoirs» dans l'Éducation nationale sans oublier les revendications de «renforcement des services publics» et d'«augmentation des salaires», en particulier pour les agents des différentes fonctions publiques.
Une déambulation perturbée par un orage
Le trafic des tramways a été interrompu le temps que les participants étaient présents sur les voies. La manifestation revendicative avait été déclarée à la préfecture de la Côte-d'Or et le parcours avait été validé.
Alors que le rassemblement s'était étoffé pour atteindre quelques 700 participants – selon les organisateurs –, des éclairs ont commencé à zébrer le ciel couvert de nuages d'un gris soutenu.
Parmi les personnalités politiques, on pouvait relever notamment la présence de Dominique Guidoni-Stoltz (LFI) et du conseiller départemental Billy Chrétien (Les Écologistes, ex-EELV).
Au moment où les manifestant se sont élancés, une pluie diluvienne s'est abattue sur le centre-ville dijonnais, obligeant le cortège à se presser et les forains à protéger leurs stands.
De plus, une fuite de gaz présumée rue Jean-Jacques-Rousseau a nécessité l'intervention de sapeurs-pompiers et a contraint le cortège à changer de chemin (
lire notre article), toujours sous une pluie battante, avant qu'il ne se disperse dans le calme.
Jean-Christophe Tardivon