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18/10/2022 21:48

DIJON : Relatif succès de la manifestation pour «l'augmentation des salaires»

Les organisateurs se sont dits «fiers» de la mobilisation ce mardi 18 octobre où la CGT était particulièrement bien représentée. La participation a augmenté par rapport au 29 septembre. Retrouvez toutes les facettes de la manifestation en images.
Le 29 septembre dernier, à Dijon, la manifestation intersyndicale avait rassemblé quelques 1.200 personnes sous la pluie. Par une belle journée d'été indien, ce mardi 18 octobre 2022, la police a recensé cette fois 1.500 manifestants quand les syndicats en ont revendiqué 2.500.

Le pari de la mobilisation dijonnaise est donc gagné et l'on se disait déjà «fiers» du côté de la CGT de Côte-d'Or en fin de parcours. En revanche, au niveau national, les autorités annoncent seulement 107.000 manifestants et la CGT 300.000. En moyenne, la mobilisation semble donc marquer le pas.

Six organisations revendiquent «de légitimes augmentations de salaire, de meilleures conditions de travail, des emplois de qualité»


À la suite du mouvement de grève actuel dans le secteur de l'énergie, les fédérations départementales de la CGT, de Force Ouvrière de Côte-d'Or, de la FSU, de Solidaires, de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) et du Mouvement national lycéen (MNL) avaient appelé à une journée de grève interprofessionnelle et à une manifestation au centre de Dijon.

«Les salariés de très nombreux secteurs professionnels se mobilisent depuis des mois dans leurs entreprises ou leurs services pour revendiquer et gagner de légitimes augmentations de salaire, de meilleures conditions de travail, des emplois de qualité. Les jeunes se mobilisent aussi, pour leurs conditions de vie et d’études ainsi que pour une réforme des bourses ambitieuse», indiquaient les organisations syndicales au chapitre des revendications.

Sans oublier de rappeler la défense du droit de grève à la suite de réquisition de salariés, à la demande du gouvernement, dans les raffineries où un accord majoritaire avait fini par être signé. «Une procédure condamnée par l’OIT [qui] constitue une atteinte inacceptable au droit constitutionnel de grève et aux libertés fondamentales».

La CGT en force


Parti de la place de la République, le cortège principal a été rejoint place Jean-Bouhey par les opposants à la réforme du lycée professionnel. Étant à l'initiative du premier appel à manifester ce jour, ils ont décroché la tête de cortège mais, en dehors de la banderole, leurs revendications ont vite été noyées dans la masse.

Les drapeaux de la CGT – y compris la CGT Éduc'action – était de loin les plus nombreux, suivis de Force ouvrière, Solidaires ou encore la FSU.

En ce qui concerne les formations politiques, les drapeaux et banderoles du Parti communiste français, de Lutte ouvrière et de l'Union populaire étaient bien visibles.

Présence de membre de la NUPES


Parmi les personnalités politiques, selon nos informations, Catherine Hervieu (EELV) et Christine Renaudin-Jacques (Génération.s) ont été brièvement présentes place de la République tandis leurs camarades de la NUPES 21 comme Dominique Guidoni-Stolz (LFI), Patricia Marc (LFI), Antoine Peillon (LFI) ou encore Bruno Léon (Génération.s) ont effectué tout le parcours.

À noter que le jeune Insoumis Victorien di Fraja marchait en bonne place en tête de cortège, entouré de militants du syndicat étudiant AUBE dont un agitant un drapeau du Parti de gauche, formation politique qui participe également à la NUPES.

«On veut semaine de 32 heures, retraite à 60 ans, 15 euros de l'heure»


La manifestation ayant véritablement démarré place Jean-Bouhey, le cortège a pris la direction de la place du 30-Octobre, de la place Wilson puis de la place du Théâtre.

Régulièrement, sur l'air de «la Carmagnole», des paroles fusaient, quelque peu adaptées au contexte contemporain : «Le roi Macron avait promis d'être fidèle à ses amis, il n'y a pas manqué, il nous a tout volé, dansons la Macrognole, vive le son, dansons la Macrognole, vive le son du canon».

Après les airs patriotiques, un autre succès à l'applaudimètre, inspiré cette fois des chants scouts de Hughes Aufray : «Debout les gars, on va y aller, debout les filles, on va lutter, pour les emplois, pour les salaires, ensemble on va gagner, Macron voulait nous faire payer, pour enrichir ses potes banquiers, s'il croit qu'on va le laisser faire, il va vite déchanter».

«On veut semaine de 32 heures, retraite à 60 ans, 15 euros de l'heure», «Grève générale», «Hausse des salaires immédiate» étaient également régulièrement scandés dans les rues.

Si les drapeaux étaient nombreux, les pancartes étaient rares et de taille réduite. On retrouvait des slogans renvoyant à la thématique des salaires ou à la pratique gouvernementale sans s'attarder sur la défense du droit de grève.

Ponctuellement, de jeunes anarchistes, répondant au mot d'ordre de «révolution féministe», apposaient des slogans anticapitalistes sur les murs comme «Nos vies, vos profits», non pas sous forme de tags mais sous forme de collages.

Peu après 17 heures, la manifestation est arrivée place du Théâtre où elle s'est rapidement dispersée dans le calme, de nombreux manifestants ayant déjà quitté le cortège au passage de la place Wilson.

Un mouvement «inscrit dans le temps»


Selon Frédéric Pissot, secrétaire départemental de la CGT en Côte-d'Or, localement, des réunions syndicales se tiendront prochainement dans les entreprises avant d'envisager sans doute une nouvelle manifestation dans quelques semaines.

«On a appelé à ce que ce soit un mouvement qui s'inscrive dans le temps», avait déclaré Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, dès le départ de la manifestation à Paris. Une suite est donc à prévoir du côté des organisations syndicales qui attendent des gestes de la part des entreprises, notamment dans les secteurs de l'énergie et des transports, et de la part du gouvernement.

Jean-Christophe Tardivon

Manifestation devant le rectorat, ce 18 octobre, pour contester la réforme du lycée professionnel