En bordure de la rocade de Dijon, le show-room Lapierre du rond-point Georges-Pompidou constitue le «vaisseau amiral» de la marque. L'endroit a été choisi, ce vendredi 30 septembre 2022, pour une cérémonie félicitant symboliquement la 2100ème bénéficiaire d'une prime du conseil départemental de la Côte-d'Or pour l'achat d'un vélo à assistance électrique.

Cette prime départementale est instaurée depuis juin 2021, elle se monte à 250 euros pour les acquéreurs d'un vélo à assistance électrique, avec un bonus de 100 euros quand le cycle est produit ou assemblé en Côte-d'Or.

À ce jour, 2.500 primes ont été attribuées, représentant une enveloppe de 630.000 euros pour la collectivité, générant des commandes auprès des revendeurs de cycles côte-d'oriens à hauteur de 4,3 millions d'euros.

«La Côte-d'Or est engagée dans la politique vélo»

«Nous sommes là pour participer à l'économie autour du vélo», déclare Marie-Claire Bonnet-Vallet (LCOP), vice-présidente du Département au moment des interventions officielles, en compagnie de François-Xavier Dugourd (LR), vice-président délégué.

«La Côte-d'Or est engagée dans la politique vélo» pour «accompagner de nouvelles pratiques en termes de mobilités du quotidien», ajoute Marie-Claire Bonnet-Vallet.

Thierry Cornec, directeur général des cycles Lapierre, se félicite que l'aide du Département «développe la mobilité douce». Selon lui, la prime départementale fonctionne comme «un élément déclencheur» pour s'intéresser aux vélos à assistance électrique.

Les cycles Lapierre font partie du groupe Accell qui se revendique «leader du vélo électrique en Europe» avec dix marques.

Le «coup de pouce» pour acheter un vélo «haut de gamme»

2100ème bénéficiaire de la prime, Valérie Brossier gagne des cadeaux promotionnels du Département et se voit remettre le livre retraçant les 75 ans d'histoire de Lapierre ainsi qu'une sacoche de transport.

Valérie Broissier est enseignante de sciences appliquées à l'hygiène et l'alimentation au sein de l'école hôtelière du lycée Le Castel. En février dernier, elle a choisi un vélo tout chemin (VTC) avec lequel elle a déjà parcouru 700 km sur les routes de Dijon et les chemins blancs du Morvan.

Il s'agit de l'Overvolt Urban équipé d'un moteur électrique Bosch et d'une batterie permettant de parcourir 60 km. Avec un prix catalogue quelque peu supérieur à 2.000 euros, la prime a été le «coup de pouce» pour décider de l'achat de ce vélo «haut de gamme», confie Valérie Broissier qui se dit «complètement satisfaite» de son choix.

«On reprend plaisir à pédaler sans souffrir»

L'achat de la quinquagénaire est consécutif à la crise sanitaire qui l'a conduite à privilégier les «déplacements écoresponsables» mais un «vieux vélo» ressorti du garage s'est révélé peu pratique pour aborder les collines dijonnaises. D'où le choix d'un cycle à assistance électrique flambant neuf pour «ne pas peiner».

«On reprend plaisir à pédaler sans souffrir. C'est sensationnel !» s'enthousiasme-t-elle. «Ça permet de retrouver les joies du vélo à la fois en ville, périrubain et à la campagne pour pédaler le nez au vent. On supprime les difficultés : les montées, les faux plats.»

La néocycliste insiste sur le fait que l'équipement est à prévoir dans le budget en plus de la machine en elle-même : accessoires de sécurité routière, antivol, sac à dos adapté ou sacoche de transport.

Le lycée Le Castel propose un stationnement «en toute sécurité», ce qui favorise les déplacements domicile-travail.

«Offrir des itinéraires cyclables de qualité»

Le conseil départemental de la Côte-d'Or entend «offrir des itinéraires cyclables de qualité aux touristes et aux Côte-d'Oriens» puisqu'il s'agit de «travailler à la fois sur l'aménagement du territoire et l'accueil de nos touristes à vélos».

Au moment de la déclinaison locale du schéma national cyclable, dans les années 2000, la collectivité à fait le choix de doubler les pistes le long de voies d'eau, sur les anciens chemins de halage, pour accompagner le tourisme fluvial.

Des voies cyclables nationales passent également par la Côte-d'Or comme le tour de Bourgogne à vélo avec la voie des vignes récemment finalisée et qui est labellisée «vélo et fromages». Au total, 400 km de voies cyclables ont été aménagées dans le département.

En Côte-d'Or, les prochains aménagements concernent la portion entre Vaux-sur-Crosne et Arc-sur-Tille à Dijon et la section de Saint-Jean-de-Losne à Ouges, permettant là aussi de rallier Dijon depuis la Saône.

Charge aux intercommunalités de créer des relais services

Le Département finance les communautés de communes pour développer des points relais services ponctuant les véloroutes nationales : point d'eau, point d'accueil bébé, toilettes, réparation de vélos, petite restauration...

Idéalement, ces offres de service sont attendues tous les 20 km par les cyclotouristes. La collectivité compte sur Voies navigables de France pour favoriser les installations dans d'anciennes maisons éclusières.

Le sujet de la continuité des voies cyclables entre la campagne et la ville

«On sait que pour un cycliste et un cyclotouriste, l'arrivée dans l'air urbaine est un point noir pour l'instant», signale Marie-Claire Bonnet-Vallet, évoquant «un vrai travail de coordination» à mener avec les collectivités compétentes pour les déplacements en agglomération.

Ainsi, avec la Métropole de Dijon, un chantier de ce type a été mené entre Varois-et-Chaignot et Saint-Apollinaire pour permettre notamment à des élèves de se rendre au collège Champollion à vélo. «Savoir rouler fait partie des savoirs socles», appuie Marie-Claire Bonnet-Vallet.

«Tripler les mobilités du quotidien»

On estime à 40% le nombre de trajets faisant moins de trois kilomètres, la collectivité aspire donc à «tripler les mobilités du quotidien» en remplacement des déplacements en véhicules motorisés.

«L'intermodalité se travaille avec tous les acteurs, les entreprises», note la vice-présidente qui signale que «le Département a acheté 200 vélos pour ses agents. Ça nécessite d'avoir des parkings sécurisés.»