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28/05/2023 09:59

DIJON : Une cérémonie pour le 80ème anniversaire de la création du Conseil national de la Résistance

La Journée nationale de la Résistance a été célébrée au mémorial Jean Moulin, ce samedi 27 mai, à Dijon. «En Europe, le populisme, l'extrême-droite retrouvent de la vigueur dans plusieurs pays dont la France», a déclaré un représentant des anciens combattants.
Le 27 mai 1943, à Paris, Jean Moulin, délégué du général de Gaulle, présidait la première réunion clandestine du Conseil national de la Résistance (CNR) pour coordonner les actions des mouvements, syndicats et partis politiques hostiles à l'occupation de la France par l'Allemagne nazie et au gouvernement de Vichy.

Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or, a célébré le 80ème anniversaire de cette date historique, ce samedi 27 mai 2023, devant le Mémorial Jean Moulin, situé dans le quartier des Grésilles, à Dijon, près du Mur des Fusillés, sur un terrain appartenant à la Ville de Saint-Apollinaire.


Importante participation pour ce 80ème anniversaire


Le préfet a été accueilli par Bruno Dupuis, maître de cérémonie et directeur du service départemental de l'Office national des combattants et victimes de guerre.

Parmi les autorités civiles, étaient présents notamment les parlementaires de Côte-d'Or Benoît Bordat (FP), Alain Houpert (LR) et Fadila Khattabi (REN), ainsi qu'Océane Charret-Godard (PS), vice-présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Viviane Vuillermot (LCOP), conseillère départementale de la Côte-d'Or, Jean-François Dodet (LR), maire de Saint-Apollinaire, et Jean-Philippe Morel (PR), adjoint au maire de Dijon.

Parmi les autorités militaires, étaient présents le général François Santarelli, commandant par intérim de la région de gendarmerie de Bourgogne-Franche-Comté, le colonel Pierre Égret, commandant en second de l'école de gendarmerie de Dijon, et le lieutenant-colonel Étienne Royal, délégué militaire départemental adjoint de la Côte-d'Or.

Dans le public, se trouvaient les conseillers régionaux de Bourgogne-Franche-Comté Mélanie Fortier (RN) et René Lioret (RN), ainsi que les conseillers municipaux de Dijon Laurent Bourguignat (LR, NE), Stéphane Chevalier (divers droite), Marie-Odile Chollet (PS), Bruno David (LR), Philippe Thirion (Modem), et Claire Vuillemin (HOR).

Ont également participé des élèves lauréats du concours national scolaire de la Résistance et de la Déportation dont des élèves du collège Saint-Michel à Dijon et du collège Camille Claudel à Chevigny-Saint-Sauveur ainsi que des membre de la Maison des lycéens du lycée Carnot à Dijon et deux conseillers départementaux jeunes.

De plus, la cérémonie a impliqué les portes-drapeaux et deux clairons, ainsi que des représentants des ordres nationaux, des associations d'anciens combattants, de la mémoire combattante et du lien armée-nation.

«Assurer la transmission des valeurs portées par le programme du CNR»


Après avoir rappelé l'action de résistance de Jean Moulin puis sa postérité avec le dépôt des cendres présumées au Panthéon en 1964, Bruno Dupuis a souligné le 27 mai a été instauré comme Journée nationale de la Résistance depuis 2013 afin de «d'assurer la transmission des valeurs de la Résistance et de celles portées par le programme du CNR».

Une élève du collège Saint-Michel a lu la dernière lettre de René Laforge. Né à Arnay-le-Duc en 1922, normalien, René Laforge participait avec de jeunes Bourguignons au groupe Gorky, résistant dès octobre 1940. Arrêté le 20 janvier 1942 pour distribution de tracts, il fut exécuté le 7 mars 1942 en représailles d'attentats commis pendant son incarcération.

«Le populisme, l'extrême-droite retrouvent de la vigueur»


Le contexte du 80ème anniversaire a été souligné par Bernard Porrini, président de l'Association républicaine des anciens combattants de Côte-d'Or (ARAC), du fait de la guerre en Ukraine et des tensions politiques dans différents pays.

«En Europe, le populisme, l'extrême-droite retrouvent de la vigueur dans plusieurs pays dont la France. Le risque d'une nouvelle guerre mondiale se profile sur le continent européen. Cette journée doit être l'occasion d'une réflexion sur les valeurs de la Résistance, celles portées par le programme du Conseil national de la Résistance, comme le courage, la défense des valeurs de la République, le combat anti-fasciste, le combat pour la paix, le souci constant de la justice, de la solidarité, de la tolérance, de la laïcité et du respect d'autrui», a-t-il déclaré.

«Si nous sommes des héritiers, ceux d'un passé, d'une histoire commune, dont la résistance contre l'occupant en est l'acte majeur, nous sommes toutes et tous aussi des passeurs, ceux qui transmettent aux générations futures le sens du combat des résistants et des valeurs qui le sous-tendaient», a-t-il ajouté.

«Souvenons-nous du pacte social et républicain construit par les Résistants»


Le message de Patricia Mirallès, secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, a été lu par le préfet de la Côte-d'Or.

Pour cet anniversaire, la secrétaire d’État a placé la première réunion du CNR dans le contexte politique de l'époque : «L’union de ces hommes aux convictions si différentes fut une étape déterminante du changement promis quelques mois auparavant par le Général de Gaulle, cette ''révolution que la France trahie par ses dirigeants et ses privilégiés avait commencé d’accomplir''».

Par son texte, Patrica Mirallès a incité à opérer un travail de mémoire : «Partout où ils reposent ou bien vivent encore, partout dans notre pays, souvenons-nous du combat déterminé et héroïque des Résistants pour sauver la France, pour faire vivre sa devise Liberté, Égalité, Fraternité. Souvenons-nous du pacte social et républicain qu’ils construisirent du plus profond de l’oppression et qui continue aujourd’hui d’assurer la cohésion de la Nation».

Une gerbe de fleurs unitaire et des roses blanches individuelles


Une gerbe de fleurs a été déposée communément par les responsables des associations appartenant au comité de parrainage du concours national scolaire de la Résistance et de la Déportation : Jean Belin, président de la FNDIRP-ADIRP de Côte-d'Or, Bernard Cadiou, membre de l'amicale du camp de concentration d'Oranienburg-Sachsenhausen, Jeannine Calba, présidente de l'ADFL de Côte-d'Or, Henri Ménétrier, président de l'Association du Souvenir de la Résistance de Côte-d'Or, Gérard Mosson, membre de l'amicale du camp de concentration de Natzweiler-Struthof, Jocelyne Moyse, membre de l'amicale du camp de concentration de Mathausen, Robert Moullière, président de la section de Dijon de l'ANCAC, Bernard Porrini, président de l'ARAC de Côte-d'Or, et Françoise Elloy, secrétaire générale du comité parrainage du CNSRD.

Ce geste a été suivi du dépôt de roses blanches individuellement par les représentants des autorités civiles et militaires ainsi que par plusieurs personnalités.

Se sont enchaînés la sonnerie «aux Morts», une minute de silence, le refrain de «la Marseillaise» puis le «Chant des partisans» a clôturé la cérémonie. À la suite de quoi, les autorités civiles et militaires ont salué les résistants-déportés présents dans le public, Pierre Jobard et Henri Mosson, puis les portes-drapeaux.

Deux Côte-d'Oriens ont participé à la création du CNR


Au même moment, la mémoire de deux Côte-d'Oriens ayant participé à la réunion du 27 mai 1943 a été honorée par des dépôts de gerbes de fleurs au nom du président de la République sur leur tombe, dans leur commune respective.

Il s'agit de Pierre Meunier (15 août 1908 - 16 avril 1996) à Arnay-le-Duc (pour en savoir plus) et de de Pascal Copeau (23 octobre 1908 - 9 novembre 1982) à Pernand-Vergelesses (pour en savoir plus).

Jean-Christophe Tardivon

Message de Patricia Mirallès, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire

Les femmes et les hommes que nous honorons aujourd’hui ont pris tous les risques, bravé la plus barbare des répressions, accepté la mort, pour incarner les valeurs de la France quand elle avait un genou à terre et ainsi sauver l’honneur et l’avenir de notre Nation.

Alors que certains avaient choisi les ténèbres de la collaboration avec l’occupant allemand, ils furent plusieurs centaines de milliers à entretenir la flamme de la Liberté. Ils furent plusieurs dizaines de milliers à mourir pour la France, sous la torture, au combat, fusillés, décapités, déportés.

« Les rides qui fanaient le visage de la Patrie, les morts de la France combattante les avaient effacées ; les larmes d’impuissance qu’elle versait, ils les avaient essuyées ; les fautes dont le poids la courbait, ils les avaient rachetées. » pouvait ainsi déclarer Pierre Brossolette, le 18 juin 1943.

C’est en souvenir d’eux, comme de leurs sœurs et de leurs frères d’arme qui survécurent, que la Nation se recueille aujourd’hui. Nous ne les oublions pas.

Les combats des Résistants mirent à mal l’armée d’occupation, préparèrent la Libération et permirent d’entretenir l’espoir. Des Français, plongés dans l’effroi d’une occupation féroce, dans l’attentisme ou dans les fausses promesses de Vichy ont trouvé, dans l’exemple des Résistants, le courage individuel d’entrer dans la voie de l’action. En rejoignant les maquis, en transportant armes et messages, en organisant des évasions, en accueillant évadés et persécutés, en transmettant à Londres ou à Alger les renseignements sur les mouvements de l’occupant, en distribuant tracts et journaux, en dessinant sur les murs la croix de Lorraine et le V de la Victoire entrelacés, illustrant en actes le poème de Paul Eluard :

« Sur mes refuges éteints,
Sur mes phares écroulés,
Sur les murs de mon ennui,
J’écris ton nom.
Liberté ».

La Résistance, c’est aussi un hymne, Le chant des Partisans, créé il y a 80 ans. C’est « le vol noir des corbeaux sur la plaine », c’est « les cris sourds du pays qu’on enchaîne », auxquels répond l’espérance, la certitude même, de la Victoire finale : « Sifflez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute ».

Cette journée d’hommage est aussi celle d’un anniversaire : celui de la création du Conseil national de la Résistance.

Le 27 mai 1943, 17 résistants se rassemblaient clandestinement rue du Four à Paris pour transcender leurs différences et unifier les organisations combattantes, politiques, syndicales.

Ils s’appelaient Jean Moulin, Pierre Villon, Jacques-Henri Simon, Roger Coquoin, Jacques Lecompte-Boinet, Charles Laurent, Claude Bourdet, Pascal Copeau, Eugène Claudius-Petit, André Mercier, André Le Troquer, Georges Bidault, Marc Rucart, Joseph Laniel, Jacques Debû-Bridel, Louis Saillant, Gaston Tessier, bientôt rejoints par Ginette Cros.

S’unissaient ainsi, à travers leurs représentants, les grands mouvements résistants des zones Nord et Sud ; les principaux partis politiques opposés à l’occupant et à Vichy : le Parti Communiste, la SFIO, le parti radical, le parti démocrate populaire, l’Alliance démocratique et la Fédération républicaine ; les syndicats : la CGT et la CFTC.

L’union de ces hommes aux convictions si différentes fut une étape déterminante du changement promis quelques mois auparavant par le Général de Gaulle, cette « révolution que la France trahie par ses dirigeants et ses privilégiés avait commencé d’accomplir ».

En ce 80ème anniversaire de la réunion de la rue du Four et de la création du Conseil national de la Résistance, ils seront tous réunis dans un même hommage, par le fleurissement simultané de leurs sépultures.

A Paris, dans les Hauts-de-Seine, en Seine-Saint-Denis, en Côte d’Or, dans la Loire, l’Eure, la Drôme, le Calvados, les Yvelines, la Sarthe, dans le Val-de-Marne, dans tous les départements où ils sont inhumés, des gerbes sont déposées sur leurs tombes aujourd’hui. Pour deux d’entre eux que la barbarie nazie laissa sans même une sépulture, c’est au pied d’une plaque en leur hommage qu’ils seront honorés.

Partout où ils reposent ou bien vivent encore, partout dans notre pays, souvenons-nous du combat déterminé et héroïque des Résistants pour sauver la France, pour faire vivre sa devise Liberté, Egalité, Fraternité. Souvenons-nous du pacte social et républicain qu’ils construisirent du plus profond de l’oppression et qui continue aujourd’hui d’assurer la cohésion de la Nation.

Vive la République !
Vive la France !

Cérémonie pour le 83ème anniversaire de l'appel du général de Gaulle


Commémoration du 80ème anniversaire de la mort de Jean Moulin


Remise des prix du concours national scolaire de la Résistance et de la Déportation 2023 en Côte-d'Or


À Dijon, des élèves-gendarmes ont nettoyé le carré militaire du cimetière des Péjoces


Dans les collèges de la Côte-d'Or, une exposition sur la place des Jeux olympiques en temps de guerre


Patricia Mirallès a échangé avec des lycéens ayant enquêté sur la seule rafle d'otages juifs à Dijon en 1942


Patricia Mirallès a inauguré la stèle numérique complétant le monument aux morts de Dijon
































































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